1. Le Prophète ﷺ nous informe qu’à l’approche de la Résurrection, la vision qu’aura le musulman sera véridique et rarement fausse. Or les visions véridiques ont une immense importance puisqu’elles font partie de ce qui reste de la prophétie, conformément aux paroles que le Prophète a dites durantla maladie ayant précédé sa mort : « Ô gens, il ne reste des bonnes annonces de la prophétie que la vision pieuse que le musulman voit ou dans laquelle il apparaît »[1]

2. À ce moment-là, le plus véridique en paroles aura la vision la plus véridique. Ainsi, le musulman véridique en toutes circonstances qui s’efforce d’être véridique dans ses paroles reçoit la bonne annonce dans le bas monde et dans l’a-udelà. Cela signifie que celui qui est véridique dans son éveil est également véridique dans son sommeil, contrairement au menteur et au pervers dont la plupart des songes sont des amas confus de rêves.

3. La vision pieuse est une des composantes de la prophétie. Sachant qu’Allah a accordé spécifiquement au Prophète ﷺ, en raison de son rang éminent, les quarante-cinq composantes de la prophétie, et la vision pieuse est une de ces composantes. D’ailleurs, le Prophète ﷺ a eu un certain temps des visions avant de recevoir la Révélation et ces visions se réalisaient aussi clairement que la lumière de l’aube.

4. Le Prophète ﷺ nous informe ensuite que ce que l’être humain voit en rêve est de trois types. Le premier type est celui de la vision pieuse annonçant un bien qui provient d’Allah ou qui informe au sujet d’une part de l’Inconnaissable. C’est ce type qui fait partie des composantes de la prophétie.

5. Le deuxième est celui du rêve provenant de Satan et qui suscite chez l’être humain angoisse et tristesse, comme les cauchemars, les fantômes et autres.

6. Le troisième est celui des échos des pensées de l’âme, qui correspond à ce que l’être humain souhaite réaliser lorsqu’il est éveillé, comme désirer par exemple être riche puis voir en rêve qu’il a gagné de l’argent, etc.

7. Puis le Prophète ﷺ recommande au musulman, lorsque celui-ci fait un rêve ou a une vision qui l’attriste, de se lever, de faire ses ablutions, d’accomplir le nombre d’unités de prières qu’il veut pour Allah et de n’informer personne de ce qu’il a vu en songe. De cette manière, ce rêve ou cette vision ne lui causeront aucun mal.


1. (1) La vision pieuse concerne le croyant. Il arrive cependant qu’un mécréant ou qu’un pervers voit en rêve ce qui s’avère être véridique, mais celui parmi les gens dont les visions sont les plus véridiques c’est le croyant qui s’efforce d’être véridique dans ses paroles.

2. (2) Il convient que le musulman s’efforce d’être véridique dans tous les domaines de sa vie, dans les paroles comme dans les actes. Dès lors que sa vie est droite, il se met à recevoir de bonnes annonces qui concernent le bas monde et l’au-delà.

3. (3) Veille à te parer de l’une de qualités des prophètes. Ainsi, lorsque tu te pares de la vertu de la véracité, tu obtiendras l’avantage d’avoir des visions pieuses.

4. (4) La vision pieuse est une bonne annonce provenant d’Allah par laquelle Il réjouit Ses serviteurs. En effet, le Prophète ﷺ interpréta les paroles d’Allah : Il y a pour eux une bonne annonce dans la vie d’ici-bas﴿ [Sourate Younous : 64] comme désignant « la vision pieuse que le musulman voit ou dans laquelle il apparaît »[2].

5. (4) La vision pieuse n’annonce pas nécessairement quelque chose de bien, mais peut au contraire annoncer de mauvaises nouvelles, comme un décès, une maladie ou un malheur qui va atteindre le musulman lui-même ou des membres de sa famille. La vision pieuse signifie donc que c’est une vision qui peut être interprétée et qui se réalise.

6. (4) Lorsque le musulman a une vision, il doit la soumettre à un interprétateur appartenant aux gens de science connus pour leur piété et leur réputation de souhaiter le bien aux gens et ne pas la soumettre à quelqu’un qui le déteste ou à un ennemi.

7. (4) Il est permis à celui qui se considère capable d’interpréter les visions de fréquenter les gens pour interpréter ce qu’ils voient en rêve, à l’image de ce que faisait le Prophète ﷺ après la prière de l’aube : il demandait à ses Compagnons : « L’un d’entre vous a-t-il eu une vision cette nuit ? »[3].

8. (4) Prends garde de te reposer sur une vision [favorable] que tu as eue et d’avoir par la suite la paresse d’œuvrer. Tu dois plutôt t’efforcer d’accomplir des actes d’obéissance à Allah et te réjouir de la bonne annonce qu’Allah t’a envoyée.

9. (5) On ne doit pas accorder d’importance aux cauchemars et aux rêves terrifiants qui ne remplissent pas les critères de la vision et on n’a pas à les interpréter, car ils proviennent de Satan qui s’en sert pour affaiblir la foi du serviteur et lui inspirer de la tristesse et de l’angoisse.

10. (6) Il est naturel que celui qui dort en ayant faim, rêve de nourriture délicieuse, que le pauvre rêve de richesse, de trésor et de fortune et que l’étudiant rêve de ses résultats d’examens. Tout ceci fait partie des échos des pensées qui traversent l’âme lorsqu’elle est éveillée.

11. (7) Lorsque le musulman voit quelque chose qui le dérange en rêve, la Sounna lui prescrit de se lever pour prier et de n’informer personne de son rêve.

12. (7) Une des règles de bienséance du Prophète ﷺ à suivre lorsque le musulman voit en rêve ce qui le dérange, est de chercher refuge auprès d’Allah, d’expectorer sur sa gauche à trois reprises et de se rendormir en changeant de côté. Le Prophète ﷺ dit en effet : « Lorsque l’un de vous a une vision qu’il déteste, qu’il postillonne sur sa gauche à trois reprises, qu’il cherche refuge auprès d’Allah contre Satan à trois reprises et qu’il se rendorme en changeant de côté »[4].

references

  1. Moslim (479).
  2. Ahmad (23063) Ibn Maja (3898) et At-Tirmidhi (2273).
  3. Ahmad (8296) Abou Dawoud (5017) et At-Tirmidhi (2294).
  4. Moslim (2262).


1. L’ambition des Compagnons – qu’Allah a agréés – d’acquérir la science et de mémoriser les hadiths était grande. Voici donc ‘Omar Al-Farouq, qu’Allah a agréé, qui se remémore avec les Compagnons du Prophète ﷺ ses hadiths et les interroge au sujet du hadith sur les troubles afin de se remémorer les paroles du Prophète ﷺ, de faire un rappel aux personnes présentes et de les exhorter.


2. Certains Compagnons présents dirent : Nous l’avons entendu de lui. ‘Omar s’empressa de leur demander s’ils veulent parler du hadith où le Prophète ﷺ dit : « Le trouble (l’épreuve) que subit l’homme et qui provient de sa famille, de ses biens, de sa personne et de son voisin est expié par le jeûne, la prière, l’aumône, le fait d’ordonner le convenable et de défendre le blâmable »[1]. Ils répondirent : Oui, c’est de cela qu’il s’agit. ‘Omar dit alors : Ce trouble est expié par la prière, le jeûne et l’aumône et son cas est aisé, puisqu’il est inclus dans les paroles du Prophète ﷺ : « Les cinq prières, la prière du vendredi jusqu’à la suivante et le jeûne de Ramadan jusqu’au suivant expient les péchés commis entre-temps si on évite les péchés capitaux »[2].

Le trouble que subit l’homme et qui provient de sa famille, de ses biens, de sa personne et de sa progéniture, est ce que commet le serviteur pour tout cela et lui fait mériter la colère d’Allah, comme commettre des actes de désobéissance et délaisser les obligations, conformément aux paroles d’Allah :

﴾Vos biens et vos enfants ne sont qu’une tentation, alors qu’auprès d’Allah est une énorme récompense﴿

[Sourate At-Taghaboune : 15].

Le trouble que subit l’homme et qui provient de son voisin, est que celui-ci l’envie pour les bienfaits dont il jouit ou bien que l’homme regarde les choses intimes que seul son voisin voi[3].


3.  Puis ‘Omar dit : Ce n’est pas de ce hadith que je veux parler, mais plutôt du hadith sur les

troubles généralisés qui viendront à bout de tous les gens et qui se succéderont violemment les uns après les autres telles les vagues de la mer. Qui d’entre vous mémorise ce hadith ? Les gens se turent, car ils ne savaient pas de quoi parlait Al-Farouq, qu’Allah a agréé. C’est alors que Houdhayfa, qu’Allah a agréé, se leva et dit : J’ai entendu ce hadith. ‘Omar s’exclama : « À Allah est ton père ! » pour faire son éloge. C’est une expression que disaient les Arabes pour honorer et complimenter l’interlocuteur, comme cela est le cas pour toutes leurs expressions où on accole quelque chose au Nom d’Allah, telles que les expressions : la Maison d’Allah et la chamelle d’Allah. Ainsi, ils se servent de cette expression pour faire l’éloge du père de l’interlocuteur, pour avoir engendré quelqu’un comme lui.

4.  Houdhayfa narra donc le hadith dans lequel il est dit que les troubles s’abattent successivement sur les cœurs sans discontinuité, et s’enchaînent tels les bâtonnets d’une natte. En effet, celui qui fabrique une natte, joint des bâtonnets les uns aux autres, les coud et les tresse sans laisser d’espace entre eux.

5.  Puis, dès que le cœur s’imprègne de ces troubles, on apposera sur son cœur un point noir. Si, en revanche, il les rejette et cherche refuge auprès d’Allah contre eux, on apposera sur son cœur un point blanc.

Ce point noir est le voile qui couvrira les cœurs et dont Allah dit :

﴾ Pas du tout, mais ce qu’ils ont accompli couvre leurs cœurs﴿

[Sourate Al-Mutaffifine : 14].

6.  C’est ainsi que les troubles se succèdent et que leurs effets sur les cœurs deviennent des points.Le cœur du croyant est marqué d’un point blanc et le cœur du mécréant est marqué d’un point noir,jusqu’à ce que les gens aient l’un des deux cœurs suivants. Un cœur aussi blanc qu’une pierre lisse auquel aucun trouble ne cause de mal tant que le ciel et la terre existent, tout comme la pluie, la poussière et d’autres éléments ne causent de mal à la pierre lisse et polie, conformément aux paroles d’Allah :

﴾ Il ressemble à un rocher recouvert de terre : qu’une averse l’atteigne, elle le laisse dénué﴿

[Sourate Al-Baqara : 264]

. L’autre cœur est le cœur noir foncé dont la noirceur est mêlée à de la poussière. On ne peut donc s’attendre à rien d’utile de ce cœur, comme un récipient penché qu’on ne peut remplir d’eau. Les troubles s’accumulent sur ce cœur jusqu’à altérer sa nature originelle, et il finit par ne plus reconnaître ce qui est convenable ni désapprouver ce qui est blâmable. Il ne fait plutôt que suivre sa passion qui lui commande de commettre les actes de désobéissance et lui défend d’accomplir des actes d’obéissance.

7.  Puis Houdhayfa rassure ‘Omar, qu’Allah a agréé, en lui disant qu’il n’a rien à craindre des troubles, car il y a entre lui et eux, une porte qui les empêchent de parvenir jusqu’à lui. Seulement, cet obstacle finira par être enfoncé dans peu de temps. ‘Omar, qu’Allah a agréé, demanda alors :

« Sera-t-il enfoncé ou ouvert ? ». En effet, si on l’ouvre, cela sous-entend qu’on pourra le fermer de nouveau. Mais Houdhayfa, qu’Allah a agréé, répondit : « Il sera plutôt enfoncé ». Ainsi, comme la porte sera enfoncée, rien ne s’interposera entre les troubles et les gens. Il voulait signifier par la porte enfoncée, un homme qui faisait obstacle aux troubles et dès qu’il meurt, les troubles s’abattront sur les gens. Ces paroles dites par Houdhayfa, qu’Allah a agréé, sont une science apprise du Messager d’Allah ﷺ et non des inepties ou des légendes colportées par les gens, ni des paroles et des avis des gens du Livre.

Les paroles de ‘Omar : « sois-tu dépourvu de père » font partie des paroles prononcées par les Arabes pour inciter à faire quelque chose. En effet, le père éloigne de son fils les malheurs et les nuisances et lorsque le père meurt, il ne lui reste plus qu’à compter sur lui-même pour les éloigner de lui. La signification de ces paroles est donc : sois déterminé dans ton affaire, prépare-toi et tiens- toi prêt.

Dans les autres versions du hadith, il est dit que les présents interrogèrent Houdhayfa, qu’Allah a agréé, au sujet de cette porte et qu’il répondit : « Cette porte est ‘Omar ». Puis il les informa que ‘Omar, qu’Allah a agréé, savait cela[4].

Ce hadith fait partie des preuves de la prophétie du Prophète ﷺ, car suite au martyr de ‘Omar, de nombreux troubles se succédèrent, le premier étant la rébellion des gens contre ‘Othmane et le meurtre de celui-ci, puis les troubles qui eurent lieu entre les Compagnons lors du califat de ‘Ali, puis l’apparition des kharidjites, des murjites et des chiites fanatiques.


1.  (1) Les Compagnons – qu’Allah a agréés – s’efforçaient de se remémoriser la science et les hadiths du Prophète ﷺ et les préoccupations de la vie ne les en détournaient pas. Il convient donc que chaque musulman prenne exemple sur eux dans leur intérêt pour la science.

2.  (1) Il convient que chaque prédicateur et tout éducateur se remémorisent avec les gens, les hadiths du Messager d’Allah ﷺ et les fassent participer, car cela est plus bénéfique pour leur apprentissage et les rend plus réceptifs aux paroles qui leur sont exposées.

3.  (1) Les savants, les prédicateurs et les orateurs doivent s’efforcer de traiter les thèmes importants qui sont en rapport avec les besoins des gens et ne pas les remplacer par des thèmes accessoires secondaires qui n’ont pas un grand effet sur la vie des gens.

4.  (1) Il est permis à l’homme d’étudier une branche secondaire de la foi après avoir acquis les sciences nécessaires que tout musulman doit acquérir. Ainsi, lorsque l’étudiant comprend les jugements religieux dont il ne peut se passer, il lui est permis après cela de se spécialiser dans les sciences linguistiques, en médecine, en ingénierie et d’autres sciences utiles, ou bien de se distinguer dans l’une des branches de la Législation, comme la jurisprudence, l’exégèse du Coran, les hadiths, le dogme, etc. Ainsi, ‘Omar, qu’Allah a agréé, posa une question qui concerne spécifiquement les hadiths évoquant les troubles et Houdhayfa s’intéressait aussi aux hadiths évoquant les troubles, de crainte de tomber dans ceux-ci.

5.  (2) Personne parmi les Compagnons n’a osé faire dire au Messager d’Allah ﷺ ce qu’ils ne l’ont pas entendu dire, c’est pourquoi ils se turent lorsque ‘Omar leur posa la question. Il ne convient donc pas que quelqu’un émette une fatwa sans science et polémique au sujet de ce dont il ne dispose pas de science.

6.  (2) Quels que soient les fautes et les péchés que tu commets, empresse-toi de te repentir, de retourner à Allah et de les expier en accomplissant des œuvres vertueuses, car les œuvres vertueuses effacent et expient les mauvaises actions.

7.  (3) Il ne convient pas à un étudiant en science d’avoir honte de répondre à une problématique ou d’émettre une fatwa au sujet de ce dont il connaît le jugement et ce sur quoi il possède une preuve. En effet, rien ne doit l’empêcher de faire cela.

8.  (3) Il convient que les éducateurs et les prédicateurs récompensent les étudiants talentueux de manière à les encourager à poursuivre leur intérêt pour la science. La moindre des choses est de les encourager et de les motiver verbalement et d’invoquer Allah en leur faveur.

9.  (4) Les troubles s’abattent successivement sur les cœurs qui ne peuvent en être préservés que par la foi en Allah. Recours donc à Lui dans l’aisance et Il te soutiendra dans l’adversité.

10.  (5) Prends garde aux troubles et aux actes de désobéissance, car ils ne cessent de marquer le cœur du serviteur de points noirs jusqu’à ce que le cœur soit définitivement voué à la damnation.

11.  (5) Lorsque tu commets un péché ou un acte de désobéissance, empresse-toi de te repentir à Allah et de retourner auprès de Lui afin qu’Il efface tes points noirs.

12.  (5) Accomplis beaucoup d’œuvres vertueuses et prends garde de t’exposer aux troubles, qu’ils soient petits ou grands. C’est de cette manière que ton cœur est blanchi et que ni les troubles ni les désirs n’ont d’emprise sur ton cœur.

13.  (6) Cherche refuge auprès d’Allah contre les adeptes de l’égarement, car ils ne voient que ce qui est blâmable et ne suivent que l’égarement et la passion.

14.  (6) Prendre garde de sous-estimer les troubles et les actes de désobéissance qui ne cessent d’avoir de l’effet sur le serviteur jusqu’à corrompre sa nature originelle et faire basculer son cœur, faisant alors de lui un esclave de sa passion et de ses désirs.

15.  (6) Les cœurs sont de quatre types. Un cœur vierge contenant une lumière brillante et qui est le cœur du croyant ; un cœur voilé qui est le cœur du mécréant ; un cœur dénaturé qui est le cœur de l’hypocrite, il reconnaît le vrai puis le renie et voit puis devient aveugle ; et un cœur alimenté par deux substances, la foi et l’hypocrisie, et qui appartient à ce qui constitue sa plus grande part[5]. Choisis donc pour toi le cœur que tu désires !

16.  (7) Il convient que la foi du croyant et le crédit qu’il accorde à Allah et à Son Messager ﷺ augmentent, car le Messager d’Allah ﷺ ne parle pas sous l’effet de la passion, de même que doit augmenter sa croyance en chaque hadith où il décèle les preuves de la prophétie qui anéantissent les doutes et les conjectures des adeptes de la mécréance.

17.  Un poète a dit :

J’ai vu que les péchés font mourir les cœurs et il se peut que l’accoutumance aux péchés fasse acquérir comme attribut l’humiliation.

En revanche, renoncer aux péchés fait vivre les cœurs et il est dans l’intérêt de ton âme de désobéir

à celle-ci.

Références

  1. Al-Boukhari (7096) et Mouslim (144).
  2. Mouslim (233).
  3. Irchad As-Sari d’Al-Qastallani (1/480).
  4. Al-Boukhari (1435).
  5. Voir Ighathate Al-Lahfane Mine Massayde Ach-Chaytane d’Ibn Al-Qayyim (1/12).


 

Le Prophète  affirme que le mérite de l’ adoration est immense en temps de troubles, puisque les gens sont préoccupés par les désirs et les plaisirs, les actes de transgression sont courants et le sang est versé. Le Prophète nous informe donc que l’ adoration en ces temps de troubles fait mériter la même rétribution que celle du migrant qui délaisse sa famille, son pays et ses biens pour la cause d’Allah et par obéissance au Prophète .

L’adoration est un terme qui regroupe tout ce qu’Allah aime et agréceomme paroles et actes secrets et apparents. Ainsi, la prière, l’aumône, le jeûne, le pèlerinage, la véracité dans le discours, restituer le dépôt, la piété filiale, l’entretien des liens de parenté, la tenue des engagemenctos,mmander le convenable et interdire le blâmable, la lutte contre les mécréants et les hypocrites, la bienfaisance envers le voisin, l’orphelin, le pauvre, le voyageur, l’esclave et la bête, l’invocation, l’évocation d’Allah, la récitation du Coran et d’autres œuvres, font partie de l’adoration. De même, l’amour d’Allah et de Son Messager, la crainte d’Allah, le retour auprès de Lui, Son culte exclusif, la patience à l’égard de Son jugement, la gratitude envers Ses bienfsa,itla satisfaction que l’on éprouve à Son égard, le fait de s’en remettre à Lui, l’espoir de Sa miséricorde, la crainte de Son châtiment, ainsi que d’autres œuvres du cœur font partie de l’adoration d’Allah»[1].


Le mot « conflit » désigne les nombreux troubles et les tueries généralisées. Dans un autre hadith, le Prophète ﷺ a dit : « Le temps se raccourcira, les œuvres diminueront, l’avarice sera jetée [dans les cœurs] et le conflit abondera ». On lui demanda : « Et qu’est-ce que le conflit ? » Il répondit : « Les tueries, les tueries [2]».

L’adoration en cette période est particulière et a un effet éminent, car les gens seront susceptibles de succomber aux troubles et de ne pas se soucier du licite et de l’illicite. Ainsi, celui qui se met à l’écart des gens est tel le migrant qui laisse les siens à leur associationnisme et à leur mécréance et fuit pour sauvegarder sa religion[3].

 

1. Occupe ton âme à obéir à Allah, sinon elle t’occupera à Lui désobéir.
2. Ne sois pas trompé par le grand nombre de gens voués à la perdition et ne sois pas désespéré par le faible nombre des gens sauvés. En effet, les adeptes de la fausseté sont nombreux.
3. Il y a dans ce hadith la preuve qu’il est recommandé d’obéir à Allah quand les gens sont inattentifs et que cette attitude est aimée par Allah. Certains prédécesseurs recommandaient de passer le temps entre les prières du coucher du soleil et du soir, à prier et disaient : « C’est une heure d’inattention ». Voici pourquoi la prière nocturne du milieu de la nuit est si méritoire, car la plupart des gens sont inattentifs à l’évocation d’Allah[4].

4. L’adoration en temps de troubles et d’inattention est égale en rétribution à la migration depuis une terre de mécréance vers une terre d’Islam, sachant qu’aucune rétribution n’est supérieure à celle de la migration.

Mieux encore, Allah dit :

﴾Ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont lutté par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d’Allah, ont les plus hauts rangs auprès d’Allah... et ce sont eux les victorieux﴿.

[Sourate At-Tawba : 20]

5. Le Prophète ﷺ nous informe que des troubles surviendront à la Fin des Temps, afin que le musulman s’y prépare et se mette en condition en s’empressant d’accomplir des actes d’obéissance à Allah et en s’accrochant au câble d’Allah.

6. L’adoration en temps d’inattention est un gage de sécurité pour les gens. En effet, n’étaient-ce les adorateurs en temps de troubles, Allah anéantirait la terre et tous ceux qu’elle porte. Veille donc à être une soupape de sécurité pour les musulmans.

7. Un poète a dit :
Si je ne trouve pas de compagnon pieux, ma solitude sera pour moi plus savoureuse que la
fréquentation d’un fourvoyé.
M’asseoir seul en sécurité pour me consacrer à l’adoration est plus profitable pour ma vie que la compagnie d’une personne dont je me méfie.


Références

  1.  Voir Majmou’ Al-Fatawa d’Ibn Taymiyya (10/149).
  2.  Al-Boukhari (6037) et Moslim (157).
  3.  Voir Lata’if Al-Ma’arif d’Ibn Rajab (p.132) et Fayd Al-Qadir d’Al-Mounawi (4/373)
  4.  Voir Lata’if Al-Ma’arif d’Ibn Rajab (p.131).










 

Le Prophète ﷺ décrit l’une des manifestations de la grâce d’Allah sur Ses serviteurs croyants, celle- ci étant que tout ce qui arrive au croyant est bon pour lui, conformément à ses autres paroles : « Le cas du croyant est étonnant. En effet tout ce qui lui arrive est bon pour lui et ceci n’est vrai pour personne d’autre que le croyant. Si un bonheur l’atteint, il se montre reconnaissant et c’est un bien pour lui. Si un malheur l’atteint, il se montre patient et c’est un bien pour lui »[1]. Le Prophète ﷺ nous informe donc que toutes les épreuves qui atteignent le croyant, comme

l’épuisement, la douleur, la préoccupation du cœur causée par la crainte de ce qui se produira ou de ce qu’il manquera dans l’avenir ou bien par ce qu’il a vécu dans le passé, ou bien par un mal qui l’atteint dans l’absolu, le resserrement du cœur dû au chagrin, léger ou fort, et même l’épine qui blesse le croyant, tout cela efface de ses mauvaises actions. Le Prophète ﷺ a dit : « Le croyant et la croyante ne cessent d’être éprouvés dans leurs personnes, leur progéniture et leurs biens jusqu’à ce qu’ils rencontrent Allah – exalté soit-Il – sans avoir une faute à leur actif[2] .

Cependant, la rétribution et l’expiation des péchés méritées par ces épreuves ne s’obtiennent que si on fait preuve de patience et que l’on s’attend à être rétribué par Allah. Quant à celui qui perd patience à cause des épreuves qui l’atteignent, devient un pécheur fautif.

  

  1. Fais face à l’épreuve avec une âme satisfaite qui s’attend à être rétribuée. Tu obtiendras alors unerétribution pour ta patience et tes péchés seront expiés pour la maladie.
  2. Un Seigneur qui fait à Ses serviteurs la faveur de leur accorder toutes sortes de rétributions et de récompenses, mérite que la langue ne soit pas inattentive à Lui exprimer de la gratitude et que le corps ne néglige pas de se soumettre à Lui et d’obéir avec amour à Ses commandements.

3.Le souffrant n’est pas celui qui est atteint par l’épreuve, mais le véritable souffrant est celui qui est privé de rétribution pour son épreuve.

4.Tu seras immanquablement atteint par des épreuves, sois donc patient lors de l’épreuve et ne désespère pas. ‘Ali Ibn Abi Talib dit à Al-Ach’ath Ibn Qays : « Si tu es patient, ce qui a été écrit par le Calame se déroulera alors que tu es rétribué. Si tu désespères, ce qui a été écrit par le Calame se déroulera alors que tu es pécheur »[3].


5.Un poète a dit :

Laisse les jours faire ce qu’ils veulent et sois rassuré quant à ce qui a été tranché par le Décret. Ne perds pas patience lorsqu’une calamité te frappe de nuit, car les calamités de ce bas monde ne durent pas.

Ta subsistance n’est pas diminuée par la retenue ni n’est augmentée par le surmenage.

Ni tristesse ni joie ne sont éternelles, ni adversité ni aisance non plus.


6.Un autre poète a dit :

Si une épreuve s’abat sur toi, fais-y face avec la patience du Généreux, car Il te connaît le mieux. Lorsque tu te plains au fils d’Adam, tu ne fais que te plaindre du Miséricordieux à celui qui n’a aucune miséricorde.

 

 

Références

  1.  Moslim (2999).
  2.  At-Tirmidhi (2399).
  3.  Adab Ad-Dounya wa Ad-Dine d’Al-Mawardi (p.288).   

 

 














1- Comme l’être humain est naturellement faible, qu’il est constamment assailli par les désirs de son âme, que le bas monde lui fait miroiter ses ornements et que Satan lui fait des insufflations et le tente, il est logique qu’il succombe aux tentations et aux péchés. C’est pourquoi le Prophète ﷺ nous informe que tous les enfants d’Adam commettent de nombreuses fautes et de nombreux actes de désobéissance. Ainsi, aucun être humain n’est infaillible excepté les prophètes.

2- Cela ne signifie pas que l’être humain a la liberté de commettre les péchés qu’il veut. Voici pourquoi le Prophète ﷺ explique que, sachant cela, les meilleurs des gens sont ceux qui se repentent souvent et retournent rapidement auprès d’Allah. Dès qu’ils commettent un péché, ils s’empressent de se repentir et de regretter et s’abstiennent de commettre ce péché, conformément à ce que dit Allah lorsqu’Il décrit Ses serviteurs croyants : 

﴾et pour ceux qui, s’ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d’Allah et demandent pardon pour leurs péchés﴿. 

[Sourate Al-’Imrane : 135]


 1. (1) Ne raille personne pour un péché qu’il a commis, car tout fils d’Adam est fautif.

2. (1) Prends garde de persister à commettre un péché sous prétexte que tous les gens sont fautifs, car cela ne justifie pas tes péchés.

3. (1) Ne désespère pas de la miséricorde d’Allah parce que tes péchés sont nombreux, car si Allah avait voulu des serviteurs qui ne désobéissent pas, Il nous aurait créés semblable aux anges. Le Prophète ﷺ a dit : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, si vous ne commettiez pas des péchés, Allah vous ferait disparaître et apporterait des gens qui commettent des fautes puis sollicitent le pardon d’Allah qui leur pardonne » [1]. 

4. (1) Prends garde de sous-estimer les péchés et de croire qu’ils ne sont pas graves, car ceci amène à s’habituer au péché et à ne pas se repentir. ‘Abd Allah Ibn ‘Abbass – Allah a agréé les deux hommes – a dit : « Ô auteur d’un péché, ne t’estime pas à l’abri de ses mauvaises conséquences. Lorsque tu fais suivre un péché par un péché encore plus grave, ton manque de pudeur à l’égard des anges qui sont sur ta droite et sur ta gauche alors que tu commets le péché est plus grave que le péché lui-même. Ton rire alors que tu ne sais pas ce qu’Allah fera de toi est plus grave que le péché lui-même. Ta joie d’avoir commis le péché est plus grave que le péché lui-même. Ta tristesse pour ne pas avoir eu la possibilité de commettre le péché est plus grave que le péché, si tu l’avais commis. La crainte que le vent ne lève le rideau tiré sur ta porte alors que tu commets le péché tandis que ton cœur est insensible au regard d’Allah sur toi, est plus grave que le péché que tu commets » [2]. 

5. (2) Empresse-toi de te repentir à Allah à chaque fois que tu commets un péché ou un acte de désobéissance et ne désespère pas de la miséricorde d’Allah, car Il dit dans un hadith qoudoussi : « Ô Mes serviteurs, vous commettez des fautes de nuit et de jour, et Moi je pardonne tous les péchés. Demandez-moi donc de vous pardonner et Je vous pardonnerai » [3]. 

6. (2) Celui à qui Allah veut du bien, Il lui ouvre les portes de l’humilité, de l’abaissement devant Allah, du recours à Lui en permanence, de l’expression du besoin qu’il a de Lui, de la conscience de ses propres péchés, de son ignorance et de sa transgression, de la vision de la grâce, de la bienfaisance, de la miséricorde, de la générosité, de la bonté, de la richesse et de la louange de son Seigneur [4]

7. (2) Retourne auprès de ton Seigneur quel que soit ton péché et quelle que soit la gravité de tes mauvaises actions, car Allah se réjouit du repentir du serviteur, conformément aux paroles du Prophète ﷺ : « Allah se réjouit plus du repentir de Son serviteur, qu’un homme voyageant sur une terre déserte et hostile avec sa monture portant sa nourriture et sa boisson. Après s’être endormi et réveillé, il ne la trouva pas et la rechercha jusqu’à ce qu’il ressente de la soif. Il dit alors : Je vais retourner à ma place et dormir jusqu’à ce que je meure. Il posa alors la tête sur son bras dans l’attente de mourir et lorsqu’il se réveilla, il trouva sa monture portant sa nourriture et sa boisson. Allah est donc plus réjoui par le repentir de Son serviteur croyant que cet homme qui retrouve sa monture et ses provisions » [5]. 

8. (2) Se repentir d’un péché implique de regretter ce qu’on a commis à l’encontre d’Allah. Prends donc garde de te vanter de tes actes de désobéissance si tu t’en es repenti.

9. (2) Que les péchés répétitifs que tu commets ne te dissuadent pas de te repentir. Aie juste une intention sincère de te repentir, sois déterminé à ne pas récidiver et repens-toi à Allah. Tu ne subiras ensuite pas de préjudice à succomber de nouveau au péché, et procède de même puis repens-toi de nouveau. Le Prophète ﷺ a dit : « Un serviteur commit un péché et il dit : Ô Allah, pardonne-moi mon péché. Allah dit : Mon serviteur a commis un péché et il a su qu’il a un Seigneur qui pardonne le péché ou punit pour le péché. Puis le serviteur commit de nouveau un péché et dit : Ô Seigneur, pardonne-moi mon péché. Allah dit : Mon serviteur a commis un péché et il a su qu’il a un Seigneur qui pardonne le péché ou punit pour le péché. Puis le serviteur commit encore une fois un péché et dit : Ô Seigneur, pardonne-moi mon péché. Allah dit : Mon serviteur a commis un péché et il a su qu’il a un Seigneur qui pardonne le péché ou punit pour le péché. Fais ce que tu veux, car Je t’ai pardonné » [6]. 

10. (2) Prends garde de croire que ton péché ne sera pas pardonné, car tu démentirais Allah en croyant cela. Allah dit en effet :

﴾Et Ma miséricorde embrasse toute chose﴿ . 

[Sourate Al-A’raf : 156]

11. (2) Lorsque tu veux te repentir, sache que les conditions du repentir sont de regretter l’acte de désobéissance, de ne plus le commettre, d’être déterminé à ne plus jamais le commettre et de restituer ce qui revient de droit à son propriétaire si le péché commis a porté atteinte aux droits de serviteurs. 

12. (2) Le repentir ne fait pas qu’effacer les actes de désobéissance, mais il les change aussi en bonnes actions. Félicitations donc au repenti pour l’effacement de son péché et de ses nombreuses bonnes actions ! 

13. Un poète a dit : Ô âme, cesse de désobéir et accomplis une belle action, afin que peut-être, Allah me fasse miséricorde. Ô âme, malheur à toi ! Repens-toi et agis bien afin que tu sois peut-être bien rétribuée après la mort. 

14. Un autre poète a dit : Ô Seigneur, si mes péchés sont immenses par leur nombre, je sais que Ton pardon est plus immense encore. S’il n’est permis qu’au bienfaisant d’avoir de l’espoir en Toi, le criminel doit invoquer et placer son espoir en qui ? Je T’invoque en Te suppliant, ô mon Seigneur, comme Tu l’as ordonné. Si Tu me repousses, qui donc me fera miséricorde ? Je n’ai d’autre intermédiaire avec Toi que l’espérance, la perspective de Ton pardon et le fait que je sois musulman

Références

1. Moslim (2749).

2. Voir Hilyat Al-Awliya d’Abou Nou’aym Al-As’bahani (1/324).

3. Moslim (2577).

4. Al-Wabil As-Sayyib Mine Al-Kalim At-Tayyib d’Ibn Al-Qayyim (p.7).

5. Al-Boukhari (6308) et Moslim (2744).

6. Al-Boukhari (7507) et Moslim (2758).



 

1- Le Prophète  incite à prendre l’ initiative de se repentir et de réparer les injustices commises envers les gens. Ainsi, celui qui détient quelque chose qu’il a pris à son frère musulman sans dro,it

que cela concerne son honneur, comme l’insulter, médire de lui, le coaml nier ou autre, ou bien
quelque chose d’autre, comme s’emparer de ses biens, violer un de ses droits, le frapper ou autre, doit se libérer auprès de lui avant le Jour de la Résurrection où on cessera de payer avec de l’argent et on ne pourra donc plus réparer les injustices commises. Se libérer d’une injustice commise consiste à la réparer et à demander pardon à la personne concernée.

2- Si l’être humain ne se libère pas dansce bas monde de l’injustice qu’il a commise, les comptes
seront réglés en bonnes actions cédées et en mauvaises actions endossées. On prendra ainsi des

bonnes actions de l’auteur de l’injustice s’il dispose de bonnes actions et on les donnera à la victime de son injustice. Si l’auteur de l’injustice ne dispose pas de bonnes actions, on prend des mauvaises actions de la victime de l’injustice et on les fait endosser à l’auteur de l’injustice.

Ceci, conformément aux paroles du Prophète ﷺ qui dit :

« Savez-vous qui est l’homme ruiné ? ». On lui répondit : « L’homme ruiné chez nous est celui qui n’a ni argent ni provisions ». Il dit alors : « L’homme ruiné de ma communauté est celui qui vient le Jour de la Résurrection avec la prière, le jeûne et l’aumône légale, mais en ayant insulté untel, diffamé tel autre, pris indûment ce qui appartient à un autre, fait couler le sang d’un autre encore et frappé un autre. On donnera alors aux uns et aux autres de ses bonnes actions et lorsque celles-ci seront épuisées tandis qu’il n’a pas dédommagé ses torts, on prendra alors des mauvaises actions de ses victimes et on les lui attribuera, puis on le jettera dans le Feu »[1].

 

1. (1) Prends garde de t’en prendre aux biens, aux vies et aux honneurs des gens, car Allah hâte la punition de l’injuste.

Le Prophète ﷺ dit en effet :

« Il n’y a pas de péché méritant qu’Allah hâte la punition de son auteur dans ce bas monde, avec ce qu’il lui prépare dans l’au-delà, comme l’injustice et la rupture des liens de parenté »[2].

2. (1) Sachant qu’Allah qui est le Souverain, Subsistant par Lui-même, qui domine les cieux et la terre, s’est interdit

l’injustice et dit :

« Ô Mes serviteurs, Je Me suis interdit l’injustice et Je l’ai rendue interdite entre vous. Ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres. »[3]

 que dire du serviteur faible qui dépend d’Allah ?

3. (1) Prends l’initiative de te libérer auprès des gens des injustices que tu as commises à leur égard
avant que tu ne le regrettes et que les regrets te soient inutiles.

4. (1) Il est exigé dans le repentir de réparer les injustices commises et de s’en libérer auprès des
gens concernés. Veille donc à ce que ton repentir soit accepté.

5. (1) Prends garde à l’invocation de la victime de ton injustice, car elle est exaucée et les portes du ciel lui sont ouvertes.

Le Prophète ﷺ dit en effet :

« …et redoute l’invocation de l’opprimé, car rien ne s’interpose entre elle et Allah »[4].

6. (1) Prends garde à l’injustice

car le Prophète ﷺ a dit :

« Abstenez-vous d’être injustes, car l’injustice sera ténèbres le Jour de la Résurrection »[5].

7. (2) Conserve les bonnes actions que tu as gagnées grâce à tes efforts et à a ton adoration assidue d’Allah et ne les perds pas en les cédant à quelqu’un victime de ton injustice ou dont l’honneur a pâti par ta médisance.

8. (2) Si tu crains d’être ruiné dans ce bas monde, sache qu’être ruiné dans l’au-delà est plus pénible et cause bien plus de malheur.

9. (2) Imagine porter des péchés que tu n’as pas commis, mais que tu as endossés à cause d’une
parole que tu as dite sur ton frère.

10 (2) Empresse-toi de réparer les injustices que tu as commises avant d’être forcé de les réparer en cédant des bonnes actions ou en endossant des mauvaises, et non en donnant de ta richesse et de ton honneur.

11. Un poète a dit :
Il y en a parmi les gens pour qui traiter injustement les autres est une habitude et qui se justifie en
avançant toutes sortes d’excuses.
Il consomme volontiers ce qui est illicite et prétend qu’il est envisageable que ce qui est illicite soit licite.
Ô toi qui consommes des revenus illicites, explique-nous dans quel livre il est dit que ce que tu consommes est licite ?

Ne sais-tu pas qu’Allah sait ce qui se produit et que lors de la Résurrection Il tranchera entre les

créatures.

12.   Un autre poète a dit :

Ne sois pas injuste lorsque tu en as le pouvoir, car l’injustice finit par t’apporter des regrets. Tes yeux succombent au sommeil et l’opprimé reste éveillé, invoquant Allah, Celui dont l’œil ne succombe pas au sommeil.

Références

  1. Moslim (2581).
  2. Abou Dawoud (4902), Ibn Maja (4211) et At-Tirmidhi (2511).
  3. Moslim (2577).
  4. Al-Boukhari (1496) et Moslim (19).
  5. Moslim (2578).

1- Lorsque Allah ouvrit la poitrine de ‘Amr Ibn Al-’Ass , qu’Allah a agréé, à l’Islam, il se rendit auprès du Prophète ﷺ et lui demanda de lui donner la main afin de la prendre dans la sienne et lui promettre de rester fidèle à l’Islam comme cela était l’habitudeà l’ époque lorsqu’on prêtait allégeance à un homme.

2- Lorsque le Prophète donna sa main droite à ‘ Amr, qu’ Allah a agréé, afin qu’ il lui prête allégeance, ‘Amr retira sa main. Le Prophète s’ étonna alors du fait qu’ il ait renoncé à prêter allégeance et lui demanda quelle en était la cause. ‘Amr répondit : Je veux poser une condition avant de prêter allégeance. Il posa en effet comme condition que le Prophète lui garantisse qu’Allah lui pardonnera ce qu’il a commis comme péchés, mauvaises actions et combacot ntre la religion d’Al lah.

3. Le Prophète lui annonça donc la nouvelle réjouissante que le simple fait que l’ individu
embrasse l’Islam efface les péchés et l’associationnismedont il était coupable avant cela.

4. De même, migrer d’une terre de mécréance vers une terre d’Islam annihile tout ce qui a été
commis avant cela. Lors des débuts de l’Islam, la migration consistait à se rendre à Médine où se trouvait le Messager d’Allah ﷺ, puis après la prise de La Mecque la migration consista à délaisser la terre de mécréance pour se rendre vers la terre d’Islam, quelle qu’elle soit. Pour ce qui est du

hadith : « Nulle migration après la prise [de La Mecque] »[1], il signifie que la migration de La Mecque vers Médine n’est plus requise, car les habitants de La Mecque sont devenus musulmans, que cette ville fait désormais partie de la terre d’Islam et que la migration n’est requise que pour quitter une terre sur laquelle l’Islam est combattu[2].

5. Il en est de même pour le Hajj qui efface les péchés commis avant de l’accomplir. Le Prophète ﷺ dit en effet : « Celui qui accomplit le Hajj sans avoir eu de rapports intimes avec son épouse et sans avoir commis de perversité revient en étant aussi vierge de péchés que le jour où sa mère l’a mis au monde »[3].

1. (1) Si tu ressens en toi une motivation pour un acte d’obéissance, empresse-toi de l’accomplir
sans hésiter ni le remettre au lendemain.

2. (1) Lorsque Allah guida ‘Amr à l’Islam, ‘Amr ne se soucia pas de perdre sa fonction ou son rang au sein de Qouraych du fait de sa conversion à l’Islam et donc de devenir un musulman parmi d’autres. Tu dois donc te préoccuper du vrai et ne pas accorder d’attention à autre chose que cela.

3. (1) Fait partie de la Sounna qu’un homme serre la main de son frère ; d’ailleurs le Prophète ﷺ recevait l’allégeance des hommes en leur serrant la main. En revanche, il n’est pas permis à un homme de serrer la main d’une femme qui ne fait pas partie de ses maharim. ‘A’icha dit : Par Allah, la main du Messager d’Allah ﷺ ne toucha la main d’aucune femme ; il recevait leur allégeance par la parole. Par Allah, le Messager d’Allah ﷺ n’a reçu l’allégeance que de la manière qu’Allah lui a ordonnée et il se contentait de leur dire : « J’ai reçu votre allégeance »[4].

4. (2) ‘Amr Ibn Al-’Ass ne posa pas comme condition au Prophète ﷺ d’être le chef de l’armée, de diriger une contrée conquise ou d’être récompensé par une quelconque richesse pour sa conversion à l’Islam. Il posa plutôt comme condition qu’on lui accorde le pardon et l’absolution. Tu dois donc avoir comme préoccupation le pardon d’Allah, l’élévation de tes degrés et ton entrée au Paradis et ne te préoccuper en rien des parures et des ornements de ce bas monde.

5. (3) Il convient que les prédicateurs, les savants et les éducateurs encouragent les gens à embrasser l’Islam et qu’ils leur expliquent que leur conversion efface les péchés et les actes de désobéissance qui l’ont précédée.

6. (3) La conversion à l’Islam n’efface que ce que le serviteur a commis avant celle-ci, si sa pratique de l’Islam est correcte. Si au contraire il agit mal et commet de nombreux actes de désobéissance et péchés majeurs après avoir embrassé l’Islam et qu’il ne s’en repent pas, il devra alors rendre des comptes pour tous les péchés qu’il a commis.

Le Prophète ﷺ dit :

« Celui qui est bienfaisant dans l’Islam ne sera pas inquiété pour ce qu’il a commis à l’époque préislamique, et celui qui est malfaisant dans l’Islam devra rendre des comptes pour ce qu’il a commis avant et après »[5].

7. (3) L’un des bienfaits de l’Islam est qu’il efface les mauvaises actions et les péchés que le serviteur a commis avant de se convertir. Pour ce qui est des bonnes actions et des œuvres vertueuses qu’il a accomplies avant sa conversion, il en sera récompensé par générosité et bienfaisance de la part du Seigneur de l’univers.

8. (4) Sachant que la migration n’est plus d’actualité pour nous qui nous trouvons en pays musulman, la migration la plus éminente est celle qui consiste à accomplir en permanence des actes d’obéissance et à fuir les actes de désobéissance et les adeptes des innovations et des passions.

9. (5) Accomplis régulièrement le Hajj et la Omra, car ils effacent les péchés jusqu’à ce que le musulman soit aussi exempt de péchés que le jour où sa mère l’a mis au monde.

Références

  1. Al-Boukhari (2783) et Moslim (1353).
  2. Voir Mirqat Al-Mafatih Charh Michkate Al-Massabih d’Al-Moulla ‘Ali Ibn Mouhammad Al-Qari (1/102).
  3. Al-Boukhari (1521) et Moslim (1320).
  4. Al-Boukhari (5288) et Moslim (1866).
  5. Al-Boukhari (6921) et Moslim (120).


 

1- Hakim Ibn Hizam, qu’Allah a agréé, interrogea le Prophète ﷺ au sujet du devenir des œuvres vertueuses qu’il accomplissaitpour adorer Allah avant sa conversion à l’Islam, comme les aumônes, la libération d’ esclaves, l’entretien des liens de parenté et d’autres œuvres encore. En effet, Hakim, qu’Allah a agréé, était généreux et prodigue. Il a affranchi cent esclaves avant d’embrasser l’Islam et a fait don de cent dromadaires, puis il fit de même après sa conevrsion et dit : « Par Allah, je ne laisserai aucune œuvre que j’ai accomplie avant d’avoir embrassé l’Islam que je n’accomplirai pas après »[1].

2- Le Prophète ﷺ lui répondit qu’il a embrassé l’Islam dans la continuité du bien qu’il a accompli, ce qui signifie : Allah te récompensera pour le bien que tu as fait avant ta conversion à l’Islam et Il ne te punira pas pour tes mauvaises actions commises avant de te convertir.

1. (1) Hakim, qu’Allah a agréé, n’eut pas honte de questionner le Prophète ﷺ sur ses œuvres avant sa conversion. Que la pudeur ou l’arrogance ne t’empêchent pas de poser des questions.

2. (1) Hakim, qu’Allah a agréé, se préoccupait de savoir si toutes ses œuvres deviendraient des bonnes actions [ou pas] afin que sa rétribution soit multipliée et que ses degrés soient élevés. Veille donc à ce que tes œuvres ne soient entachées de rien de ce qui peut les rendre vaines et faire perdre la rétribution méritée.

3. (2) N’empêche pas un mécréant ou un pervers d’accomplir une œuvre vertueuse, car il se peut qu’il embrasse l’Islam et qu’Allah le récompense pour cette œuvre.

4. (2) Vois combien sont immenses la miséricorde et l’amour d’Allah envers Ses serviteurs et comment Il les rétribue pour ce qu’ils accomplissent avant de se repentir et de revenir à Lui et sans les punir pour les fautes commises avant cela !

Références

  1. Moslim (123).

 

1- Le Prophète  nous apprend qu’ Allah a partagé la miséricorde en cent parties.

Ceci est une explication du Prophète et Allah sait mieux de quelle manière la miséricorde est partagée. Ce qui est signifié ici, c’est qu’il existe de nombreuses miséricordes préparées par Allah pour les serviteurs et que la part de miséricorde qui est auprès de Lui, est bien plus grande que la miséricorde qui est aujourd’hui parminous[1].

2- Ensuite il expliqua cela en nous informant que quatre-vingt-dix-neuf pour cent de ces miséricordes
seront réservées à Ses serviteurs dans l’au-delà et que toutes les expressions de miséricorde que nous

voyons dans le bas monde, comme la miséricorde de la mère à l’égard de son petit, les gestes mutuels de miséricorde et de pardon des gens et même les gestes de miséricorde chez les animaux, ceux que nous observons comme ceux que nous ignorons, sont toutes inclues dans la partie qu’Allah a fait descendre sur Terre.
Si les miséricordes que nous voyons sur Terre sont toutes issues d’une seule partie sur cent, qu’en est-il alors des parties restantes qu’Allah réserve à Ses serviteurs dans l’au-delà ? Elles sont auprès d’Allah et mises en réserve pour le Jour de la Résurrection. Les gens recevront donc des multiples et des multiples de la miséricorde qu’ils connaissent dans ce bas monde et par conséquent, Il leur pardonnera, les absoudra et facilitera aux uns de pardonner aux autres.

3- Puis le Prophète ﷺ donna un exemple de cette miséricorde qu’Allah fit descendre sur Ses serviteurs et qui est que les animaux et les fauves font preuve de miséricorde les uns envers les autres, au point que le fauve ne mange pas sa progéniture et que la femelle du cheval, connue pourtant pour sa vitesse et sa fougue, lève sa patte pour ne pas faire de mal à son petit.
Ceci est un petit exemple illustrant cette partie et démontrant à quel point la miséricorde d’Allah est
vaste.

1. La miséricorde d’Allah est vaste, mais Il a une miséricorde qui concerne toutes les créatures et une miséricorde spécifique qui est plus importante et plus parfaite réservée à ceux qui sont pieux et qui ont la foi :

﴾Et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui (Me) craignent, acquittent l’aumône légale, et ont foi en Nos signes﴿ .

[Sourate Al-A’râf : 156]

Celui qui désire donc remporter cette part immense de la miséricorde d’Allah doit s’empresser de rejoindre les rangs des pieux serviteurs d’Allah en respectant Ses limites, en obéissant à Ses commandements et en s’abstenant de Ses interdits.

2. Si les animaux et les fauves qu’Allah n’a pas pourvus de raison et de sagesse, se font mutuellement miséricorde, que dire de ceux dont la miséricorde a été ôtée de leurs cœurs ? Celui qui ne fait pas miséricorde ne pourra bénéficier de la miséricorde.

3. Lorsque tu vois qu’Allah t’éprouve ou qu’Il éprouve un autre serviteur, sache que cette épreuve découle d’une immense sagesse, car Allah ne manque pas de miséricorde. De plus, lorsque tu Le vois maudire quelqu’un ou le condamner éternellement à l’Enfer, sache [de manière certaine] qu’il le mérite.

4. Ne t’afflige d’un mal qui t’atteint, car la miséricorde d’Allah est immense et elle peut rapidement
couvrir Ses serviteurs affaiblis, dès lors qu’ils la Lui demandent et ont une bonne opinion à Son égard.

5. Il y a un Seigneur miséricordieux qui a fait descendre de sa miséricorde la part qui permet à nos vies de se poursuivre et a laissé en réserve une part pour que nous nous fassions mutuellement miséricorde le jour où il n’y aura ni dinar ni dirham, mais où la rétribution sera en fonction des bonnes et des mauvaises actions. L’insolvable sera ce jour-là celui qui, à l’issue des comptes, n’aura plus de bonnes actions et beaucoup de mauvaises actions. Allah allouera alors une part de miséricorde afin que les anges invoquent pour qu’Il nous pardonne et élève nos degrés. Puis la plus grande part de cette miséricorde mise en réserve, se manifestera lorsqu’Il effacera nos péchés et les pardonnera et qu’Il ne nous tiendra pas rigueur de nos manquements dans Son adoration et de nos manquements dans notre obéissance à Ses ordres. Quelqu’un qui néglige de Lui être reconnaissant et de se repentir à Lui après avoir eu connaissance de tout cela est assurément un ingrat négligent.

6. Un poète a dit :
C’est à toi, ô Dieu des créatures, que je soumets mon désir, même si je suis coupable, ô Bienfaiteur et Généreux.
Lorsque mon cœur s’est endurci et que les choix s’offrant à moi se sont rétrécis, j’ai pris pour échelle l’espoir de Ton absolution.
Mon péché m’a paru immense puis lorsque je l’ai comparé à Ton absolution, celle-ci m’a paru encore
plus immense.
Tu ne cesseras d’absoudre le péché, tant que Tu resteras généreux, bienfaiteur et magnanime.

Références

  1. Voir le commentaire du Sahih d’Al-Boukhârî d’Ibn Battâl (9/213-214) et Irchâd as-Sârî d’Ibn Hajar Al -‘Asqalânî (9/19).


1- Allah amadoue Ses créatures, leur fait don de grâce et les incite à se repentir et à s’empresser de
solliciter Son pardon, car aucun serviteur ne L’invoque et n’implore Son pardonsans qu’Il ne lui pardonne tous ses péchés sans se soucier du nombre de ceux-ci ni accorder d’importance à leur gravité.

Allah dit en effet :

﴾Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux﴿.

[Sourate Az-Zoumar : 53]


2- Puis Allah s’adresse de nouveau à Son serviteur afin de l’informer que même si ses péchés sont nombreux et sont immenses, à un point tel qu’ils emplissent la terre et atteignent les nuages, puis qu’il vient à Lui repentant et sollicitant Son pardon, Il les lui pardonnera sans se soucier de leur immensité.

3- Allah explicite ensuite le mérite du monothéisme et affirme que si le serviteur est coupable de péchés et de mauvaises actions, tellement nombreux qu’ils empliraient la terre, mais qu’il proclame Son unicité et ne Lui associe rien, Il lui pardonnera autant de fois que ses péchés

conformément à Ses paroles :

﴾ Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut﴿.

[Sourate An-Nissa : 48]

1. (1) Supplie Allah et remets-en toi à Lui. En effet, qui exauce l’invocation à part Lui ?

2. (1) Adore Allah en L’invoquant, car l’invocation fait partie des adorations.

Le Prophète ﷺ dit en effet :

« L’invocation est l’adoration »[1].

3. (1) Ne considère jamais qu’un péché est trop important pour être pardonné par Allah, car Allah –
exalté soit-Il – pardonne tous les péchés.

4. (1) Convoite le pardon d’Allah et ne sois pas arrogant face à ton Seigneur.

5. (1) Lorsque tu demandes quelque chose à Allah et que tu veux être exaucé, veille à remplir les conditions de l’invocation, comme s’adresser exclusivement à Allah, dépenser des revenus licites, ne pas demander quelque chose d’illicite dans ton invocation, solliciter Allah avec insistance et avoir le cœur présent alors que tu invoques.

6. (1) Entretiens un bon soupçon à l’égard de ton Seigneur lorsque tu L’invoques ou que tu sollicites Son pardon, car Allah dit dans un hadith qoudoussî : « Je suis conforme à l’idée que se fait Mon serviteur de Moi »[2].

7. (2) Solliciter le pardon d’Allah est une cause de pardon des péchés et des actes de désobéissance même s’ils sont tellement immenses qu’ils atteignent le ciel, veille donc à le solliciter.

8. (2) Solliciter constamment le pardon d’Allah est une Sounna du Prophète ﷺ.

Celui-ci dit en effet :

« Par Allah, je sollicite le pardon d’Allah et me repens à Lui plus de soixante-dix fois par jour »[3].

9. (2) Solliciter le pardon d’Allah efface les péchés, augmente les bonnes actions, élève les degrés et bénit la subsistance.

Allah dit en effet :

﴾J’ai donc dit : « Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand Pardonneur pour qu’Il vous envoie du ciel, des pluies abondantes, et qu’Il vous accorde beaucoup de biens et d’enfants, et vous donne des jardins et vous donne des rivières »﴿.

[Sourate Nouh : 10-12]

10. (2) Solliciter le pardon d’Allah préserve de la descente du châtiment dans ce bas monde et dans l’au-delà.

Allah dit :

﴾Allah n’est point tel qu’Il les châtie, alors que tu es au milieu d’eux. Et Allah n’est point tel qu’il les châtie alors qu’Ils demandent pardon﴿ .

[Sourate Al-Ane’fal : 33]


11. (2) On rapporte que Louqmân – qu’Allah le protège – dit à son fils : « Ô mon fils, habitue ta langue à dire : « Ô Allah, pardonne-moi », car Allah a des heures où Il ne refuse pas à quelqu’un qui le sollicite »[4].

12. (2) Sollicite constamment le pardon d’Allah, car Al-Hasane – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Sollicitez souvent le pardon d’Allah dans vos demeures, sur vos tables, sur vos routes, dans vos marchés, dans vos assemblées et où que vous soyez, car vous ne savez pas quand descendra le pardon »[5].

13. (2) Le musulman doit prendre l’initiative de se repentir, de solliciter le pardon d’Allah de s’empresser d’accomplir des œuvres vertueuses. Le pardon d’Allah est immense : Il tend la main la nuit pour que le fautif du jour se repente et tend la main le jour pour que le fautif de la nuit se repente. De plus, Il pardonne tous les péchés sans se soucier de leur immensité.

14. (3) Prends garde à l’associationnisme, car il rend vaines les œuvres et il n’est pardonné que si on s’en repent.

15. (3) Le monothéisme prémunit du châtiment éternel en Enfer et est une cause de pardon des péchés et de non-prise en compte des mauvaises actions.

16. (3) Il convient que chaque musulman cherche refuge auprès d’Allah contre l’associationnisme mineur et l’associationnisme majeur.

17. (3) Un Seigneur qui comble de faveur Ses serviteurs, alors qu’Il se passe d’eux est un Seigneur généreux et affectueux, de qui nous devons nous rapprocher par des actes d’obéissance et des œuvres surérogatoires.

18. (3)

Le Prophète ﷺ a dit :

« Allah choisira un homme le Jour de la Résurrection devant toutes les créatures et déroulera quatre-vingt-dix-neuf registres pleins de ses péchés, chaque registre s’étendant à perte de vue, puis Il lui dira : Renies-tu quelque chose de tout cela ? Mes anges scribes ont-ils été injustes envers toi ? Il répondra : Non,Seigneur. Allah demandera ensuite : As-tu une excuse ? L’homme répondra : Non,Seigneur. Allah lui dira : Si. Tu as une bonne action enregistrée chez nous, et tu ne subiras pas d’injustice aujourd’hui. On sortira alors une carte sur laquelle est écrit : « J’atteste qu’il n’existe pas de divinité excepté Allah et j’atteste que Mohammad est le Messager et le serviteur d’Allah ». Allah dira ensuite : Va donc assister à la pesée de tes œuvres. Le serviteur répondra : Seigneur, que pèse cette carte comparée à tous ces registres ? Allah répétera : Tu ne subiras aucune injustice. On mettra alors les registres sur un plateau et la carte sur l’autre plateau. Les registres remonteront et la carte descendra, pesant plus lourd. En effet, rien ne pèse plus lourd que le Nom d’Allah »[6].

19. Un poète a dit :
Mes supplications et mes suppliques sont mêlées aux larmes d’un désobéissant qui s’est éloigné de
Toi
Alors que j’invoque en espérant Ta miséricorde.
Fais donc miséricorde à un faible qui est venu à Toi reconnaître ses péchés
Je supplie et je prie pendant que je T’invoque et j’espère Ton agrément,
Pardonne donc mes péchés et accorde-moi Ta guidée dans tout ce qui me concerne.

20. Un autre poète a dit :
Ô mon Dieu ne me châtie pas, car j’avoue ce que j’ai commis.
Je n’ai d’autre recours que l’espoir de Ton pardon, si Tu veux pardonner, et mon bon soupçon [à
Ton égard].
Combien de fautes j’ai commises parmi les gens, alors que Tu me combles de grâce et de faveur.
Les gens pensent du bien de moi, mais je suis le pire des gens si Tu ne me pardonnes pas.

Références

  1. Abou Dawoud (1479), At-Tirmidhi (3247) et Ibn Maja (3828). At-Tirmidhi dit : Ce hadith est bon et authentique et Al-Albani le déclara authentique dans le Sahih Sounane Abi Dawoud (3247).
  2. Al-Boukhari (7405) et Mouslim (2675).
  3. Al-Boukhari (6307).
  4. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/408).
  5. Voir Jami’ Al-’Ouloum wa Al-Hikam d’Ibn Rajab (2/408).
  6. At-Tirmidhi (2639).