1. À son retour de mission de là où le Prophète l’avait envoyé, au Yémen, Abou Moussa Al-Ach’ari interrogea le Prophète sur le jugement relatif à certaines boissons consommées par les habitants du Yémen, comme le bit’ et le mizr. Le bit’ est, tel que l’expliqua Abou Bourda le fils d’Abou Moussa Al-Ach’ari – Allah a agréé les deux hommes – à son fils Sa’id , une boisson fermentée (nabidh) à base de miel et le mizr est une boisson fermentée à base d’ orge. Certains disent que le mizr est une boisson fermentée à base de blé et d’orge.

Le mot nabidh désigne ce qui est laissé (du verbe nabadha/yanbidhu) dans l’ eau, qu’ il s’ agisse de dattes, de raisin, de miel ou autre, pendant un certain temps pour être bu. Il peut devenir enivrant ou pas.

2. Le Prophète  lui donna une réponse qui englobe tous les types de boissons et pas seulement ces deux-là, puisque le Prophète  a relié le jugement à la propriété enivrante de la boisson. Ainsi, toute nourriture ou boisson qui enivre est illicite, qu’elle soit préparée à base de miel, de dattes, de raisin, d’orge ou autre, que la substance soit sous forme solide, liquide oeun poudre, quels que soient le nom et les caractéristiques qu’on lui donne. Par ailleurs, le vin n’a été appelé khamr que parce qu’il voile la raison et la fait disparaître de la même façon que le voile (khimar) couvre la tête. Ceci démontre que ce qui a la même propriété que lui est soumis au même jugement et c’est cela même qu’impliquent les paroles du Prophète: « Toute substance enivrante est illicite ».

Le présent hadith est une réfutation à ceux qui restreignent l’illicéité du vin au vin fabriqué à partir de raisin seulement. Ceci est appuyé par le fait que lorsque l’illicéité du vin a été révélée, les habitants de Médine ne buvaient pas de vin fabriqué avec du raisin. Ibn ‘Omar – Allah a agréé les deux hommes dit en effet : « L’illicéité du vin a été révélée alors qu’à ce moment-là à Médine étaient consommés cinq types de vin et le vin fabriqué avec du raisin n’en faisait pas partie » [1]

Il n’y a pas de différence dans l’illicéité entre le vin très alcoolisé qu’une petite quantité suffit à enivrer et le vin peu alcoolisé qui n’enivre que si on en boit une très grande quantité, car le Prophète ﷺ a dit : « Ce qui enivre en grande quantité est illicite en petite quantité » [2]  La faible quantité d’une subsistance peu enivrante a été déclarée illicite pour qu’elle ne soit pas le prétexte de consommer en faible quantité une substance très enivrante. Ceci permet de couper court aux prétextes qui peuvent amener à contrevenir aux commandements. Telle est la raison pour laquelle la faible quantité d’une substance peu enivrante est illicite [3] La faible quantité d’une subsistance peu enivrante a été déclarée illicite pour qu’elle ne soit pas le prétexte de consommer en faible quantité une substance très enivrante. Ceci permet de couper court aux prétextes qui peuvent amener à contrevenir aux commandements. Telle est la raison pour laquelle la faible quantité d’une substance peu enivrante est illicite [4]


1. (1) Il convient que tout musulman prenne, concernant sa religion, ses précautions en ne faisant une chose que s’il est certain qu’elle est licite et qu’il n’encourt aucune punition de la part d’Allah. Les Compagnons – qu’Allah a agréés – se souciaient de cela, voilà pourquoi Abou Moussa, qu’Allah a agréé, prit l’initiative de poser cette question au Prophète ﷺ concernant ces boissons.

2. (1) Celui qui sollicite une fatwa doit bien définir ce à propos de quoi il pose la question afin que le mufti sache ce qu’il en est vraiment et que sa fatwa soit conforme au jugement d’Allah.

3. (1) Les nourritures et les boissons sont par défaut licites, sauf s’il est démontré par une preuve [issue du Coran et de la Sounna] qu’une nourriture ou une boisson spécifique est illicite. Par conséquent, si tu ne trouves pas la preuve de l’illicéité d’une nourriture ou d’une boisson, c’est qu’elle est licite et permise.

4. (2) Préserver l’intégrité de la raison fait partie des finalités de la Législation Islamique, voilà pourquoi elle déclara illicite tout ce qui l’inhibe ou la diminue, le pire étant le vin qui est nocif pour le corps et qui inhibe la raison.

5. (2) Quels que soient les noms donnés aux substances, le jugement reste le même. Ainsi, le vin, le haschisch, le qat et autres substances du même genre sont soumises au même jugement, car elles possèdent en commun la même propriété. Ne ruse donc pas avec Allah en jouant sur les noms.

6. (2) La raison pour laquelle le vin a été déclaré illicite est qu’il inhibe la raison qui est le siège de la responsabilité et de la réflexion. En effet, lorsque la raison est absente, la barrière empêchant de commettre des actes de désobéissance et de suivre ses désirs saute et le comportement de l’être humain devient alors hors de contrôle et l’amène à entrer en conflit avec les gens. [5]

7. (2) Comment te permettrais-tu de boire du vin alors qu’il inhiberait ta raison, te rendant incapable d’évoquer Allah et de réfléchir à Ses bienfaits et à Ses signes ?! Un prédécesseur a dit : Celui qui boit du vin passe une partie de son temps à ne pas connaître son Seigneur. Or Allah a créé les gens pour qu’ils Le connaissent, L’évoquent, L’adorent et Lui obéissent et donc, tout ce qui conduit à ce que cela soit impossible et s’interpose entre, d’une part, le serviteur et, d’autre part, la connaissance de son Seigneur, Son évocation et Son dialogue avec Lui, est illicite [6].

8. (2) L’une des pires punitions que subit celui qui est dépendant au vin est qu’il sera, s’il entre au Paradis, privé de boire le vin du Paradis. Le Prophète ﷺ dit en effet : « Celui qui boit du vin dans ce bas monde et ne s’en repent pas sera privé d’en boire dans l’au-delà » [7] . (2) Celui qui boit du vin et ne se repent pas de ce péché, Allah lui fera boire les sécrétions et le pus des gens de L’Enfer. Le Prophète ﷺ a dit : « Tout ce qui voile la raison est du vin et tout ce qui enivre est illicite. Quiconque boit une substance enivrante, sa prière diminue [en récompense]durant.

Références

1. Al-Boukhari (4616).

2. Ahmad (5648) ; Abou Dawoud (3681), At-Tirmidhi (1865) et Ibn Maja (3393).

3.Voir Fath Al-Qawi Al-Matine d’Al-‘Abbad (p.147).

4. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/457).

5. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/457). 8 Al-Boukhari (5575) et Moslim (2003).

6. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/457). 

7. Al-Boukhari (5575) et Moslim (2003).




1. Le Prophète avertit contre le danger de remplir [avec excès] son ventre de nourriture, car de nombreuses maladies se déclarent à cause de cet excès, sans compter le fait que lorsque l’estomac de l’être humain se remplit de nourriture, la paresse le prend el’tamène parfois à accomplir des actes d’obéissance à Allah en traînant les pieds, à perdre de la ferveur dans son travail et à voir sa capacitéde réflexion s’affaiblir. 

2. C’est pourquoi le Prophète recommanda aux membres de sa communauté de se contenter de quelques bouchées qui apaisent leur faim et les empêchent de faillir et de faiblir. Ces quelques bouchées donnent également la force au musulman d’accomplir ses adorations et les autres actes d’obéissance à Allah.

3. Si le musulman est incapable de se contenter de ces quelques bouchées et veut absolument manger plus que cela, qu’il partage son ventre en trois compartiment:s le premier pour la nourriture, le deuxième pour la boisson et le troisième doit être laissé à la respiration. En effet, si le ventre ne se remplit que de nourriture et de boisson, il n’aura alors plus de place pour la respiration et il exposera son corps aux tourments et aux peines, à l’image de celui qui porte une lourde charge.

1. (1) La médecine prophétique se préoccupe de prémunir le musulman contre les maladies et ne se contente pas que de les guérir. 

2. (1) Prends garde de remplir [avec excès] ton estomac de nourriture, car cet excès est la cause de tout vice. Louqmane le sage dit en effet à son fils : « Ô mon fils, lorsque l’estomac se remplit, les idées sommeillent, la sagesse se tait et les membres, engourdis, ne s’acquittent plus des adorations» [1] 

3. (1) Le désir de manger fait partie des désirs qui font basculer l’être humain dans des situations périlleuses et c’est par le biais de ce désir, qu’Iblis le maudit a tenté Adam et son épouse – qu’Allah les protège – en leur faisant manger le fruit de l’arbre.

4. (2) Peu manger fait partie des qualités recherchées chez les hommes et les Arabes faisaient l’éloge de l’homme qui mange peu. Que dire alors de cela chez les gens de foi ?

5. (2) Il te suffit d’ingérer la quantité de nourriture et de boisson qui permet à ton corps de rester en bon état et d’apaiser ta faim, et prends garde de manger plus que de raison.

6. (2) Le Prophète ﷺ et ses Compagnons – qu’Allah a agréés – avaient l’habitude de ne manger que la quantité de nourriture permettant de préserver leurs corps. C’est pourquoi ils étaient indifférents aux mets succulents. Abou Hourayra passa une fois près d’un groupe d’hommes qui mangeaient une brebis rôtie et ils l’invitèrent à se joindre. Il refusa de manger et dit : « Le Messager d’Allah ﷺ a quitté le bas monde sans avoir été rassasié de pain d’orge » [2].

7. (2) Dirige ton ambition vers les finalités supérieures et ne sois pas seulement préoccupé de remplir ta panse, car ceci est la finalité des mécrants dont Allah dit :

﴾ Laisse-les manger, jouir (un temps), et être distraits par l’espoir ; car bientôt ils sauront !﴿ .

[Sourate Al-Hijr : 3]

8. (3) Le maximum de nourriture que tu peux manger est la quantité remplissant un tiers de ton estomac afin de laisser de la place à la boisson et à l’air.

9. (3) Il est rapporté que lorsque le médecin Ibn Massawayh lut ce hadith dans le livre d’Abou Khaythama, il dit : « Si les gens mettaient en pratique ces paroles, ils échapperaient aux maladies et les cliniques et les pharmacies cesseraient leur activité. Le Prophète ﷺ n’a dit cela que parce que l’indigestion est à l’origine de tous les maux » [3].

10. (3) Le musulman mange la quantité de nourriture qui permet d’entretenir l’état de son corps et d’apaiser sa faim, alors que le mécréant se délecte de nourriture et n’en est jamais rassasié. Le Prophète ﷺ dit en effet : « Le musulman mange pour remplir un seul intestin alors que le mécréant mange pour remplir sept intestins » [4].

11. Un poète a dit :

Trois habitudes anéantissent les gens et rendent malades ceux qui sont sains : 

  L’alcoolisme, l’addiction sexuelle et la nourriture suivie de nourriture.

Références

1. Voir Ihya ‘Ouloum Ad-Dine d’Abou Hamid Al-Ghazali (3/82).

2. Al-Boukhari (5414).

3. Voir Jâmi’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/468).

4. Al-Boukhari (5393) et Moslim (2060).

Le Prophète ﷺ se préoccupait de diffuser la religion et de transmettre ses jugements. C’est pourquoi il donna des recommandations exhaustives lors du sermon du Pèlerinage d’Adieu qu’il prononça le Jour de ‘Arafa devant une foule de cent mille Compagnons ou plus qui ont accompli le pèlerinage avec lui.

1. Il commença son sermon, après avoir proclamé la louange d’Allah et fait Son éloge, en déclarant que les vies et les biens des musulmans sont sacrés. Il n’est donc pas permis à un musulman de tuer injustement un autre musulman ni de s’emparer de biens qui lui appartiennent sans droit, en raison des paroles du Prophète ﷺ : « Le musulman dans son entièreté est sacré pour le musulman : sa vie, ses biens et son honneur ». [1]

Puis le Prophète ﷺ nous apprend que toutes les lois et les adorations innovées par les gens à l’époque préislamique sont invalides et rejetées et qu’il n’en est plus tenu compte, que ce soit lors du Hajj ou autre. Ainsi, seul ce qui a été prescrit par Allah et expliqué par Son Messager ﷺ fait partie de la religion. Allah dit :

﴾Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent ? Qu’y a- t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme ?﴿ .

[Sourate Al-Ma’ida : 50]

Ensuite le Prophète ﷺ décréta que le sang qui a coulé à l’époque préislamique est effacé et que l’on n’a plus à demander de réparer les homicides commis à cette époque. Il n’y a donc plus de prix à payer ni peine de talion ni expiations qui vaillent pour tout cela et personne n’est plus en droit de réclamer quoi que ce soit de cela. Le Prophète ﷺ commença par lui-même et sa famille et renonça à

Le Prophète ﷺ commença par la vie, car elle est plus sacrée que les biens. C’est la raison pour laquelle Allah menaça celui qui tue délibérément un croyant en lui adressant des paroles qu’Il n’adressa à personne d’autre :

﴾Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment﴿

[Sourate An-Nissa : 93]

. Pour sa part, le Prophète ﷺ en fit l’un des péchés qui le conduisent à la perte [2] et insista à ce sujet lorsqu’il dit : « Tout péché est susceptible d’être pardonné par Allah, excepté le péché commis par celui qui tue délibérément un croyant ou meurt en étant mécréant » [3].

Par ailleurs, le Prophète ﷺ insista sur la sacralité des vies et des biens, en la comparant à la sacralité des jours de ‘Arafa, du mois sacré et de La Mecque. Bien que les vies et les biens soient plus sacrés que cela, le Prophète ﷺ les mentionna, car les gens étaient convaincus de la sacralité des mois sacrés dont le jour le plus important est ‘Arafa et étaient également convaincus de la sacralité du pays sacré. En effet, ils s’en prenaient aux vies et aux biens des autres à l’époque préislamique hors des mois sacrés et du pays sacré et se l’interdisaient durant les mois sacrés et au sein du pays sacré. C’est donc comme si le Prophète ﷺ disait : Considérez les biens et les vies des autres comme étant aussi sacrés que le mois sacré et le pays sacré [4].

réclamer le prix du sang pour le fils de Rabi’a Ibn Al-Harith Ibn ‘Abd Al-Mottalib qui était allaité chez les Banou Sa’d et qui fut tué par erreur par la tribu de Hudhayl en guerre contre les Banou Sa’d. 4- Le Prophète ﷺ déclara également nulles les transactions usurières qui ont été initiées à l’époque préislamique. Ainsi, celui qui est entré dans une transaction usurière avant l’Islam et qui n’a pas perçu ce qu’on lui devait ne doit plus percevoir que son capital et renoncer au surplus. Si en revanche la transaction a été initiée et a pris fin avant l’Islam, alors l’Islam la pardonne, car il efface les fautes qui l’ont précédé [5].

Sinon, il est établi que l’usure a été déclarée illicite et que les croyants l’ont délaissée suite à la révélation des paroles d’Allah :

﴾Ô les croyants ! Craignez Allah ; et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de Son Messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés﴿

[Sourate Al-Baqara : 278-279]

. D’ailleurs, consommer des revenus usuriers fait partie des péchés majeurs et le Prophète ﷺ le mentionna parmi les péchés conduisant à la perte [6] . Jabir a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ maudit celui qui consomme des revenus usuriers, celui qui les fait consommer, le scribe qui consigne une transaction usurière et les deux témoins de celle-ci et il dit : « Ils sont tous pareils » » [7].

Le Prophète ﷺ commença par annuler les revenus usuriers de son oncle paternel Al-’Abbass qui prêtait, à l’époque préislamique, de l’argent avec intérêts. Lorsque l’Islam apparut, il avait amassé une immense fortune grâce à l’usure, sans compter ce que les gens lui devaient encore. Le Prophète ﷺ annula donc les sommes que les gens lui devaient et lui permit de garder ce qu’il avait perçu auparavant [8].

Le Prophète ﷺ fit ensuite une recommandation en faveur des femmes. Il ordonna ainsi d’être bienfaisant envers elles et de les traiter dignement, en tenant compte de la nature et des sentiments de la femme et en subvenant à ses besoins. Le Prophète ﷺ dit dans un autre hadith : « Prenez soin des femmes, car la femme a été créée d’une côte et la partie la plus tordue d’une côte est sa partie supérieure. Si tu tentes de la redresser, tu la casses, et si tu la laisses elle reste tordue. Prenez donc soin des femmes ». Hadith rapporté par Al-Boukhari et Moslim [9]. Le Prophète ﷺ incita à mener une vie commune agréable lorsqu’il dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui traite le mieux ses épouses et je suis parmi vous celui qui traite le mieux ses épouses »[10]. Le Prophète ﷺ accorda à cet aspect une importance telle qu’il fit de la dépense faite au profit de l’épouse, un acte d’obéissance pour lequel le musulman mérite une rétribution. Il dit en effet : « La dépense par laquelle tu recherches la satisfaction d’Allah sera rétribuée, même la nourriture que tu mets dans la bouche de ton épouse » [11].

6. Ensuite le Prophète ﷺ évoqua les droits de l’époux sur son épouse : elle ne doit permettre à personne, quel qu’il soit, d’entrer dans son foyer sans son autorisation explicite, ou bien implicite lorsqu’elle sait que l’entrée de telle personne ne l’offense pas. Si elle contrevient à cela, alors l’époux est en droit de l’éduquer de la manière qui convient à la situation, comme ne pas lui parler ou la frapper sans lui faire mal, ni la blesser ou la marquer. De la même manière qu’Allah donna à l’époux des droits sur son épouse, il donna aussi des droits à l’épouse sur son époux. Allah dit :

﴾Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance﴿

[Sourate Al-Baqara : 228]

. L’un des droits sur son époux est qu’il subvienne à ses besoins en nourriture, en boisson, en logement et en habillement dans la mesure de ses moyens, conformément aux paroles d’Allah : 

﴾l’homme aisé selon sa capacité, l’indigent selon sa capacité﴿

[Sourate Al-Baqara : 236]. 

7. Puis le Prophète ﷺ affirma qu’il laissa parmi les croyants ce qui les préserve à jamais de l’égarement s’ils s’y cramponnent, mettent en pratique ses jugements et ses lois et suivent les voies de la guidée et de la sagesse qu’il indique. Il s’agit du Livre d’Allah que

﴾Le faux ne l’atteint [d’aucune part], ni par-devant ni par-derrière : c'est une révélation émanant d’un Sage, Digne de louange﴿

[Sourate Foussilate : 42]

Allah nous informe également de cela dans Ses paroles :

﴾Voici un Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre, confirmant ce qui existait déjà avant lui, afin que tu avertisses la Mère des Cités (la Mecque) et les gens tout autour. Ceux qui croient au Jour dernier, y croient et demeurent assidus dans leur prière﴿.

[Sourate Al-Ane’ame : 92]

Le Prophète ﷺ ne mentionna pas la Sounna, car le Coran englobe le fait de s’y conformer. En effet, se conformer au Coran implique nécessairement de se conformer à la Sounna.

8. Le Prophète ﷺ informa ensuite ses Compagnons – qu’Allah a agréés – qu’ils seront interrogés à son sujet. Ils attesteront donc qu’il a transmis l’appel de son Seigneur, que répondront-ils alors ? Ils l’informèrent à leur tour qu’ils attesteront qu’il a transmis le Message de son Seigneur, qu’il a restitué le dépôt et qu’il a été de bon conseil à la communauté. Le Prophète ﷺ leva alors la main vers le ciel puis la descendit en direction de ses Compagnons en disant : Ô Allah, atteste des membres de ma communauté. Ils reconnaissent que j’ai restitué [le dépôt] et transmis.

Le Prophète ﷺ justifia cette recommandation par le fait que le musulman ne prend son épouse et celle- ci ne lui devient licite qu’en vertu du pacte d’Allah et de sa religion qui prescrit de se marier. Ainsi, celui qui viole le pacte d’Allah mérite Sa punition et Sa colère.

 

1. (1) La sacralité du sang du musulman est considérable pour Allah. Le Prophète ﷺ dit en effet : « La disparition du bas monde est un moindre mal pour Allah que le fait de tuer un croyant sans droit » [12] . Il n’est donc pas permis qu’un musulman prenne une vie sans droit.

2. (1) Le Prophète ﷺ était très sévère concernant l’effusion de sang, au point qu’il affirma qu’elle n’est pas pardonnée. Il dit en effet : « Tout péché est susceptible d’être pardonné par Allah, excepté le péché commis par celui qui tue délibérément un croyant ou meurt en étant mécréant » [13]. Ceci, bien que le meurtre, à l’instar des autres péchés, dépende du bon vouloir d’Allah : s’Il veut Il pardonne à son auteur et s’Il veut Il ne lui pardonne pas. Cette sévérité du Prophète ﷺ visait donc à souligner l’extrême gravité du péché et à quel point son auteur mérite d’être douloureusement châtié.

3. (2) Il n’est pas permis au musulman de faire correspondre sa croyance et ses jugements a des

4. (2) Ce hadith démontre que ce que l’être humain a commis avant d’embrasser l’Islam est pardonné et absous. Ainsi, s’il a perçu un revenu illicite avant sa conversion à l’Islam, il peut, après sa conversion, garder ce revenu. Cependant, s’il a prêté avec intérêts de l’argent, ou bien vendu du vin, de la viande de porc ou une bête trouvée morte, ou quelque chose d’autre d’illicite et n’a pas perçu le revenu tiré de ces transactions avant sa conversion, il ne lui est pas permis de percevoir ces revenus illicites, une fois converti.

5. (3, 4) L’imam, le prédicateur et l’éducateur doivent eux-mêmes être des exemples dans ce qu’ils ordonnent et défendent. Lorsqu’ils ordonnent quelque chose de convenable, ils doivent être les premiers à agir, et lorsqu’ils défendent quelque chose de blâmable ils doivent être les premiers à s’en abstenir. Ce comportement rend leur auditoire plus réceptif à leurs paroles et plus susceptible de leur obéir.

6. (5) Le musulman doit être bienfaisant envers son épouse, craindre Allah en ce qui la concerne, vivre convenablement avec elle, faire preuve de patience à son égard et tolérer ses fautes.

7. (5) Le Prophète ﷺ était le meilleur exemple dans la vie commune qu’il avait avec ses épouses et sa bienfaisance envers elles. Ainsi, lorsque ‘Â`icha – qu’Allah a agréée – désirait quelque chose qui ne comportait rien de répréhensible, il le lui accordait. Lorsqu’elle buvait d’un récipient, il buvait après elle en mettant sa bouche à l’emplacement même où elle avait mis la sienne et lorsqu’elle mangeait la chair se trouvant sur un os, il prenait ensuite cet os et mangeait la chair restante en posant sa bouche à l’emplacement même où elle avait mis la sienne. De plus, il s’appuyait sur son giron et récitait le Coran la tête posée sur son giron [14].

8. (6) La femme doit respecter le droit de son époux en ne laissant entrer aucune personne qu’il déteste sans son autorisation, même s’il s’agit de son père et de sa mère. Un jour, Abou Sofyane entra avant sa conversion à l’Islam auprès de sa fille Oum Habiba – qu’Allah a agréée – lorsque Qouraych viola la trêve d’Al-Hodaybiyya et alla s’asseoir sur la literie du Prophète ﷺ. Oum Habiba s’empressa de retirer la literie en dessous de lui et lui dit : Tu es un polythéiste impur et ceci est la literie du Prophète ﷺ, je ne veux pas que tu t’assoies dessus [15].

9. (6) La femme n’a certes pas à laisser entrer quiconque dans la demeure de son époux sans l’autorisation de celui-ci, mais il n’est pas permis à l’époux de prendre cela comme prétexte pour interdire à son épouse de rendre visite à sa famille ou d’interdire à sa famille de lui rendre visite.

10 (6) Lorsque la femme désobéit à son époux, il est permis à celui-ci de la frapper, mais de manière à l’éduquer et non à la punir. Il ne doit pas donc pas la frapper durement et lui faire mal, mais seulement à l’aide d’un siwak ou quelque chose de semblable. En effet, la finalité n’est pas de faire du mal à la femme ou de l’humilier, mais plutôt de lui faire prendre conscience qu’elle a commis une faute envers son époux et que l’époux a le droit de la rendre plus obéissante et de rectifier son comportement.

11. (6) Lorsque la femme persiste à désobéir après que son époux l’a frappée, il ne doit pas continuer à la frapper, mais doit plutôt demander à ce que sa famille lui envoie quelqu’un qui la conseille et lui recommande de lui obéir.

12. (6) L’épouse a le droit que son époux dépense à son profit et qu’il satisfasse ses besoins en nourriture, en logement et en habillement dans la mesure de ses moyens. Elle ne doit donc pas exiger de lui ce qui est au-dessus de ses moyens.

13. (6) Lorsque l’époux refuse de dépenser au profit de son épouse ou se montre avare et dépense moins pour elle que ce qu’il peut se le permettre, il est alors permis à l’épouse de lui subtiliser en cachette ce qui suffit à satisfaire ses besoins, conformément aux paroles du Prophète ﷺ qui dit à Hind qu’Allah a agréée – lorsqu’elle se plaignit à lui de l’avarice d’Abou Sofyane : « Prends ce qui te suffit ainsi qu’à tes enfants dans la limite de la convenance » [16]

14. ((7) Quiconque recherche la droiture, la guidée et la vertu, doit se conformer au Livre d’Allah, car c’est Lui qui guide les désemparés et est une lumière pour ceux qui cheminent. 

15. (7) Tout comme le Coran guide les gens vers le vrai et la droiture, il élève ceux qui lui sont fidèles dans ce bas monde et dans l’au-delà. Ainsi, quiconque recherche à être élevé doit l’étudier et le mettre en pratique. Le Prophète ﷺ dit d’ailleurs : « Allah élève par ce Livre des gens et en abaisse d’autres [17]

16. (8) Manquer à son devoir de transmettre la religion est une faute immense. C’est pourquoi le Prophète ﷺ fut réjoui par le témoignage de ses Compagnons, qui affirmèrent qu’il a bien transmis le Message et il prit Allah à témoin de cela. Notre communauté a ensuite hérité de cette charge après lui. Allah dit :

﴾Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah.﴿

[Sourate Alé-’Imrane : 110]

. Il convient donc de prendre garde à manquer à ce devoir.


Références

1. Moslim (2564).

2. Al-Boukhari (6857) et Moslim (89).

3. An-Nassa’i (3984).

4. Voir Al-Kachif ‘An Haqa’iq As-Sounane d’At-Tîbî (6/1964, 1965).

5.Voir Ma’alim As-Sounane d’Al-Khattabi (3/59).

6. Al-Boukhari (6857) et Moslim (89).

7. Moslim (1598).

8. Voir Zad Al-Massir Fi ‘Ilm At-Tafsir d’Ibn Al-Jawzi (1/248).

9. Al-Boukhari (3331) et Moslim (1468).

10. At-Tirmidhi (3895) et Ibn Maja (1977).

11. Al-Boukhari (1295) et Moslim (1628).

12. Ibn Maja (2619).

13. An-Nassa’i (3984).

14. Voir Zad Al-Ma’ad Fi Hady Khayr Al-’Ibad d’Ibn Al-Qayyim (1/146).

15. Voir As-Sira An-Nabawiyya wa Akhbar Al-Khoulafa d’Ibn Hibbane (1/322) et Souboul Al-Houda wa Ar-Rachad

d’As-Salihi (5/206).

16. Al-Boukhari (5364) et Moslim (1714). 34 Moslim (817).

17. Moslim (817).


  • Le musulman authentique est celui qui s’abstient de s’en prendre aux gensdeotnt les musulmans sont à l’abri du mal de ses paroles et de ses actes, sachant qu’Allah menaça celui qui fait du mal aux croyants en disant :

    Ceux qui offensent Allah et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au -delà et leur prépare un châtiment avilissant. Et ceux qui offensent les croyants et les croyantes sans qu’ils l’aient mérité, se chargent d’une  calomnie et d’un péché évidengt

    [Sourate Al-Ahzab : 57-58]

    . Ce hadith ne signifie pas que le musulman qui fait du mal aux musulmans n’est plus un musulman, mais ce dont il est question ici est la perfection de son Islam. Ainsi, celui qui fait subir aux musulmans les maux de sa langue et de sa main, alors il n’atteint pas le degré de perfection obligatoire qu’il doit atteindre dans l’Islam. En effet, il est obligatoire de ne pas faire subir aux musulmans les maux de sa langue et de sa main puisque cela est illicite, les maux de la main étant les actes et les maux de la bouche étant les paroles [1] 
  • Par ailleurs, le mal ne se limite pas à la main et à la langue, mais concerne tous les membres. Cependant, la plupart du temps le mal est commis par la langue et la main, puisque la langue médit, insulte, fait de faux témoignages et diffame, et la main agresse, vole, tue, etc. Le Prophète commença par mentionner la langue, car son mal est plus destructeur, plus facile à infliger et plus  fréquent, et il atteint aussi bien les vivants que les morts. C’est pourquoi Moa’dh demanda : « Ô Messager d’Allah, nous est-il reproché ce que nous disons ? ». Le Prophète ﷺ répondit : « Que ta mère te perde ! Qu’est-ce qui fait culbuter les gens sur leurs visages – ou sur leurs narines – dans le Feu si ce n’est ce que leurs langues moissonnent ? » [2]
  • La migration authentique ne consiste pas seulement à quitter un pays d’associationnisme vers un pays de foi, mais elle consiste aussi à ce que le serviteur fuit tout ce qu’Allah a défendu. Ainsi, quitter un pays de mécréance en persistant à commettre des actes de désobéissance n’est pas une migration complète, car la migration consiste à l’origine à fuir le mal et à s’en éloigner par amour du bien. Elle signifie donc fuir les actes de désobéissance et les péchés et cela englobe la migration d’un pays associationniste vers un pays d’Islam [3]

1. (1) Veille à posséder tous les attributs de l’Islam afin de te comporter à l’égard des musulmans comme il se doit, et prends garde à faire du tort aux gens par les paroles ou par les actes.

2. (1) Prends garde à traiter injustement les gens avec ta langue ou avec ta main, car cela causera ta véritable ruine ainsi que la perte de la rétribution méritée pour tous les actes d’obéissance que tu as accomplis. Le Prophète ﷺ a dit : « Savez-vous qui sera l’homme démuni ? ». On lui répondit : « L’homme démuni chez nous est celui qui n’a ni argent ni provisions ». Il dit alors : « L’homme démuni de ma communauté est celui qui viendra le Jour de la Résurrection avec pour lui des prières, des jeûnes et des aumônes légales, mais qui aura insulté untel, diffamé tel autre, pris indûment ce qui appartient à tel autre, fait couler le sang de tel autre et en ayant frappé tel autre. On donnera alors aux uns et aux autres de ses bonnes actions et lorsque celles-ci seront épuisées avant qu’il n’ait fini de dédommager pour ses torts, on prendra des mauvaises actions de ses victimes et on les lui attribuera, puis on le jettera dans le Feu » [4] Prends donc garde à aller vers cette perte. 

3. (1) Les vertus sont un critère de valeur des croyants et la religion est dans sa totalité vertu. Par conséquent, celui qui te dépasse en vertu te dépasse en piété [5]

4. (1) Un poète a dit :

Ne te précipite pas à traiter injustement quelqu’un, car les conséquences de l’injustice sont fâcheuses.

Ne profère pas de paroles obscènes même si tu es extrêmement fâché contre quelqu’un, car l’obscénité est réprouvable.

5. (2) De la même manière que les premiers croyants ont remporté le mérite de la migration de leurs pays vers Médine, les croyants qui les succèdent, remportent en fuyant les actes de désobéissance et les péchés, ce même mérite.

6. (2) Prends garde à te reposer sur les actes d’obéissance que tu as effectués pour te rapprocher d’Allah et finir par délaisser les actes d’adoration, croyant déjà être sauvé. La migration – qui fait partie des meilleures œuvres – n’est pas bénéfique à ceux qui la réalisent s’ils ne s’acquittent pas convenablement du droit d’Allah.

7- Le prédicateur et l’éducateur doivent veiller à orienter les gens vers les nobles vertus, celles qui

renforcent l’harmonie entre les musulmans.


Références

1. Voir Fath Al-Bari Charh Sahih Al-Boukhari d’Ibn Rajab Al -Hanbali (1/37, 38).

2.Ahmad (22665), Ibn Maja (3973) et At-Tirmidhi (2616).

3. Voir Fath Al-Bari Charh Sahih Al-Boukhari d’Ibn Rajab Al-Hanbali (1/39).

4. Moslim (2581).

5. Voir Madarij As-Salikine d’Ibn Al-Qayyim (2/307).




1. L’homme posa de nouveau la même question et le Prophète ﷺ lui donna la même réponse. Le Prophète ﷺ ne répéta la même réponse qu’afin de lui faire reconnaître la totalité du droit de sa mère, car elle endura les peines de sa grossesse, ressentit les souffrances de son accouchement et a souffert pour l’allaiter et l’élever. C’est pour cette raison que son droit est supérieur à celui du père et de tous les gens et que chacun de ses droits est le double du droit que mérite le père  [1]

L’homme demanda de nouveau qui parmi les gens mérite le plus et est plus en droit qu’il lui soit de bonne compagnie après la mère et le Prophète ﷺ répondit que c’est le père. Il mentionna le père après la mère afin de faire reconnaître la totalité de son droit et afin de le récompenser pour son éducation et ses dépenses, même s’il n’atteint pas le rang de la mère. D’ailleurs, le Prophète ﷺ a dit : « Le père est la porte médiane du Paradis, à toi de choisir si tu veux la perdre ou en prendre soin » [2]  L’avantage de ce classement apparaît lorsque l’être humain n’est pas en mesure de s’acquitter de tous les droits des parents et donc, c’est le droit de la mère qui est prioritaire [3]

Ensuite viennent le reste des proches après les parents classés par ordre de proximité, comme cela est le cas pour l’héritage, car Allah a classé les héritiers par ordre de proximité. L’avantage de ce classement apparaît également lorsque l’être humain n’est pas en mesure de s’acquitter des droits de tous ses proches, des personnes apparentées, des amis, etc. Sinon, il est exigé de s’acquitter des droits de tous ces gens-là [4]

On déduit de ce hadith que les gens doivent être traités selon leur rang et que chacun doit obtenir ce qui lui revient de droit en fonction de sa proximité et de ses liens de parenté.


1. (1) Accorder plus ou moins de priorité aux personnes dont on doit s’acquitter des droits ne se fait au gré de la passion ou du penchant, mais sur la base des textes, des paroles d’Allah et de la Sounna de Son Messager ﷺ .

2. (1) Ne rend plus prioritaire ou moins prioritaire personne sans t’être assuré du jugement religieux relatif à ton acte. Vois donc ce Compagnon qui est venu demander au Prophète ﷺ qui parmi les gens mérite le plus sa bienfaisance et son amour, bien que la nature primordiale de l’être humain lui indique que ses parents et ses proches méritent le plus sa bonté.

3. (2) Prends garde d’être ingrat envers ta mère et de t’abstenir d’être bienfaisant envers elle, car c’est elle, de tous les gens, qui mérite le plus ta miséricorde, ta compassion et ta générosité.

4.(2) Il est recommandé au prédicateur, à l’enseignant et à l’éducateur de répéter la réponse à une même question afin de la confirmer et de lui donner de l’importance. 

5. (2) On demanda à Al-Hassan – qu’Allah lui fasse miséricorde : Qu’est-ce que la piété filiale ? Il répondit : Elle consiste à dépenser pour les parents tout ce que tu possèdes et à obéir à ce qu’ils t’ordonnent dès lors qu’il ne s’agit pas d’un acte de désobéissance [5]

6. (2) Il y eut un jour une dispute entre Abou Al-Aswad Ad-Dou’ali et son épouse et il voulut lui prendre leur fils. Il se rendit alors auprès de Ziyad Ibn Abih le préfet de Bassora et la femme dit à celui-ci : Qu’Allah amende le gouverneur, mon ventre était son récipient, mon giron était sa cour de jeu et mon sein était l’outre dont il buvait. Je le borde lorsqu’il dort et je prends soin de lui lorsqu’il est éveillé. Je n’ai cessé d’être ainsi sept ans durant, puis quand il fut sevré, qu’il arriva à maturité et que je me mis à espérer profiter de ses services et de sa protection, il voulut me l’enlever ! Abou Al- Aswad dit à son tour : Qu’Allah t’amende, il est mon fils que j’ai porté bien avant qu’elle ne le porte et que j’ai mis au monde bien avant qu’elle ne le mette au monde. Je me charge de son instruction et je nourris son corps. La femme dit alors : Il dit vrai qu’Allah t’amende. Il l’a porté lorsqu’il était léger et je l’ai porté lorsqu’il était lourd, il l’a mis au monde dans le plaisir et je l’ai mis au monde dans la douleur. Ziyad dit alors à Abou Al-Aswad : « Rends à la femme son fils, car elle le mérite plus que toi et épargne-moi ta prose » [6]

7. (2) Il n’y a aucun bien dans celui qui, après avoir été entouré du soin et de l’attention de sa mère, renie sa faveur et ne reconnaît pas son droit, et on ne peut espérer de lui une quelconque utilité. 

8. (2) ‘A’icha – Allah l’a agréée – a dit : J’ai demandé au Prophète ﷺ : Qui parmi les gens la femme doit-elle s’acquitter de son droit en priorité ? Il répondit : « Son époux. » Je lui demandai ensuite : Qui parmi les gens l’homme doit-il s’acquitter de son droit en priorité ? Il répondit : « Sa mère » [7]

9. (3) La bonté envers le père vient avant la bonté envers l’épouse, les enfants et le reste des gens. Prends donc garde d’enfreindre le droit de ton père.

10. (3) Si tu as la possibilité de t’acquitter du droit de ton père et de ta mère, tu as l’obligation de le faire. Le droit de la mère n’est prioritaire que s’il n’est pas possible de s’acquitter du droit des deux parents.

11. (2,3) La bonté et la bienfaisance envers les parents ne prennent pas fin avec la mort de ceux-ci. Abou Oussayd, qu’Allah a agréé, dit en effet : Alors que j’étais assis chez le Messager d’Allah ﷺ , un homme des Ansar vint à lui et lui dit : « Ô Messager d’Allah, reste-t-il des œuvres par lesquelles je peux être bon envers mes parents après leur mort ? ». Il répondit : « Oui, par quatre œuvres : accomplir des prières en leur nom et solliciter le pardon d’Allah en leur faveur, tenir leurs engagements, honorer leurs amis, et entretenir les liens avec les personnes auxquelles tu n’as un lien de parenté que par l’intermédiaire de tes parents. Ce sont les œuvres qui te restent à accomplir pour être bon envers eux après leur mort » [8]

12. (4) Tous les proches, tels que les enfants, les épouses, les frères et sœurs et autres, sont à des rangs inférieurs à celui des parents. On ne doit donc pas les entourer des mêmes soins qu’eux, ni être aussi bienfaisants envers eux qu’envers les parents.

13.(4) Lorsque les droits dont on doit s’acquitter sont nombreux et qu’il est peu probable qu’on puisse s’acquitter de tous les droits des proches et des membres de la famille, commence par les personnes qui te sont les plus apparentées dans l’ordre de priorité des héritiers. Ainsi, il y a après les parents : les enfants, les épouses, les frères et sœurs, etc.

14. Un poète a dit :

La vie suit son cours, honore donc tes parents pendant qu’il en est encore temps, la mère méritant 

en priorité d’être honorée et traitée avec bienfaisance.

Il suffit qu’elle t’ait porté et qu’elle t’ait allaité longtemps, ce sont deux faveurs dont chaque être humain profite.


Références

1. Voir Ikmal Al-Mou’lim Bi-Fawa’id Mouslim d’Al-Qadi ‘Iyad (8/5) et le commentaire du Sahih de Mouslim par An- Nawawi (16/102).

2. Ahmad (28061), Ibn Maja (3663) et At-Tirmidhi (1900).

3. Voir Al-Moufhim Lima Achkal Min Talkhisse Kitab Mouslim d’Abou Al-’Abbass Al-Qourtoubi (6/508). Voir Al-Ifsah ‘An Ma’ani As-Sihah d’Ibn Houbayrah (6/450) et Al-Moufhim Lima Achkal Min Talkhisse Kitab

4. Mouslim d’Abou Al-’Abbass Al-Qourtoubi (6/509).

5. Voir At-Tawdih li-Charh Al-Jami’ As-Sahih d’Ibn Al-Moulaqqine (28/241).

6. Voir At-Tawdih li-Charh Al-Jami’ As-Sahih d’Ibn Al-Moulaqqine (28/240).

7. An-Nassa’i (9103) et Al-Hakim (7244) qui a déclaré ce hadith authentique.

8. Ahmad (16156), Al-Boukhari dans Al-Adab Al-Moufrad (35), Abou Dawoud (5142), Ibn Maja (3664) Al-Hakim (4/154) qui l’a déclaré authentique et qui fut approuvé par Adh-Dhahabi. Pour sa part, Al-Albani le déclara faible dans Da’if At-Targhib wa At-Tarhib (1482).


Jibril – qu’Allah le protège– descendait souvent rendre visite au Prophète afin de lui recommander d’être bienfaisant, de respecter ses droits, d’éloigner de lui les préjudices, de partager ses joies, de le consoler dans ses chagrins, de lui offrir des cadeaux et des aumônes, d’être aimable avec lui par les paroles et les gestes ainsi que d’autres manières d’honorer le voisin, au point que le Prophète crut que la révélation allait lui annoncer que le voisin hérite de son voisin en tant qu’héritier réservataire ou agnat, au même titre que ses proches.

Des versets du Coran font des recommandations au sujet du voisin. Allah dit en effet :

Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant

[Sourate An- Nissa : 36]

. Pour sa part, le Prophète nous informa qu’ être bienfaisant envers le voisin fait partie des signes de la foi. Il dit ainsi : « Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier ne porte pas préjudice à son voisin » [1] . Par ailleurs, le Prophète fit trois fois serment que celui qui porte préjudice à son voisin n’est pas croyant. Il dit en effet : « Par Allah il n’est pas croyant, par Allah il n’est pas croyant, par Allah il n’est pas croyant », On lui demanda : « Qui, ô Messager d’Allah ? ». Il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses maux » [2]. Pire encore, il n’entrera pas au Paradis en vertu des paroles du Prophète ﷺ: « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses maux » [3].

Il y a plusieurs catégories de voisins : Le voisin musulman proche qui jouit du droit du voisinage, du droit de la fraternité dans l’Islam et du droit de la proximité. Le voisin musulman étranger qui jouit du droit du voisinage et du droit de la fraternité dans l’Islam. Le voisin mécréant qui jouit du droit du voisinage seulement [4].

1. Beaucoup parler d’un sujet fait prendre à l’auditeur conscience de son importance et le pousse à réaliser ce qui est demandé de lui. C’est la raison pour laquelle le Prophète ﷺ répétait trois fois ses paroles. Le prédicateur, l’éducateur, l’orateur et le juriste doivent donc se préoccuper des causes les plus importantes de la communauté et beaucoup en parler lors de leurs rencontres et leurs cours.

2. Le voisin a un droit immense que le Coran et la pure Sounna du Prophète ﷺ ont mentionné. Le musulman doit donc s’acquitter de ce droit et ne pas le négliger.

3. Porter préjudice au voisin prouve la déficience de la foi et l’honorer fait partie de la foi. Vois donc si ta foi est au plus haut ou au plus bas ? 

4. Abou Al-Jahm Al-‘Adawi vendit sa maison pour cent mille dirhams et lorsque l’acheteur vint en prendre possession, Abou Al-Jahm lui dit : « Ceci est le prix de la maison, pour combien achetez- vous le voisinage de Sa’id Ibn Al-‘Ass ? ». L’acheteur s’étonna : « Et depuis quand achète-t-on un voisinage ? ». Abou Al-Jahm dit alors : « Rendez-moi ma maison et prenez votre argent. Je ne délaisserai pas le voisinage d’un homme qui demande de mes nouvelles lorsqu’il ne me voit pas, qui m’accueille chaleureusement lorsqu’il me rencontre, surveille ma maison lorsque je suis absent, m’invite lorsque je suis présent, satisfait mon besoin lorsque je le sollicite, me propose de m’aider avant que je ne le sollicite et vole à mon secours lorsqu’un malheur m’atteint ». Ces paroles parvinrent à Sa’id qui lui envoya cent mille dirhams et dit : « Ceci est le prix de ta maison et la maison t’appartient » [5].

5- Le voisin a le droit que son voisin tolère une part de préjudice venant de lui et qu’il ne se hâte pas de se plaindre de lui. Al-Hasane Al-Basri dit : « Le bon voisinage n’est pas de s’abstenir de causer de préjudice, mais plutôt de tolérer les préjudices. » [6]

6- Un poète a dit :

Nous honorons notre voisin tant qu’il est parmi nous et nous ne cessons de l’honorer même s’il dévie. Je fais serment que l’un de nos voisins ne passe pas la nuit parmi nous en craignant d’être attaqué par surprise.

Un autre poète a dit :7. 

Ils me reprochent d’avoir vendu ma maison à un vil prix, alors qu’ils n’ont pas vu qu’il y avait un voisin qui me menait la vie dure.

Je leur ai alors demandé de cesser leurs reproches, car ce sont les voisins qui déterminent les prix des maisons.


Références

1. Al-Boukhari (6018) et Moslim (47).

2. Al-Boukhari (6016).

3. Moslim (46).

4. (Voir Al-Moufhim Li-ma Achkal Mine Talkhisse Kitab Moslim d’Abou Al-’Abbass Al-Qourtoubi (1/228) et At-

Ta’yin Fi Charh Al-Arba’in de Soulaymane Ibn ‘Abd Al-Qawi (1/136) avec quelques modifications.

5. Voir Rabi’ Al-Abrar d’Az-Zamakhchari (1/393).

6. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/353).



L’Islam a uni les cœurs des croyants qui sont devenus grâce à Lui des frères qui s’aiment, se réjouissant de la joie de leurs frères et partageant leurs douleurs, tel que dit d’eux le Prophète : « Tu vois les croyants dans leur miséricorde, leur affection et leur compassion mutuelles, tel un seul corps. Lorsque l’un de ses membres ressent de la douleur, tout le corplsui fait écho en étant pris d’insomnie et de fièvre » [1]

Le Prophète ﷺ nous informa que la foi du serviteur n’est pas complète tant qu’il n’aime pas que son frère accomplisse des actes d’obéissance et qu’il obtienne les mêmes rétributions qu’il aimerait pour lui-même. Ainsi, lorsqu’il trouve une manière de faire le bien, il l’indique à ses frères, et s’il fait subir à son frère une injustice, il s’empresse de lui faire justice et de lui restituer ce qui lui revient de droit. Ce hadith ne signifie pas que l’être humain ne doit plus avoir d’amour pour lui-même, car personne n’est capable de cela. La finalité de ce hadith est que le croyant souhaite le bien pour son frère sans que cela ne lui porte préjudice et cela est facile pour celui qui a un cœur sain [2].

Cela ne signifie pas que les musulmans ne rivalisent pas pour atteindre les plus hauts degrés. En effet, Abou Bakr et ‘Omar – Allah a agréé les deux hommes – rivalisaient dans les bonnes œuvres et ceci ne diminua en rien leur foi. Ce qui est requis, c’est souhaiter le bien en général et qu’il n’y ait pas de mal en général. Pour ce qui est d’accéder aux vertus les plus élevées et aux plus grands mérites, il n’y a pas de mal à se préférer soi-même au détriment des autres [3].

Les savants se sont beaucoup intéressés à ce hadith, au point qu’ils en dirent : Toute la religion est bâtie sur quatre hadiths et celui-là est l’un d’eux. Il représente donc le quart de l’Islam [3].

1. Aimer le bien pour les musulmans est une vertu qui fait atteindre, celui qui la possède, au plus haut degré de perfection morale, puisqu’il s’élève au-dessus de l’envie, de l’animosité, de la rancune, de l’orgueil. Nous demandons à Allah de nous faire accéder à ces degrés.

2. Il est demandé au musulman d’aimer le bien pour son frère. Ainsi, lorsqu’il aime pour lui-même une qualité recommandée par la religion ou bien de devenir riche, il doit aimer pour ses frères les mêmes choses. C’est pourquoi Ibn ‘Abbass – Allah a agréé les deux hommes – a dit : « Il m’arrive de lire un verset du Coran que je comprends et je souhaite que les gens en comprennent ce que j’ai compris » [5].

3. Il convient que tout musulman recherche cette qualité en lui-même, celle d’aimer le bien pour ses frères musulmans, car la foi de celui qui en est dépourvu est incomplète.

4. Le croyant se met à la place de son frère musulman. Lorsque quelque chose le réjouit, il le souhaite à son frère, et lorsqu’il déteste quelque chose pour lui-même il ne l’accepte pas pour son frère. Al- Ahnaf Ibn Qays – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Lorsque je détestai le comportement de quelqu’un, je ne le faisais pas subir à d’autres » [6].

5. Allah fit l’éloge des Ane’sar dans Son Noble Livre lorsqu’ils ont préféré leurs frères Mouhajiroune à leurs propres personnes et se sont partagé leurs biens, au point que Sa’id Ibn Ar-Rabi’ proposa à son frère ‘Abd Ar-Rahmane Ibn ‘Awf de partager avec lui ses biens à égalité et de répudier l’une de ses deux femmes pour qu’il l’épouse une fois son délai de viduité terminé [7]. ‘Abd Ar-Rahmane Ibn ‘Awf n’était pas moins altruiste que son frère As’ad Ibn Ar-Rabi’, puisqu’il n’accepta pas qu’il renonce à la moitié de ses biens et qu’il répudie sa femme pour lui malgré sa pauvreté, car il avait délaissé ses biens, sa demeure et toute chose, mais il remercia son frère et alla travailler au marché pour gagner sa pitance.

6. Le prédicateur et l’éducateur doivent se soucier d’harmoniser les relations sociales entre musulmans et les renforcer.

7. Aimer le bien pour les gens n’est pas incompatible avec le fait de rivaliser avec eux pour atteindre les plus hauts degrés dans ce bas monde et dans l’au-delà. Ainsi, aimer le bien pour eux et se réjouir de leurs réussites suffit.

8. L’étudiant croyant souhaite à tous ses frères de réussir, mais il n’y a pas de mal à ce qu’il s’efforce d’être le premier de sa promotion. Il en est de même pour le commerçant qui souhaite le bien à tous les commerçants et qu’Allah leur fasse gagner une subsistance licite, mais cela ne l’empêche pas de souhaiter devenir riche. Ainsi en est-il du médecin, de l’ingénieur, de l’ouvrier, etc.

9. Un poète a dit :

Ton frère est celui qui te défend avec acharnement en ton absence, couvre tes fautes et tes actes honteux, Diffuse parmi les gens publiquement et en privé ce qui te satisfait à ton sujet, il ne manque jamais de te recommander le bien et de te conseiller



Références

1. Al-Boukhari (6011) Moslim (2586).

2. Voir Al-Minhaj Charh Sahih Moslim Ibn Al-Hajjaj d’An-Nawawi (2/17).

3. Voir Kachf Al-Mouchkil Mine Hadith As-Sahihayn d’Ibn Al-Jawzi (3/232). 

4. Voir Al-Minhaj Charh Sahih Moslim Ibn Al-Hajjaj d’An-Nawawi (11/27).

5. At-Tabarâni (10621).

6. Voir le commentaire du Sahih d’Al-Boukhari d’Ibn Battal (1/65). 

7.Al-Boukhari (2049) Moslim (1427).




L’Islam s’est préoccupé de bâtir unesociété soudée où règnent l’amour, l’harmonie et l’entraid. eUne société qui est régie par la règle : « L’un de vous n’a pas la foi tant qu’il n’aime pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même » [1]

C’est pourquoi le Prophète énonce ici la parabole correspondant à ce que devrait être l’ état desmusulmans : unis et solidaires. Il les représente ainsi dans leur compassion, leur pitié, leur affection et leur proximité mutuelles tel un seul corps qui, lorsque l’un de ses membres etssouffrant, tous les autres membres gémissent et se harassent de concert pour ce membre-là. Le corps en entier est pris d’insomnie et de fièvre en solidarité avec ce membre. C’est ainsi que le musulman devrait être dans son ressenti et sa compassion envers son frère : ressentir de la douleur lorsque son frère a mal, se réjouir lorsque son frère est réjoui et le soulager du mieux qu’il peut lorsqu’il subit un malheur. Le Prophète ﷺ dit en effet dans un autre hadith, en croisant les doigts : « Le croyant est pour le croyant

tel un édifice dont une partie supporte l’autre » [2] . En outre, le Prophète ﷺ imposa au croyant de se préoccuper du sort des croyants, en particulier les voisins qui sont les personnes les plus proches. Le Prophète ﷺ dit à ce propos : « Le croyant n’est pas celui qui est rassasié alors que son voisin qui vit à proximité de lui est affamé » [3]. Il recommanda en plus aux croyants d’aider leurs frères et de s’efforcer à satisfaire leurs besoins lorsqu’il dit : « Celui qui soulage un croyant d’un malheur de ce bas monde, Allah le soulage d’un malheur du Jour de la Résurrection. Celui qui accorde une facilité à son débiteur, Allah lui accorde une facilité dans ce bas monde et dans l’au-delà. Celui qui couvre un croyant, Allah le couvrira dans ce bas monde et dans l’au-delà. Allah aide le serviteur dès lors que le serviteur aide son frère » [4]

1. L’énonciation de paraboles et l’utilisation d’expressions imagées font partie des styles les plus efficaces permettant de présenter clairement un concept. Par conséquent, le prédicateur, l’orateur et l’éducateur doivent souvent recourir aux paraboles et aux expressions imagées.

2. Parmi les signes de la foi complète d’un musulman, il y a le fait qu’il soit préoccupé par les affaires

3. S’efforcer de satisfaire les besoins des gens et alléger leurs peines, fais partie des meilleures adorations via lesquelles le serviteur se rapproche de son Seigneur. Le Prophète ﷺ dit à ce propos : « Celui qu’Allah aime le plus parmi les gens est celui qui est le plus bénéfique aux gens, et l’œuvre la plus aimée par Allah – exalté soit-Il – c’est de réjouir un musulman en le soulageant d’un malheur, en remboursant sa dette ou en apaisant sa faim. Il est préférable pour moi d’aller avec un frère pour satisfaire l’un de ses besoins plutôt que de me retirer dans cette mosquée – soit la Mosquée de MédineSoyez unis mes enfants lorsque survient un problème et ne vous désunissez pas. – un mois durant. Celui qui retient sa colère alors qu’il pourrait la laisser éclater, Allah remplira son cœur de satisfaction le jour de la Résurrection et celui qui va avec son frère pour satisfaire un de ses besoins jusqu’à effectivement le satisfaire, Allah raffermira ses pieds le jour où les pieds flancheront » [5].

4. Parmi les exemples de solidarité entre musulmans, il y a les paroles dites par le Prophète ﷺ lorsque Ja’far Ibn ‘Abd Al-Mottalib tomba en martyr : « Préparez de la nourriture pour la famille de Ja’far, car il leur est arrivé quelque chose qui les occupe » [6]

5. Une des expressions de l’affection mutuelle qui doit régner parmi les croyants, est que le musulman rende visite au malade, aide le nécessiteux, entretienne les liens de parenté, honore les invités, participe aux cortèges funèbres et ne manifeste pas de joie en présence d’une personne triste.

6. Un poète a dit :

Soyez unis mes enfants lorsque survient un problème et ne vous désunissez pas.

Les bâtonnets refusent d’être brisés lorsqu’ils sont regroupés, mais lorsqu’ils sont séparés ils sont

cassés un à un.

Références

1. Al-Boukhari (13) et Moslim (45).

2. Al-Boukhari (481) et Moslim (2585)

3.Abou Ya’lâ dans son Mousnad (2699).

4. Moslim (2699).

5. At-Tabarâni dans Al-Mou’jam Al-Awsat (6026).

6. Abou Dawoud (3132), At-Tirmidhi (998) et Ibn Maja (1610).



La miséricorde d’Allah est immense et infinie. Allah dit en effet :

Et Ma miséricorde embrasse toute chose

[Sourate Al-A’ raf : 156]

. Un centième de Sa miséricorde suffit à ce que les créatures se fassent mutuellement miséricorde, au point que la jument lève son sabot au-dessus de son poulain de crainte de lui faire mal [1] .

Par ailleurs, Allah – exalté soit-Il – envoya Ses prophètes et messagers par miséricorde envers Ses serviteurs et les guida vers la vérité, leur accorda le bienfait de la foi, leur fit don de la guidée et de la facilitation et Il les fera habiter la Demeure de Son Honneur dans l’a-udelà.

Allah dit:

Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers

[Sourate Al-Anbiya : 107]

.

C’est pourquoi Allah ne fait miséricorde qu’à Ses serviteurs miséricordieux. Celui qui ne prend donc pas exemple sur Allah en étant miséricordieux avec les créatures sera privé de la miséricorde d’Allah. Le Prophète  dit en effet : « Allah ne fait miséricorde quà Ses serviteurs miséricordieux » [2].

La raison de cette sélection est que le croyant est miséricordieux envers les créatures d’Allah. Son cœur s’émeut à la vue d’un faible, il compatit à la tristesse du malheureux, partage la douleur de l’éprouvé et est tendre envers les faibles et les démusn.i Allah dit :

Et c’ est être, en outre, de ceux qui croient et s’enjoignent mutuellement l’endurance, et s’enjoignent mutuellement la  miséricorde﴿

[Sourate Al-Balad : 17]

. Le Prophète ﷺ nous informa pour sa part que « seul un damné sera privé de miséricorde »  [3]

La miséricorde dont il est question ne se limite pas à celle dont le musulman fait preuve envers ses proches et les membres de sa famille. Elle s’étend également à toutes les créatures. Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, Allah ne fait bénéficier de Sa miséricorde qu’un miséricordieux ». On lui dit : « Ô Messager d’Allah, nous faisons tous miséricorde ». Il répondit : « Ce n’est pas de la miséricorde de l’un de vous envers son ami dont il s’agit, mais celle envers tous les gens » [4]

Par ailleurs, le Prophète ﷺ était le plus miséricordieux des gens et Allah dit à son sujet :

﴾C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Mouhammad) as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d’Allah). Et consulte-les à propos des affaires﴿

[Sourate Al-’Imrane: 159]

: 159]. En effet, le cœur du Prophète ﷺ était plein de miséricorde et d’affection, en témoignent ses paroles : « Il m’arrive de me lever pour la prière avec l’intention de la faire durer, mais en entendant les pleurs d’un enfant je l’abrège afin de ne pas causer de peine à sa mère » [5]

La miséricorde du Prophète ﷺ ne se limitait pas aux gens, mais s’étendait également aux animaux et aux oiseaux. ‘Abd Allah Ibn Mas’oud a dit : « Nous étions en voyage en compagnie du Messager d’Allah ﷺ et il partit faire ses besoins. Nous vîmes une femelle rouge-gorge avec ses deux oisillons et nous nous saisîmes de ceux-ci. La femelle se mit alors à virevolter autour de nous et lorsqu’il revint auprès de nous, le Prophète ﷺ dit : « Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits ? Rendez-lui ses petits ! » ».

1. La miséricorde envers les créatures fait partie des signes de la félicité, car le damné est privé de miséricorde. Il convient donc de prendre extrêmement garde de ressembler aux damnés.

2. La miséricorde est un attribut d’Allah et Allah aime que Ses serviteurs prennent exemple sur lui dans cet attribut. Il aime en effet voir Son serviteur miséricordieux, doux et indulgent envers les créatures. Cela vaut également pour d’autres attributs, tels que le pardon, l’amnistie, l’absolution et la générosité.

3. Le Prophète ﷺ est le bon exemple à suivre, lui qui était miséricordieux envers les adultes et les enfants. Une fois, il embrassa Al-Hasane Ibn ‘Ali – Allah a agréé les deux hommes – en présence d’Al-Aqra’ Ibn Habis At-Tamimi, qu’Allah a agréé, qui était assis avec lui. Al-Aqra’ dit : « J’ai dix enfants et je n’en ai embrassé aucun ». Le Messager d’Allah ﷺ le regarda alors et lui dit : « Il ne sera pas fait miséricorde à celui qui ne fait pas miséricorde » [6].

4. Personne ne peut se passer de la miséricorde d’Allah, car chacun de nous a des défauts, des péchés et des fautes et n’était-ce la miséricorde d’Allah, tous les gens seraient perdus. Par conséquent, celui qui désire bénéficier de la miséricorde d’Allah, doit faire miséricorde à Ses créatures. Une prostituée israélite vit un chien assoiffé lécher le sol tellement il avait soif et elle l’abreuva. Allah lui pardonna pour avoir fait miséricorde à cet animal [7]

5. La rétribution est de même nature que l’œuvre rétribuée. Celui qui fait miséricorde, bénéficie ainsi de la miséricorde, celui qui inflige un supplice, est supplicié et celui qui facilite, bénéficie de facilité.

6. Ne pas faire miséricorde aux créatures est une cause d’entrée en Enfer, qu’Allah nous en préserve. Abou Mas’oud Al-Ane’sari a dit : « Je frappais un jeune esclave que je possédais quand j’entendis derrière moi une voix qui me dit : « Sache, ô Abou Mas’oud, qu’Allah a plus de pouvoir de te faire du mal que tu n’as de pouvoir de faire du mal à cet esclave ». Je me retournai et je vis alors le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – à qui je dis : « Ô Messager d’Allah, il est libre en espérant l’agrément d’Allah. Il me répondit : « Si tu ne l’avais pas affranchi, le Feu t’aurait brûlé » ou : « le Feu t’aurait touché » [8].

Un poète a dit :7. 

Si tu ne fais pas miséricorde au nécessiteux en détresse, ni au pauvre qui se plaint à toi de son dénuement, Comment espères-tu la miséricorde du Tout Miséricordieux ? En effet, seul celui qui fait miséricorde bénéficie de la miséricorde.

8. Un autre a dit :

Si tu espères que le Tout Miséricordieux t’accorde Sa miséricorde, fais miséricorde aux faibles de la Création, ô ami respectueux.

Et recherche en faisant cela l’agrément d’Allah notre Créateur, Gloire et Majesté à Lui qui a créé les gens.

Demande la miséricorde de ton Seigneur comme rétribution pour cela, car le Tout Miséricordieux ne fait miséricorde qu’au miséricordieux.






Références

1. Al-Boukhari (6000) et Moslim (2752).

2. Al-Boukhari (7448) et Moslim (923).

3.Ahmad (9700), Abou Dawoud (4942) et At-Tirmidhi (1923).

4. Abou Ya’la (4258).

5. Al-Boukhari (707).

6. Al-Boukhari (5997) et Moslim (2318).

7. Al-Boukhari (3467) et Moslim (2245).

8. Moslim (1659).



Il est permis à l’être humain de disposer d’une partie de son patrimoine en le léguant par testament, à condition qu’elle ne dépasse pas un tiers du patrimoine et que le bénéficiaire ne fasse pas partie des héritiers, en raison des paroles du Prophète « Allah vous a fait laumône au moment de votre mort d’un tiers de votre patrimoine afin que ceci soit une augmentation de vos œuv»res  [1] et de ses paroles : « Allah – Gloire et Majesté à Lui – a donné à chacun ce qui lui revient de droit, pas de testament donc en faveur d’un héritier» [2] . En effet, il arrive qu’un être humain veuille léguer par testament une partie de son testament à des proches qui n’héritent pas de lui ou bien en tant qu’aumône.

Voilà la raison pour laquelle le Prophète ﷺ incite chaque individu voulant léguer une partie de son patrimoine par testament, de s’empresser de rédiger son testament, de sorte qu’il ne se passe pas une nuit ou deux sans que son testament ne soit rédigé et présent auprès de lui, car il ne sait pas quand la mort le frappera soudainement et l’empêchera d’agir comme il le veut. Les prédécesseurs ont spécifié cette incitation au malade et à celui qui est sur le point de mourir, même si rien dans ce hadith ne démontre cette spécificité, mais est basé sur ce qui se produit habituellement [3]

Le jugement originel du testament diffère selon ce qu’on y recommande. Il peut être obligatoire, comme lorsque le testateur doit rembourser une dette dont les héritiers n’ont pas connaissance, particulièrement lorsque le créditeur ne possède pas de preuve de cette dette. Si cette dette n’était pas mentionnée dans le testament, le droit du créditeur serait contesté, voire nié. Le testament peut être illicite dans certains cas lorsque ce qui y est recommandé est illicite, comme recommander un acte de désobéissance ou bien lorsque le bénéficiaire du testament est un héritier. Dans certains autres cas, le testament est recommandé lorsqu’on y recommande des œuvres de bienfaisance ou bien des dépenses pour la cause d’Allah, en faveur de proches non-héritiers.

Le jugement originel du testament diffère selon ce qu’on y recommande. Il peut être obligatoire, comme lorsque le testateur doit rembourser une dette dont les héritiers n’ont pas connaissance, particulièrement lorsque le créditeur ne possède pas de preuve de cette dette. Si cette dette n’était pas mentionnée dans le testament, le droit du créditeur serait contesté, voire nié. Le testament peut être illicite dans certains cas lorsque ce qui y est recommandé est illicite, comme recommander un acte de désobéissance ou bien lorsque le bénéficiaire du testament est un héritier. Dans certains autres cas, le testament est recommandé lorsqu’on y recommande des œuvres de bienfaisance ou bien des dépenses pour la cause d’Allah, en faveur de proches non-héritiers.

1. Le musulman doit constamment se rappeler la mort et l’avoir, en toutes circonstances, à l’esprit. Il se met alors à œuvrer en prévision de sa survenue et n’est pas préoccupé par les délices et les plaisirs de ce bas monde. Al-Hassane – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « La mort est marquée sur le haut de vos fronts et le bas monde est plié derrière vous » [4]

2. Allah s’est chargé lui-même de déterminer les parts d’héritage. Il n’est donc pas permis à un musulman de se faire l’égal d’Allah à ce sujet ou bien de croire que son partage est meilleur que celui du Plus Sage des sages.

3. Allah fit aux serviteurs la faveur de leur permettre de disposer d’un tiers de leur patrimoine qu’ils peuvent léguer par testament comme ils le veulent. L’intelligent est celui qui tire profit de cette faveur pour obtenir l’agrément d’Allah, en Lui obéissant et en dépensant cette part pour Sa cause.

4. Il convient que le musulman prenne l’initiative de rédiger son testament – s’il a quelque chose à léguer – avant que ce bas monde ne l’en distraie, que la maladie ne l’en rende incapable ou que la mort ne le surprenne. Les Compagnons prirent l’initiative de rédiger leurs testaments comme en témoignent les paroles suivantes d’Ibn ‘Omar – Allah a agréé les deux hommes – le narrateur de ce hadith : « Depuis que j’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire cela, pas une nuit ne s’est écoulée sans que je n’aie mon testament auprès de moi » [5]

Le fait qu’il soit permis de faire l’aumône et de léguer par testament un tiers de son patrimoine ne signifie pas qu’il n’est pas permis de faire l’aumône ou de léguer par testament moins que cela, ni que le meilleur legs consiste à léguer le tiers de son patrimoine. Au contraire, il est préférable pour le musulman de laisser ses héritiers riches et n’ayant pas besoin des gens. C’est la raison pour laquelle le Prophète ﷺ dit à Sa’d Ibn Abi Waqqass lorsqu’il voulut léguer par testament la moitié de son patrimoine : « Le maximum est le tiers, et le tiers est une part déjà grande. Il est préférable que tu laisses tes héritiers riches plutôt que tu les laisses dans le besoin tendant leurs mains aux gens » [6].

C’est pour sa part que Ibn ‘Abbass – Allah a agréé les deux hommes – disait : « Si seulement les gens renonçaient au tiers pour le quart ». Quant à Abou Bakr, il légua par testament le cinquième de son patrimoine, et dit : « Je me satisfais de ce dont Allah s’est satisfait ». Il signifiait par cela les paroles d’Allah :

﴾Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Allah, au Messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres, et aux voyageurs (en détresse)...﴿.

[Sourate Al-Ane’fal : 41]

Il convient que les étudiants en science religieuse et les scribes rédigeant les testaments pour les gens expliquent aux gens que le testament obéit aux circonstances : si les héritiers sont pauvres et dans le besoin, il est préférable de ne rien léguer par testament et s’ils sont aisés, il est recommandé de léguer par testament un tiers du patrimoine ou moins en fonction de la situation des héritiers.

7. Un poète a dit :

Chaque instant qui passe nous emmène vers nos termes et nos jours passent comme autant d’étapes. Je n’ai pas vu plus vrai que la mort qui, lorsqu’elle est faussée par les espoirs, paraît fausse.

Qu’il est hideux de ne pas tirer profit de sa jeunesse et qu’il est encore plus hideux de ne pas tirer

profit de son temps lorsque les cheveux blancs recouvrent la tête.

Quitte ce bas monde en ayant fait provision de piété, car ta vie n’est qu’un nombre de jours comptés.

8. Un autre a dit :

Nos richesses, nous les amassons au profit de nos héritiers, et nos demeures, nous les construisons pour qu’elles soient abandonnées et habitées par les hiboux.

L’être humain n’a pas de demeure à habiter après sa mort, excepté celle qu’il bâtissait avant sa mort. Ainsi, celui qui l’a bâtie en faisant le bien y trouvera la vie agréable et celui qui l’a bâtie en faisant le mal sera déçu.


Références

1. Ibn Maja (2709).

2. Abou Dawoud (2870), At-Tirmidhi (2120) et Ibn Maja (2713).

3. Voir Fath Al-Bari Sahih Al-Boukhari d’Ibn Hajar Al-’Asqalani (5/360).

4. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/382).

5. Moslim (1627).

6. Al-Boukhari (2742) et Moslim (1628).




 

1- Le Prophète défend qu’ un homme demande de détenir une quelconque forme d'autorité sur les musulmans – comme être chef, ministre ou autre – car c’est une responsabilité immense que doit assumer celui qui détient cette autorité.

Le Prophète dit dans un autre hadith à Abou Dharr lorsque celui-ci lui demanda de le désigner comme chef : « Ô Abou Dharr, tu es un homme faible et c’est une responsabilité qui, le Jour de la Résurrection, sera une cause d'humiliation et de regret, sauf celui qui l’a légitimement obtenue et se sera acquitté des obligations qu’elle requie» [1].

2- Le Prophète nous informe ensuite que si un homme demande le commandement pour lui-même et qu’il l’obtient, on le lui laissera et Allah ne l’aidera pas à supporter ses peine.sPar conséquent, il ne parviendra pas à ses fins la plupart du temps. C’est pourquoi le Prophète dit dans un autre

hadith :

 Par Allah, nous ne donnerons pas cette fonction à quelqu’un qui la demande ni à quelqu’un qui s’efforce de l’obtenir [2]


Les prophètes font exception à cela, car ils sont infaillibles et ne convoitent pas de commandement ou de fonction prestigieuse

Ainsi, Youssouf – qu’Allah le protège – dit :

. ﴾Assigne-moi les dépôts du territoire : je suis bon gardien et connaisseur﴿ .

[Sourate Youssouf : 55]


3- Quant à celui à qui le commandement vient sans demande de sa part, et qui sollicite l’aide d’Allah et ne s’épargne pas d’effort pour assumer sa responsabilité, Allah l’aidera alors à supporter ses épreuves et facilitera sa réussite.
4- Le Prophète ﷺ nous informe ensuite qu’il ne convient pas que le musulman fasse de son serment une entrave l’empêchant de faire le bien. Ainsi, lorsqu’il fait le serment de quelque chose puis qu’il s’aperçoit qu’il a une meilleure option que ce à propos de quoi il a fait serment, qu’il expie son serment et fasse ce qu’il considère comme étant meilleur.
Si le musulman fait le serment de commettre un acte de désobéissance comme rompre les liens de parent, délaisser son épouse, porter plainte contre son débiteur ou autre, il doit alors expier son serment et reprendre la vie commune avec son épouse ou accorder un délai à son débiteur, car cela est meilleur que ce à propos de quoi il avait fait le serment.

1. (1) Prends garde de demander le commandement ou une responsabilité quelconque et demande à Allah de te garder sauf et de t’accorder ce qui est bien, car il se peut que le commandement te soit donné et que tu n’aies pas la capacité d’assurer ses missions.
2. (1) Il ne convient pas que les fonctions prestigieuses soient la préoccupation de celui qui s’efforce de réussir dans l’au-delà.

Allah dit en effet :

Allah dit en effet : ﴾Cette Demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent ni à s’élever sur terre ni à y semer la corruption. Cependant, l’heureuse fin appartient aux pieux﴿ .

[Sourate Al-Qasasse : 83]


3. (1) Prends garde aux conséquences du commandement

car le Prophète ﷺ a dit :

« Il ne tardera pas à y avoir un homme qui souhaitera s’être jeté d’une étoile plutôt que d’avoir détenu une quelconque autorité sur les gens »[3].


4.

(1) Le Prophète ﷺ a dit :

« Nul homme responsable de dix personnes ou plus ne viendra le Jour de la Résurrection sans que sa main ne soit entravée à son cou. Il sera libéré pour avoir été bienfaisant envers eux ou bien il restera enchaîné pour avoir été malfaisant ]envers eux. Le début de l’autorité sera reproche, son milieu, regret et sa fin, malédiction le Jour de la Résurrection »[4].


5. (1) Sa’d Ibn Abi Waqqasse – qu’Allah a agréé – était parmi ses dromadaires et son fils ‘Omar – qu’Allah a agréé – vint à lui. Lorsque Sa’d le vit, il dit : « Je cherche refuge auprès d’Allah contre le mal de ce cavalier ». Il descendit de cheval et lui dit : « Es-tu venu parmi tes dromadaires et tes moutons en ayant laissé les gens se quereller à propos de qui sera leur souverain ? ». Sa’d frappa alors sa poitrine et dit : « Tais-toi, j’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire : « Allah aime le serviteur pieux, riche et discret »[5].
6. (2) Que les gens ayant demandé le commandement et s’étant efforcés de détenir une autorité sur les musulmans pour accéder à des désirs abjects et parvenir à des finalités basses dans ce bas monde éphémère, craignent Allah. Allah les a en effet abandonnés à eux-mêmes et de ce fait, ils se sont égarés, ont égaré d’autres gens et ont été perdants dans ce bas monde et dans l’au-delà.
7. (2) Il convient que les détenteurs de l’autorité n’emploient pas ceux qui demandent le commandement et l’autorité, car l’issue de cette attitude est d’être abandonné à soi-même.

D’ailleurs, le Prophète ﷺ a dit :

« Par Allah, nous ne donnerons pas cette fonction à quelqu’un qui la demande ni à quelqu’un qui s’efforce de l’obtenir »[6].

8. (3) Si des fonctions se présentent à toi sans que tu ne les aies demandées et que tu te sens suffisamment capable et loyal pour être au service des gens, tu peux alors accepter ces fonctions en t’attendant à être rétribué par Allah et Allah t’aidera.
9. (3) Le détenteur de l’autorité doit convenablement choisir ses délégués et ses employés, car il est responsable de leurs actes.
10. (4) Le serment oiseux n’est pas puni. Ne te préoccupe donc pas des serments prononcés
précipitamment sans en avoir eu l’intention.
11. (4) Lorsque tu fais le serment d’accomplir un acte d’obéissance, de commettre un acte de désobéissance ou de faire quelque chose de permis, puis que tu t’aperçois que cela t’empêche de réaliser quelque chose de meilleur que ce à quoi tu as fait le serment, comme faire le serment de ne pas parler aujourd’hui puis t’apercevoir que les gens ont besoin de tes fatwas et de tes exhortations ; dans ce cas, expie ton péché et donne la priorité à ce qui est le plus important.
12. (4) On doit par défaut s’acquitter des serments que l’on a prononcés et ne se parjurer que lorsque la raison est louable. Ainsi, si on fait le serment de ne pas porter tel vêtement, il faut alors respecter son serment plutôt que de parjurer et d’expier le serment,

car Allah dit :

﴾Et tenez à vos serments﴿ . 

[Sourate Al-Ma’ida : 89]

Références

  1. Moslim (1825).
  2. Moslim (1733).
  3. Ahmad (10940).
  4. Ahmad (22656).
  5. Moslim (2965).
  6. Moslim (1733).

 

1- Le Prophète annonce à sa communauté qu’ il est obligatoire d’ écouter les détenteurs de l’ autorité que sont les rois, les sultans, les présidents et leurs délégués, car c’est ainsi que l’on préserve la stabilité, que l’on diffuse la religion et que l’on met en pratique ses jugements et ses commandements. De plus, s’il était permis à tout un chacun de désobéir à son chef, on aboutirait au désordre, le groupe des musulmans se désagrégerait et il deviendrait alors facile pour leur ennemi de les anéantir.
2- Qu’il s’agisse de jugements ou de personnes que l’âme aime ou qu’elle déteste, le devoir est de patienter. Le Prophète dit en effet :

« Celui qui voit chez son chef ce qu’ il désapprouve doit patienter, car personne ne s’éloigne du groupe d’un empan et meurt ainsi sanqsue sa mort ne soit digne de l’époque préislamique»[1].



3- Cependant, cette obéissance ne doit pas être absolue, mais limitée à ce qui n’est pas un acte de désobéissance, car lorsque le détenteur de l’autorité ordonne un acte de désobéissance à Allah, on ne
lui doit ni écoute ni obéissance. Le Prophète a dit :

« L’ obéissance n’ est due que dans ce qui est convenable »

Hadith référencé par Al-Boukhari et Moslim[2].

. C’est pour cette raison qu’Allah dit :

﴾Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’ entre vous qui détiennentle commandement﴿

[Sourate An-Nissa : 59]

. Allah ne dit pas seulement : obéissez à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement, mais Il fit précéder cet ordre de l’obéissance à Allah et à Son Messager.

Ainsi, lorsque le détenteur de l’autorité ordonne quelque chose qui implique de désobéir à Allah, il n’est pas permis de lui obéir pour cet ordre-là seulement et non pour tout ordre émis par lui. De plus, il n’est pas permis de se rebeller contre lui pour cette raison. Il est plutôt prescrit au musulman de tenter de lui faire changer d’avis, de lui prodiguer des conseils avec sagesse, en usant de la bonne exhortation selon les moyens dont il dispose dans sa situation et dans son époque.

 

1. Le musulman doit accorder la priorité à l’intérêt général au détriment de son propre intérêt personnel.


2. L’obéissance aux détenteurs de l’autorité est citée avec ses règles dans les versets du Coran et les hadiths, car elle comporte un intérêt dans le ba monde et dans l’au-delà. En effet, si l’être humain réfléchissait au fonctionnement de son foyer, de son travail et de sa société, il verrait que ces structures ne pourraient fonctionner sans des détenteurs de l’autorité.


3. Il convient que lorsqu’un musulman voit quelque chose qu’il désapprouve chez son chef de consulter les gens de science afin de les interroger et de solliciter leur conseil. Il se peut que ce qu’il considère comme un acte de désobéissance à Allah soit en réalité un acte d’obéissance ou ce qu’il considère comme un acte de désobéissance à Allah soit réalité un acte d’obéissance à Allah, mais qu’il n’ait pas su comment y réagir.


4. Lorsque le musulman s’assure que le détenteur de l’autorité ordonne un acte de désobéissance à Allah, il ne lui est pas permis d’obéir à cet ordre. Mieux encore, s’il est en mesure de lui prodiguer des conseils sans créer de trouble alors qu’il le fasse. Sinon, il se contente de ne pas obéir à l’acte de déobéissance ordonné.


5. Il n’est pas permis d’obéir à quiconque lorsque cela implique de désobéir à Allah, car le Prophète ﷺ reçut l’allégeance des gens de lui obéir dans ce qui est convenable, bien qu’il n’ordonne jamais un acte de désobéissance à Allah ni n’approuve les actes de désobéissance à Allah. Que dire alors du reste des gens ?


5. Prends garde à approuver le gouverneur ou le chef lorsqu’il contrevient aux obligations et transgresse les limites d’Allah. Soit, tu désapprouves et tu prodigues des conseils, soit tu délaisses son assemblée.


6. Lorsque le chef ordonne un acte de désobéissance à Allah, cela ne doit pas servir de prétexte pour cesser de lui obéir. On doit plutôt obéir aux autres ordres et ne délaisser que celui-là. 

Références

  1. Al-Boukhari (7143).
  2. Al-Boukhari (7145) et Moslim (1840).


 

1- ‘Oubada Ibn As-Samite nous informe concernant l’allégeance que le Prophète ﷺ reçut des délégués des tribus d’Al-Aws et d’Al-Khazraj la nuit du deuxième serment d’allégeance d’Al-‘Aqaba à Mina. Ces douze délégués représentaient les croyants de Yathrib. ‘Oubada faisait partie d’un groupe d’hommes et raconte qu’ils firent allégeance au Prophète ﷺ et le Prophète ﷺ reçut leur allégeance d’être fidèles au monothéisme et de rejeter le polythéisme, de ne pas voler, de ne pas forniquer, de ne pas tuer leurs enfants, de ne pas inventer de rumeurs et de mensonges et d’obéir au Messager d’Allah ﷺ.


Le Prophète ﷺ commença par la fidélité au monothéisme et le rejet du polythéisme, car cela est le fondement de la foi et de l’Islam. En effet, le premier pilier de l’Islam est la formule : « Il n’existe pas de divinité, excepté Allah », tandis que le polythéisme est le péché capital suprême. Ibn Mas’oud a dit : « Je demandai au Prophète quel péché est le plus grave pour Allah ? ». Il répondit : « C’est de Lui attribuer un égal alors qu’Il t’a créé »[1]. Par ailleurs, Allah nous informa que tous les péchés dépendent du bon vouloir d’Allah, excepté le polythéisme.

Allah dit en effet :

﴾Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut﴿

[Sourate An-Nissa : 48].

Ensuite il leur défendit de voler et de commettre la fornication, car l’Islam protège les biens et l’honneur des gens. En effet, si les gens pouvaient librement forniquer et voler, ils s’agresseraient les uns les autres, le plus fort anéantirait les droits du plus faible, les liens de filiation seraient impossibles à établir et les enfants illégitimes deviendraient nombreux. Voilà pourquoi le Prophète ﷺ dénia au voleur et au fornicateur la qualité de croyant [au moment où ils commettent leurs méfaits]. Il dit ainsi :


« Le fornicateur n’est pas croyant lorsqu’il fornique, le voleur n’est pas croyant lorsqu’il vole et celui qui boit du vin n’est pas croyant lorsqu’il boit du vin »[2].


En outre, certains Arabes tuaient leurs enfants à cause de la pauvreté ou par crainte, à cause de leurs enfants, de tomber dans la pauvreté et Allah leur défendit cela. Allah dit au sujet du pauvre qui tue ses enfants :

﴾Ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté. Nous vous nourrissons tout comme eux﴿

[Sourate Al-Ane’ame : 151]

. Il dit également au sujet de celui qui tue ses enfants de crainte de devenir pauvre :

﴾Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c’est Nous qui attribuons leur subsistance tout comme à vous﴿ .

[ Sourate Al-Isra : 31]

Il y avait aussi parmi les Arabes celui qui enterrait sa fille vivante, par peur du déshonneur,

et Allah dit à ce sujet :

﴾et lorsqu’on demandera à la fillette enterrée vivante pour quel péché elle a été tuée﴿ .

[Sourate At-Takwir : 8-9]


Le Prophète ﷺ leur défendit aussi d’inventer des mensonges et de diffamer les gens. Cela englobe le faux témoignage, la calomnie des croyants et des croyantes ainsi que le fait de médire d’eux en leur attribuant des choses dont ils sont innocents. Le Prophète ﷺ demanda un jour à ses Compagnons :


« Savez-vous ce qu’est la médisance ? ». Ils répondirent : « Allah et Son Messager sont les seuls à le savoir ». Il dit : « C’est le fait de dire de ton frère ce qu’on déteste qu’on dise de lui ». On lui demanda : « Et si mon frère est tel que ce que je dis de lui ? ». Il répondit : « S’il est tel que ce que tu dis de lui, tu as médit de lui. Sinon, tu l’as diffamé »[3].


2- Puis le Prophète ﷺ les informa que celui parmi eux qui tient son engagement sera rétribué par Allah qui lui accordera Son agrément et le fera entrer au Paradis. Allah dit en effet : ﴾Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah : la main d’Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre détriment ; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense﴿ [Sourate Al-Fath : 10]. Quant à celui qui commet un des péchés qu’Allah a défendus et qu’il est puni pour cela dans le bas monde, alors la peine qu’il subit le purifie du péché et lui épargnera d’être châtié dans l’au-delà. Ainsi, celui qui subit la peine prévue pour la fornication, le vol, la consommation de vin, la diffamation ou autre dans ce bas monde ne sera pas châtié dans l’au-delà pour le péché en question, tandis que celui qu’Allah couvre et n’est pas puni pour son péché dans ce bas monde, c’est Allah qui décidera de son sort : s’Il veut Il le punira pour son péché puis le fera entrer au Paradis, et s’Il veut Il lui pardonnera.

 

1. (1) Le monothéisme est l’acte d’adoration suprême par lequel le serviteur se rapproche d’Allah. C’est pourquoi « l’évocation la plus éminente est : Il n’existe pas de divinité, excepté Allah »[4]. D’autre part, l’associationnisme est le péché capital suprême et l’injustice suprême qu’Allah ne pardonne pas. Chaque musulman doit rectifier son monothéisme et le débarrasser des restes d’associationnisme.


2. (1) Le Prophète ﷺ progressa par ordre décroissant d’importance. Ainsi, il commença par mentionner l’allégeance de rester fidèle au monothéisme et de rejeter l’associationnisme, puis il mentionna la fornication, le vol, le meurtre, etc. Le prédicateur, le savant et l’éducateur doivent donc veiller à se focaliser sur ce qui est le plus important et en parler avant ce qui l’est moins.


3. (1) Le croyant ne vole jamais et ne convoite pas ce qu’il ne possède pas. Au contraire, il est convaincu qu’Allah a réparti les substances avec sagesse et que sa propre subsistance a été écrite dans la Tablette Préservée avant qu’Allah ne crée les cieux et la terre.


4. (1) Le croyant sait qu’Allah lui demandera des comptes sur sa richesse : comment l’a-t-il acquise et comment l’a-t-il dépensée ? C’est pour cette raison qu’il est le moins susceptible de s’emparer sans droit des biens des gens.


5. (1) Le croyant évite de commettre la fornication, car il sait qu’Allah a déclaré la fornication illicite et Il insista sur son illicéité au point d’en faire un péché capital. On rapporte qu’Ibn Mas’oud a dit :


« Je demandai au Prophète ﷺ quel péché est le plus grave pour Allah ? ». Il répondit : « C’est de Lui attribuer un égal alors qu’Il t’a créé ». Je dis : « Ceci est un péché grave. Puis quel péché ? ». Il répondit : « Tuer ton enfant par crainte qu’il partage ta nourriture ». Je demandai ensuite : « Puis quel péché ? ». Il répondit : « Commettre la fornication avec la femme de ton voisin »[5]. Ce hadith est corroboré par ces versets du Livre d’Allah

: ﴾Qui n’invoquent pas d’autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit ; qui ne commettent pas de fornication ; car quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d’ignominie﴿

[Sourate Al-Fourqane : 68-69].


6. (1) Tuer une âme est un crime très grave pour Allah qui menaça celui qui le commet, de lui infliger le châtiment le plus sévère.

Allah dit en effet :

﴾Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment﴿

[Sourate An-Nissa : 93]

. Il n’est donc pas permis au musulman de se permettre de tuer des gens sans droit, et il n’est pas concevable qu’une personne raisonnable commette un meurtre tout en sachant quel est le châtiment douloureux qui l’attend dans l’au-delà.


7. (1) Croire en Allah et se satisfaire de son décret est le fondement du bonheur et de la tranquillité dans ce bas monde. Ainsi, lorsque le serviteur est convaincu que sa subsistance est décidée par Allah, avoir une progéniture nombreuse ne lui procure aucune inquiétude et son cœur est alors serein. Il n’a alors aucune raison de tuer ses enfants par crainte de la pauvreté.


8. (1) Sachant que le meurtre est un des péchés majeurs, tuer ses enfants est ce qu’il y a de pire comme meurtre en raison de ce qu’il provoque comme rupture des liens de parenté, haine entre les membres de la famille et destruction des foyers, en plus du mauvais soupçon à l’égard d’Allah qui fait commettre ce genre de meurtre.


9. (1) Forger des rumeurs et les diffuser sans les vérifier contrevient à la religion droite. C’est pourquoi Allah nous défendit cela en disant :

﴾Et pourquoi, lorsque vous l’entendiez, ne disiez-vous pas : « Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi (ô Allah) ! C’est une énorme calomnie ? ». Allah vous exhorte à ne plus jamais revenir à une chose pareille si vous êtes croyants﴿

[Sourate An- Nour : 16-17]

. Puis Allah menaça ceux qui provoquent des troubles en disant :

﴾Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l’au-delà﴿

[Sourate An-Nour : 19]

10. (1) Le Prophète ﷺ restreignit l’obligation de lui obéir à ce qui est convenable, bien qu’il n’ordonne que ce qui est convenable, afin que ce soit un fondement dans tous les actes d’obéissance. Il n’est donc permis d’obéir à quiconque – aux parents, au détenteur de l’autorité ou autre – que dans ce qui est convenable. En effet, on ne doit obéissance à aucune créature lorsque cela implique de désobéir au Créateur.


11. (2) L’application de la peine expie le péché de celui qui la subit. Il n’est donc pas permis à un musulman d’insulter une personne ayant purgé sa peine. Lorsque Khalid – qu’Allah a agréé – insulta la femme qui subit la peine [méritée pour la fornication], le Prophète ﷺ lui dit : « Doucement Khalid. Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, elle s’est repentie d’un repentir qui aurait valu le pardon à un collecteur d’impôts »[6].


12. (2) Sache que les droits violés des serviteurs ne sont pas abolis par le simple repentir. On doit en plus réparer les injustices commises. Veille donc à te défaire des péchés que tu as commis à l’encontre des gens avant que tu n’aies à les dédommager en leur donnant tes bonnes actions et en recevant leurs mauvaises actions.


13. (2) Il est recommandé au musulman, lorsqu’il commet un péché, de se couvrir, de se repentir à Allah et de ne pas s’exposer à l’application de la peine prévue et à l’infamie. Ma’iz se rendit auprès d’Abou Bakr As-Siddiq – Allah a agréé les deux hommes – et l’informa qu’il avait forniqué. Abou Bakr lui demanda : « As-tu parlé de cela à quelqu’un avant moi ? ». Il répondit : « Non ». Abou Bakr lui dit alors : « Repens-toi à Allah et couvre-toi comme tu as été couvert par Allah, car Allah accepte le repentir de Ses serviteurs ». Il ne fut pas convaincu par cet avis et consulta ‘Omar qui dit la même chose qu’Abou Bakr. Il ne fut toujours pas convaincu par l’avis qu’il lui donna et il se rendit auprès du Messager d’Allah ﷺ qui appliqua sur lui la peine prévue[7].

Références

  1. Al-Boukhari (4477) et Moslim (86).
  2. Al-Boukhari (2475) et Moslim (100).
  3.  Moslim (2589).
  4. At-Tirmidhi (3383) et Ibn Maja (3800).
  5. Al-Boukhari (4477) et Moslim (86).
  6. Moslim (1695).
  7.  An-Nassa’i dans As-Sounane Al-Koubra (16999) transmis de manière moursal d’après Sa’id Ibn Al-Mousayyib – qu’Allah lui fasse miséricorde. 


1- Le Prophète ﷺ  s’ étonne du cas du croyant et de son état vis-à-vis d’ Allah et cet étonnement exprime l’ approbation et la joie, puisque le croyant est en toute situation gagnant et rétribué.
2- En effet, lorsque Allah lui fait don d’un bienfait qui le réjouit et qui a trait à sa propre personne, à
ses biens et à sa famille, il réagit à ce bienfait en remerciant Allah et la conséquence de sa gratitude est une bonne chose pour lui, puisque Allah lui fera don de plus de bienfaits et le rétribuera pour sa gratitude.
3- D’autre part, lorsque Allah l’éprouve par ce qui lui nuit et lui porte préjudice, il est patient dans l’épreuve, accepte celle-ci et met en dépôt sa rétribution auprès d’Allah. Allah lui inspire alors la patience et lui apporte consolation, et de plus Il lui accorde des dons généreux en guise de récompense pour sa patience et son acceptation.

Ce hadith englobe tous les décrets d’Allah qui concernent Ses serviteurs. Soit Il les éprouve avec un mal soit Il les éprouve avec un bien, conformément à ses paroles :

﴾Nous vous éprouverons par le mal et par le bien [à titre] de tentation﴿

[Sourate Al-Ane’biya : 35]

. Par conséquent, lorsque le musulman est patient face au mal et est reconnaissant pour le bien, il réalise la totalité de la foi.
C’est pourquoi les prédécesseurs dirent : La foi est faite de deux moitiés, une moitié de patience et une moitié de gratitude, conformément aux paroles d’Allah :

﴾Dans tout cela il y a des signes pour tout homme plein d’endurance et de reconnaissance﴿[1].

[Sourate Ibrahim : 5]

1. (1) Le croyant authentique qui accepte le décret et le destin d’Allah, qui est patient dans le malheur qui le touche et qui est reconnaissant pour le bienfait d’Allah, voit toutes ses affaires prendre le cours qu’il souhaite. Efforce-toi donc d’atteindre le degré du serviteur satisfait et reconnaissant et tu verras ton rang s’élever et tes bonnes actions se multiplier.


2. (2) Sois reconnaissant pour les innombrables bienfaits d’Allah dont tu bénéficies. En effet, nombreux sont les bienfaits qui touchent à ta religion, à ta vie dans ce bas monde, à ta personne, à ta santé, à ton instruction, à ton commerce, à ton travail, à ta famille et à tes biens que tu n’estimes pas à leur juste valeur et auxquels tu ne donnes pas la part de gratitude et de reconnaissance qui leur est due !


3. (2) La gratitude amène à plus de bienfaits et de bénédictions. Sois donc reconnaissant et on
t’accordera plus de bienfaits.


4. (3) Fais face à l’épreuve avec un cœur croyant qui sait que ce qui l’a atteint ne pouvait le manquer et que le destin d’Allah se réalise irrémédiablement.


5. (3) Prends garde d’avoir du ressentiment pour le destin d’Allah, car l’épreuve s’abattra tôt ou tard sur le serviteur. Le serviteur patient sera alors rétribué et assisté dans son épreuve, tandis que le serviteur désespéré sera sanctionné et avili.


6. (3) Sa’id Ibn Joubayr – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « La patience consiste à ce que le serviteur reconnaisse qu’il est coupable de ce qui lui arrive, mette sa rétribution en dépôt auprès d’Allah et espère être récompensé. Il arrive cependant qu’un homme ait du ressentiment alors qu’il endure une épreuve, mais qu’il laisse paraître être patient »[2].


7. (3) Ibn Rajab – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Les gens qui acceptent leur épreuve observent tantôt la sagesse de l’Auteur de l’épreuve, le bien qu’il met dans celle-ci pour Son serviteur et le fait que Son décret ne peut être remis en cause, observent tantôt la récompense pour l’acceptation du décret qui leur fait oublier la douleur de l’épreuve décrétée, et observent tantôt l’éminence, la majesté et la perfection de l’Auteur de l’épreuve et s’oublient à s’émerveiller de ces attributs, au point de ne pas ressentir la douleur de l’épreuve. Ce stade est atteint par l’élite des gens qui connaissent et aiment Allah et il se peut que ce qui les éprouve leur procure du plaisir, car ils savent qu’il provient de leur Bien-aimé, comme certains disent : Il leur a mis dans Son châtiment de la douceur »[3].


8. (3) Un tabi’i a été interrogé au sujet de sa situation dans la maladie et il répondit : « Celle qu’Il aime le plus est celle que j’aime le plus »[4].


9. (2,3) ‘Omar Ibn Al-Khattab, qu’Allah a agréé, a dit : Si la patience et la gratitude étaient deux chameaux, il me serait indifférent de monter l’un ou l’autre[5].


10. Un poète a dit :
C’est assurément une tragédie que ma gratitude à l’égard de ce que Tu fais soit silencieuse, alors que Ta bonté est parlante.
Si je vois un bienfait provenant de Toi et que je le dissimule, je suis alors indigne de la générosité du Généreux.


11. Un autre poète a dit :
Sachant que ma gratitude pour un bienfait d’Allah est aussi un bienfait qu’Il m’accorde, je dois alors en être reconnaissant.
En effet, comment être reconnaissant si ce n’est par Sa grâce ? On ne le serait jamais sans celle-ci, même si on y passait des jours entiers et même toute la vie à le vouloir.
Lorsqu’Il décrète l’aisance, tout le monde en est réjoui, et lorsqu’Il envoie l’adversité Il la fait suivre de rétribution.
Aucune des deux n’est donc exempte de Son bienfait et celui-ci dépasse tout ce qu’on peut imaginer, penser secrètement ou dire à voix haute. 

Références

  1. Voir Jami’ Al-Massa’il d’Ibn Taymiyya – premier groupe (p.165).
  2.  Voir ‘Ouddat As-Sabirine Wa Dhakhirate Ach-Chakirine d’Ibn Al-Qayyim (p.97).
  3.  Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/487).
  4.  Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/487).
  5.  Voir ‘Ouddat As-Sabirine Wa Dhakhirate Ach-Chakirine d’Ibn Al-Qayyim (p.94).


 

1- Le Prophèteﷺ ordonne aux membres de sa communauté de toujours être véridiques, car dire la vérité conduit l’individu à la bonté,qui désigne tout ce qui est bien, et finalement vers le Paradis. Le musulman est véridique et s’habitue àdire la vérité, dans l’aisance comme dans l’adversité, jusqu’à ce qu’il soit écrit comme véridique auprès d’Allah.


Le véridique est celui qui s’attache constammenàt dire  la vérité et ne ment  pas. Ainsi,  lorsque le
serviteur est accoutumé à dire la vérité, Allah l’écrit comme véridique auprès de Lui et Il l’honore en lui donnant une réputation de véracité parmi les gens et le leur fait aimer. De plus, il devient connu pour sa véracité parmi les habitants du ciel et Allah l’inclura parmi l’élite des véridiques qui sont les gens ayant le rang le plus élevé après les prophètes. Allah dit :

﴾Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu’ Allah a comblés de Ses bienfaits ; les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là !﴿ .

[Sourate An- Nissa : 69]

Par ailleurs, Allah ordonna à ses serviteurs de s’attacher à dire la vérité et de faire partie des véridiques. Il dit en effet :

﴾Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et soyez avec les véridiques﴿

[Sourate At-Tawba : 119]

 Pour sa part, le Prophète ﷺ nous informa que les meilleurs des gens sont les véridiques. ‘Abd Allah Ibn ‘Amr Ibn Al-‘Ass – Allah a agréé les deux hommes – rapporte :

« On demanda au Messager d’Allah ﷺ qui sont les meilleurs des gens ? Il répondit : « Tout individu dont le cœur est pur et la langue véridique »[1].


2- Le Prophète ﷺ avertit contre le mensonge, car celui-ci est la tête de tout mal et il conduit à la corruption et aux actes de désobéissance, puis il aboutit à ce que le menteur soit jeté dans le Feu. Le Prophète ﷺ nous informe que lorsqu’un homme s’habitue au mensonge et s’y accoutume, Allah l’écrit comme menteur auprès de Lui et l’avilit et l’abaisse en lui donnant une réputation de menteur parmi les gens. De plus, les habitants du ciel le dénigrent pour cela et il sera inclus le Jour de la Résurrection parmi les pires des hypocrites.


Par ailleurs, le Prophète ﷺ nous informa que le mensonge est un des attributs et des signes des hypocrites lorsqu’il dit :

« Les signes de l’hypocrite sont au nombre de trois : lorsqu’il parle, il ment, lorsqu’il promet, il manque à sa promesse et lorsqu’on lui confie un dépôt, il trahit »[2]

 De surcroît, le Prophète ﷺ détermina comme critère de droiture ou de corruption du serviteur la [véracité ou le mensonge prononcé par sa] langue. Il dit ainsi :

« La foi d’un serviteur n’est pas droite jusqu’à ce que son cœur le soit, et son cœur n’est pas droit jusqu’à ce que sa langue le soit »[3].

 

1. (1) Attache-toi à dire la vérité, car elle est le critère qui distingue l’hypocrisie de la foi et l’arbitre
équitable entre les gens du Paradis et les gens du Feu.


2. (1) Être véridique est le rang suprême dans l’Islam. C’est pourquoi, Allah – exalté soit-Il – orienta Ses serviteurs afin qu’ils soient des véridiques et accorda comme rétribution à ceux qui accomplissent de bonnes œuvres d’être inclus parmi les véridiques. Ceci démontre l’éminence de leur rang et leur proximité avec Allah. Ceci ne nous incite-t-il pas à nous attacher à dire la vérité ?


3. (1) Allah préféra la langue au reste des membres, éleva son degré et explicita ses mérites en lui faisant proclamer Son unicité. Il ne convient donc pas que le musulman habitue sa langue au mensonge. Il doit plutôt l’habituer à s’attacher à dire la vérité et à ce qui lui est bénéfique dans les deux demeures, car la langue dit ce à quoi elle a été habituée : soit la vérité soit le mensonge.


4. (1) Si tu veux laisser une bonne empreinte parmi les gens, ne fais pas en sorte qu’ils t’accusent de mensonge ou qu’ils te suspectent d’être un menteur. Sois donc véridique et Allah t’écrira parmi les véridiques et fera en sorte que tu sois accepté par les gens.


5. (1) Être véridique dans les paroles élève les degrés du serviteur dans le bas monde et dans l’au- delà. On demanda à Loqmane le sage : Qu’est-ce qui t’a fait atteindre ce que nous voyons, Il répondit : La véracité dans les paroles, la restitution du dépôt et le délaissement de ce qui ne me concerne pas [4].


6. (1) La véracité est un des attributs d’Allah. En effet, Allah dit :

﴾Et qui est plus véridique qu’Allah en parole ?﴿ [Sourate An-Nissa : 87]. Il dit également : ﴾Et qui est plus véridique qu’Allah en parole ?﴿

[Sourate An-Nissa : 122]

 Et si nous cherchions à ressembler à Allah dans cet attribut qui est le Sien ?


7. (1) Si tu veux que tes œuvres deviennent meilleures, améliore tes paroles en ne disant que ce qui est vrai, car dire la vérité conduit à la bonté. Younous Ibn ‘Obayd – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Je n’ai vu personne dont la langue soit véridique sans qu’il ne soit droit dans toutes ses œuvres»[5].


8. (1) Prends garde de croire que le salut réside dans le mensonge. Tes ruses et tes faussetés peuvent tromper les gens, mais elles ne peuvent pas tromper ton Seigneur. Attache-toi donc à dire la vérité et tu seras sauvé. Voici l’exemple de Ka’b Ibn Malik, dont Allah est satisfait, qui resta en retrait de la bataille de Tabouk : lorsque les hypocrites se rendirent auprès du Prophète ﷺ afin de lui donner des justifications mensongères et trompeuses, Ka’b a tenu à dire la vérité au Prophète ﷺ. La conséquence de cela fut qu’Allah accepta son repentir et révéla à son sujet des versets qui sont récités. Allah dit en effet :

﴾Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et soyez avec les véridiques﴿ [6].

[Sourate At-Tawba : 119]

9. (1) Un poète a dit :
Lorsque les choses se combinent, la véracité en est le fruit le plus noble. 

La véracité est posée sur celui qui s’y attache telle une couronne.
La véracité s’illumine dans toute direction aussi intensément qu’une lampe.
10. (2) Allah menaça les menteurs de les supplicier dans le Feu, qu’Allah nous en préserve. Il dit en effet :

﴾Malheur à tout grand imposteur pécheur !﴿

[Sourate Al-Jathiya : 7]

 Il convient donc de prendre grandement garde au châtiment d’Allah.


11. (2) La forme de mensonge la plus grave est de mentir sur Allah en rendant illicite ce qu’Il a déclaré licite, en rendant licite ce qu’Il a déclaré illicite et en parlant de Lui sans science. Allah dit :

﴾Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : « Ceci est licite, et cela est illicite », pour forger le mensonge contre Allah. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne réussiront pas. Ce sera pour eux une piètre jouissance, mais un douloureux châtiment les attend﴿

[Sourate An-Nahl : 116-117]

 Prends donc garde à dire des choses sur la religion d’Allah sans science. Dis plutôt « Allah sait mieux » et oriente celui qui te pose une question à propos de la religion vers les gens de science et les muftis. Ceci est préférable au fait de verser dans l’imposture et d’inventer des choses sur Allah – exalté soit-Il.


12.(2) Éloigne-toi du mensonge dans l’absolu. Ne mens ni lorsque tu es sérieux ni lorsque tu plaisantes, car le Prophète ﷺ a dit :

« Malheur à celui qui parle et ment afin de faire rire les gens. Malheur à lui, malheur à lui »[7].


13. (2) Un poète a dit :
Tu as menti et la rétribution de celui qui ment est qu’on ne lui accorde pas de crédit lorsqu’il dit la vérité.
Lorsqu’un menteur est connu pour son mensonge, il ne cesse d’être connu comme un menteur parmi les gens même lorsqu’il est véridique.
Un des défauts du menteur est qu’il oublie son mensonge, mais tu remarques qu’il a de la mémoire lorsqu’il dit la vérité.

Références

  1. Ibn Maja (4216).
  2.  53 Al-Boukhari (33) et Moslim (59).
  3.  54 Ahmad (13079).
  4.  55 Abou Nou’aym dans Hilyate Al-Awliya (6/328).
  5.  56 Ibn Abi ‘Assim dans Az-Zouhd (112) et Ibn Abi ad-Dounya dans As-Samte (60).
  6. Al-Boukhari (4418) et Moslim (2769).
  7. Abou Dawoud (4990) et At-Tirmidhi (2315). 


Le Prophèteﷺ nous informe que parmi les paroles prophétiques anciennes et immuables qui n’ ont pas été abrogées et que les gens se transmettent de génération en génération

il y a celles-là :

« Si tu n’ as pas de pudeur, fais ce qui te plaît ».

C’est une vérité connue et sur laquelle les gens s’accordent. Or ce qui est ainsi ne peut être abrogé ou modifié [1].
La signification de cette citation est que c’est la pudeur qui empêche l’être humain de commetdtere nombreux agissements hideux. Ainsi, celui qui n’a pas de pudeur, erin ne le dissuade de commettre des turpitudes et ce qui est réprouvable.
Par ailleurs, la pudeur est une vertu louable qui amène celui qui la possède à délaisser une chose par crainte qu’on la lui reproche etd’être critiqué pour l’avoir faite. Elle est le summum des vertus et des qualités, le pilier des subdivisions de la foi et c’est par elle que la pratique religeiuse devient complète. Elle est également le guide de la foi et ce qui indique le bien et la guidée à l’être humain. C’est donc une vertu qui amène celui qui la possède à délaisser ce qui est hideux et à ne pas manquer de remettre à chacun ce qui lui revient de droit.

La première forme de pudeur et celle qui est prioritaire, c’est la pudeur à l’égard d’Allah. Elle consiste à ce qu’Il ne te voie pas là où Il t’a défendu d’être et cela ne peut se réaliser que lorsqu’on a une connaissance complète d’Allah et que l’on a conscience qu’Il nous observe.

C’est de cela qu’il s’agit dans les paroles du Prophète ﷺ

: « C’est adorer Allah comme si tu le voyais. Si tu ne Le vois pas, Lui te voit »[2].

C’est cette pudeur-là que

le Prophète ﷺ a qualifiée de subdivision de la foi lorsqu’il dit :

« Éprouvez de la pudeur authentique à l’égard d’Allah ». On lui dit : « Ô Messager d’Allah, nous éprouvons de la pudeur à Son égard, louange à Allah ». Il dit alors : « Ce n’est pas de cette pudeur dont je parle, mais éprouver la pudeur authentique à l’égard d’Allah signifie préserver la tête et ce qu’elle comprend, le ventre et ce qu’il contient, et se rappeler la mort et les épreuves. De plus, celui qui désire l’au-delà renonce à la parure de ce bas monde. Quiconque fait cela, éprouve une pudeur authentique à l’égard d’Allah »[3].


Le Prophète ﷺ nous informa ainsi que la pudeur est une subdivision de la foi[4]. Une fois, le Prophète ﷺ passa près d’un homme qui reprochait à son frère d’avoir trop de pudeur et lui disait : Tu as de la pudeur, comme s’il voulait dire : Tu nuis de la sorte à ta propre personne. Le Messager d’Allah ﷺ lui dit : « Laisse-le, car la pudeur fait partie de la foi »[5].
En outre, la pudeur est de deux types. Le premier est celui de la pudeur instinctive lorsqu’elle est innée et qu’Allah la fait naturellement éprouver à l’être humain. Elle amène alors celui-ci à cesser de commettre ce qui est hideux et le motive à faire ce qui est beau, ce qui est un des plus nobles dons d’Allah au serviteur. Ce type de pudeur fait partie de la foi dans le sens où il a le même effet que la foi, c’est-à-dire faire ce qui est beau et s’abstenir de commettre ce qui est hideux. Il se peut ainsi que grâce à cette pudeur on accède au plus haut degré de la foi.
Le deuxième type de pudeur peut être acquis lorsqu’on atteint un certain degré de la foi, lorsqu’il se rappelle par exemple qu’il fera face à Allah le Jour de la Résurrection. Cela lui impose de se préparer à Le rencontrer ; ou lorsque l’on atteint le degré de l’excellence, en se rappelant par exemple qu’Allah l’observe et est près de lui. Ce type de pudeur est une des plus grandes vertus de la foi[6].


1. La pudeur est une belle vertu qui modère les âmes et les amène à acquérir d’autres vertus louables et à s’éloigner des turpitudes et des comportements déshonorants. Il convient donc que chaque musulman vérifie régulièrement son degré de pudeur et veille à le renforcer.

2. La pudeur est une vertu prophétique ; le Prophète ﷺ était en effet quelqu’un de pudique. Abou Sa’id Al-Khoudri a dit : « Le Prophète ﷺ était plus pudique qu’une vierge dans son boudoir [la nuit de sa noce]. Ainsi, lorsqu’il voyait quelque chose qu’il désapprouvait, on le comprenait à l’expression de son visage »[7]. Par ailleurs, le Prophète ﷺ dit au sujet de celui qui parla à Allah, Moussa : « Moussa était un homme pudique, il aimait se couvrir. Il était si pudique qu’on ne voyait jamais rien de sa peau »[8]. Ne devrions-nous pas chercher à ressembler aux prophètes d’Allah ?

3. Celui qui veut entrer au Paradis doit veiller à être pudique, car l’un des plus grands mérites de la pudeur est qu’elle fait entrer dans un Paradis aussi large que les cieux et la terre.

Le Prophète ﷺ a dit :

« La pudeur fait partie de la foi et la foi conduit au Paradis. L’obscénité fait partie de la rudesse et la rudesse conduit au Feu »[9].

4. La pudeur est la parure des vertus. Celui qui s’en pare est louable pour Allah et pour les gens, alors que celui qui se défait de sa pudeur est réprouvé par Allah et par les gens.

Le Prophète ﷺ a dit :

« La pudeur n’est pas présente dans une chose sans qu’elle ne l’embellisse et la turpitude n’est pas présente dans une chose sans qu’elle ne l’enlaidisse »[10].

5. La pudeur est une vertu transcendante et la personne pudique s’honore en imitant Allah dans un de Ses attributs.

Le Prophète ﷺ a dit :

« Votre Seigneur est pudique et généreux. Il éprouve de la pudeur envers Son serviteur lorsqu’il lève ses mains vers Lui de les lui rendre vides – ou bredouilles »[11].


6. Al-Foudayl Ibn ‘Iyad – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Cinq choses font partie des signes de la damnation : la dureté du cœur, l’insensibilité des yeux, le manque de pudeur, convoiter le bas monde et croire que l’on va vivre longtemps »[12].

7. Un poète a dit :
Si tu ne crains pas le dénouement de ce que tu commets de nuit et que tu n’as pas de pudeur, alors fais ce que tu veux.
Par Allah, il n’y a aucun bien dans la vie ni dans le bas monde lorsque la pudeur n’est plus. L’individu mène une bonne vie tant qu’il reste pudique, le bâton reste en bon état tant qu’il est recouvert d’écorce.

8. Un autre poète a dit :
Lorsqu’un individu est privé de pudeur, on peut s’attendre de sa part à tout comportement hideux. Il s’autorise à faire toute chose, son secret est divulgué et ses compagnons sont l’obscénité et l’arrogance.
Pour lui, l’insulte est un éloge et la bassesse est une élévation, et il se détourne lorsque quelqu’un veut l’exhorter.
Le visage de la pudeur, qui est pourtant fin et agréable, lui paraît repoussant tellement ses méfaits sont nombreux.
Il aime ce qu’il commet et il ne s’en cache pas, et il est indulgent et respectueux face à l’ignorance de l’ignorant.
Incite donc le jeune tant qu’il vit parmi nous, car il accédera ainsi aux meilleurs statuts que puisse atteindre un repentant.

Références

  1. Voir Ma’ alim As-Sounane d’Al -Khattabi (4/109 et 110).
  2. Al-Boukhari (50) et Moslim (8).
  3. 40 At-Tirmidhi (2458).
  4.  41 Al-Boukhari (9) et Moslim (35).
  5.  42 Al-Boukhari (6118).
  6.  43 Voir Fath Al-Bari d’Ibn Rajab (1/102).
  7.  44 Al-Boukhari (3562) et Moslim (67).
  8.  45 Al-Boukhari (3404).
  9.  46 Ahmad (10512), At-Tirmidhi (2009) et Ibn Maja (4184).
  10. At-Tirmidhi (1974) et Al-Boukhari dans Al-Adab Al-Moufrad (601).
  11. Ibn Maja (3865).
  12.  Al-Bayhaqi dans Chou’ab Al-Imane (10/182) et Ibn ‘Assakir dans Tarikh Dimachq (48/416). 


1- Le Prophèteﷺ nous parle de certaines vertus, parmi lesquelles le fait d’ honorer son voisin. Ainsi,
il est demandé au croyant d’honorer son voisin et de préserver ses droits, en étant régulièrement bon
et bienfaisant envers lui, en demandant de ses nouvelles, en lui parlant gentiment, en l’aidant à obtenir
ce dont il a besoin et en ne lui portant pas préjudice par les paroles et les actes.
Allah recommanda d’être bienfaisant envers le voisin lorsqu’Il dit:

﴾Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah n’ aime pas, en vérité, le présomptueux, l’ arrogant ﴿. 

[Sourate An-Nissa : 36]

De plus, Jibrilrendit visite de nombreuses fois au Prophète ﷺ afin de lui recommander d’être bon envers son voisin. Le Prophète ﷺ dit en effet :

« Jibril n’a cessé de me faire des recommandations au sujet du voisin, au point que j’ai cru qu’il allait en faire un héritier »[1].


Par ailleurs, le Prophète ﷺ fit serment que la foi de celui qui cause des préjudices à son voisin est déficiente. Il dit en effet :

« Par Allah il n’est pas croyant, par Allah il n’est pas croyant, par Allah il n’est pas croyant ». On lui demanda : « Qui, ô Messager d’Allah ? ». Il répondit : « Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses maux »[2].


2- Le Prophète ﷺ mentionne également le fait d’honorer l’invité et en fait un signe de croyance en Allah et au Jour Dernier. Il nous informe que l’accueil spécial que fait l’hôte à l’invité est de l’honorer et de lui servir les meilleures nourritures et de le faire dormir dans les plus agréables literies le premier jour et la première nuit. Ensuite, il lui sert la nourriture qu’il mange lui-même d’habitude sans s’imposer de contrainte. L’hospitalité complète est de trois jours et si l’hôte désire garder son invité plus longtemps que cela, alors cela est une aumône et une faveur qu’il fait et il ne lui est pas fait de reproche s’il s’en tient aux trois jours, car il aura accompli son devoir en faisant cela.
L’accueil spécial de l’invité le premier jour et la première nuit a été prescrit en raison de la fatigue et de la peine qu’il a endurées pendant son voyage, ce qui lui permet de se reposer et d’avoir une bonne impression sur son hôte. Cela renforce ainsi les liens d’amour et d’affection entre les musulmans. Par la suite, l’hôte ne doit pas s’imposer de contrainte, mais plutôt servir à son invité la nourriture qu’il mange lui-même habituellement.
3- Puis le Prophète ﷺ mentionne une troisième vertu qui est que le croyant doit considérer ce qu’il veut dire avant de le dire. S’il considère que ses paroles sont un bien ou qu’elles conduisent à un bien, qu’il les dise et s’il pense qu’elles sont autres que cela, alors le silence est préférable, surtout lorsque parler comporte une désobéissance ou y conduit, car l’être humain rendra des comptes pour tout ce qu’il prononce. Allah dit :

﴾Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire﴿

[Sourate Qaf : 18]

. Le Prophète ﷺ dit également :

« Il arrive qu’un serviteur dise un mot qui lui fait mériter l’agrément d’Allah sans qu’il ne s’en rende compte et Allah l’élève grâce à lui de plusieurs degrés. Il arrive aussi qu’un serviteur dise un mot qui lui fait mériter la colère d’Allah sans qu’il ne s’en rende compte et Allah l’abaisse à cause de lui dans l’Enfer »[3].


Ce hadith réunit les manières de faire le bien, au point que les gens de science affirmèrent que les règles de bienséance islamiques gravitent autour de quatre hadiths : le présent hadith, celui dans lequel le Prophète ﷺ dit :

« Un des signes de la bonne pratique de l’Islam de l’individu est de délaisser ce qui ne le concerne pas », celui dans lequel il ordonne de ne pas se mettre en colère et celui dans lequel il dit : « L’un de vous n’aura pas la foi tant que je ne suis pas plus cher pour lui que ses parents, ses enfants et tous les gens »[4].


1. (1) Un des signes de la constance et de l’augmentation de la foi dans le cœur du serviteur croyant est qu’il honore son voisin et ne lui porte pas préjudice. Cherche à ce que cela soit aussi une de tes vertus.
2. (1) Prends garde de porter préjudice à ton voisin et être privé à cause de cela d’entrer au Paradis. Le Prophète ﷺ dit en effet :

« N’entrera pas au Paradis celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses maux »[5].


3. (1) Plus le voisin habite près, plus son droit est important et plus il mérite d’être honoré. Il convient donc que le musulman préserve les droits de son voisin. Il ne doit pas chercher à connaître ses faiblesses, mais plutôt lui offrir régulièrement des cadeaux, l’inviter et être aimable avec lui par la parole et par le geste.

4. (1) Le bon voisinage ne se limite pas seulement à honorer le voisin, mais il implique aussi de supporter ses préjudices non intentionnels. Al-Hasan Al-Basri – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit :

« Le bon voisinage n’est pas de s’abstenir de causer des préjudices, mais plutôt de tolérer les préjudices »[6].


5. (2) Honorer l’invité fait partie de la croyance en Allah et est une imitation des prophètes d’Allah – qu’Allah les couvre d’éloges et les protège. En effet, le Coran décrit la générosité de l’ami intime du Tout Miséricordieux Ibrahim et notre Prophète Mohammed ﷺ lui-même était généreux et prodigue, plus prodigue en bien que le vent pollinisateur. C’est pourquoi ‘Abd Allah Ibn ‘Amr – Allah a agréé les deux hommes – a dit :

« Celui qui ne reçoit pas d’invités ne peut se réclamer ni de Mohammed ni d’Ibrahim »[7].


6. (2) Le musulman doit se parer de la vertu d’honorer l’invité, ne pas refuser d’accueillir un invité si l’occasion se présente et ne pas se limiter à n’accueillir que ceux qu’il connaît. Un jour, Abou Hourayra fit une halte près de gens qui ne le connaissaient pas et ils refusèrent de l’accueillir, puis il leur servit de la nourriture et les invita à en manger, mais ils refusèrent de manger avec lui. Il leur dit :

« Vous n’accueillez pas l’invité ni n’acceptez l’invitation ! Vous n’appartenez en rien à l’Islam ». L’un d’eux le reconnut alors et lui dit : « Bienvenue à toi, qu’Allah t’accorde la santé ». Abou Hourayra répondit : « Ceci est encore pire, vous n’accueillez que ceux que vous connaissez ?! »[8].


7. (3) Il convient que le musulman surveille ses paroles et ne laisse pas libre cours à sa langue pour dire ce qui est licite comme ce qui est illicite. ‘Omar Ibn Al-Khattab a dit :

« Celui dont les paroles sont nombreuses verra ses erreurs fréquentes, et celui dont les erreurs sont fréquentes, ses péchés seront nombreux, et le Feu est la demeure méritée pour celui dont les péchés seront nombreux »[9].


8. (3) Mouhammad Ibn ‘Ajlane – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Les paroles sont de quatre sortes : ton évocation d’Allah, ta récitation du Coran, ta réponse à une question qui t’est adressée au sujet d’une science et enfin tes paroles au sujet de choses de ce bas monde qui te concernent »[10].
9. (3) Un homme dit à Salmane : « Fais-moi une recommandation ». Salmane répondit : « Ne parle pas ». L’homme objecta : « Celui qui vit parmi les gens ne peut pas ne pas parler ». Salmane répondit alors : « Si tu parles, dis ce qui est vrai ou tais-toi »[11].
10. (3) Abou Bakr As-Siddiq, dont Allah est satisfait, saisissait sa langue et disait : « Celle-ci m’a mis
dans des situations difficiles »[12].
11. (3) Ibn Mas’oud, dont Allah est satisfait, a dit : « Par Allah en dehors duquel il n’existe pas de divinité, rien sur terre ne mérite d’être très longtemps emprisonné en dehors de la langue »[13].
12. Préserve ta langue et tu entreras au Paradis. Le Prophète ﷺ dit en effet :

« Celui qui me garantit ce qu’il a entre les joues et entre les jambes entrera au Paradis »[14].

Références

  1. Al-Boukhari (6015) et Moslim (2625) d’après Ibn ‘Omar – Allah a agréé les deux hommes.
  2.  4 Al-Boukhari (6016).
  3.  5 Al-Boukhari (6478) et Moslim (2988).
  4.  6 Voir le commentaire du Sahih de Moslim d’An-Nawawi (2/19).
  5.  7 Moslim (46).
  6. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/353).
  7.  Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/356).
  8.   Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/356).
  9.   Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/339).
  10.    Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/340).
  11.   Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/340).
  12.   Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/340).
  13.   Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/340).
  14.   Al-Boukhari (6474).




Allah ordonna d’être bienfaisant en toute chose et dit :

﴾Et faites le bien. Car Allah aime les bienfaisants﴿

[Sourate Al-Baqara : 195]

. La bienfaisance consiste à faire le bien et englobe tous les aspects de la vie. Dans les adorations, elle consiste à ce que tu adores Allah comme si tu Le voyais. Pour ce qui est de ton âme, elle consiste à ce que tu ne la conduises pas au Feu et à ne pas la charger de ce qu’elle ne peut supporter. Être bienfaisant envers les gens, signifie se comporter à leur égard conformément aux vertus de l’Islam, c’est-à-dire ne traiter personne injustement, ne pas violer les droits des gens et se comporter à leur égard de la meilleure des manières en acceptant ce qui provient des bienfaisants, en pardonnant aux malfaisants et en ne répondant pas au mal par le mal.
Par ailleurs, la bienfaisance qui est ordonnée est de deux types. Le premier est celui de la bienfaisance obligatoire qui est l’équité, la justice, le fait de remettre à chacun ce qui lui est dû et s’acquitter de ses obligations. Le deuxième est celui de la bienfaisance recommandée qui est l’aide surérogatoire que l’on prodigue aux gens, comme l’aide physique, matérielle et savante et le fait de les orienter vers ce qui leur est bénéfique dans le bas monde et dans l’au-delà, sachant que tout acte bon est une aumône.

2- La bienfaisance est requise même lorsqu’on prend une vie. Tout d’abord, il n’est pas permis de tuer un être humain, musulman ou non musulman, sans droit, mais lorsqu’on doit le tuer, il est obligatoire de le faire avec bienfaisance. On ne doit donc pas le torturer, lui faire avaler du poison ou lui asséner un coup non mortel puis le laisser agoniser. On doit plutôt choisir la méthode la plus simple et la moins douloureuse pour lui.
La religion fait exception, à ce sujet, de celui qui parcourt la terre en y semant la corruption et qu’on exécute pour ce crime afin de dissuader et de terroriser ceux qui seraient tentés de commettre les mêmes méfaits.


La religion fait également exception du talion pour le meurtre, puisque le meurtrier est exécuté de la même façon qu’il a tué sa victime. S’il l’a tuée en lui faisant avaler du poison, par balles, en la précipitant d’une hauteur ou autre, on lui fait alors subir la même chose.

Allah dit :

﴾Et si vous punissez, infligez [à l’agresseur] une punition égale au tort qu’il vous a fait﴿ .

[Sourate An-Nahl : 126]

Un juif tua une jeune fille à Médine en lui fracassant la tête avec une pierre et le Prophète  fit fracasser sa tête entre deux pierres[1].
La bienfaisance impose aussi de ne pas mutiler et profaner le cadavre du condamné ni se délecter de son exécution car cela fait partie de l’excès dans la tuerie qu’Allah a défendu lorsqu’Il dit :

﴾Que celui-ci ne commette pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi)﴿ .

[Sourate Al- Isra : 33]


3- Il est également obligatoire d’être bienfaisant lorsqu’on égorge un animal. D’abord, il n’est pas permis d’égorger un animal pour une autre finalité que de se nourrir et il n’est pas permis non plus de prendre un animal pour cible sur laquelle on tire pour se divertir ou dans le cadre d’une compétition.

Abd Allah Ibn ‘Omar – Allah a agréé les deux hommes – a dit :

‘ « Le Messager d’Allah ﷺ a maudit celui qui prend pour cible un être doté d’esprit »[2]

. Ensuite, lorsqu’on va égorger un animal, on doit le faire avec bienfaisance. Ainsi, on ne doit pas le traîner, l’égorger en présence d’autres animaux, ni commencer à l’écorcher alors qu’il continue à se débattre. On doit s’assurer qu’il est bien mort. On doit plutôt agir de manière à soulager l’animal et à ce que son esprit le quitte facilement sans douleur en aiguisant la lame ou le couteau avec lequel on va égorger l’animal, en choisissant une position qui le soulage et en sectionnant les jugulaires, la gorge et l’œsophage afin de faciliter à l’esprit de quitter le corps, puis on laisse l’animal jusqu’à ce qu’il cesse de se débattre et qu’il meurt.

1. (1) L’une des formes les plus nobles de bienfaisance consiste à être bienfaisant envers celui qui t’a fait du tort. Allah dit que c’est là un degré élevé qui n’est atteint que par celui à qui il a été donné une immense part de science et de patience.

Allah dit :

﴾ Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. Mais (ce privilège) n’est donné qu’à ceux qui endurent et il n’est donné qu’au possesseur d’une grâce infinie﴿ .

[Sourate Foussilate : 34-35]


2. (1) La rétribution est de même nature que l’œuvre rétribuée. Sois donc bienfaisant et Allah sera bienfaisant à ton égard,

car Il dit :

﴾Y a-t-il d’autres récompenses pour le bien, que le bien ?﴿ .

[Sourate Ar-Rahmane : 60]


3. (1) Parmi les formes de bienfaisance obligatoire, il y a la bienfaisance à l’égard des membres de la famille en rectifiant leur comportement, en étant aimable avec eux, en étant à leur service et en s’enquérant de leurs besoins.


4. (1) Parmi les formes de bienfaisance obligatoire pour le musulman, il y a le fait de s’acquitter de ses devoirs et de délaisser ce qui a été défendu. Le musulman doit ainsi s’acquitter complètement de ses devoirs sans que rien ne manque à leurs piliers et obligations et s’abstenir de l’illicite et des moyens qui y conduisent.


5. (2) Sachant qu’il est ordonné à l’être humain d’être bienfaisant lorsqu’il tue ceux qu’il est
obligatoire de tuer, il ne fait pas de doute que préserver les vies des gens, les considérer comme

inviolables et s’efforcer de réconcilier des belligérants, font partie des formes les plus importantes de bienfaisance obligatoire.
6. (2) Tuer avec bienfaisance implique de ne pas insulter la personne exécutée. En effet,

le Prophète ﷺ dit au sujet de la femme qui a été lapidée pour avoir forniqué lorsque Khalid Ibn Al-Walid l’insulta :

« Doucement Khalid. Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, elle s’est repentie d’un repentir qui aurait valu le pardon à un collecteur d’impôts »[3].


7. (3) La bienfaisance dans l’égorgement d’un animal impose que l’animal ne doive pas être égorgé
par une personne qui ne sait pas s’y prendre ou par n’importe qui.


8. (3) Lorsque tu es sur le point d’égorger un animal, remercie Allah pour le bienfait qu’il t’a accordé, puisqu’Il a mis à ta disposition les bêtes alors qu’Il aurait pu les utiliser contre toi s’Il l’avait voulu.


9. (3) Veille à utiliser un couteau aiguisé, à éloigner l’animal que tu vas égorger des autres, à bien retenir l’animal afin qu’il ne t’échappe pas lorsque tu l’égorges et que tu lui causes de la douleur, à t’empresser de l’égorger et ne pas lui montrer le couteau, ainsi qu’à sectionner les jugulaires, la gorge et l’œsophage. Tout cela facilitera à l’esprit de quitter le corps de l’animal.


10. Un poète a dit :

Sois bienfaisant envers les gens et tu asserviras leurs cœurs, il est en effet souvent arrivé que la
bienfaisance ait asservi un être humain.
Celui qui se montre généreux de sa richesse, tous les gens seront généreux avec lui, sachant que la richesse est une tentation pour l’être humain.
Sois bienfaisant lorsque cela est possible et que tu en as la capacité, car l’être humain n’a pas indéfiniment la capacité d’être bienfaisant.

Références

  1. .
  2. .
  3. Moslim (1695).



Le Prophète ﷺ nous apprend dans ce hadith qui lui a été, en partie, révélé par Allah que :
1- La fierté a pour signification la domination, la supériorité, la force et l’éminence dans les Noms et les attributs et ce nom et attribut ne définit réellement personne d’autre qu’Allah. Il est Celui qui mérite véritablement ces attributs. La fierté est pour lui tel un Izar. Le Izar étant ce que l’être humain porte comme vêtement serré à la taille qui couvre le bas de son corps. Par conséquent, la véritable signification de la fierté est qu’elle couvre, qu’elle appartient personnellement à celui qui la possède et est une barrière qui se dresse entre lui et les autres, ne pouvant donc lui être disputée. La fierté est un attribut n’étant la propriété que d’Allah seul et une créature n’est pas en droit de la Lui revendiquer, et donc de faire preuve de fierté mal placée et d’être arrogant envers les gens.

2- L’orgueil exprime le fait de s’élever au-dessus de tout le monde et de considérer que l’on a plus de mérite et d’honneur qu’eux. Or une telle attitude n’appartient qu’à Allah seul. Il est le seul à la mériter par Ses attributs et elle est donc tel un Rida. Le Rida étant le vêtement que l’être humain porte sur ses épaules et qui couvre le haut de son corps. Par conséquent, la véritable signification de l’orgueil est qu’il couvre, qu’il appartient personnellement à celui qui le possède et est une barrière qui se dresse entre lui et les autres, ne pouvant donc lui être disputée.

Parmi les autres textes qui rendent claire la signification de ce hadith, il y a la célèbre narration rapportée par Abou Hourayra d’après lequel

le Prophète ﷺ a dit :

« Allah – exalté soit-Il – dit : L’orgueil est Mon Rida et l’éminence est Mon Izar. Celui qui Me dispute l’un des deux, Je le jetterai dans le Feu »[1].

La différence entre l’orgueil et le sentiment de grandeur est que quelqu’un subit l’orgueil de l’orgueilleux. C’est pourquoi lorsque le Prophète ﷺ expliqua ce qu’est l’orgueil

il dit :

« L’orgueil, c’est rejeter le vrai et mépriser les gens »[2].

Quant à celui qui a un sentiment de grandeur, il est conscient de sa supériorité même sans s’élever au-dessus des autres et c’est cela qui est qualifié de fierté[3]. Ainsi, comme l’orgueil est supérieur à l’éminence et plus élevé, Allah le compara au Rida et Il compara le sentiment de grandeur au Izar. Le premier est un vêtement couvrant le haut du corps et le second un vêtement couvrant le bas du corps.

3- Celui qui veut partager avec Lui ces attributs en étant orgueilleux et fier à l’égard des gens, Allah le jettera dans le Feu et l’y suppliciera, car il ne convient pas, en effet, qu’une créature acquiert ces attributs. La créature doit avoir comme attributs la modestie et l’humilité[4]. Par ailleurs, Allah défendit à Ses serviteurs d’être arrogants sur Terre et d’être vaniteux.

Il dit en effet :

﴾Et ne foule pas la terre avec orgueil : tu ne sauras jamais fendre la terre et tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes !﴿ .

[Sourate Al-Isra’ : 37]

Allah nous informe également qu’Il fit du Feu la demeure des transgresseurs

lorsqu’Il dit :

﴾ N’est-ce pas dans l’Enfer qu’il y aura une demeure pour les orgueilleux ?﴿  .

[Sourate Az-Zoumar : 60]

1. (1) (2) Expose le vrai de la manière la plus claire et la plus agréable. Vois en effet les comparaisons et les représentations stylistiques utilisées dans ce hadith qoudsi et explicite les concepts afin de les

rendre accessibles. Il convient donc que les prédicateurs, les orateurs et les savants recourent à de tels styles.
2. (1) Scrutons notre comportement afin de savoir si nous nous montrons arrogants à l’égard d’autrui. Si l’être humain se demandait des comptes à lui-même, il s’apercevrait qu’il arrive qu’il se gonfle d’orgueil et qu’il se montre arrogant à l’égard des autres, soit par le biais de sa richesse, de sa fonction, de sa science, de sa force, son statut social, ou autre et pourrait finir par mépriser un étranger, un pauvre, un peuple ou autre.
3. (2) Le fait que l’être humain prenne soin de son apparence et qu’il s’embellisse n’est pas de l’orgueil ou un sentiment de grandeur.

On rapporte de ‘Abd Allah Ibn Mas’oud, que le Prophète ﷺ a dit :

« N’entrera pas au Paradis celui qui dont le cœur ne contient ne serait-ce qu’une part infime d’orgueil ». Un homme dit : L’homme aime que son habit et ses chaussures soient beaux. Le Prophète ﷺ dit alors : « Allah est beau et aime la beauté.

 L’orgueil, c’est rejeter le vrai et mépriser les gens
[5]. L’orgueil défendu est donc le rejet du vrai par déni et par arrogance et le mépris des gens.
4. (2) Qu’Allah nous permette de Le révérer avec nos cœurs et nos langues, et qu’Il soit révéré dans nos assemblées et que par ce biais, l’orgueil soit effacé de nos âmes. Allah fit des paroles : « Allahou Akbar » une formule que l’on répète lors des prières, de l’appel à la prière et des fêtes. Il recommanda également que l’on répète cette formule dans les lieux élevés, comme aux monts As-Safa et Al- Marwa, lorsque l’être humain s’élève en honneur, qu’il monte sur une monture ainsi qu’à d’autres occasions. Il est même rapporté qu’on éteint un incendie, même immense, en prononçant cette formule et que lors de l’appel à la prière, Satan fuit[6].
5. (3) Médite ta faiblesse dans la gestion de tes intérêts, dans la capacité à les réaliser ainsi que dans le fait que la plupart dépendent de causes que tu ne maîtrises pas. De plus, l’avis que tu vois comme judicieux aujourd’hui deviendra stupide pour toi demain et il se peut que tu croies avoir le pouvoir de réaliser quelque chose, mais qu’une cause très futile s’interpose entre toi et elle. C’est ainsi que tu comprendras qu’Allah n’a déclaré illicite l’orgueil que parce que c’est un attribut qui n’appartient qu’à Allah seul. Une créature dont les attributs sont la déficience et l’humilité n’a pas à être orgueilleuse et à se sentir supérieure. Voilà pourquoi la religion rendit illicite à l’être humain d’adopter ces deux attributs et fit de cela un péché majeur. En effet, celui qui se croit parfait, oublie la faveur que lui a faite Allah, ne se connaît pas lui-même et ne connaît évidemment pas son Seigneur. L’orgueil est ce qui a amené Iblis à dire :

﴾Je suis meilleur que lui﴿

[Sourate Al-A’raf : 12]

et ce qui a amené Pharaon à dire :

﴾C’est moi votre Seigneur, le très haut﴿ .

[Sourate An-Nazi’ate : 24]

Leur rétribution fut donc d’être de ceux qui iront en Enfer et y seront les plus sévèrement punis[7].
6. Allah aime que Ses serviteurs adoptent certains de Ses attributs, comme la miséricorde, la générosité, et autres, car ces attributs participent à la perfection et lorsque l’être humain les adopte, il le fait dans le but d’atteindre la perfection. En revanche, Allah se réserva pour lui-même certains autres attributs et défendit à Ses serviteurs de les adopter, comme l’orgueil et le sentiment de supériorité, car ces attributs ne conviennent qu’à celui qui est déjà parfait et donc lorsque celui qui ne les mérite pas les revendique, cela n’a aucune valeur.
7. (3) L’être humain doit s’efforcer d’éloigner de lui l’orgueil et le sentiment de supériorité et de casser son ambition à remporter une plus grande part de ce bas monde chaque fois qu’il en obtient quelque chose, car ces deux attributs font partie de ceux qui conduisent l’être humain au Feu. Sofiane Ibn ‘Ouyayna – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Celui dont la cause de sa désobéissance est le désir, j’espère qu’il se repentira, car Adam – qu’Allah le protège – désobéit par désir et il lui fut pardonné. Si en revanche sa désobéissance est causée par l’orgueil, crains alors qu’il soit maudit, car Iblis désobéit par orgueil et il fut maudit »[8].
8. (3) Débarrasse ton âme de l’orgueil en l’avertissant qu’elle ne finira par aboutir qu’à l’opposé de sa recherche initiale. Comme l’orgueilleux se voit grand, Allah le punit par l’opposé de ce qu’il recherche en le rendant humble, humilié et méprisé.

Le Prophète ﷺ dit en effet :

« Les orgueilleux seront rassemblés le Jour de la Résurrection aussi nombreux que des moucherons sous l’apparence d’hommes entourés d’humilité de toutes parts »[9].

Il se peut même qu’Allah avance son châtiment dans ce bas monde avant l’au-delà, comme cela est arrivé avec Qaroune lorsque Allah l’engloutit sous terre, et avec Pharaon lorsqu’Il le noya.

On rapporte d’Abou Hourayra que le Prophète ﷺ a dit :

« Alors qu’un homme se dandinait, marchant enveloppé de ses deux manteaux et imbu de sa propre personne, Allah l’engloutit sous terre et il s’y débattra jusqu’au Jour de la Résurrection »[10].


9. (2) Remets-toi en question lors de tout débat savant ou social, car l’orgueil est une des causes de rejet du vrai et la cause qui a amené de nombreux peuples du passé à leur perte, parce qu’ils ont dédaigné suivre le prophète qu’Allah leur avait envoyé.

Allah dit au sujet du peuple de Noh (Noé) :

﴾[Ils] se sont entêtés et se sont montrés extrêmement orgueilleux﴿.

[Sourate Noh (Noé) : 7].

Allah dit également :

﴾De même (Nous détruisîmes) Coré, Pharaon et Hamane. Alors que Moïse leur apporta des preuves, ils s’enorgueillirent sur terre. Et ils n’ont pas pu [Nous] échapper﴿.

[Sourate Al-‘Ane’kaboute : 39]

Allah dit aussi :

﴾Quant aux ‘Âd, ils s’enflèrent d’orgueil sur terre injustement et dirent : « Qui est plus fort que nous ? »﴿ .

[Sourate Foussilate : 15]

Ainsi, Allah associa le rappel de leur orgueil au récit de leur perdition. C’est pourquoi le musulman doit s’efforcer d’éloigner de lui l’orgueil et l’arrogance.
10. (3) Moutarrif Ibn ‘Abd Allah Ibn Ach-Chikhkhir – qu’Allah lui fasse miséricorde – vit Yazid Ibn Al-Mouhallab Ibn Abi Soufra marcher en se dandinant et en traînant derrière lui le bas de son vêtement. Moutarrif dit : « Ô serviteur d’Allah, ceci est une démarche qu’Allah et Son Messager détestent ». Yazid lui demanda : « Ne me connais-tu pas ? ». Moutarrif lui répondit alors : « Si, je te connais. Tu as commencé par être une goutte de sperme malodorante puis tu finiras par être un cadavre répugnant, et entre les deux tu vis en portant en toi des excréments. C’est alors qu’il cessa de se dandiner et qu’il adopta une démarche mesurée »[11].
11. Un poète a dit :
Combien d’ignorants modestes ont vu leur ignorance couverte par leur modestie,
Alors qu’un homme connu pour sa science a vu son mérite détruit par l’orgueil.
Délaisse donc l’orgueil tant que tu vis et ne fréquente pas les orgueilleux, Car l’orgueil est le défaut qui enlaidit les actes de l’individu.
12. Un autre poète a dit :
Mon ami, l’orgueil est un vice qui ne devrait être présent que chez les ignorants
Et l’arrogance est un mal dont on ne trouvera de remède que si la vie devenait éternelle.
Sois donc modeste avec les gens et tu te les concilieras, car la modestie est la vertu des sages.
Si la lune brillante venait à être imbue d’elle-même, elle dégringolerait sur le sol.

Références

  1. Référencé par Abou Dawoud (4090) et Ibn Maja (4174).
  2. Référencé par Moslim (91).
  3. Voir Al-Moufhim Li-ma Achkal Mine Talkhisse Kitab Moslim d’Abou Al-’Abbass Al-Qourtoubi (1/286).
  4. Voir Ma’alim As-Sounane d’Al-Khattabi (4/196).
  5. Référencé par Moslim (91).
  6. Voir Majmou’ Al-Fatawa d’Ibn Taymiya (10/196).
  7. Voir Al-Moufhim Li-ma Achkal Min Talkhisse Kitab Moslim d’Abou Al-‘Abbass Al-Qourtoubi (1/287).
  8. Voir Tahdhib Al-Kamal Fi Asma Ar-Rijal d’Al-Mizzi (11/191). 
  9. Référencé par At-Tirmidhi (2492).
  10.  Référencé par Al-Boukhari (5789) et Moslim (2088) dont ce sont les termes.
  11. Voir Wafayat Al-A’yane d’Ibn Khallikane (6/284) et Siyar A’lam An-Noubala d’Adh-Dhahabi (4/505). 


 

1- Un homme vint demander au Prophèteﷺ de lui faire une recommandation qui englobe toutes les
catégories de bien et les causes de réussite afin qu’il la mémorise et la mette en pratique.
2- Le Prophèteﷺ lui recommanda alors de ne pas se mettre en colère, car la colère est la clé de tout mal et ne pas se mettre en colère, est la voie qui mène vers tout ce qui est bien, au point que certains savants ont affirmé que le bon comportement est le délaissement de la colère. En effet, la colère conduit l’individu à tuer, frapper, insulter et à être obscène. De même, elle conduit l’être hmuain à faire des serments qui ont des implications graves et elle le conduit souvent à répudier son épouse ou à rompre avec ses proches. La colère peut même faire tomber le serviteur dans la mécréance et l’associationnisme, qu’Allah nous en préserve.
3- L’ homme répéta sa question afin que le Prophète   lui donne une autre recommandation qui lui soit bénéfique dans sa vie de ce bas monde et dans son au-delà, mais le Prophète n’ajouta pas d’autres paroles que «Ne te mets pas en colère ».
La défense du Prophète de se mettre en colère signifie délaisser les causes qui mènent à la colère, comme la polémique et la controverse injustifiées, et se parer des vertus qui permettent de l’éviter, comme l’indulgence, la libéralité, la retenue, le fait de supporter les gens, l’affabilité et l’amabilité.

Lorsque l’âme possède ces vertus, elle repousse nécessairement la colère quand les causes de celle- ci apparaissent.
Cette défense signifie également ne pas agir sous le coup de la colère lorsqu’elle survient sans qu’on ne puisse la repousser. Ainsi, lorsque le musulman est en colère et qu’il atteint un grand degré d’irritation, il doit se retenir et ne pas parler ou agir sous l’effet de la colère, car ceci peut lui faire commettre des péchés.
D’ailleurs, Allah fit l’éloge de Ses serviteurs qui maîtrisent leurs émotions, se retiennent et pardonnent à ceux qui leur ont fait du mal.

Allah dit :

﴾Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui, car Allah aime les bienfaisants﴿ .

[Sourate Al-’Imrane : 133-134]

Pour sa part, le Prophète ﷺ nous informa de la rétribution immense réservée à ceux qui ne se mettent pas en colère lorsqu’il dit :

« Celui qui calme une colère alors qu'il était capable de l'extérioriser, Allah l’appellera devant tous les gens le Jour de la Résurrection afin qu’il choisisse les houris qu’il veut »[1].

 

1. (1) Il convient que tout musulman sollicite les recommandations des gens de science et des personnes expérimentées, car leurs recommandations concentrent leurs connaissances et leurs expériences.
2. (1) Les Compagnons – qu’Allah a agréés – veillaient à interroger le Prophète ﷺ sur tout ce qui les préoccupait et ils lui demandaient souvent de leur faire des recommandations et de les exhorter. Ceci est la preuve qu’ils étaient des disciples sincères et qu’ils se souciaient d’acquérir la science et d’apprendre la religion d’Allah. Nous gagnerions donc à les prendre pour exemples en cela.
3. (2) Il convient que le prédicateur et l’éducateur prodiguent des recommandations adaptées à chacun selon ce qui convient à sa situation. Ainsi, il semble que l’homme qui sollicita une recommandation au Prophète ﷺ était quelqu’un de colérique, et c’est la raison pour laquelle le Prophète ﷺ lui recommanda de ne pas se mettre en colère et ne lui recommanda rien d’autre.
4. (2) Prends garde à la colère, car elle s’interpose entre le serviteur et la religion d’Allah. Elle conduit en effet le musulman à mentir, à accuser et à insulter les gens, à s’en prendre à eux et à leur attribuer des méfaits dont ils sont innocents.

Voilà pourquoi le Prophète ﷺ invoquait Allah en disant :

« Je Te demande de me faire dire des paroles vraies, dans la colère comme dans la satisfaction »[2].


5. (2) Sache que ta lutte contre toi-même est plus dure que ta lutte contre tes ennemis, car l’âme ordonne le mal et incite l’individu à s’en prendre à celui qui lui cause un préjudice, sans faire de distinction entre ami et ennemi. 

C’est pourquoi le Prophète ﷺ a dit :

« L’homme fort n’est pas celui qui terrasse les autres, mais celui qui se maîtrise lorsqu’il est en colère »[3].

Ainsi, l’homme fort n’est pas celui qui se bat avec les gens et triomphe d’eux, mais le vrai homme fort est celui qui se retient lorsqu’il est en colère. Lorsqu’on demanda à Al-Hasane Al-Basri – qu’Allah lui fasse miséricorde – quelle est la meilleure lutte, il répondit : « Lutter contre ton âme et ta passion »[4].
6. (2) Le Prophète ﷺ est notre exemple à tous. Il ne se mettait pas en colère pour un intérêt personnel ni ne défendait une cause personnelle, mais se mettait en colère pour défendre un droit d’Allah.

La Mère des Croyants ‘A’icha – qu’Allah a agréée – a dit :

« Le Messager d’Allah ﷺ ne s’est jamais vengé pour une atteinte personnelle, mais lorsqu’un interdit d’Allah était violé, il le vengeait pour Allah »[5].

La colère est donc réprouvée, sauf lorsqu’on se met en colère pour Allah, car c’est une obligation pour tout musulman.

7. (2) Le Prophète ﷺ orienta vers différents moyens de résister à la colère et la traiter. Parmi ces moyens, il y a le fait de chercher refuge auprès d’Allah contre Satan le lapidé. [Soulayman ibn Surad a dit : Deux hommes se sont insultés chez le Prophète ﷺ alors que nous étions assis. Alors que l’un des deux insultait l’autre en ayant le visage rouge de colère, le Prophète ﷺ dit :

« Je connais une formule qui fera disparaître ce qu’il ressent s’il la dit. Il doit dire : « Je me réfugie auprès d’Allah contre Satan le lapidé »  [6]

. Par conséquent, lorsque le musulman sent la colère monter en lui, qu’il se réfugie auprès d’Allah contre Satan le lapidé.

8. (2) Parmi les autres moyens de traiter et maîtriser la colère, il y a le fait de s’asseoir si on est debout et s’allonger si on est assis. En effet, celui qui est debout est prêt à passer à l’action, celui qui est assis l’est moins et celui qui est allongé l’est encore moins. Le Prophète ﷺ a dit :

« La colère est une braise dans le cœur du fils d’Adam. Ne voyez-vous pas ses yeux devenir rouges et les veines de son cou gonfler ? Ainsi, que celui qui ressent ces symptômes se rapproche du sol »  [7].

Le Prophète ﷺ a dit :

« Lorsque l’un de vous se met en colère et qu’il est debout, qu’il s’assoie. Si la colère disparaît tant mieux, sinon qu’il s’allonge » [8].


9. (2) Parmi les autres moyens de traiter et de maîtriser la colère, il y a le fait de se taire et de ne plus parler, car parler alimente la colère et c’est celle-ci qui se met à parler à sa place. C’est pourquoi Allah dit :

﴾Et quand la colère de Moïse se tut﴿.

[Sourate Al-A’raf : 154]

Pour sa part, le Prophète ﷺ a dit : « Lorsque tu es en colère, tais-toi » [9].

10. (2) Prends garde de proférer, alors que tu es en colère, des paroles qui gâcheront ta vie et que tu regretteras le reste de ta vie, car on ne compte plus les colères qui ont eu comme conséquences humiliation et regrets. ‘Ata Ibn Abi Rabah – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Rien ne fait pleurer les savants à la fin de leur vie autant qu’une colère qui détruit une vie de cinquante, soixante ou soixante-dix ans. Que de colères ont en effet mis des personnes dans des situations dont ils ne se sont jamais sortis » . Quant à Mouwarraq Al-’Ijli – qu’Allah lui fasse miséricorde –, il dit : « Tout ce que j’ai dit sous l’effet de la colère, je l’ai regretté une fois calmé » [10].

11. (3) Le Prophète ﷺ n’ajouta rien de plus à sa recommandation de ne pas se mettre en colère, car la colère est le point de départ de tout ce qui est mauvais. On demanda à Ibn Al-Moubarak – qu’Allah lui fasse miséricorde – de résumer le bon comportement en un mot et il répondit : Ne pas se mettre en colère . [11]

12. Un poète a dit :Contenir ma colère est meilleur que tenter d’attiser celle de mon ennemi tout en portant atteinte à ma foi.Il n’y a rien de bien dans une chose qui me causera du tort le Jour de la Reddition des Comptes lorsque mes œuvres seront pesées.

13. Un autre poète a dit :Je ne connais pas de mérite atteint sans vertu et je ne connais pas d’esprit sain dépourvu de bienséance.Je ne connais pas non plus, parmi tous les ennemis que je connais, d’ennemi plus nocif pour l’individu que la colère.

Références

  1. Ahmad (15637), Abou Dawoud (4777) et Ibn Maja (4186).
  2. Ahmad (18515).
  3. Al-Boukhari (6114) et Moslim (2609).
  4. Voir le commentaire du Sahih d’Al-Boukhari d’Ibn Battal (9/296).
  5. Al-Boukhari (3560) et Moslim (2327).
  6.  Al-Boukhari (6115) et Moslim (2610).
  7.  Ahmad (11608) et At-Tirmidhi (2191). At-Tirmidhi a dit : Ce hadith est bon.
  8.  Ahmad (21348) et Abou Dawoud (4782). Ce hadith a été déclaré authentique par Al-Albani dans Michkate Al-Massabih (5114).
  9.  Ahmad (2556) et Al-Boukhari dans Al-Adab Al-Moufrad (1320) d’après Ibn ‘Abbass – Allah a agréé les deux hommes. Ce hadith a été déclaré authentique dans Sahih Al-Adab Al-Moufrad.
  10.  Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/374).
  11.  Voir Majmou’ Rassa’il Ibn Rajab (1/166). [1] Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (1/361, 364).