Le Prophète ﷺ nous informe que les meilleurs et les plus méritoires des gens sont les croyants de son époque, soit ses Compagnons qui l’ont connu et sont morts musulmans. Ce sont eux qui ont assumé la charge de prêcher la religion, de hisser l’étendard de l’Islam, de combattre pour la cause d’Allah et de faire triompher Son Prophète ﷺ.Allah fit leur éloge dans plus d’un passage de Son Livre, comme dans Ses paroles :
﴾Les tout premiers [croyants] parmi les Émigrés et les Auxiliaires et ceux qui les suivirent dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils L’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès !﴿
[Sourate At- Tawba : 100].
Par ailleurs, Il nous informe dans d’autres versets qu’Il a accueilli leur repentir et qu’Il les a agréés. Mieux encore, Ibn ‘Abbass – Allah a agréé les deux hommes – interpréta les paroles d’Allah :
﴾ Dis : « Louange à Allah et paix sur Ses serviteurs qu’Il a élus ! »﴿
[Sourate An- Naml : 59]
en disant : « Ce sont les Compagnons de Mohammad ﷺ qu’Il a élus pour Son Prophète ﷺ »[1].
2. Ceux qui succèdent aux Compagnons en mérite et en bonté, sont les gens de la génération suivante, soit les Successeurs (tabi’oune) qui ont connu les Compagnons, ont été instruits par eux, ont transmis d’eux le Livre d’Allah et la Sounna de Son Messager ﷺ et ont rapporté leurs avis en exégèse, en jurisprudence et en monothéisme.
3. Ce sont ensuite les disciples des tabi’oune qui ont succédé à ceux-ci, eux qui ont porté le Message, ont transmis la science et ont enregistré la Sounna par écrit. C’est aussi par eux qu’Allah a rendu l’Islam victorieux et que la religion s’est diffusée dans toutes les contrées de la terre.Allah fit l’éloge de tous. Il dit au sujet des Compagnons :
﴾[Il appartient aussi] aux émigrés besogneux qui ont été expulsés de leurs demeures et de leurs biens, tandis qu’ils recherchaient une grâce et un agrément d’Allah, et qu’ils portaient secours à (la cause d’) Allah et à Son Messager. Ceux-là sont les véridiques. Il [appartient également] à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu, et qui [les] préfèrent à eux- mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent﴿
[Sourate Al-Hachr : 8-9]
.Allah dit au sujet des tabi’oune et de leurs disciples :
﴾Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi ; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux »﴿
[Sourate Al-Hachr : 10].
4. ‘Imrane Ibn Houssayne, qu’Allah a agréé, dit ensuite qu’il doute sur le fait que le Prophète ﷺ ait mentionné après ces deux autres générations une troisième génération et ne se souvient pas s’il ne s’est contenté de mentionner les générations des tabi’oune et de leurs disciples, sachant que la plupart des narrations ne comportent pas de doute et ne font pas mention d’une troisième génération.
5. Puis le Prophète ﷺ nous informe de la corruption et du mal qui apparaîtront dans sa communauté. Ainsi, il y aura dans sa communauté, après ces générations, des gens qui s’empresseront de témoigner sans que cela ne leur ait été demandé. Ce n’est pas par souci de s’acquitter de témoignages avérés et de faire respecter les droits, mais plutôt par dédain des témoignages et pour faire de faux témoignages. Ceci est corroboré par la narration d’Ibn Mas’oud, qu’Allah a agréé, qui dit : « Viendront ensuite des gens dont le témoignage précédera le serment et le serment précédera le témoignage »[2]. Cela signifie qu’ils n’accordent aucune importance au témoignage et que peu leur importe qu’ils soient ou non, qualifiés pour témoigner. Quant à ceux qui se portent volontaires pour faire régner la justice et voler au secours de l’opprimé, ce sont les meilleurs témoins, conformément aux paroles du Prophète ﷺ : « Voulez-vous que je vous informe qui est le meilleur des témoins ? Celui qui apporte son témoignage avant qu’on ne le lui demande »[3]
6. Parmi leurs autres attributs, il y a le fait qu’ils trahissent la confiance. Les gens ne peuvent donc pas leur confier leurs vies, leurs honneurs et leurs biens.
7. Parmi leurs autres attributs, il y a le fait qu’ils ne s’acquittent pas de ce qu’ils se sont imposé à eux-mêmes pour Allah ou pour les gens. Ainsi, lorsque l’un d’eux fait vœu d’un acte d’obéissance à Allah ou promet quelque chose à quelqu’un, il manque à sa promesse et ne la réalise pas.
Ces attributs qu’ils possèdent sont ceux des hypocrites décrits par le Prophète ﷺ : « Les signes de l’hypocrite sont au nombre de trois : lorsqu’il parle, il ment, lorsqu’il promet il manque à sa promesse et lorsqu’on lui confie un dépôt il trahit »[4].
8. L’une de leurs autres caractéristiques est qu’ils préféreront ce bas monde et s’y attacheront, au point que leurs corps en porteront la marque. Ils mangeront ainsi jusqu’à l’indigestion et seront obèses, ce qui est un signe d’insouciance et de préoccupation à profiter des plaisirs de la vie. Cela ne signifie pas que tout obèse est insouciant et pervers ou bien que tout individu corrompu et hypocrite est obèse, mais cela est le cas la plupart du temps. Ce qui est à retenir, c’est que l’obésité est une manifestation de l’amour de ce bas monde et du fait d’être préoccupé par celui-ci.
Comment mettre en pratique ce hadith :
(1) Chaque prédicateur, éducateur et détenteur d’autorité doit enraciner dans les cœurs des gens l’amour et le respect des Compagnons – qu’Allah a agréés.
(1) Le musulman doit lire la biographie des Compagnons et les récits qui décrivent leurs vies et prendre exemple sur leurs vertus et leur foi. Ils étaient tels que les a décrits Ibn ‘Abbass – Allah a agréé les deux hommes – qui dit d’eux : « Ils posèrent les jalons de la religion et recommandèrent avec insistance aux musulmans de ne pas s’épargner d’efforts [pour la diffuser] jusqu’à sécuriser ses voies, rendre plus convaincantes les causes de l’embrasser, faire ressortir avec évidence les bienfaits d’Allah, établir l’hégémonie de Sa religion et rendre clair ses symboles. C’est par eux qu’Allah a humilié l’associationnisme, a éliminé ses chefs et a effacé ses piliers. C’est par eux aussi que la parole d’Allah est devenue la plus haute alors que celle des mécréants est devenue la plus basse. Que les éloges, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient donc sur ces âmes pures et sublimes. Durant leurs vies, ils étaient des alliés d’Allah, et après leurs morts ils restèrent vivants. Prodiguant de bons conseils aux serviteurs d’Allah, ils étaient déjà dans l’au-delà avant d’y aller et quittèrent ce bas monde alors qu’ils y sont encore »[5].
(1) Prends garde de manquer de respect aux Compagnons et de les insulter, car ce sont les Compagnons du Prophète ﷺ et l’élite des gens après les prophètes.
(1) Il est plus prudent pour toi et pour ta religion que tu te désintéresses des désaccords et des troubles qui se sont produits entre eux, car ils sont excusés pour avoir fait des interprétations erronées.
(1) Le signe de la foi est d’aimer les Compagnons et le signe de l’hypocrisie est de les détester. Vois donc en toi-même si tu es un croyant ou un hypocrite ?
6. (2) Lis les biographies des tabi’oune illustres, afin que tu t’assures de la manière dont ils sont devenus les meilleurs des gens après les prophètes et les Compagnons.
7. (3) Tu dois proclamer qu’Allah a agréé les compagnons du Prophète ﷺ, invoquer la miséricorde d’Allah sur ceux qui ont été leurs disciples avec excellence et les disciples de ceux-ci et demander à Allah de te réunir avec eux et le Prophète ﷺ, dans le Firdaws suprême.
8. (4) C’est un signe d’honnêteté savante que d’exprimer son doute ou de préciser son erreur au sujet d’une problématique donnée au lieu de t’obstiner et de polémiquer. Tu t’égarerais alors et tu égarerais autrui.
9. (5) Le témoignage est quelque chose de très important et grave, prend donc garde d’en faire peu de cas. Si tu es aussi certain d’une chose que tu as vue que de la lumière du soleil et que tu es habilité à témoigner, alors fais-le. Sinon, abstiens-toi.
10. (5) Ce hadith n’entre pas en contradiction avec l’incitation à s’empresser de témoigner de ce dont on est certain. N’attends donc pas qu’un opprimé te sollicite pour témoigner, mais prend l’initiative de le faire, particulièrement lorsque tu es le seul témoin.
11. (6) Prends garde de trahir la confiance, car Allah mit en garde contre cela lorsqu’Il dit :
﴾Ô vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas sciemment la confiance qu’on a placée en vous ?﴿
[Sourate Al-Ane’fal : 27].
12. (6) Parmi les manières de trahir la confiance, il y a le fait de ne pas s’appliquer dans son travail, de tricher lors de l’examen et de tromper dans la vente, l’achat et les autres transactions, ou bien fourvoyer des malades afin qu’ils paient des montants exorbitants pour des remèdes inutiles.
13. (7) Tenir ses promesses fait partie des signes et des vertus des croyants. Allah dit :
﴾ceux qui remplissent leur engagement envers Allah et ne violent pas le pacte﴿
[Sourate Ar-Ra’d : 20]
. Pare- toi donc des attributs des croyants et prends garde aux attributs des hypocrites.
14. (7) Le vœu est détestable, car il t’engage à accomplir ce que la religion n’exige pas de toi à l’origine. Ce faisant, tu te mets dans la gêne et tu alourdis ta charge. Cependant, lorsque tu fais vœu d’accomplir quelque chose, tu dois t’en acquitter conformément aux paroles d’Allah :
﴾qu’ils remplissent leurs vœux﴿
[Sourate Al-Hajj : 29]
15. (8) Ne t’attache pas aux plaisirs et aux désirs de la vie. Prends plutôt de ce qui est licite la part qui te suffit à entretenir tes forces et à te faire renoncer à l’illicite, car se préoccuper de ce bas monde amène à se détourner de la religion.
16. Un poète a dit :
Les meilleurs de Fihr et des tribus apparentées ont montré aux gens une tradition à suivre.
Cette tradition est acceptée par tous ceux qui craignent intérieurement Allah et se conforment à ce que ces gens prêchent.
Lorsque ceux-ci combattent, ils portent de grands dommages à leur ennemi, et lorsqu’ils tentent d’être bénéfiques à leurs alliés ils leur sont bénéfiques.
Cette qualité qui est la leur n’est pas nouvelle, sache que les gens sont corrompus par ce qui est innové en eux.
Les gens ne peuvent rendre à la force ce qu’ils ont affaibli ni affaiblir ce qu’ils ont rendu fort.
S’il y a des pionniers parmi les gens après eux, toute avancée qu’ils accomplissent est subordonnée à la moindre des leurs.
Ils ne sont pas avares de leurs faveurs envers le faible ni n’ont aucune ambition mal placée.
Ils ne s’emportent pas, même si tu tentes de les mettre en colère, et leurs esprits sont certes d’une largesse immense.
Illustres chastes dont la chasteté a été vantée par le Coran, ils ne convoitent rien ni ne sont consumés par la convoitise.
Combien d’amis leur ont exprimé leur reconnaissance et combien de leurs ennemis acharnés ils ont humiliés.
Ils ont donné au Prophète de la guidée et de la bonté, leur obéissance, ils n’ont jamais hésité à le faire triompher ni n’ont reculé.
Que soient honorés des gens dont le Messager d’Allah a été le soutien, à un moment où se sont
dispersés les passions et les soutiens.
Références
- Voir Jami’ Al-Bayane Fi Ta’wil Al-Qour’an d’At-Tabari (19/482).
- Al-Boukhari (2652) et Moslim (2533).
- Moslim (1719).
- Al-Boukhari (33) et Moslim (59).
- Voir Mourouj adh-Dhahab d’Al-Mas’oudi (1/371).
Le Prophète parle à ses Compagnons d’une chose relevant de l’Inconnaissable et qui est l’interrogatoire de la tombe suivi soit de délice,ssoit de supplices. Il dit ainsi que lorsque le mort sera placé dans sa tombe et que ses proches le laisseront, son esprit lui sera rendu et il reviendra à la vie, une vie particulière qui est celle du monde intermédiaire (barzakh). Il entendra alors les bruits que font leurs chaussures sur le sol alors qu’ils le quitteront.
Ensuite deux anges viendront à lui, dont on dit que leurs noms sont Mounkar et Nakir, et ils le feront asseoir et l’interrogeront au sujet du Messager d’Allah: Que dit-il de lui ? A-t-il cru en lui, lui a-t-il accordé du crédit, s’est-il conformé à sa religion, ou bien a-t-il mécru en lui et raillé sa religion ? En outre, il est rapporté dans la Sounna authentique que le serviteur sera interrogé au sujet de son Seigneur, de sa religion et du Prophète[1]. Dans ce hadith, il est seulement fait mention du Prophète, car croire au Prophète implique nécessairement de croire en Allah et d’avoir l’Islam pour religion.
- Si le mort était un croyant, il répondra que Mohammad est le Messager d’Allah, qu’il croyait en lui et qu’il s’est conformé à sa religion. Les anges lui annonceront qu’il entrera au Paradis et lui montreront l’emplacement qu’Allah lui avait assigné dans le Feu s’il était mort mécréant, puis ils lui montreront son emplacement au Paradis qu’Allah lui réserve pour avoir bien répondu et avoir eu la foi. Il se réjouira de cela et sa tombe sera élargie.
- Si le mort était un mécréant ou un hypocrite, il répondra lorsque les anges l’interrogeront : Je ne sais pas, je disais ce que disaient les gens. En effet, le mécréant disait du Prophète dans ce bas monde qu’il est un sorcier, un poète, un menteur, un fou, etc. L’hypocrite pour sa part disait ce que disaient les croyants, mais seulement avec la langue, alors que son cœur, lui, ne croyait pas en ce qu’il disait.
- Les deux anges lui répondront en invoquant contre lui. Ils lui diront : Puisses-tu n’avoir rien su, ni suivi ceux qui savent, ni avoir tiré profit du Coran que tu as lu ou écouté. La raison est qu’il ne s’est pas donné la peine de rechercher et de lire.
- Ensuite on lui donnera un grand coup à la tête avec un maillet en fer qui le fera pousser un cri assourdissant qui sera entendu par toutes les créatures animales, excepté les humains et les djinns, par clémence pour eux, car s’ils entendaient ce cri, cela gâcherait leur vie. Zayd ibn Thabit rapporte que le Prophète a dit : « Cette communauté sera éprouvée dans ses tombes et si vous n’enterriez pas vos morts, j’aurais invoqué Allah pour qu’il vous fasse entendre le supplice de la tombe, que j’entends en partie »[2]. De plus, s’ils entendaient ce cri, les serviteurs seraient contraints d’obéir et de s’abstenir de désobéir. Or ceci est contraire à la finalité de l’épreuve[3]. Le supplice de la tombe et l’interrogatoire que feront subir les anges sont des vérités établies par le Coran et la Sounna[4]. Le musulman doit donc y croire et ne pas les démentir, même si sa raison est incapable de les concevoir. Échapper au supplice de la tombe signifie que l’on échappe au supplice du Jour de la Résurrection. Ainsi, celui qui passe cette étape passera plus facilement les étapes suivantes.
Comment appliquer ce hadith
Veille à t’exhorter toi-même et à exhorter les autres en utilisant les paroles d’Allah et de Son Messager. Allah a facilité l’exhortation, il peut être aujourd’hui fait par des livres, des audios et des vidéos. Consacre donc une part de ton temps à te rappeler l’au-delà, et particulièrement à ce qui se passera dans la tombe afin que tu te prépares pour le jour qui inexorablement surviendra.
Lorsque tu apprends quelque chose affirmé par Allah ou Son Messager, réfléchis à ce que tu dois faire après cela. Croire au supplice de la tombe et à l’interrogatoire que te feront subir les anges requiert de toi que tu te prépares au jour où tu vas mourir, que tu prévoies tes réponses et que tu t’empresses d’accomplir des œuvres vertueuses et des actes d’obéissance qui seront bénéfiques au serviteur, intercéderont en sa faveur et le raffermiront lorsqu’il sera interrogé.
L’être humain ne donne, dans la tombe, que la réponse dont son cœur est convaincu. En effet, l’hypocrite répétait l’attestation que Mohammad est le Messager d’Allah, mais il ne donnera pas la bonne réponse dans la tombe, car son cœur était empli d’hypocrisie et de mensonge. Renforce donc ta foi en Allah et sois sincère lorsque tu dis « J’atteste qu’il n’existe pas de divinité excepté Allah et j’atteste que Mohammad est le Messager d’Allah ».
N’est pas raisonnable, celui qui renonce à un Paradis aussi large que les cieux et la Terre, s’expose au supplice de la tombe et à demeurer éternellement dans le Feu, pour s’être abandonné aux plaisirs de ce bas monde des années durant, quelques jours seulement, voire quelques heures ou quelques instants.
Le croyant verra dans sa tombe son emplacement au Paradis et dans le Feu, ce qui démontre clairement que le Paradis et le Feu existent dès à présent. Dis-toi donc que ceci est le véritable avenir, qu’as-tu apprêté pour cela ?
- Se préparer pour l’interrogatoire de la tombe et chercher refuge auprès d’Allah contre le supplice de la tombe, renseigne sur la ferveur religieuse et la raison de l’individu, car il s’agit de quelque chose de grave et c’est la raison pour laquelle le Prophète cherchait la protection d’Allah contre ce supplice à chaque prière, avant le salut final[5].
- Un poète a dit : Ô Toi qui es le Plus Saint et en dehors duquel il n’existe aucun autre seigneur, sois-Tu béni Allah, Celui vers qui les créatures retourneront. Ô Toi qui t’es établi sur le Trône au-dessus de Tes créatures, sois-Tu béni, Tu donnes à qui Tu veux et Tu prives qui Tu veux. C’est par Tes Plus Beaux Noms et Tes plus hauts attributs que le serviteur malheureux T’implore. Aide-moi à affronter l’étape difficile de la mort lorsque l’esprit sera ôté d’entre mes flancs. Sois mon compagnon dans l’obscurité de la tombe, lorsque la terre sera jetée au-dessus de moi et qu’on me laissera. Et raffermis mon cœur lorsque je serai interrogé et que je devrais répondre aux questions : Qui est le Seigneur ? Et qui suivais-tu ?
Références
- Abou Dawoud (4753) d’après Al-Bara` ibn ‘Azi b.
- Moslim (2867).
- ‘Omda al-Qari Charh Sahih Al-Boukhari d’Al-‘Ayni (8/145).
- Ibn al-Qattane dit dans Al-Iqna’ Fi Masa`il al-Ijma’ (1/50) : « Les savants de l’Islam sunnite affirment unanimement que le supplice de la tombe est une vérité, que les deux anges de la tombe Mounkar et Nakir sont une vérité et que les gens seront éprouvés dans leurs tombes après être revenus à la vie dans ces mêmes tombes ».
- Al-Boukhari (1377) Moslim (588) d’après Abou Hourayra, dont Allah est satisfait.
Le Prophète énumère certains signes mineurs de l’Heure. Il cita parmi ces signes la disparition de la science [religieuse] qui sera enlevée de la Terre et élevée au ciel. Cela aura lieu lorsque beaucoup de savants mourront et qu’il n’y aura personne pour hériter de leur science et leur succéder.
Parmi les signes de l’Heure, il y a la multiplication des séismes et leur propagation sur l’ensemble de la planète. Il s’agit de tremblements de terre connusqui provoqueront des dégâts proportionnels à l’intensité de leurs secousses.
- Parmi les signes de l’Heure, il y a aussi la contraction du temps. Les vies deviennent ainsi plus courtes et les durées connues du temps se rétrécissent. Par conséquent, le temps nous conduit plus vite vers la Résurrection dont seul Allah connaît quand cela aura lieu. Cela est confirmé par le hadith dans lequel le Prophète a dit : « L’Heure ne surviendra pas avant que le temps ne se contracte. Une année semblera alors être un mois, un mois semblera être une semaine, une semaine semblera être un jour, un jour semblera être une heure et une heure semblera aussi courte qu’une étincelle »[1].
- Il y a également parmi les signes de l’Heure l’apparition et la multiplication des troubles, comme le démontre le hadith dans lequel le Prophète a dit : « Empressez-vous d’œuvrer, car [viendront] des troubles telles des couches de nuit obscure. Un homme se réveillera le matin croyant et il se retrouvera mécréant le soir ou bien il sera croyant le soir et se retrouvera mécréant le lendemain matin, et il vendra sa religion contre un bien de ce bas monde »[2].Par ailleurs, le Prophète nous informa que les troubles deviendront plus graves juste avant la survenue de l’Heure, au point que le croyant souhaitera mourir tellement il sera éprouvé dans sa religion. Il dit en effet : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, le bas monde ne disparaîtra pas avant qu’un homme passant près d’une tombe ne se roule dessus et ne dise : Si seulement j’étais à la place de celui qui est enterré dans cette tombe. Il ne dira pas cela parce qu’il sera accablé par les dettes, mais parce qu’il sera éprouvé »[3].
- En plus de la multiplication des troubles, un autre signe de l’Heure apparaîtra : il s’agit de la fréquence du harj, qui est le meurtre. Il deviendra ainsi banal et les motifs menant à le commettre seront futiles. Or le Prophète nous informa que tuer un musulman sans motif valable fait partie des sept péchés destructeurs [4] … et Allah menaça le meurtrier en ces termes :
﴾Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment﴿
[Sourate An- Nissa` : 93].
- Le dernier signe cité dans ce hadith est que les richesses seront tellement abondantes sur Terre, que tous les gens ou la plupart d’entre eux deviendront riches et qu’on ne trouvera pratiquement plus personne à qui remettre l’aumône légale. Le Prophète dit en effet : « Faites l’aumône, car il viendra un temps où un homme partira donner l’aumône et celui qui devait la recevoir lui dira : Si tu étais venu nous la donner hier je l’aurais acceptée, mais maintenant je n’en ai pas besoin. Il ne trouvera ainsi personne pour l’accepter »[5].
Comment appliquer ce hadith :
Ce hadith fait partie des preuves de la Prophétie du Prophète. Il informe de la survenue de nombreux signes dont la plupart se sont effectivement réalisés. Ainsi, à chaque fois que tu vois ce qui le confirme, sois fier de ta religion et croîs en foi.
Le Prophète ne nous a informés des troubles et des épreuves qui se produiront à la Fin des Temps qu’afin d’orienter le musulman, de l’armer de science et de clairvoyance et de prendre garde à ces troubles. Ainsi, à chaque fois tu entends parler de cela, demande-toi : que dois-je faire pour réaliser ce qui est désiré par Allah ?
- Parmi les signes de l’Heure, il y a la disparition de la science, la diffusion de l’ignorance et le fait que beaucoup d’ignorants et de gens ordinaires s’enhardiront à émettre des fatwas et à dire des choses sur Allah sans science. Prends garde donc à participer à cela avec eux, scrute avec attention ceux dont tu vas apprendre la science et la religion et n’aie pas de réaction impatiente à l’égard de ces ignorants en t’opposant à eux de manière inconsidérée, car ceci est une épreuve envoyée par Allah.
- Les musulmans doivent s’efforcer avec sérieux d’étudier la science et de se donner les moyens de la mémoriser, car la science ne cessera de disparaître petit à petit, ce qui rendra la science et les savants de plus en plus indispensables.
- Lorsque tu vois des séismes ou que tu en entends parler, considère cela comme un rappel de l’au- delà.
- Sachant que la courte durée des vies est un signe de l’Heure, il convient que le serviteur s’empresse de se repentir et de prendre l’initiative d’accomplir des œuvres vertueuses avant d’être surpris par la mort ou bien qu’il n’ait plus assez de temps pour accomplir des actes d’obéissance et qu’il y ait de moins en moins de bénédiction dans le temps.
- Le musulman doit se cramponner à sa religion et prendre garde de ne pas s’engouffrer dans les troubles et à s’abandonner aux plaisirs. Il doit plutôt les réprouver du mieux qu’il peut, car il est dit dans un hadith : « Les troubles sont exposés aux cœurs, un par un, telle une natte [qu’on assemble]. Chaque cœur qui en accepte une est marqué d’un point noir et chaque cœur qui en refuse une est marqué d’un point blanc, jusqu’à obtenir deux types de cœurs : un cœur d’un blanc pur auquel nul trouble ne fera de mal tant que subsisteront les cieux et la Terre, et un autre noir, couvert de rouille comme une coupe renversée, ne reconnaissant plus ce qui est convenable et ne réprouvant plus ce qui est blâmable, sauf ce qui est dicté par sa passion »[6].
- Chercher refuge auprès d’Allah contre les troubles était une tradition du Prophète et celui-ci ordonna à ses Compagnons de faire cela lors de troubles. Zayd ibn Thabit rapporte en effet que le Prophète a dit : « Cherchez refuge auprès d’Allah contre les troubles, qu’ils soient apparents ou cachés »[7].
- Parmi les raisons pour lesquelles le meurtre est devenu fréquent, il y a sa banalisation, l’affaiblissement de la pratique religieuse, la domination des sentiments de se faire justice soi-même, les aspirations tribales ou nationalistes, les rivalités illicites dans l’acquisition des femmes et des richesses, l’utilisation laxiste d’armes destructrices et le visionnage fréquent des jeunes, de vidéos, de films et de jeux, mettant en scène des meurtres. Trouver des solutions à cela est une obligation pour tous.
- L’abondance des richesses et l’opulence ne sont pas le signe que les temps sont bons, puisque alors que les richesses n’étaient pas abondantes, l’époque du Prophète fut, malgré cela, la meilleure époque. On doit plutôt rechercher à vivre une époque dans laquelle ce qui abonde, c’est la vertu.
- Un poète a dit :
Si nous vivons plus longtemps, Allah nous réunira, et si nous mourons, c’est la Résurrection qui nous
réunira.
Ne vois-tu pas qu’à chaque heure, l’incertitude du temps nous apporte une surprise dissimulant la mort ?
Ô toi qui construis dans ce bas monde, c’est pour autrui que tu construis. Et toi qui rassembles dans ce bas monde, c’est pour autrui que tu rassembles.
Je vois que l’être humain se précipite sur toute occasion, alors qu’il finira un jour par mourir.
Que soit béni Celui en dehors de qui personne ne détient la Souveraineté, quand donc prendront fin
les besoins de celui qui n’est jamais repu ?
Références
- At-Tirmidhi (2332).
- Moslim (118).
- Moslim (157).
- Al-Boukhari (2766) et Moslim (89) d’après Abou Hourayra, dont Allah est satisfait.
- Al-Boukhari (1411) et Moslim (1011) d’après Haritha ibn Wahb, dont Allah est satisfait.
- Moslim (144).
- Moslim (2867).
1. Le Prophète nous ordonne de nous empresser d’ accomplir des œuvres vertueusesavant l’apparition de six choses qui préoccuperont les êtres humains et s’interposeront enteruex et l’accomplissement d’œuvres vertueuses, et avant que le soleil ne se lève de son Couchant, ceci étant ainsi le signe qu’aucune œuvre ni aucun repentir ne seront acceptaépsrès cela.
2. La première de ces choses est la sortie de l’Antéchrits qui est le plus grave trouble qui aura lieu sur la surface de la Terre. L’Antéchrist sera un être humain de grande stature dont l’œil a été effacé et sur son front sera écrit le mot kafir (mécréant). Il sortira à la fin des temps et prétendra qu’il est Allah – Allah est très élevé au-dessus de cela. Allah lui donnera le pouvoir d’accomplir des choses extraordinaires afin d’éprouver les gens : il fera signe vers le ciel et il pleuvra, il fera signe vers la terre et elle se couvrira de plantes, il fera signe vers la terre abandonnée et les trésors qu’elle renferme le suivront, il coupera un homme en deux puis il se tiendra entre les deux moitiés en l’appelant et il reviendra à la vie et en bonne santé. Il fera d’autres choses qui sont racontées dans les récits bien connus à son sujet. Puis il restera ainsi jusqu’à la descente de ‘Issa ibn Maryam (Jésus fils de Marie) qui commandera une armée de musulmans et le tuera. Le Prophète ﷺ commença par citer l’Antéchrist puisque c’est par sa sortie que se succéderont les étapes de l’Heure. En effet, les signes de l’Heure se succéderont les uns après les autres jusqu’à la survenue de l’Heure. Le Prophète ﷺ a dit : « Les signes sont telles des perles passées autour d’un fil et lorsque le fil se rompt, elles tombent les unes après les autres »[1].
3. Le deuxième signe est l’apparition de la fumée qui est un des signes de l’Heure. Elle restera sur Terre quarante jours et remplira l’espace entre les cieux et la Terre. Le croyant sera atteint par ce qui ressemble à un rhume. Cette fumée entrera dans le nez des mécréants, percera leurs oreilles et gênera leur respiration. Cette fumée sera un avant-goût de l’Enfer, le Jour de la Résurrection[2].
Allah dit :
﴾Eh bien, attends le jour où le ciel apportera une fumée visible qui couvrira les gens. Ce sera un châtiment douloureux. « Seigneur, éloigne de nous le châtiment. Car [à présent] nous croyons »﴿
[Sourate Ad-Doukhane : 10-12].
4. Le troisième signe est la bête qui sortira à la Fin des Temps et qui parlera aux gens.
Allah dit :
﴾Et quand la Parole tombera sur eux, Nous leur ferons sortir de terre une bête qui leur parlera ; les gens n’étaient nullement convaincus de la vérité de Nos signes [ou versets]﴿
[Sourate An-Naml : 82]
Ni le Coran ni les hadiths n’ont détaillé la description de cette bête. Allah sait donc mieux à son sujet.Par ailleurs, la bête sortira directement après que le soleil ne se lève de son Couchant, car le Prophète a dit : « Les premiers signes à apparaître sont le lever du soleil de son Couchant et la sortie de la bête aux gens le matin de bonne heure. L’un des deux signes apparaîtra avant l’autre et le second apparaîtra très rapidement après l’autre »[3].
5. Le quatrième signe est le soleil qui se lèvera de son Couchant – ce qui est inhabituel puisque c’est au Levant que se lève le soleil. Il est dit dans un hadith authentique que lorsque le soleil se couche, il va se prosterner sous le Trône puis demande la permission [de se lever] et cette permission lui est accordée. Or viendra un jour prochain où l’on n’acceptera pas qu’il se prosterne et lorsqu’il demandera la permission [de se lever], on ne la lui accordera pas. On lui dira alors : « Reviens là où tu étais » et il se lèvera de son Couchant[4].
6. Le cinquième signe est la Résurrection qui est appelée par le Prophète : « l’affaire qui concerne l’ensemble des gens », car elle fera mourir tous les gens et personne n’en sera exempté[5]. En effet, lorsque la Résurrection aura lieu, l’être humain regrettera ses manquements et ses négligences : le croyant souhaitera avoir accompli plus d’actes d’obéissance et le mécréant, revenir à la vie et se repentir.
7. Le sixième signe est la mention des affres de la mort qui est appelée par le Prophète ﷺ : « l’affaire personnelle de chacun de vous », car elle diffère d’un être humain à l’autre contrairement à la Résurrection qu’il a qualifiée « d’affaire qui concerne l’ensemble des gens ».Par ailleurs, Allah ordonna à Ses serviteurs de se repentir et d’accomplir des œuvres vertueuses avant de mourir lorsqu’Il dit :
﴾Ô vous qui avez cru ! Que ni vos biens ni vos enfants ne vous distraient du rappel d’Allah. Et quiconque fait cela... alors ceux-là seront les perdants. Et dépensez de ce que Nous vous avons octroyé avant que la mort ne vienne à l’un de vous et qu’il dise alors : « Seigneur ! Si seulement Tu m’accordais un court délai : je ferais l’aumône et serais parmi les gens de bien. » Allah cependant n’accorde jamais de délai à une âme dont le terme est arrivé. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites﴿
[Sourate Al-Mounafiqoune : 9-11].
Rappelons-nous la préoccupation du Prophète ﷺ pour les membres de sa communauté ainsi que sa miséricorde et sa compassion à leur égard, puisqu’il leur a indiqué les moments après lesquels, avoir la foi devient inutile afin qu’ils s’empressent d’accomplir des œuvres vertueuses avant ces moments. Il convient donc que le serviteur soit extrêmement préoccupé de suivre cet ordre du Prophète ﷺ et d’accomplir des œuvres vertueuses avant l’apparition de ces signes.
2. Les Compagnons ont reçu ces hadiths qui contiennent des choses relevant de l’Inconnaissable qui ne peut être parfaitement visualisé par la raison humaine, mais ils les ont, malgré cela, acceptés et les ont narrés en raison de leur parfaite religiosité et de leur parfaite raison, car ils connaissaient la véracité du Messager ﷺ et la science parfaite de Celui qui l’a envoyé. Par conséquent, l’être humain raisonnable qui vient après eux les accueille et les accepte et n’a pas honte de les enseigner à son tour.
3. Le croyant doit prendre l’initiative de se repentir, solliciter le pardon d’Allah et s’empresser d’accomplir des œuvres vertueuses avant la venue de son terme. En effet, le pardon d’Allah est immense : Il tend la main la nuit, afin que le pécheur du jour se repente et Il tend la main le jour, afin que le pécheur de la nuit se repente. De plus, Il pardonne tous les péchés et ne se soucie pas [de leur gravité].
4. Le Prophète ﷺ a averti à plusieurs reprises sa communauté contre l’Antéchrist, en raison de son danger et de l’immense trouble qu’il va causer.
5. Les prédicateurs et les savants doivent se préoccuper des catastrophes qui atteignent les musulmans, qu’ils leur expliquent les troubles qui s’abattent sur eux et qu’ils leur mettent en évidence les sagesses d’Allah qui se manifestent dans les évènements qui se produisent. Il convient donc que leurs discours, leurs récits et leurs livres ne soient pas déconnectés de ce que vivent les gens.
6. Un poète a dit :
Ô âme, le départ est proche et la chose grave te couvre de ton ombre. Prépare-toi donc, ô âme, et que l’espoir lointain ne te trompe pas.
Tu passeras assurément par une étape ou l’homme oublie son ami intime, Et tu seras assurément recouverte par une lourde charge de terre.
La disparition est une caractéristique qui nous est propre et ni le puissant ni l’humble n’y
échapperont.
Références
- Al-Hakim dans Al-Moustadrak (8639).
- Voir Al-Jâmi’ li-Ahkâm al-Qour’ân d’Al-Qourtoubî (16/130).
- Moslim (2941)
- Al-Boukhari (3199) et Moslim (159).
- An-Nihaya Fi Gharib al-Hadith wa al-Athar d’Ibn al-Athir (3/302).
Le Prophète au même titre que ses autres frères prophètes, s’ est préoccupé d’ expliquer le trouble que provoquera l’Antéchrist, car c’est le pire trouble qui aura lieu sur la surface de la Terre. Le Prophète dit en effet : « Entre la création d’ Adam et la survenue de l’ Heure, il n’ y a pas de trouble plus grave que celui que provoquera l’Antéchrist »[1]. C’est pourquoi il n’y a pas de prophète n’ayant pas averti les membres de sa communauté contlr’eAntéchrist et ne leur ayant pas expliqué la gravité du trouble qu’il provoquera parce qu’Allah lui permettra d’accomplir des actes miraculeux étonnants et stupéfiants. L’Antéchrist ( al-massih ad-dajjal) est qualifié de massih, car un de ses yeux sera effacé (du verbe masaha/yamsahu). On dit aussi qu’il est qualifié ainsi, car il traversera (autre signification du même verbe) la Terre. D’autre part, il est qualifié de dajjal en raison de son charlatanisme (dajal), de son mensonge et de sa tromperie. Il prétendra être un dieu et Allah lui fera accomplir des choses par lesquelles Il éprouvera les gens[2].Par ailleurs, le Prophète nous informe à son sujet dans de nombreux hadiths et nous apprend comment il apparaîtra et parcourra la Terre – excepté La Mecque et Médine qui lui seront interdites. Il nous informa également de son apparence physique, nous apprit ce que le musulman doit faire lorsqu’il le rencontrera et raconta que ‘Issa (Jésus) descendra et priera derrière le chef des musulmans,puis qu’il partira avec eux combattre l’Antéchrist et qu’il le tuera près de la porte de Loudd àJérusalem. Le récit concernant l’Antéchrist est transmis du Messager d’Allah par un grand nombre de narrateurs et provient de plus de quarante Compagnons. Il est donc établi et rien du point de vue de la raison ne s’oppose à sa réalisation[3].
Ensuite le Prophète nous informe de ses attributs physiques, dont le plus important est qu’il est borgne et que le deuxième est exorbité et qu’au coin de l’œil une peau épaisse recouvrira son œil. Il sera donc affublé de deux yeux déficients : l’un étant totalement infirme et l’autre étant défectueux[4].Dans d’autres hadiths, il est dit qu’il aura des cheveux très crépus, qu’il sera de petite taille, qu’il sera costaud et que son œil ressemblera à un grain de raisin flétri[5].
Puis le Prophète affirmé qu’Allah ne possède pas ces attributs. Comme l’Antéchrist prétend être un dieu, le fait d’être borgne fait partie des attributs de déficience qui ne siéent pas à Allah. Il en est de même pour le reste des attributs de l’Antéchrist qui sont des attributs de déficience qui, si un seul se trouvait un chez un être humain, celui-ci se verrait raillé par les gens. Que dire alors qu’ils sont tous réunis en un seul être humain ? Et l’exemple suprême est celui d’Allah dont les attributs sont tous les plus beaux et les plus parfaits qui soient.
Parmi les autres signes distinctifs de l’Antéchrist, il y a le fait qu’il soit écrit kafir (mécréant) entre ses yeux et tous les musulmans, qu’ils soient lettrés ou illettrés, pourront lire ce mot en raison de la portée générale des paroles du Prophète: « Tout musulman le lira »[6], le mot « tout » indiquant la généralité. Ce mot sera véritablement écrit et Allah en fit un signe parmi l’ensemble des signes qui démontrent avec certitude sa mécréance, son usurpation et sa nullité qu’Allah dévoilera à tout musulman et cachera à ceux dont Il veut la perdition et qu’Il veut troubler. Rien ne s’oppose à cela[7]
Comment appliquer ce hadith :
Le Prophète n’a pas quitté les membres de sa communauté avant de leur exposer la vérité concernant le trouble que l’Antéchrist va provoquer et les orienter vers ce qui les en prémunit. En effet, il n’existe aucune bonne chose vers laquelle il ne nous a pas orientés ni aucune mauvaise chose contre laquelle il ne nous a pas avertis. Ceci implique qu’on lui doit un amour, une obéissance et une adhésion totales et qu’on doit donner la préséance à sa Sounna au détriment des dires du reste des gens.
Parmi les choses qui prémunissent contre les troubles que provoquera l’Antéchrist, annoncé par le Prophète ﷺ , il y a la mémorisation de dix versets du début de la sourate Al-Kahf. Il dit en effet :« Celui qui mémorise les dix premiers versets de la sourate Al-Kahf (La caverne) est prémuni contre les troubles que provoquera l’Antéchrist »[8].Par ailleurs, le Prophète ﷺ dit dans le hadith d’An-Nawwasse ibn Sam’ane : « Celui qui le rencontre parmi vous, qu’il récite les premiers versets de la sourate Al-Kahf (La caverne) »[9].
Le Prophète ﷺ veillait, à chaque prière, à chercher refuge auprès d’Allah contre les troubles que provoquera l’Antéchrist. ‘A`icha, dont Allah est satisfait, rapporte en effet que le Messager d’Allah invoquait Allah en disant : « Ô Allah, je cherche refuge auprès d’Allah contre le supplice de la tombe, je cherche refuge auprès de Toi contre le trouble de l’Antéchrist et je cherche refuge auprès de Toi contre le trouble de la vie et de la mort. Ô Allah, je cherche refuge auprès de Toi contre les causes qui mènent au péché et contre la dette difficile à acquitter »[10]. Si tel était le comportement du Messager d’Allah ﷺ , il convient que nous cherchions plus souvent encore refuge auprès d’Allah contre les troubles que provoquera l’Antéchrist.
4. L’enseignant et le prédicateur doivent suivre la voie des prophètes et mettre en garde les gens contre les troubles apparents et cachés.
5. Le Prophète ﷺ explique qu’Allah préserve les croyants contre les troubles que provoquera l’Antéchrist en leur inspirant de lire le mot kafir (mécréant) écrit entre ses yeux alors qu’il ne permettra pas aux autres de le lire. Ainsi, ce qui préserve le plus le croyant contre l’Antéchrist est de faire croître sa foi et d’y rester fermement attaché.
Références
- Ahmad (16373).
- Voir Fayd al-Qadir d’Al -Manawi (3/194).
- Voir Al-Bidaya wa an-Nihaya d’Ibn Kathir (19/195) ainsi que les pages précédentes et suivantes, et l’étude sur les hadiths de l’Antéchrist d’Al-‘Awni.
- Voir Ikmal al-Mou’lim bi-Fawa`id Moslim d’Al-Qadi ‘Iyad (1/522).
- Al-Boukhari (3441).
- Moslim (2933).
- Voir le commentaire du Sahih de Moslim par An-Nawawi (18/60).
- Moslim (809)
- Moslim (2397).
- Al-Boukhari (832) Moslim (589).
Le Prophète nous renseigne au sujet du dernier des signes majeurs de l’Heure et qui eqsute le soleil se lèvera inhabituellement de son Couchant. Il a en effet dit dans un hadith authentique que lorsque le soleil se couche, il va se prosterner sous le Trône puis demande la permission [de se lever] et cette permission lui est accordée. Or viendra un jour prochain où on n’acceptera pas qu’il se prosterne et qu’il demandera la permission [de se lever,] mais qu’on ne la lui accordera pas. On lui dira alors « Reviens là où tu étais » et il se lèvera de son Couchant[1].
Lorsque le soleil se lèvera de son Couchant, tous les gens croiront en Allah, mais cette foi sera contrainte et non choisie, puisque ce qui était inconnaissable est devenu connu et tout le monde sera alors persuadé que l’Heureva bel et bien survenir. Ils croiront alors et espéreront le salut.
Or la porte du repentir sera fermée ce jour-là. Par conséquent, le repentir du désobéissant ne sera pas accepté et la conversion d’un mécréant à l’Islam non plusA. près avoir été témoins du signe, les gens auront forcément la foi, mais une foi qui n’a produit aucun fruit, comme cela est le cas de celui qui a la foi alors qu’il meurt. En effet,
Allah dit :
﴾Mais l’absolution n’est point destinée à ceux qui font de mauvaises actions jusqu’au moment où la mort se présente à l’un d’eux, et qui s’écrie : « Certes, je me repens maintenant »﴿
[Sourate An-Nissa` : 18].
Pour sa part, le Prophète a dit :« Allah accepte le repentir d’un serviteur tant qu’il n’agonise pas » [2] . Une telle foi est aussi semblable à celle d’une personne sur laquelle s’abat un châtiment.
Allah dit au sujet de Pharaon :
﴾Et Nous fîmes traverser la mer aux Enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et inimitié. Puis, quand la noyade l’eut atteint, il dit : « Je crois qu’il n’y a d’autre divinité que Celui en qui ont cru les enfants d’Israël. Et je suis du nombre des soumis ». [Allah dit] : Maintenant ? Alors qu’auparavant tu as désobéi et que tu as été du nombre des corrupteurs !﴿
[Sourate Younous : 90-91].
Comment appliquer ce hadith
Allah – exalté soit-Il – dissimula à l’être humain le moment de la survenue de l’Heure afin que celui-ci s’y prépare en permanence, ce qui conduit à ce qu’il soit plus obéissant et que son rang s’élève. Allah fit de même pour la Nuit du Destin afin que l’être humain multiplie, durant les dix dernières nuits du mois de Ramadan, les adorations. Il n’est donc pas requis que l’être humain sache quand aura lieu l’Heure, mais il est plutôt requis qu’il s’y prépare et qu’il accomplisse beaucoup d’œuvres vertueuses. C’est pourquoi lorsqu’un homme demanda au Prophète quand surviendra l’Heure, il lui répondit : « Qu’as-tu préparé en prévision de sa survenue ? »[3].
- Considère l’Heure comme quelque chose de très grave, car elle est effectivement très grave. En effet, lorsque le soleil se lèvera de son Couchant, c’est l’organisation du monde qui va changer. Remémore-toi sans arrêt l’Heure et crains-la.
- L’être humain doit prendre l’initiative de se repentir à Allah avant d’être surpris par la mort ou par quelque chose qui s’interpose entre lui et le repentir. Bakr Al-Mouzani, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Il n’y a pas un jour, qu’Allah fait succéder dans ce bas monde, qui ne dit pas : Ô enfant d’Adam, mets-moi à profit, car il se peut qu’il n’y ait pas d’autre jour après moi. Il n’y a pas non plus une nuit qui n’appelle en disant : Ô enfant d’Adam, mets-moi à profit, car il se peut qu’il n’y ait pas d’autre nuit après moi »[4].
- Al-Boukhari, qu’Allah lui fasse miséricorde est un de ceux qui ont narré ce hadith et il fut du
« Mets à profit le temps libre pour effectuer une unité de prière, il se peut que la mort te prenne par surprise. nombre de ceux qui ont mis leur vie à profit. Il disait :
En effet, combien de gens en bonne santé sont morts sans être tombés malades et dont l’âme bien portante est partie soudainement. - Quelqu’un d’autre a dit :
Ô toi qui t’es fourvoyé, représente-toi le Jour de la Résurrection, lorsque le ciel tremblera,
Que le soleil du jour sera obscurci et rapproché au point de paraître se déplacer au-dessus des têtes des serviteurs,
Que les étoiles tomberont, se disperseront et seront éteintes après avoir été brillantes
Et que les montagnes seront arrachées par leurs bases et que tu les verras se déplacer tels des montagnes.
Références
- Al-Boukhari (3199) et Moslim (159).
- At-Tirmidhi (3537) et Ibn Majah (4253).
- Al-Boukhari (7153) Moslim (2639).
- Jami’ al-‘Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (2/391).
Le Prophète nous apprend qu’on se tiendra face à notre Seigneur et que personne n’y échappera afin qu’on Lui rende des comptes de ce que nous avons œuvré. On Lui parlera ainsi sans intermédiaire ni interprète et on ira plutôt à Lui seul sans personne pour intercéder en notre faveur ou nous défendre :
﴾Et vous voici venus à Nous, seuls, tout comme Nous vous avions créés la première fois, abandonnant derrière vos dos tout ce que Nous vous avions accordé. Nous ne vous voyons point accompagnés des intercesseurs que vous prétendiez être des associés. Il y a certainement eu rupture entre vous : ils vous ont abandonnés, ceux que vous prétendiez (être vos intercesseurs)﴿
[Sourate Al-An’am : 94].
- Lorsque le serviteur se tiendra face à son Seigneur, il ne trouva pas d’autre soutien et intercesseur que ses œuvres. Il recherchera ainsi autour de lui quelqu’un pour le sauver de l’effroi du supplice et de la reddition détaillée des comptes, car « Celui qui rendra des comptes détaillés sera voué à la perdition »[1]. Il regardera donc à sa droite et à sa gauche et ne verra que ses œuvres, puis il regardera devant lui et il ne verra que le Feu face à Lui. La raison est que le Feu sera sur son passage et qu’il ne pourra donc pas l’éviter. Il devra donc traverser le Pont Siratp[2].
- Sachant qu’il en sera ainsi du serviteur le Jour de la Résurrection, il doit donc prendre garde au Feu et espérer en échapper en n’accomplissant que des œuvres vertueuses et les meilleures qui soient, en veillant à se rapprocher d’Allah à tout moment et à tout instant, et en ne sous-estimant aucun acte d’obéissance. Parmi ces actes modestes, il est donné comme exemple le fait de donner en aumône la moitié d’une date.
- Si tu ne possèdes rien à donner en aumône, il te suffit de dire une parole agréable qui satisfait Allah et il se peut qu’elle soit la cause de ton salut.
Comment appliquer ce hadith :
Rappelle-toi que tu te tiendras seul face à Allah sans personne parmi tes proches et tes amis pour t’accompagner. De même, ni ta généalogie, ni ta richesse, ni ton prestige ne seront avec toi. Prépare- toi donc à cette scène :
﴾ Et pour celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur, il y aura deux jardins﴿
[Sourate Al-Rahmane : 46].
- Ne sous-estime aucune œuvre, qu’elle soit vertueuse ou corrompue, car les plus hautes montagnes se sont formées de l’amassement de cailloux et de grains de sable :
﴾Ce jour-là, les gens sortiront séparément pour que leur soient montrées leurs œuvres. Quiconque fait un bien, fût-ce du poids d’un atome, le verra﴿
[Sourate Az-Zalzala : 6-7].
- Parmi les meilleures œuvres éloignant le serviteur du Feu, il y a l’aumône. C’est pourquoi le
Et dépensez de Prophète ﷺ ordonne de faire l’aumône dans ce hadith et c’est pourquoi Allah dit:﴾ce que Nous vous avons octroyé avant que la mort ne vienne à l’un de vous et qu’il dise alors : « Seigneur ! Si seulement Tu m’accordais un court délai : je ferais l’aumône et serais parmi les gens de bien »﴿
[Sourate Al-Mounafiqoune : 10].
- Ne néglige pas d’offrir ne serait-ce qu’un verre d’eau à un nécessiteux, de glorifier Allah ou de réciter ne serait-ce qu’un verset et ne dis pas : Je me prépare à accomplir des œuvres plus grandes, car les malheurs arrivent sans prévenir. Un mendiant frappa à la porte de ‘A`icha, dont Allah est satisfait, et elle dit à sa servante : « Donne-lui de la nourriture ». La servante s’en alla puis revint et dit : « Je n’ai rien trouvé à lui donner ». ‘A`icha lui ordonna : « Va et cherche quelque chose à lui donner ». La servante s’en alla de nouveau et trouva une datte qu’elle apporta. ‘A`icha, dont Allah est satisfait, lui dit alors : « Donne-la-lui, car elle vaut une immense rétribution si elle est acceptée »[3].
- Qu’elles sont nombreuses les œuvres vertueuses qui sont équivalentes à l’aumône de la moitié d’une datte ou qui lui sont supérieures, comme rendre les parents ou les proches heureux par une discussion ou un service rendu, porter les effets d’un vieillard ou d’une personne faible, offrir des
« Ne vêtements à un nécessiteux ou prendre soin d’une veuve ou d’un orphelin. Le Prophète ﷺ a dit : méprise aucun acte convenable, même celui d’aller à la rencontre de ton frère avec un visage avenant
»[4]. - La langue est ce qui conduit le serviteur soit aux jardins d’éternité soit au feu de l’Enfer, qu’Allah nous en préserve. Le sort de l’être humain est donc lié à sa langue qui est la cause de son salut ou de sa perte.
- Assieds-toi en compagnie des membres de ta famille ou de tes élèves et réfléchissez aux œuvres vertueuses que vous pouvez accomplir sans peine afin de vous encourager les uns les autres à les accomplir.
- Un poète a dit :
Fais fructifier le bien dans ton bas monde et fournis des efforts, et ne te soucie pas de ce qui t’incite
à faire le mal et à envier autrui.
Œuvre en vue d’un jour que tous les gens attendent, et durant lequel le décret sera celui du Seul et Unique.
Tes actes aujourd’hui indiquent quel sera ton rang : les vergers des jardins ou la fournaise dans la tombe.
Références
- Al-Boukhari (4939) Moslim (2876).
- Voir Fath al-Bari Sahih Al-Boukhari d’Ibn Hajar Al-‘Asqalani (11/404).
- Al-Bayhaqi dans Chou’ab al-Iman (3190).
- Moslim (2626).
Le Prophète compare le feu de ce bas monde avec le feu de l’au-delà. Il dit ainsi que la chaleur du feu que les gens utilisent n’est qu’une partie du Feu de l’au-delà qu’Allah a apprêté pour les mécréants et les désobéissants.
- Les Compagnons s’étonnèrent de cela et dirent que même si le feu de l’au-delà était aussi brûlant et chaud que celui de ce bas monde, il suffirait pour supplicier et dissuaderait de commettre des actes de désobéissance et de s’abstenir d’obéir aux commandements, car il consume l’être humain, les animaux, les plantes et tout ce qui est inerte.
- Il insista ensuite sur le fait que le feu de l’au-delà est soixante-neuf fois plus brûlant que le feu qu’ils connaissent et dont ils ont expérimenté la chaleur afin que le supplice soit plus dur et plus douloureux pour les mécréants et les désobéissants.
Comment appliquer ce hadith
Celui qui parle – qu’il soit père, prédicateur, enseignant ou autre – doit présenter comme il se doit les concepts qu’il expose et s’aider de comparaisons, de chiffres et d’autres moyens qui permettent de bien se faire comprendre et qu’on se représente ce dont il parle.
- Rappeler le Paradis et le Feu fait partie des meilleures exhortations mentionnées dans le Noble Coran et qu’il est beau que ces exhortations soient présentes dans nos mosquées, nos demeures, nos assemblées et nos médias.
- Un feu soixante-dix fois plus intense que celui de ce bas monde devrait conduire l’être humain à le fuir et à accomplir beaucoup d’œuvres vertueuses qui l’éloignent du Feu. En effet, la véritable réussite est d’échapper au Feu et d’entrer au Paradis.
Allah dit :
﴾Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi﴿
[Sourate Al-‘Imrane : 185].
- Il est prescrit de prendre garde au feu de ce bas monde et le Prophète ﷺ montra les causes permettant cela, comme lorsqu’il conseilla d’éteindre [avant de dormir] la lampe de crainte qu’elle ne provoque un incendie dans une demeure. C’est donc un signe de saine raison que de se protéger et de maîtriser les causes d’un feu même dans les cas où il est licite d’allumer un feu. Il est donc à plus forte raison nécessaire de prendre garde au feu plus intense encore de l’au-delà.
- Il est héroïque et vertueux de sauver les gens du feu de ce bas monde et de l’éteindre et les gens qui le font méritent toute notre reconnaissance. Mais les prédicateurs et ceux qui prodiguent de bons conseils sauvent également les gens d’un feu plus brûlant encore. Ils méritent donc eux aussi une immense reconnaissance et il est obligatoire d’accorder de la considération à leurs efforts.
- Le Prophète cherchait refuge auprès d’Allah contre le feu de l’Enfer. Abou Hourayra a dit : J’aientendu Abou al-Qassim dire durant la prière : « Ô Allah, je cherche refuge auprès de Toi contre le trouble de la tombe, le trouble de l’Antéchrist, le trouble de la vie et de la mort et la chaleur de l’Enfer »[1]. Si le Prophète lui-même cherchait refuge auprès d’Allah contre le feu de l’Enfer, alors qu’il est l’infaillible qui s’était vu être pardonnés de tous ses péchés passés et futurs, qu’en est-il de nous ? Il convient donc qu’aucun musulman ne s’abstienne de chercher refuge auprès d’Allah contre le supplice du feu.
- Un poète a dit :Fais de la crainte du Tout Miséricordieux ta protection la plus efficace pour un jour où l’Enfer sera visible Et où ce pont sera dressé au-dessus de lui. Il y aura alors des gens qui tomberont, d’autres qui trébucheront et d’autres encore qui s’en sortiront sains et saufs. Le Dieu des mondes viendra alors réaliser Sa promesse et Il jugera et tranchera entre les serviteurs. Ton Seigneur rendra alors à l’opprimé son droit, que sera grand le malheur de celui qui traitait les gens injustement !
Références
- An-Nasa`i (5520).
Ceci est un hadith que le Prophète rapporte d’ Allah mais qui ne fait pas partie du Noble Coran. Un tel hadith est appelé hadith qoudsi.
- Notre Seigneur – Gloire et Majesté à Lui – nous informe qu’Il a préparé pour Ses serviteurs vertueux, en rétribution de leur obéissance et de leur adoration, des délices qu’ils n’ont jamais vus et même si certaines appellations semblent se ressembler, ils n’ont pas encore vu ce qu’elles désignent exactement, comme les arbres, les rivières, les palais en or et en argent, les perles creuses, et autres sans compter la beauté des habitants du Paradis et autres splendeurs.
- Le Paradis contient également des sons agréables qu’ils n’ont jamais entendus, comme les chants et autres ainsi que des histoires qu’ils n’ont jamais entendues auparavant.
- Ensuite Allah insista sur le fait que ce qu’Il a préparé ne peut être connu par les êtres humains. Comme le serviteur n’a jamais vu cela ni ne l’a déjà entendu et comme la vue et l’ouïe sont les sens par lesquels on perçoit les choses, il ne peut donc pas non plus imaginer ces délices en faisant appel à sa raison. Ainsi, quelles que soient les formes de délice, de jouissance et de beauté qui peuvent venir à l’esprit du serviteur, il ne pourra pas concevoir les délices qu’Allah a préparés pour Ses serviteurs.
- Le Prophète fit suivre cela par une confirmation de cela avec des paroles révélées d’Allah et dit : « Récitez donc pour vous en convaincre : » Cela signifie : Une âme ne sait pas ce qu’Allah a préparé et a dissimulé pour Ses serviteurs croyants au Paradis comme formes de délices, de bonheur et de bien abondant qui égayeront et réjouiront les yeux. Par ailleurs, le Paradis et ses délices sont abondamment évoqués dans le Coran, c’est pourquoi le Messager d’Allah a dit : « Un emplacement au Paradis aussi petit que celui occupé par un fouet est meilleur que ce bas monde et ce qu’il contient »[1].
﴾Aucun être ne sait ce qu’on a réservé pour eux comme réjouissance pour les yeux﴿
[Sourate As-Sajda : 17]
Comment appliquer ce hadith :
Le meilleur amour est l’amour des gens vertueux, dont la relation avec
Allah est :
﴾qu’Il aime et qui L’aiment﴿
[Sourate Al-Ma’ida : 54].
Ces gens-là accomplissent des actes d’obéissance pour Allah – alors qu’Il peut s’en passer – et Lui leur prépare ce que nul œil n’a vu, ce qu’aucune oreille n’a entendu et ce qu’aucun cœur humain n’a imaginé. Sois donc avec ces gens et chaque fois que tu es pris de paresse alors que tu suis cette voie, rappelle-toi cette résidence préparée par l’Éminent, le Généreux.
Al-Hassane – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Ces gens ont dissimulé des œuvres accomplies dans ce bas monde et Allah a dissimulé à leur attention ce que nul œil n’a vu et ce qu’aucune oreille n’a entendu »[2]. Sachant cela, il convient que parmi les œuvres que le musulman accomplit secrètement, il prépare une partie qui ne soit connue que par Celui qui a préparé pour lui ce bien abondant.
Le Paradis existe maintenant et Allah l’a préparé pour Ses serviteurs vertueux. Ainsi, lorsqu’un plaisir illicite de ce bas monde se met sur ton chemin, dis-toi : Le Paradis existe et si je patiente un peu il se peut que j’y accède.
Beaucoup de gens convoitent les plaisirs de ce bas monde, les imaginent et les désirent ardemment, bien que tous les plaisirs de ce bas monde et ce qu’on en imagine ne vaillent pas un empan de Paradis. L’être humain raisonnable doit donc souvent se rappeler le Paradis et ce qu’Allah lui a préparé à l’intérieur de celui-ci afin qu’il le convoite.
Prévois régulièrement avec toi-même, ta famille ou tes amis, des occasions au cours desquelles vous vous rappelez à vous et aux gens le Paradis et sa description, d’autant plus qu’Allah a facilité les connaissances et les moyens techniques permettant de réaliser cela.
Le plus éminent délice au Paradis sera la vision d’Allah que l’on ne voit pas dans ce bas monde.
Allah dit :
﴾Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur Seigneur﴿
[Sourate Al-Qiyama : 22-23].
Par ailleurs, Jarir ibn ‘Abd Allah rapporte : Une nuit, alors que nous étions auprès du Prophète , il regarda la lune – c’était la pleine lune – et dit : « Vous verrez assurément votre Seigneur aussi clairement que vous voyez cette lune et rien ne vous gênera lorsque vous Le verrez »[3]. À l’inverse, le supplice le plus insupportable pour les malheureux, sera d’être privé de la vision d’Allah
﴾En vérité ce jour-là un voile les empêchera de voir leur Seigneur﴿
[Sourate Al- Moutaffifine : 15].
7. Un poète a dit :
Œuvre pour la demeure de l’éternité dont Ridwane est le gardien, dans laquelle le voisin est Ahmad et dont le constructeur est le Tout Miséricordieux.
Son sol est d’or, son argile de musc et le safran est l’herbe qui y pousse.
Dans ses fleuves, coulent du lait pur et du miel, et le vin coule tel du nectar dans ses ruisseaux. Celui qui veut acheter la demeure au plus haut du Paradis, le fait en accomplissant en cachette une unité de prière la nuit
Ou bien en rassasiant un nécessiteux affamé, un jour de famine où toutes les denrées sont chères.
Références
- Al-Boukhari (3250).
- Voir Tafsir Al-Kachaf d’Az-Zamakhchari (3/513).
- Al-Boukhari (554) et Moslim (633).
Lorsque Allah – exalté soit-Il – prédestina la création des créatures, c’est -à-dire avant qu’Allah ne crée les créatures comme cela est confirmé par une autre narration[1], il écrivit dans la Tablette Préservée, sur laquelle Il a écrit toutes les prédestinations relatives aux créatures[2], ou bien dans un autre livre également éminent qui est auprès de Lui.
2. Ce livre est préservé et existe auprès d’Allahau-dessus de Son Trône, le Trône d’Allah étant une création éminente d’Allahqui se situe au-dessus des sept cieux et est porté par des anges très importants d’Allah. On signifie par trône le mobilier à patrir duquel est exercée la souveraineté.Ceci fait partie des preuves de l’élévation d’Allah et qu’Il est au-dessus de Ses cieux, sur Son Trône –Gloire et majesté à Lui :
﴾Le Tout Miséricordieux S’ est établi sur le Trône﴿
[Sourate Tâhâ : 5].
3. Allah écrivit dans ce livre : « Ma miséricorde l’emporte certes sur Ma colère ». Cela signifie que la part de miséricorde dont bénéficient Ses créatures est plus grande que la part de colère dont ils pâtissent. C’est donc cette part de miséricorde qui les atteint le plus souvent lors des différentes situations qu’ils connaissent :
﴾Et si Allah s’en prenait aux gens pour ce qu’ils acquièrent, Il ne laisserait à la surface [de la terre] aucun être vivant﴿
[Sourate Fâtir : 45].
Par ailleurs, personne ne mériterait d’entrer au Paradis sans cette part de miséricorde. Le Prophète a dit : « Personne n’entrera au Paradis grâce à ses œuvres ». On lui demanda : « Pas même toi, ô Messager d’Allah ? ». Il répondit : « Pas même moi, sauf si Allah me recouvre de grâce et de miséricorde »[3].L’un des signes que la miséricorde d’Allah l’emporte sur Sa colère est qu’Il accorde un délai aux désobéissants, leur inspire de solliciter Son pardon et lorsqu’ils sollicitent Son pardon, Il leur pardonne.
Comment appliquer ce hadith :
Sois rassuré concernant Allah, car de la même façon qu’Il a écrit dans la Tablette Préservée les prédestinations relatives aux créatures, Il y a également écrit la miséricorde. Ne t’attriste pas du passé, ne t’inquiète pas de ce qui se produira dans l’avenir et fais confiance à Allah.
- Le livre – qui contient les prédestinations et l’explication de la miséricorde d’Allah – est auprès d’Allah au-dessus de Son Trône en guise de grande estime pour lui. L’être humain raisonnable doit estimer ce livre à sa juste valeur et diriger sa réflexion vers cette vérité éminente, non pas avoir des pensées négatives.
- La miséricorde d’Allah précède Sa colère, puisqu’Il accepte le repentir des désobéissants et de ceux qui sont injustes envers eux-mêmes, qu’elle que soit leur injustice. Scrutons donc nos âmes et demandons-nous : ne commettons-nous pas des péchés avec nos yeux, nos ouïes, nos paroles et nos gestes ? Écoutons pour cela l’appel d’Allah le Miséricordieux :
﴾Dis : Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux﴿
[Sourate Az- Zoumar : 53].
4. Rapproche-toi de la miséricorde d’Allah, ne serait-ce que d’un empan, car « Il y avait parmi les israélites un homme qui avait tué quatre-vingt-dix-neuf êtres humains, puis il alla demander à un prêtre : Le repentir est-il possible ? Le prêtre lui répondit : « Non ». Alors l’homme le tua puis il se mit à poser la même question et un homme lui répondit : « Va dans tel et tel village ». La mort le rattrapa alors qu’il se rapprochait de ce village. Les anges de la miséricorde et les anges du châtiment se disputèrent donc à son sujet et Allah révéla aux premiers de s’approcher et aux seconds de s’éloigner. Puis il dit : Mesurez la distance avec les deux et on trouva qu’il était plus proche d’un empan de la terre de miséricorde et il lui fut alors pardonné »[4].
5. Allah – exalté soit-Il – dispose de la souveraineté et de la science. Il dispose également du Trône et du livre qui contient toute chose. Et malgré cela, Sa miséricorde est parfaite contrairement à beaucoup de gens qui acquièrent un pouvoir, par le biais d’un poste d’autorité, d’une science (ou autre, comme la paternité, la force physique, un poste prestigieux, la richesse, etc.), et qui écrasent ceux qui sont inférieurs à eux et les traitent avec dureté. Prends donc garde à cela.
6. On subit fatalement de la part des gens une offense qui est un signe de leur déficience. La perfection dans le comportement que l’on a à leur égard réuni la miséricorde et la colère, la perfection authentique est que la miséricorde précède la colère et l’emporte sur la colère. Le musulman doit donc prendre exemple sur un tel hadith et faire en sorte que sa miséricorde l’emporte sur sa colère. Or comme il est faible qu’il sollicite l’aide d’Allah pour lui inspirer cette miséricorde.
7. Un poète a dit :Si tu espères la miséricorde du Miséricordieux, sois miséricordieux envers les faibles de la Terre, ô ami respectueux.Aie comme finalité la satisfaction d’Allah notre Créateur, Gloire et Majesté à Lui, le Dieu qui a créé les gens.Recherche la rétribution de ton Seigneur pour cela, Il te fera bénéficier de Sa miséricorde, car le Tout Miséricordieux, fais miséricorde à ceux qui sont miséricordieux.
Références
- Voir la narration d’Al -Boukhari (7554) : « Allah a écrit un livre avant de créer la création ».
- Le hadith « La première créature créée par Allah est le calame. Il lui dit « Écris » et il demanda « Que dois-je écrire ? ». Allah lui dit : « Écris toute chose jusqu’à la survenue de l’Heure». Abou Dawoud (4700) et At-Tirmidhi (3319).
- Al-Boukhari (5673) et Moslim (71).
- Al-Boukhari (3470) et Moslim (2766).
‘Abd Allah ibn Mas’oud narre un hadith qui comporte certaines choses relevant de l’Inconnaissable que personne d’autre qu’Allah ne connaît. C’est pourquoi Ibn Mas’oud précise [concernant le Prophète ﷺ] : qu’il est le Véridique et le Digne d’être cru. Et il était effectivement ainsi, qu’il s’agisse de choses présentes ou relevant de l’Inconnaissable.
- Le Prophète ﷺ décrit les étapes de formation du fœtus dans le ventre de sa mère. Ainsi, il commence par être l’union des gamètes de l’homme et de la femme et cette union se produit dans l’utérus de la mère. Ensuite il devient un caillot de sang appelé adhérence, car il adhère à la paroi de l’utérus, puis cette adhérence devient une mâchure qui est un lambeau de chair aussi grande que ce que peut mâcher la bouche.
2. Après que le fœtus est devenu une mâchure, Allah ordonne à l’ange chargé des utérus d’écrire ce qui lui a été destiné. Il écrira ainsi quels seront sa subsistance et son terme et s’il sera malheureux ou heureux.
L’écriture par cet ange inclut d’autres choses, comme le sexe du fœtus [1], quels seront son comportement et ses attributs physiques[2]. Le Prophète ﷺ se limita à ces quatre choses en raison de leur importance et parce qu’elles englobent les autres. Par ailleurs, cette écriture par l’ange n’est pas celle d’Allah dans la Tablette Préservée, car ce qui est écrit par l’ange peut être effacé, changée et modifiée pour des raisons qu’Allah détermine, comme l’invocation et l’œuvre vertueuse, contrairement à ce qui a été fixé par Allah dans l’Ecriture Primordiale :
﴾Allah efface ou confirme ce qu’Il veut et l’Écriture Primordiale est auprès de Lui﴿
[Sourate Ar-Ra’d : 39] [3]
3.C’est alors qu’Allah insufflera l’âme dans le fœtus qui devient vivant par le pouvoir d’Allah. L’insufflation de l’âme fait partie des choses relevant de l’inconnaissable dont Allah a gardé la connaissance pour Lui-même et l’a cachée à Sa création. Allah dit :
﴾Et ils t’interrogent au sujet de l’âme. Dis :
﴾‘‘L’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur’’ . Et on ne vous a donné que peu de connaissance﴿ .
[Sourate Al-Isrâ : 85]
En ce qui nous concerne, nous croyons ce que le Prophète ﷺ nous a rapporté de son Seigneur et nous sommes persuadés que
﴾ Quand Il veut une chose, Son commandement consiste à dire : ‘‘ Sois’’ , et c’est﴿ .
[Sourate Yâsîne : 82]
Cela se produit lorsque la mâchure est achevée et prend une forme humaine. Allah dit:
﴾Ô hommes ! Si vous doutez au sujet de la Résurrection, c’est Nous qui vous avons créés de terre, puis d’une goutte de sperme, puis d’une adhérence puis d’une mâchure [normalement] formée aussi bien qu’informe﴿
[Sourate Al-Hajj : 5].
La mâchure normalement formée est celle dont la formation a été achevée et qui a pris forme humaine. Celle qui est informe est celle qui n’a pas de forme précise et qui est avortée par l’utérus[4].
4,.Ensuite le Prophète ﷺ déclara que ce sont les dernières œuvres de l’être humain [qui déterminent son sort] et que c’est ce qui est précédemment connu par Allah et écrit par Lui qui détermine si un serviteur sera heureux ou malheureux. En effet, il se peut qu’un serviteur accomplisse des actions des gens de l’Enfer pendant longtemps et lorsque son terme approche, Allah lui facilite de se repentir, accepte son repentir et fait en sorte que sa dernière œuvre soit une œuvre vertueuse qui le conduira à entrer au Paradis. Cela concerne le serviteur au sujet duquel Allah a écrit dans la Table Préservée auprès de Lui qu’il sera heureux et également dans le ventre de sa mère lorsqu’Il lui envoya l’ange.
5- À l’inverse, il se peut qu’un homme accomplisse des œuvres des gens du Paradis pendant longtemps et lorsqu’il est sur le point d’entrer au Paradis, il est précédé par le malheur qu’Allah lui adestiné. Il accomplit alors une œuvre des gens de l’Enfer et meurt dans cet état et finit par entrer en Enfer.
Cela ne signifie pas que le croyant peut s’égarer après avoir été guidé sans qu’il n’y soit pour rien, mais il y a plutôt de la sagesse et de l’équité dans cela. Cela est le cas de l’homme qui adore Allah avec ignorance et passion : si ce qu’il veut lui est donné, il est reconnaissant et s’il en est privé, il renie et mécroit. Il en est ainsi de celui dont Allah dit :
﴾Il en est parmi les gens qui adorent Allah marginalement. S’il leur arrive un bien, ils s’en tranquillisent, et s’il leur arrive une épreuve, ils détournent leur visage, perdant ainsi (le bien) de l’ici-bas et de l’au-delà. Telle est la perte évidente !﴿
[Sourate Al-Hajj : 11]
. De même en ce qui concerne l’hypocrite dans le hadith : « Un homme accomplit des actions des gens du Paradis – de ce qui paraît aux gens – alors qu’il fait partie des gens de l’Enfer, et un homme accomplit des actions des gens de l’Enfer – de ce qui paraît aux gens – alors qu’il fait partie des gens du Paradis »[5].
Les cas où la dernière œuvre de gens droits en apparence est mauvaise sont rares et la raison de leur existence est de démontrer que ce sont les dernières œuvres de l’être humain [qui déterminent son sort] et que l’être humain ne doit pas être trompé par les bonnes œuvres qu’il accomplit. Ceci est une des manifestations de la bienveillance d’Allah et de l’étendue de Sa miséricorde, car il arrive souvent que des gens passent du mal au bien, mais il est très rare qu’ils passent du bien au mal. Si cela n’était pas le cas, les gens seraient troublés [6].
Ce qu’on retrouve le plus souvent, c’est qu’il est facilité aux gens voués à être heureux, d’accomplir des œuvres vertueuses et il est facilité aux gens voués à être malheureux, d’accomplir des actes de transgression et des péchés, conformément à un hadith de ‘Ali dans lequel le Prophète ﷺ a dit : « Il n’y a personne parmi vous, pas une âme créée, dont l’emplacement dans le Paradis et en Enfer n’a pas été écrit et qui n’a pas été écrit à son sujet : malheureuse ou heureuse ». Un homme demanda :
« Ô Messager d’Allah, ne devons-nous pas nous en remettre à notre livre et arrêter d’œuvrer ? Car celui qui est voué au bonheur accomplira les œuvres des gens voués au bonheur et celui qui est voué au malheur accomplira les œuvres des gens voués au malheur ». Le Prophète ﷺ répondit : « Les gens du bonheur, on leur facilitera d’accomplir les œuvres menant au bonheur et les gens du malheur, on leur facilitera d’accomplir les œuvres menant au malheur ».
Ensuite il récita :
﴾Celui qui donne et craint (Allah) et déclare véridique la plus belle récompense﴿
[Sourate Al-Layl : 5-6].[7]
Comment appliquer ce hadith
- Ibn Mas’oud dit du Prophète ﷺ qu’il est « le Véridique et le Digne d’être cru » et ceci est un signe qu’il avait une croyance complète en lui, qu’il le croyait et qu’il se conformait aux lois qu’il avait apportées, même lorsqu’il disait ce qui paraît être contraire à la raison ou bien révélait des choses relevant de l’Inconnaissable que la raison est incapable de démontrer ou de réfuter. C’est pourquoi les Compagnons du Prophète ﷺ sont les meilleurs êtres humains après les prophètes et des exemples à suivre dans la croyance au Prophète ﷺ et le suivi de sa religion, pour les croyants.
2.Le Prophète ﷺ nous informe des étapes de la création du fœtus dans le ventre de sa mère bien avant le développement de la médecine et l’apparition des outils et des appareils modernes qui ont démontré la véracité de ce qu’il a dit. La foi du croyant augmente lorsqu’il voit que la science confirme ce dont le Coran et la Sunna nous ont informés et le fait qu’elle ne les contredit pas.
3.Médite le pouvoir d’Allah qui fait passer le fœtus par différentes étapes et qui décide de son destin et de tout ce qui le concerne. Cela inspire de vénérer Allah et de se soumettre à Lui.
4. Si l’être humain recherchait quelle est la sagesse expliquant la création de l’être humain par étapes successives alors qu’Allah a le pouvoir de dire à une chose « Sois » et aussitôt elle est, cela serait alors pour lui un entraînement spirituel à être réfléchi et à ne pas se hâter de vouloir obtenir des résultats. De plus, cela mettrait en évidence le lien qu’Allah a institué entre les causes et les effets et entre les actions et les résultats, tout en tenant compte des lois ayant cours dans l’univers à ce sujet.
5. Lorsque tu subis quelque chose dans ton travail ou ta subsistance, ou que tu souhaites une autre situation que celle dans laquelle tu es, ne t’occupe pas à faire des reproches au destin, à t’affliger ou à te déprécier. Sois plutôt satisfait de ce qu’Allah t’a destiné et sache qu’Il l’a écrit alors que tu étais dans le ventre de ta mère et bien avant cela. Il ne te reste donc qu’à te soumettre à Allah et à œuvrer de manière à Le satisfaire.
6. Il ne convient pas que l’être humain juge qu’untel ira au Paradis ou en Enfer, car cela n’est la prérogative que d’Allah seul qui a écrit quel sera le sort des serviteurs. De plus, il se peut que le malheureux devienne heureux et que le bienheureux devienne malheureux.
7. L’être humain ne doit pas être rassuré et se contenter de ses acquis, se satisfaire de ses œuvres et cesser de fournir des efforts, car ce sont les dernières œuvres de l’être humain [qui déterminent son sort]. Sofiane Ath-Thawrî – qu’Allah lui fasse miséricorde – pleurait et disait : « Je crains qu’il soit écrit dans l’Écriture Primordiale que je suis malheureux ». Il disait aussi : « Je crains qu’on m’ôte la foi après la mort »[8].
8. Il convient que le musulman invoque constamment Allah de le raffermir dans Son obéissance, de ne pas l’égarer et de ne pas le faire fléchir. En effet, le Messager d’Allah ﷺ disait souvent : « Ô Toi qui fait tourner les cœurs, raffermis mon cœur dans Ta religion. »[9]
9. Le Prophète ﷺ nous informa qu’un homme dit : « Par Allah, Allah ne pardonnera pas à Untel » et qu’Allah dit alors « Qui donc parle à Ma place et dit que Je ne pardonnerai pas à Untel ? J’ai pardonné à Untel et J’ai rendu vaines tes œuvres »[10].
10.‘Ali ibn Abi Tâlib a dit : « Prenez garde à prendre des hommes [ordinaires] pour modèles, car il arrive qu’un homme accomplisse des œuvres des gens du Paradis puis fasse volte-face – en raison de la connaissance qu’Allah a de lui – et accomplisse une œuvre des gens de l’Enfer et il meurt alors en faisant partie des gens de l’Enfer. Il arrive aussi qu’un homme accomplisse des œuvres des gens de l’Enfer puis fasse volte-face – en raison de la connaissance qu’Allah a de lui – et accomplisse une œuvre des gens du Paradis et il meurt alors en faisant partie des gens du Paradis. Si vous devez prendre pour modèles des hommes ordinaires, que ce soit alors des morts et non des vivants »[11].
11. Un poète a dit :
Allah a des signes dispersés dans les horizons, les moindres d’entre eux sont peut-être ceux auxquels
Il t’a guidé.
Il se peut que les signes qu’il y a dans l’âme soient les plus extraordinaires si tu prenais le temps de
les regarder.
L’univers est plein de mystères et si tu essaies de les expliquer, tu échoueras.
Dis donc au fœtus qui vit en étant isolé, sans personne pour prendre soin de lui ni ressources : Qui donc prend soin de toi ?
Références
- Al-Boukhari (3333) et Moslim (2646).
- Ishâq ibn Râhawayh dans son Mousnad (2/344) et Al-Âjurrî dans Ach-Charî’ah (365). Ce hadith a été déclaré authentique par Al-Haythamî dans Majma’ az-Zawâ`id wa Manba’ al-Fawâ`id (7/193).
- Voir Charh al-Arba’în an-Nawawiyyah d’Ibn Rajab (p.45) et Fath al-Bârî d’Ibn Hajar (11/485).
- Voir Al-Moufhim (6/651) d’Al-Qourtoubî
- Al-Boukhari (2898) et Moslim (112) d’après Sahl ibn Sa’d As-Sâ’idî – qu’Allah a agréé.
- Commentaire de Al-Arba’oune an-Nawawiyya d’Ibn Daqîq al-‘Id (p.39)
- Al-Boukhari (1362) et Moslim (2647)
- Voir Charh al-Arba’ine an-Nawawiyya d’Ibn Rajab (p.47).
- At-Tirmidhî (2140) et Ibn Mâja (3834) d’après Anas ibn Mâlik – qu’Allah a agréé. At-Tirmidhî dit : Ce hadith est bon.
- Moslim (2621) d’après Joundoub ibn ‘Abd Allah – qu’Allah a agréé
- Voir I’lâm al-Mouwaqqi’ine ‘an Rabb al-‘Âlamine d’Ibn al-Qayyim (2/135).
Ibn ‘ Abbas – qu’Allah a agréé – était monté à l’a rrière de la monture du Prophète
1. Le Prophète ﷺ voulut alors enseigner à Ibn ‘Abbas certaines choses concernant la foi en Allah, attirant ainsi l’attention de son ouïe et de son esprit à la science qu’il allait lui exposer. Il l’appela donc de la manière qui convient à son âge, puisque c’était encore un jeune garçon. Il avait entre onze et quatorze ans. Il lui dit « je vais t’enseigner quelques paroles », ce qui signifie : mémorise-les, comprends-les et mets-les en pratique
2.La première chose que le Prophète ﷺ lui apprit, c’est de préserver les commandements d’Allah en respectant les limites qu’Il a fixées et en se conformant à ce qu’Il a ordonné et défendu.
Allah dit
﴾ et qui observent les lois d’Allah﴿
[Sourate At-Tawba : 112]
Il dit également :
﴾Voilà ce qui vous a été promis à tout homme plein de repentir et respectueux [des prescriptions divines], qui redoute le Tout Miséricordieux bien qu’il ne Le voie pas, et qui vient [vers Lui] avec un cœur porté à l’obéissance﴿
[Sourate Qâf : 32-33].
3. Lorsque l’être humain respecte les limites que son Seigneur a fixées et qu’il se conforme à ce qu’Il a ordonné et défendu, il est rétribué proportionnellement à son comportement : Allah le préservera parce qu’il a préservé les commandements d’Allah. La préservation d’Allah sous-entend la préservation du corps, des membres et des sens, la tranquillité d’esprit, etc. Allah dit :
﴾Il [l’homme] a devant lui et derrière lui des Anges qui se relaient et qui veillent sur lui par ordre d’Allah﴿ .
[Sourate Ar-Ra’d : 11]
Cette préservation ne se limite pas à l’être humain concerné, mais s’étend aussi aux membres de sa famille. Allah dit en effet:
﴾Que la crainte saisisse ceux qui laisseraient après eux une descendance faible, et qui seraient inquiets à leur sujet ; qu’ils redoutent donc Allah et qu’ils prononcent des paroles justes﴿ .
[Sourate An-Nissa : 9]
Allah dit également:
﴾et leur père était un homme vertueux)
[Sourate Al-Kahf : 82]
﴾Ainsi [Nous avons agi] pour écarter de lui le mal et la turpitude. Il était certes un de Nos serviteurs élus ﴿
[Sourate Youssouf : 24]
Ibn ‘Abbas, qu’Allah a agréé, commenta les paroles suivantes d’Allah:
﴾et sachez qu’Allah s’interpose entre l’homme et son cœur ﴿
[Sourate Al-Anfâl : 24]
Il s’interpose entre le croyant et la désobéissance qui le mène au Feu[1]
4., Le Prophète ﷺ annonça ensuite une autre rétribution pour celui qui respecte les limites d’Allah : celle de trouver Allah avec lui en toute situation. Il le fera triompher, le défendra, le soutiendra, exaucera ses invocations et acceptera ses œuvres. Le Prophète ﷺ rapporte ces paroles d’Allah dans un autre hadith : « Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des adorations surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime et lorsque Je l’aime, Je deviens son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il se saisit de choses et son pied avec lequel il marche. Lorsqu’il Me sollicite, Je lui donne, et lorsqu’il cherche refuge auprès de Moi Je lui donne refuge. »[2]
5. Le Prophète ﷺ montra ensuite un aspect éminent du monothéisme et du dogme sain: à savoir solliciter Allah seul et implorer Son aide seul. On ne doit donc pas invoquer autre que Lui, puisque l’invocation est une adoration qu’il n’est pas permis d’adresser une adoration à autre qu’Allah. C’est pourquoi le Prophète ﷺ a dit: « L’invocation est l’adoration » puis il récita
Et votre Seigneur dit:
﴾Appelez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, se refusent à M'adorer entreront bientôt dans l'Enfer, humiliés.﴿
[Sourate Ghâfir : 60] [3]
. En effet, solliciter quelqu’un implique de l’humilité, de manifester le besoin que l’on a de cette personne et signifie reconnaître le pouvoir de celui qui est sollicité à réaliser ce qui est utile et à repousser les nuisances. Or il n’est valide de
manifester le besoin que l’on a et de l’humilité qu’envers Allah seul, car telle est l’adoration authentique [4].
6. Le Prophète ﷺ ordonna par la suite à Ibn ‘Abbas de n’implorer l’aide est une demande d’aide et d’assistance afin d’atteindre un objectif que d’Allah. L’imploration de l’aide et on retrouve dans l’imploration le fait de s’en remettre à Allah avec son cœur. Quant à l’imploration d’Allah seul, on la déduit des paroles d’Allah :
﴾C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours﴿ .
[Sourate Al-Fatiha : 5]
En effet, lorsqu’Allah ordonna à Ses serviteurs de L’adorer et donc de Lui obéir, Il leur montra qu’il faut L’invoquer seul et implorer son aide en accomplissant les obligations et en s’abstenant de commettre ses interdits [5]. Il est toutefois permis et prescrit de demander de l’aide à un être humain pour quelque chose qu’il est capable de faire. Ainsi, l’être humain peut demander à son prochain de porter des effets lourds ou de lui rendre un service qui est à la portée d’un être humain et il est recommandé au musulman d’aider son prochain lorsque cela est en son pouvoir. Le Prophète ﷺ a dit : « Aider un homme à charger sa bête ou porter ses effets à sa place est compté comme une aumône » [6]. Quant à la demande d’aide illicite, c’est demander de l’aide pour ce qui fait partie des spécificités du Seigneur, comme invoquer des morts, prendre les tombes pour intermédiaires avec Allah, et leur demander de guérir, de réussir ou d’avoir des enfants
7.Le Prophète ﷺ nous informe par la suite que les calames avec lesquels le destin des créatures a été écrit ont été levés et qu’ils ont cessé d’écrire et que les registres contiennent les destins définitifs qui y ont été écrits. Ces registres et la Tablette Préservée ne connaîtront donc plus aucune modification. Allah dit :
﴾Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah !﴿
[Sourate Al-Hadîd : 22].
Pour sa part, le Prophète ﷺ a dit : « Allah a écrit le destin des créatures, cinquante mille ans avant de créer les cieux et la Terre Le Prophète ﷺ enseigna ensuite à son cousin comment véritablement se résigner et être satisfait du décret et du destin d’Allah et comment s’en remettre à Lui sincèrement, car toute chose revient à Allah et toute chose heureuse ou malheureuse que connaît l’être humain provient d’Allah qui l’a écrite pour Son serviteur bien avant d’avoir créé les cieux et la Terre. Ainsi, si toutes les créatures se réunissaient afin d’empêcher ce qu’Allah a écrit, elles n’en seraient pas capables. À l’inverse, si elles se réunissaient dans le but d’atteindre un serviteur d’un bien ou d’un mal qu’Allah ne lui a pas destiné, rien de ce que ces créatures ont planifié ne l’atteindrait.
Allah dit : ﴾Et si Allah fait qu’un mal te touche, nul ne peut l’écarter en dehors de Lui. Et s’Il te veut un bien, nul ne peut repousser Sa grâce.﴿
[Sourate Younous : 107].
Cette partie est le pivot de la présente recommandation. En effet, lorsque le serviteur sait qu’il ne peut être touché que par ce qu’Allah a décrété et que les efforts que peuvent faire les gens à son encontre sont inutiles quel que soit leur pouvoir, cela le conduit à ne s’en remettre qu’à Allah et il se met alors à ne craindre que Lui et à ne solliciter que Lui. Par ailleurs, se résigner à Son décret implique d’accorder la priorité à Ses paroles au détriment des paroles des gens et d’observer Ses commandements et Ses interdits[7].
8.Le Prophète ﷺ nous informe par la suite que les calames avec lesquels le destin des créatures a été écrit ont été levés et qu’ils ont cessé d’écrire et que les registres contiennent les destins définitifs qui y ont été écrits. Ces registres et la Tablette Préservée ne connaîtront donc plus aucune modification.
Allah dit :
﴾ Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous ne l’ayons créé ; et cela est certes facile à Allah ! ﴿
[Sourate Al-Hadîd : 22]
. Pour sa part, le Prophète ﷺ a dit : « Allah a écrit le destin des créatures, cinquante mille ans avant de créer les cieux et la Terre »[8].
Comment appliquer ce hadith
1. Le Prophète ﷺ occupait son temps et le temps de ses Compagnons en obéissant à Allah, même lorsqu’il était sur sa monture
2. Le Prophète ﷺ veilla à enseigner ce hadith à Ibn ‘Abbas – qu’Allah a agréé – malgré son jeune
d’immenses connaissances sur le comportement, le monothéisme, le destin et autres. Il ne convient donc pas de sous-estimer les jeunes, particulièrement ceux parmi eux qui sont talentueux, et il convient de s’adresser à chacun d’eux de manière adaptée, notamment lorsqu’il s’agit d’ancrer en eux les fondements de la religion, car ils sont les jeunes adultes de demain et ceux qui assumeront les responsabilités sociales.
3. Le Prophète ﷺ commença ses paroles par un appel et en introduisant une part de suspense avant de dire quelques mots peu nombreux, mais pleins de sens. Ceci, afin d’attirer l’attention, de mobiliser la compréhension et d’obtenir la concentration du regard. C’est la méthode à suivre par celui qui prodigue des recommandations : il convient qu’il commence ses paroles de manière à donner envie à son auditoire d’en savoir plus.
4. Le Prophète ﷺ ne s’étendit pas dans sa recommandation qui ne comptait que quelques mots, car ainsi elle est plus susceptible d’être comprise et d’être mise en pratique, particulièrement par les enfants.
5. Si tu te préoccupes de ton sort, préserve [les commandements d’]Allah et Il te préservera. Un prédécesseur a dit : « Celui qui craint Allah préserve son âme et celui qui ne Le craint pas mène son âme à la perdition, car Allah se passe de sa crainte » [9]. Même lorsque tu désires préserver ta santé, préserve [les commandements d’]Allah. En effet, un savant a dépassé l’âge de cent ans en jouissant de toute sa force et de toute sa raison. Un jour, il voulut traverser un canal qui était sur son chemin et il fit un grand saut. Ses disciples s’étonnèrent de sa force malgré son âge avancé et il leur répondit : Ces membres, nous les avons préservés de commettre des actes de désobéissance durant notre jeunesse et Allah nous les a préservés dans notre vieillesse[10].
6. On rapporte qu’une femme fit partie d’un bataillon afin de combattre avec les musulmans et qu’elle laissa derrière elle douze chèvres et son bâton qui lui servait à tisser. À son retour, elle ne retrouva pas une chèvre et le bâton qui lui servait à tisser. Elle dit alors : Ô Seigneur, Tu as assuré à celui qui va combattre pour Ta cause que Tu le préserveras. Or je ne retrouve aucune de mes chèvres ni mon bâton et je Te demande de me les rendre. Elle continua ensuite de demander cela à Allah et au matin, elle retrouva le double de ses chèvres et deux bâtons[11].
7.Lorsque le serviteur veut qu’Allah le préserve et qu’Il préserve sa famille et ses biens, il doit craindre Allah. Ibn al-Mounkadir qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Allah préserve par un homme vertueux sa progéniture, la progéniture de celle-ci et les maisons qui l’entourent. Ils ne cessent d’être préservés par Allah et d’être à l’abri des atteintes »[12]. Sa’id ibn al-Moussayyib – qu’Allah lui fasse miséricorde – dit pour sa part à son fils : « Je rallonge ma prière pour Toi en espérant que tu sois la cause de ma préservation ».
Puis il récita les paroles d’Allah
﴾ et leur père était un homme vertueux ﴿
[Sourate Al-Kahf : 82] [13]
8. À chaque époque apparaissent des manières illicites de solliciter des créatures : parfois ce sont les forces de la nature qui sont sollicitées, parfois ce sont les parents dans leurs tombes, etc. On trouve cela dans les films, les dessins animés pour enfants et les formations en rapport avec la cosmologie. Prends donc garde à l’associationnisme, quel que soit son nom.
9.Évite du mieux que tu peux de solliciter des créatures, même pour des choses modestes et habitue- toi à satisfaire tes besoins toi même. Certains prêtèrent allégeance au Messager d’Allah ﷺ et s’engagèrent auprès de lui à différentes choses, parmi lesquelles : « ne pas solliciter les gens pour rien ». Le narrateur dit : J’ai vu certains de ces gens lorsque leur fouet tombait ne demander à personne de le leur ramasser [14]. Solliciter les gens n’est certes pas illicite, mais cette exigence du Prophète ﷺ visait à inciter les Compagnons à adopter les bonnes vertus, à leur épargner d’endurer le rappel des services qu’on leur avait rendus ainsi qu’à leur enseigner la patience lorsqu’ils sont dans le besoin, la capacité de se passer des gens et de rester digne. Lorsqu’il obtint d’eux cet engagement, ils le respectèrent en toutes circonstances et pour toute chose, même lorsqu’ils ne risquaient pas un rappel du service rendu afin de couper court à toute ambiguïté »[15].
10.Implore l’aide d’Allah pour réaliser tes intérêts religieux et terrestres, comme accomplir la prière, améliorer ton comportement, achever tes études ou trouver un emploi. En effet, il n’y a rien de plus efficace que d’implorer l’aide d’Allah, et le Prophète ﷺ t’a fait la recommandation suivante :
« Préoccupe-toi de ce qui t’est bénéfique, sollicite l’aide d’Allah et ne sois pas paresseux »[16] De
plus, implore souvent l’aide d’Allah, car le Prophète ﷺ dit à Mo’adh ibn Jabal : « Je te fais une
recommandation, ô Mo’adh, n’oublie pas de dire après chaque prière : Ô Allah, aide-moi à
T’évoquer, à T’être reconnaissant et à T’adorer avec excellence »[17].
11.Quelle est la force de notre attachement aux créatures et la force de notre attachement à Allah ? Wahb ibn Mounabbi – qu’Allah lui fasse miséricorde – dit à un homme qui fréquentait les rois : Malheur à toi ! Tu fréquentes celui qui te ferme sa porte, te montre qu’il est dans le besoin et te cache sa richesse et tu délaisses Celui qui t’ouvre Sa porte de jour et de nuit, te montre Sa richesse et te dit : Invoque-Moi et Je t’exaucerai ?![18].
12.Veille à apprendre ce hadith et à mettre en pratique ce qu’il contient puis enseigne-le à tes proches, à tes enfants et aux gens en adaptant ton discours à l’âge et à la réceptivité de chacun, car ce hadith contient des recommandations très importantes au point qu’un savant dit à son sujet : J’ai médité ce hadith et il m’a étonné jusqu’à manquer de me faire perdre raison. Que ce hadith soit ignoré et mal compris me désole ! [19].
13.Un poète a dit :
Ne sollicite pas l’enfant d’Adam pour un besoin et sollicite Celui dont les portes ne sont jamais
fermées.
Allah est en colère lorsque tu t’abstiens de Le solliciter, alors que l’enfant d’Adam est en colère
lorsque tu le sollicites.
Références
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/470).
- Al-Boukhari (6502) d’après Abou Hourayra, qu’Allah a agréé.
- Abou Dawoud (1479), At-Tirmidhî (3247) et An-Nassa’idans As-Sunan al-Koubrâ (3828). At-Tirmidhî dit à son sujet : C’est un hadith bon et authentique
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/481)
- Voir Nour al-Iqtibâs Fî Wassiyyat an-Nabi li- Ibn ‘Abbas d’Ibn Rajab (p.93)
- Al-Boukhari (2989) et Moslim (1009) d’après Abou Hourayra, qu’Allah a agréé.
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/484).
- Moslim (2653).
- Voir Nour al-Iqtibâs Fî Wassiyyat an-Nabi li- Ibn ‘Abbas d’Ibn Rajab (p.54).
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/466).
- Ahmad dans son Mousnad (34/260, numéro 20664). Ce hadith a été déclaré authentique par Al-Haythami dansMajma’ az-Zawâ`id wa Manba’ al-Fawâ`id (5/277).
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/467).
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/467).
- Moslim (1043).
- Voir Al-Moufhim (3/86) d’Al-Qourtoubî
- Moslim (2664).
- Abou Dawoud (1522) et An-Nassa’i (1303). An-Nawawi l’a déclaré authentique dans Khoulasat al-Ahkâm (1/468)
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/481).
- Voir Jâmi’ al-Ouloum wa al-Hikam d’Ibn Rajab (1/462).
1.Le Prophète ﷺ nous informe que le croyant fort est plus aimé par Allah que le croyant faible. La force comprend ici la force de la foi ainsi que ce qui la complète comme force de l’âme, force physique, force savante, etc. Lorsque toutes ces forces sont réunies, elles permettent à l’être humain d’accomplir dans sa vie quotidienne les adorations, sa lutte pour la cause d’Allah et la réalisation de ses intérêts propres et de ceux des gens.
Allah dit :
﴾Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre, et d’autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci, mais qu’Allah connaît. ﴿.
[Sourate Al-Anfâl : 60]
Par ailleurs, ces forces donnent au croyant la capacité d’être patient lorsqu’il accomplit des actes d’obéissance, qu’il s’éloigne des actes de désobéissance et qu’il ne suit pas ses désirs. Ces forces le motivent également à ordonner ce qui est convenable et à interdire ce qui est blâmable et lui donnent la patience de supporter les maux provenant des gens et les malheurs qui le touchent[1].
2.Le fait que le croyant fort soit meilleur que le croyant faible ne signifie pas qu’il n’y a rien de bien dans le croyant faible. Au contraire, il y a du bien en lui, même si ce manque diminue sa valeur et son rang. Le style utilisé ici s’appelle le style circonspect.
3.Après avoir affirmé que le croyant fort est meilleur, le Prophète ﷺ explique ce que doit faire le croyant et vers quoi sa force doit être dirigée. De courtes expressions riches de sens sont utilisées ici par le Prophète ﷺ puisqu’il indique au croyant de se préoccuper de ce qui lui est bénéfique dans l’immédiat et à l’avenir, de se concentrer sur cela, de lui consacrer ses ressources et de ne pas en être distrait, en usant de formules qui ont une portée d’ordre générale.
4.Lorsque le musulman se préoccupe de ce qui lui est bénéfique pour sa religion et sa vie terrestre, il doit implorer l’aide d’Allah, s’en remettre à Lui pour obtenir ce qu’il recherche, ne pas céder à la paresse et ne pas laisser ses forces faiblir avant de parvenir à ses fins en prétextant que s’il échoue c’est qu’il était destiné à échouer ou bien en avançant comme excuse que s’il échoue c’est parce qu’il est faible ou autre alors qu’il n’a rien tenté. Dans ce cas, c’est lui qui est fautif pour avoir été négligent et imprévoyant.
5.Lorsque le croyant subit quelque chose de contraire à ce qu’il recherche, il ne doit pas, par impatience, rébellion à l’encontre du décret d’Allah ou par croyance que les choses auraient été différentes s’il avait agi différemment, regretter ses efforts et dire : « Si j’avais fait ceci et cela, il se serait passé telle chose ». En effet, les choses surviennent selon ce qu’Allah a destiné avant de créer les cieux et la Terre. Le rôle de l’être humain n’est que de mobiliser les causes et laisser Allah seul décider du résultat.
6.Il doit dire : « Allah a décidé et Il a fait ce qu’il veut » en disant qadarou Llah [et non qaddara Llah][2]. Cela signifie qu’il doit confier son affaire à Allah et dire : Tel est le destin d’Allah et cel
s’est produit parce qu’Allah en a décidé ainsi, Il l’a écrite pour nous et il ne se produit que ce qu’Il
veut.
Cela ne signifie pas qu’il est permis de prétexter le destin lorsque l’on commet un acte de désobéissance ou une erreur et que l’on persiste à la commettre, en disant « J’ai désobéi parce qu’Allah l’a écrit ». Allah désapprouva les mécréants qui ont avancé cet argument invalide pour justifier leur associationnisme.
Il dit en effet :
﴾ Ceux qui ont associé diront : ‘‘ Si Allah avait voulu, nous ne Lui aurions pas donné des associés, nos ancêtres non plus et nous n’aurions rien déclaré interdit ’’. Ainsi leurs prédécesseurs traitaient de menteurs (les messagers) jusqu’à ce qu’ils eurent goûté Notre rigueur. Dis : ‘‘ Avez-vous quelque science à nous produire ? Vous ne suivez que la conjecture et ne faites que mentir ’’ ﴿
[Sourate Al-An’âme : 148].
7.Le Prophète ﷺ n’a défendu cela que parce que ces paroles ouvrent la porte à Satan qui se met à insuffler au croyant de nier le destin, de se rebeller contre lui, de se faire constamment des reproches, de se déprécier en disant que l’on ne vaut rien et de vivre dans la mélancolie. Ceci affaiblit alors la force du croyant, lui fait perdre son temps et lui fait manquer des opportunités.
Cela ne signifie pas que le mot ‘‘ si ’’ est illicite dans l’absolu. Il n’est illicite que s’il est dit en guise de mécontentement, de reproche ou autre. Si en revanche on le dit pour mettre en évidence une erreur, expliquer un jugement religieux ou parler de quelque chose qui se produira à l’avenir, alors cela est permis.
Le prophète Lot dit
: ﴾ Il dit : ‘‘ [Ah !] si j’avais de la force pour vous résister ! Ou bien si je trouvais un appui solide ! ’’ ﴿
[Sourate Houd : 80]
. Le Prophète ﷺ dit pour sa part : ‘‘ Si je ne craignais pas de trop charger ma communauté, je lui aurais ordonné l’usage du siwak ’’ [3] Et Abou Bakr dit lorsqu’il était avec le Prophète ﷺ dans la grotte : ‘‘ Si l’un d’eux regardait sous ses pieds, il nous verrait ’’[4].
Comment appliquer ce hadith
1. L’âme saine aspire à être la meilleure dans tout ce qui est bien et ce désir d’être la meilleure motive à œuvrer afin d’atteindre les meilleurs rangs. Incite donc ceux dont tu as la responsabilité, comme tes enfants, tes élèves ou tes employés à accomplir des œuvres surérogatoires et aide-les en cela en les orientant et en les soutenant.
2. La force est une cause permettant de parvenir à ses fins. Entraîne-toi donc à endurer, à patienter et à acquérir les forces qui permettent d’obtenir les agréments d’Allah. Ainsi, la prière, l’aumône légale, le jeûne, le pèlerinage, le jihad, commander le convenable et défendre le blâmable, la piété filiale, l’entretien des liens de parenté et autres bonnes actions à faire ou mauvaises actions à délaisser nécessitent une variété de forces physiques, psychiques, savantes et autres. Si tu as la force d’en accomplir certaines, loue Allah et pour celles que tu n’as pas la capacité d’accomplir, remets-en toi à Allah [pour qu’Il te donne la force de les accomplir].
3. Lorsque tu vois quelqu’un être démoralisé à cause de sa faiblesse en science, en commerce, en aptitudes physiques ou autres, console-le en lui disant que grâce à ses efforts il est sur le bon chemin.
4. Le Prophète ﷺ a réuni dans ses paroles ‘‘ Préoccupe-toi de ce qui t’est bénéfique, sollicite l’aide d’Allah ’’ deux fondements qui forment le fait de s’en remettre à Allah:
mobiliser les causes tout en comptant sur Allah et en Lui faisant confiance, conformément à Ses paroles ﴾Adore-Le donc et place ta confiance en Lui﴿
[Sourate Houd : 123]
. Ainsi, l’élève fait des efforts pour apprendre, le chef d’un projet travaille comme il se doit et fait son possible pour la réussite de son projet, l’enseignant diffuse sa science et explique bien à ses élèves ce qu’il leur apprend et tous implorent l’aide d’Allah pour satisfaire leurs besoins et obtenir de Lui qu’Il leur facilite de parvenir à leurs fins.
5. La paresse est un mal qui empêche beaucoup de gens de réaliser leurs intérêts. Ayant l’intention de faire une bonne action, ils surestiment les efforts qu’elle requiert et la délaissent avant d’avoir commencé. Il arrive aussi qu’ils commencent à œuvrer puis qu’ils perdent la motivation de continuer et s’arrêtent en milieu de chemin. L’être humain doit donc rassembler ses forces, être actif, ne pas faiblir et ne pas céder à la paresse.
6. Il n’est pas permis à l’être humain de dire des mots qui provoquent la colère d’Allah, comme insulter le destin ou bien dire : Pourquoi moi ’’, ‘‘ Pourquoi Untel ’’ ou bien dire : ‘‘ si ’’ par mécontentement et opposition au destin.
7. L’être humain doit se préoccuper de ce qui lui est bénéfique dans tous les aspects de sa vie religieuse et terrestre. Même si sa pratique religieuse est complète, il ne doit pas négliger ses intérêts terrestres et ceux des personnes dont il a la charge. Il doit plutôt se préoccuper d’apprendre les sciences terrestres bénéfiques, gagner sa subsistance de manière licite, préserver sa santé, etc.
À qui le serviteur pourrait-il implorer de l’aide, sinon à son Seigneur, et vers qui l’homme peut-il se tourner dans l’adversité et les malheurs ? Qui est le possesseur de ce bas monde et de ses habitants, et qui met fin à l’épreuve de loin et de près ? Et qui donc fait disparaître la calamité dès qu’elle survient ? Tout cela ne fait-il pas partie de ce que Tu fais, ô mon Seigneur ?
Références
- 25 Voir le commentaire du Sahih de Moslim par An-Nawawî (16/215), Mirqât al-Mafâtîh Charh Michkât al- Massâbîd’Al-Moullâ ‘Ali Al-Qârî (8/3318) et Ach-Chabâb wa Hifdh al-Awqât qui est l’une des conférences d’Ibn Baz.
- Voir Dalîl al-Fâlihîne (1/243), on dit aussi qu’on peut dire qaddara. Voir également Mirqât al-Mafâtîh Charh Michkât al-Massâbîh d’Al-Moullâ ‘Ali Al-Qârî (8/3318).26
- Al-Boukhari (7240).27
- Al-Boukhari (3653) et Moslim (2381).28
Allah envoya Son Prophète Mohammad afin d’ appeler les gens au monothéisme et de le purifier des altérations et des croyances héritées de l’époque préislamique. Ce hadith attire l’attention sur certaines d’entre elles :
permettant de rester sain et sauf et de s’éloigner des personnes atteintes d’une maladie contagieuse. Il dit en effet : ‘‘ Fuis le galeux comme tu fuirais un lion ’’[1]. Il dit aussi : ‘‘ Lorsque vous apprenez que la peste sévit dans une contrée, ne vous y rendez pas et lorsqu’elle sévit dans une contrée dans laquelle vous vous trouvez ne la quittez pas ’’ Hadith référencé par Al-Boukhari et Moslim [2] Le Prophète ﷺ dit également : ‘‘ Qu’un malade ne se rende pas chez quelqu’un de sain ’’ [3] . Cela signifie : Un malade ne doit pas se rendre chez un individu sain afin de ne pas le contaminer et ainsi être la cause de sa maladie.
Le musulman évite donc ce qui cause du danger,
conformément aux paroles d’Allah :
﴾Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction﴿
[Sourate Al-Baqara : 195]
tout en étant persuadé que seul ce qu’Allah a écrit atteint l’être humain conformément
aux paroles d’Allah :
﴾Dis : ‘‘ Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu’Allah a prescrit pour nous. Il est notre Protecteur. C’est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance ’’﴿ .
[Sourate At-Tawba : 51]
2.’’ Ni mauvais augure ’’, c’est-à-dire ne décelez pas de mauvais présage dans ce que vous voyez ou entendez, comme lorsque quelqu’un décide de voyager puis après avoir aperçu un corbeau ou avoir appris un évènement ou la mort de quelqu’un ou autre, considère cela comme un mauvais présage et annule son voyage pour cette raison, ou bien voyage en étant inquiet.
Le mauvais augure était qualifié de tiyara, car les gens du temps de l’époque préislamique décelaient le mauvais augure dans le vol des oiseaux. Lorsqu’ils voulaient voyager ou entreprendre quelque chose, ils lui jetaient des pierres. S’il prenait son envol et partait sur la droite, ils considéraient cela comme un bon présage et ils voyageaient, et s’il prenait son envol et partait sur la gauche, ils considéraient cela comme un mauvais présage et ils ne voyageaient pas. De plus, ils considéraient certaines espèces d’oiseau comme un mauvais présage, comme la chouette et le corbeau. En effet, lorsqu’un corbeau croassait au-dessus de la demeure de quelqu’un, ils prétendaient que cela présageait sa mort prochaine et c’est pourquoi ils le considéraient comme un mauvais présage. C’est pourquoi le Prophète ﷺ a dit : ‘‘ Il n’y a ni contagion, ni augure, ni hibou, ni mauvais présage lié au mois de Safar ’’[4].
Le hibou est l’oiseau qu’ils considéraient comme étant de mauvais augure et les Arabes considéraient Safar qui est le mois connu qui vient après Mouharram, comme étant également une période de mauvais augure.
3.Puis le Prophète ﷺ nous informe qu’il aime le bon augure, c’est-à-dire la parole agréable que l’homme entend et qui le réjouit, comme lorsqu’un homme alors qu’il travaille entend quelqu’un l’appeler ‘‘ Ô bienheureux ’’, etc.
En effet, la parole agréable réjouit l’âme, emplit d’aise et motive l’être humain. C’est pourquoi le bon augure plaisait au Prophète ﷺ, puisqu’il ne contrevient pas au monothéisme ni n’affaiblit la foi dans le cœur. C’est pourquoi lorsque Souhayl ibn ‘Amr vint au Prophète ﷺ le jour de la trêve d’Al- Hodaybiyya afin de négocier avec lui cette trêve, le Prophète ﷺ se réjouit et dit : ‘‘ Votre affaire est facilitée ’’ [5] (du verbe sahoula/yashoulou qui signifie faciliter et qui a la même origine que le nom Souhayl).
Comment appliquer ce hadith
1. Le musulman doit avoir une âme forte et être entreprenant dans le bien. Comme toute chose suit ce qui lui a été déterminé, l’être humain n’a qu’à œuvrer, à s’en remettre à Allah et à mobiliser les causes requises.
2. Il est prescrit de recourir aux causes qui permettent à l’être humain de se prémunir des maladies et ceci ne s’oppose pas à sa foi inébranlable en Allah et à sa certitude que ce qui doit l’atteindre ne peut le manquer. Le musulman doit en effet s’acquitter de ce
3. S’en remettre vraiment à Allah nécessite d’être satisfait de ce qu’Il a décrété et de se résigner à ce qu’Il a ordonné et prescrit. Bichr Al-Hâfî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : ‘‘ L’un d’eux dit qu’il s’en est remis à Allah. Il ment sur Allah, car s’il s’en était remis à Lui, il aurait été satisfait de ce qu’Allah fait »[6].
4.Lorsqu’une épidémie contagieuse sévit, le musulman se doit de se confiner, ne pas se rendre dans la contrée où cette épidémie sévit ou ne pas la quitter s’il s’y trouve et se soumettre à Allah. On rapporte que ‘A`icha – qu’Allah a agréée – questionna le Messager d’Allah ﷺ au sujet de la peste et le Prophète ﷺ lui répondit : ‘‘ C’était un châtiment qu’Allah envoyait sur qui Il voulait et Il en fit une miséricorde pour les croyants. En effet, il n’y a pas de serviteur atteint par la peste et qui reste dans son pays en étant patient et en étant convaincu que seul l’atteindra ce qu’Allah a écrit, sans qu’il n’obtienne la même rétribution que le martyr ’’[7].
5. Tout comme le Prophète ﷺ ordonna de prendre garde aux maladies contagieuses, il ordonna également à l’être humain de se prémunir des vices qui se transmettent aussi par contagion. Ainsi, le Prophète ﷺ défendit à l’homme de s’asseoir avec des compagnons au mauvais comportement et compara le mauvais compagnon au soufflet qui attise le feu lorsqu’il dit : ‘‘ L’exemple du compagnon vertueux et du mauvais compagnon est celui du vendeur de musc et du forgeron. Le vendeur de musc t’offrira du musc ou t’en vendra ou bien tu sentiras une odeur agréable émaner de lui. Le forgeron brûlera tes vêtements ou bien tu sentiras une mauvaise odeur émaner de lui ’’[8].
6. Il est de coutume dans certains peuples de voir un mauvais présage à la présence de certains animaux, certaines formes, certains nombres et certains évènements. Cela peut se diffuser dans des milieux musulmans par le biais de films et de récits et Satan peut y ajouter ses insufflations si un jour, un mauvais évènement coïncide avec un prétendu mauvais présage. L’être humain raisonnable doit donc prendre garde à ce que ces idées se diffusent et y faire attention,
7. En plus d’être contraire à ce qu’implique la soumission à Allah et à la croyance au décret et au destin d’Allah, c’est aussi un mal qui rend le cœur malade et détourne l’être humain de ce qu’il veut atteindre. Même s’il ne l’en détourne pas complètement, ce mal le rend incertain et désemparé, incapable d’être persuadé que seul l’atteindra ce qu’Allah a écrit. Son remède est de s’en détourner, de faire croître dans son cœur la confiance en Allah et la soumission à Lui et d’aller de l’avant.
8.Il arrive que l’être humain ait une réaction superstitieuse vis-à-vis d’une chose particulière sans le vouloir. Cela ne peut lui être reproché que s’il s’en satisfait et qu’il persiste. Ibn Mas’oud – qu’Allah a agréé – a dit : ‘‘ Le mauvais augure est de l’associationnisme et il n’y a personne parmi nous qui en est exempt, mais Allah le fait disparaître lorsqu’on s’en remet à Lui ’’[9].
9.Le musulman peut voir du bon augure dans une parole agréable, comme lorsqu’un homme dit :‘‘ Réjouis-toi ’’ ou l’apostrophe en utilisant un surnom plaisant. Le bon augure ne repousse pas le destin, mais apaise l’âme, rend le cœur bon et apporte un surplus de motivation. De plus, le bon augure plaisait au Prophète ﷺ.
10.Hâfidh Al-Hakamî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit :
Toute chose est déterminée par le décret et le destin, et tout est écrit dans l’Écriture Primordiale. Ni astre qui apporte la pluie, ni contagion, ni mauvais augure et ce qu’Allah a décrété ne changera pas.
Ni goule, ni hibou, ni mauvais présage lié au mois de Safar, conformément à ce dont nous a informés le Maître des êtres humains.
Références
- Al-Boukhari (5707) d’après Abou Hourayra – qu’Allah a agréé.
- Al-Boukhari (5728) et Moslim (2218) d’après Oussama ibn Zayd – qu’Allah a agré
- é.53 Moslim (2221) d’après Abou Hourayra– qu’Allah a agréé.
- Al-Boukhari (5757) et Moslim (2220) d’après Abou Hourayra– qu’Allah a agréé.
- Voir Imtâ’ al-Asmâ’ d’Al-Maqrîzî (12/175) et Souboul al-Houdâ wa ar-Rachâd d’As-Sâlihî (5/48).
- Voir Madârij as-Sâlikine d’Ibn al-Qayyim (2/114).
- Al-Boukhari (5734).
- Al-Boukhari (5534) et Moslim (2628) d’après Abou Moussâ Al-Ach’arî, qu’Allah a agréé.
- Ahmad (3687).
1.Le Prophète incite ses Compagnons et l’ ensemble de sa communauté à regarder ceux qui leur sont inférieurs dans ce bas monde dans l’octroi des richesses, dans la forme physique et autre, à l’image des pauvres, des nécessiteux, des malades, des handicapés, etc., afin qu’ils constatent combien Allah les a favorisés par rapport à d’autres.
2.D’autre part, il leur défend de regarder les gens qui sont plus riches, plus forts et mieux portants qu’eux, conformément aux paroles d’Allah :
﴾Et ne tends point les yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains groupes d’entre eux, comme décor de la vie présente, afin de les éprouver par cela. Ce qu’Allah fournit (au Paradis) est meilleur et plus durable﴿
[Sourate Taha : 131].
3.Le Prophète ﷺ a justifié cela en disant qu'il est plus approprié pour eux de ne pas mépriser les bienfaits qu’Allah leur a accordés, car lorsque l’être humain regarde ceux qui lui sont inférieurs dans les affaires de ce bas monde, il prend conscience qu’Allah le préfère a beaucoup de gens. Cela l’amène à Le louer, à Lui être reconnaissant, à être bienfaisant et à adorer Allah avec excellence en retour des bienfaits.
Si en revanche il regarde les gens comblés de bienfaits et médite sur la situation de ceux qui sont à l’aise dans ce bas monde et sur ce qu’Allah leur a accordé, il se met à comparer ce qu’ils détiennent avec ce que lui-même détient et cela le conduit à renier les bienfaits qu’Allah lui a accordés et à les mépriser. Cela pourrait même le conduire à éprouver de l’envie et de la haine.
Toutefois, le hadith ne signifie pas que le serviteur doit délaisser ce bas monde et ne pas jouir de ce qu’Allah lui a donné dans cette vie. Il signifie plutôt que ce bas monde ne doit pas avoir sur son cœur une emprise telle qu’il se sent insatisfait de ce qu’Allah lui octroie.
Comment appliquer ce hadith
- Il arrive que l’être humain pose le regard sur quelqu’un de meilleur que lui concernant les affaires de ce bas monde ou qu’il en entende parler. Il doit alors guérir son âme en observant quelqu’un qui lui est inférieur, conformément aux paroles du Prophète ﷺ : ’’ Lorsque l’un de vous voit quelqu’un qui lui est supérieur en richesse et en apparence physique, qu’il regarde celui qui lui est inférieur ’’[1].
- Il convient que le croyant ait comme finalité l’au-delà, que son regard ne suive pas les bienfaits de ce bas monde et qu’il ne regarde pas souvent les gens qui vivent dans le luxe, car Allah a préparé pour Ses serviteurs ‘‘ ce que nul œil n’a vu, ni aucune oreille n’a entendu, ni aucun cœur humain n’a imaginé ’’[2]. Ainsi, lorsque ton œil aperçoit un plaisir de ce bas monde ou que ton cœur s’y attache, qu’il ne laisse pas son âme s’y attacher, mais qu’il lui rappelle les délices qu’Allah a apprêtés pour Ses serviteurs pieux.
3.Change les critères par lesquels tu évalues les choses et rappelle-toi que les délices authentiques et l’élévation des degrés sont au Paradis éternel. Alors les choses pour l’obtention desquelles tu rivalises et pour lesquelles tu jalouses les gens, changeront. Le Prophète ﷺ a dit : ‘‘ Il ne peut y avoir d’envie que dans deux cas : un homme à qui Allah a donné de la richesse et la faculté de la dépenser dans ce qui convient, et un homme à qui Allah a donné de la sagesse par laquelle il juge et enseigne ’’[3].
4.Lorsque Qaroune transgressa et devint tyrannique et que ce que lui avait accordé Allah le rendit arrogant, ceux, dont les âmes étaient faibles,
le regardèrent et dirent:
﴾Si seulement nous avions comme ce qui a été donné à Qaroune. Il a été doté, certes, d’une immense fortune﴿
[Sourate Al- Qassas : 79]
Ils n’ont pas préservé leurs yeux et leurs âmes d’être tentés par ce qu’Allah lui avait donné ni n’ont obtenu une part de ce qui lui avait été donné. Ils furent donc tels que le dit le poète : Tu as vu ce que tu ne peux avoir en totalité, ni te satisfaire d’en avoir en partie.
5.Ibn ‘Aoune – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : ‘‘ J’ai fréquenté des riches et j’ai méprisé mes habits comparés aux leurs et ma monture comparée aux leurs. Puis j’ai fréquenté les pauvres et mon âme s’est alors apaisée ’’[4].
6.Lorsque le croyant prend conscience que c’est Allah, avec sagesse, qui répartit les subsistances,son âme s’apaise et elle ne s’attache pas à ce par quoi Allah a préféré certains au détriment d’autres.
7.Fait partie de ce qui apporte du bonheur dans le cœur du musulman, le fait d’avoir à l’esprit les nombreux bienfaits dont Allah l’a comblé, de souvent les méditer et de regarder la situation des gens qui sont moins bien lotis que lui, conformément aux paroles du Prophète ﷺ : ’’ Celui parmi vous quise retrouve le matin en sécurité parmi les siens, ayant un corps sain et disposant de sa pitance du
jour, c’est comme si on avait amassé pour lui tous les biens de ce bas monde ’’[5].
8.Lorsque l’être humain est éprouvé ou qu’il subit un malheur et qu’il regarde les gens qui sont plus éprouvés ou malheureux que lui, son malheur lui paraît moins grave et il peut alors convenablement être patient et reconnaissant envers Allah pour la santé qu’Il lui a accordée
9.Un poète a dit :
Crains Allah et contente-toi de Sa subsistance, car les meilleurs serviteurs d’Allah sont ceux qui se
contentent de ce qu’Il leur donne.
Que le bas monde ne te distraie pas et ne le convoite pas, car les choses désirables qu’il contient
mènent celui qui est trompé à sa perte.
10.Un autre a dit :
J’ai trouvé que le contentement est l’habit de la richesse et je me suis mis à me cramponner à son bas.
Son prestige m’a fait porter une parure qui ne se flétrit pas avec l’âge.
Je suis alors devenu riche sans posséder un dirham et je marche en étant digne tel un roi
References
- Al-Boukhari (6490) et Moslim (2963)
- Al-Boukhari (3244) et Moslim (2824)
- Al-Boukhari (73) et Moslim (816) d’après Ibn Mas’oud, qu’Allah a agréé.
- Tarh at-Tathrîb Fî Charh at-Taqrîb d’Al-‘Irâqî (8/145-146).
- At-Tirmidhî (2346) d’après ’Oubayd Allah ibn Mihsane
1. Le Prophète ﷺ affirme qu’Allah – Gloire et Majesté à Lui – garda pour Lui la connaissance de choses relevant de l’Inconnaissable que Lui seul connaît.
Allah dit:
﴾Dis : ‘‘ Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’Inconnaissable, à part Allah ’’. Et ils ne savent pas quand ils seront ressuscités !﴿
[Sourate An-Naml : 65].
Il dit également:
﴾[C’est Lui] qui connaît le mystère. Il ne dévoile Son mystère à personne, sauf à celui qu’Il agrée comme Messager et qu’Il fait précéder et suivre de gardiens vigilants﴿ .
[Sourate Al-Jinn : 26-27]
Les choses mentionnées dans le hadith ne sont pas les seules sur lesquelles Allah a gardé la connaissance. Ce sont plutôt des exemples non exhaustifs ou plutôt les choses les plus importantes qu’Allah est le seul à connaître. Il existe en effet des choses au sujet des prophètes précédents et leurs peuples qu’Allah est le seul à connaître. Allah dit :
﴾Ne vous est-il pas parvenu le récit de ceux d’avant vous, du peuple de Noé, des ‘Aad, des Tamoud et de ceux qui vécurent après eux, et que seul Allah connaît ?﴿
[Sourate Ibrahim : 9]
Il y a également les choses qu’Allah garde cachées, comme le monde des djinns et des anges et ce qui les concerne, certaines merveilles de Sa création dans les cieux et la Terre, etc. Par ailleurs, pour l’être humain, ce qui relève de l’Inconnaissable peut être divisé en deux catégories
- Ce que l’être humain a la possibilité de connaître par les moyens et les causes qu’Allah a mis à sa disposition. Connaître par exemple le moment où le soleil va se lever, les horaires de la prière, quand aura lieu une éclipse solaire ou lunaire ainsi que d’autres choses qu’Allah a ordonnées par des lois fixes et régulières.
- Ce que seul Allah connaît et qui relève de l’Inconnaissable absolu dont font partie les choses mentionnées dans ce hadith et qui sont regroupées dans les paroles d’Allah suivantes :
﴾La connaissance de l’Heure est auprès d’Allah ; et c’est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice ; et Il sait ce qu’il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu’il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur﴿ .
[Sourate Louqmane : 34]
2. La première chose est ce que gagnera l’être humain dans son avenir immédiat. Il ne sait pas, en effet, quelle subsistance il obtiendra, quels sont les décrets bons ou mauvais qu’il subira ni les bonnes ou mauvaises œuvres qu’il accomplira.
3. La deuxième chose est qu’Il sait ce qu’il y a dans les utérus et ce qui s’y produit. Il sait donc ce qui se rétracte dans l’utérus et dont la formation ne s’achèvera pas, c’est-à-dire l’avorton, et Il sait également ce qui y achèvera sa formation et arrivera à terme et naîtra. Il connaît le sexe du fœtus, mâle ou femelle.
Allah dit:
﴾Allah sait ce que porte chaque femelle, et de combien la période de gestation dans la matrice est écourtée ou prolongée. Et toute chose a auprès de Lui sa mesure﴿
[Sourate Ar-Ra’d : 8]
Ce hadith ne s’oppose pas à la possibilité récente pour les médecins de connaître le sexe du fœtus dans les derniers mois de la grossesse, car ceci fait partie des sciences et de ce qu’Allah a mis à disposition de Ses serviteurs. En effet, la science moderne ne permet de découvrir cela qu’au bout de quatre mois de grossesse et elle ne donne que des probabilités qui s’avèrent parfois justes et parfois fausses. La science moderne ne peut prédire la durée exacte de grossesse d’une femme : sera-t-elle
de sept ou de neuf mois ? Et même lorsqu’elle permet de connaître le sexe d’un fœtus porté par une femme, peut-on en dire autant de tous les fœtus portés par toutes les femmes qu’Allah Lui connaît au même moment ?
4. La troisième chose est la connaissance du moment où tombera la pluie. Personne sur Terre ne sait exactement quand tombera la pluie, ni quelle sera sa quantité, ni où elle tombera avec précision ?
Bien que certains météorologues et astronomes sont aujourd’hui capables de prédire parfois quand et où tombera la pluie, cette prédiction est donnée après la vision des nuages dans le ciel et non avant. Cette prédiction est donc semblable à celles des peuples anciens, même si elle est obtenue par des moyens plus modernes. En outre, le pourcentage d’erreur reste quand même élevé pour ces prédictions.
5.La quatrième chose est la connaissance de quand et où mourra un être humain
Allah dit:
﴾et personne ne sait dans quelle terre il mourra﴿
[Sourate Louqmane : 34]
. Allah ne donna pas de durée limite à la vie humaine. Une fois celle-ci atteinte, l’être humain meurt. Il ne détermina également pas des causes qui mènent fatalement à la mort, puisqu’un malade peut guérir de sa maladie et quelqu’un de bien portant et solide peut soudainement mourir. Un jeune peut être surpris par la mort alors qu’un vieillard peut continuer à vivre si vieux qu’il finit par retomber en enfance. De même, il arrive qu’un être humain se noie ou tombe d’une grande hauteur et en réchappe, alors qu’un autre, pourtant en sécurité chez lui, meurt.
6. La cinquième des choses dont le Prophète ﷺ nous a informés dans ce hadith est la connaissance de quand surviendra l’Heure. Cette connaissance fait partie de celles qu’Allah a gardées pour Lui et ne l’a dévoilée ni à un ange rapproché ni à un prophète envoyé.
Allah dit:
﴾Ils t’interrogent sur l’Heure: ‘‘ Quand arrivera-t-elle ? ’’ Dis : ‘‘ Seul mon Seigneur en a connaissance. Lui seul la manifestera en son temps. Lourde elle sera dans les cieux et (sur) la terre et elle ne viendra à vous que soudainement. ’’ Ils t’interrogent comme si tu en étais averti. Dis: ‘‘ Seul Allah en a connaissance. ’’ Mais beaucoup de gens ne savent pas﴿ .
[Sourate Al-A’raf : 187]
D’ailleurs, le Digne de Confiance chargé de la révélation, Jibril – qu’Allah le protège -, demanda au Digne de Confiance de la Terre, Mohammed : ‘‘ Quand l’Heure surviendra-t-elle ? ’’. Il répondit : ‘‘ Celui qui est interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge ’’ [1]
Comment appliquer ce hadith
1.(1) Le Prophète ﷺ nous informe de certaines choses que personne ne connaît excepté Allah. Il n’est donc pas permis au musulman de croire autre chose que cela ou d’accorder du crédit aux ignorants et aux devins qui prétendent les connaître.
2.(2) Sachant que personne ne sait ce qui se produira demain, excepté Allah, tu dois alors œuvrer plutôt que d’être paresseux et de te fier à ce que racontent les charlatans et les menteurs. Ne vois pas de mauvais augure dans quelque chose que tu vois ou que tu entends et qui t’amène à t’abstenir d’œuvrer.
3.(2) Allah cacha aux serviteurs la connaissance de ce qui se produira dans l’avenir. Prends donc garde à avancer comme prétexte le destin pour justifier tes manquements ou les actes illicites que tu commets. Tu serais ainsi comme les mécréants qui dirent :
﴾Si Allah avait voulu, nous n’aurions pas adoré quoi que ce soit en dehors de Lui, ni nous, ni nos ancêtres ; et nous n’aurions rien interdit qu’Il n’ait interdit Lui-même﴿ .
[Sourate An-Nahl : 35]
4. (3) Lorsque le serviteur espère qu’Allah le pourvoie, il ne doit s’adresser qu’à Lui seul, car Il est
5. (3) Le fait qu’une femme aille chez un médecin qui l’informe du sexe du fœtus qu’elle porte ou autres choses du même genre n’est ni néfaste ni illicite. Ceci fait partie des connaissances qu’Allah a données et mises à disposition des gens de science. Ils n’obtiennent ces connaissances qu’après la formation complète du fœtus dans le ventre de la mère, et ne peuvent obtenir ces connaissances de manière certaine avant cela.
6. (4) Sachant que la pluie est une cause de subsistance, seul Allah la contrôle et connaît quand elle tombera, quelle sera sa quantité et
7. (5) Allah cacha aux serviteurs le moment et le lieu où ils mourront. Si l’être humain savait qu’il va mourir tel jour, le monde deviendrait invivable, la Terre ne serait pas mise en valeur et l’être humain passerait son temps à attendre sa mort en pleurant. Allah nous cacha donc cette connaissance afin que l’espoir nous incite à œuvrer et à mettre la Terre en valeur. Ceci est une des manifestations de la sagesse d’Allah qui ne fait une chose que pour une sagesse connue par ceux qui la connaissent et ignorée par ceux qui l’ignorent.
8. (6) Allah cacha aux serviteurs le moment de la survenue de l’Heure afin qu’ils s’attendent en permanence à ce qu’elle survienne, qu’ils se préparent toute leur vie à cela en accomplissant de bonnes œuvres et qu’ils s’efforcent, tant qu’ils sont en vie, d’obéir à Allah, de la même façon qu’Il leur cacha, pour les mêmes raisons, quelle est la Nuit du Destin et quelle est l’heure du vendredi où l’invocation est exaucée.
9. Croire en ce qui relève de l’Inconnaissable et se contenter de ce dont la révélation nous a informés, procure de la tranquillité à l’âme, donne de l’espoir et renforce l’attachement et la foi en Allah.
10. Un poète a dit:
Ô Toi qui secours les créatures après leur désespoir, fais miséricorde à des serviteurs qui ont tendu les mains par besoin.
Tu les as habitués à les combler de subsistance sans raison, autre que celle d’un bel espoir qu’ils
suivent.
Tu les as submergés de Ta grâce à tout moment, en étant généreux lorsqu’ils agissent bien et en étant indulgent lorsqu’ils agissent mal.
Références
- Al-Boukhari (50) et Moslim (9) d’après Abou Hourayra, qu’Allah a agréé.
1- Le Prophète met en garde contre le fait de suivre les devins, les charlatans et autres qui prétendent connaître l’Inconnaissable. Il nous informe ainsi que celui qui consulteun devin qui est en contact avec les démons afin qu’ils subtilisent pourlui des connaissances écoutées indûment et l’ informent de choses futures et de ce que les êtres humains ne peuvent connaître, ou un voyant qui utilise la sorcellerie et l’astrologie pour connaître l’Inconnaissabl,eou d’autres personnes du même genre et croit à ce qu’ils inventent et prétendenta, mécru en Allah et en Son Prophète .
Leur mécréance est due au fait que par leurs actes, ils traitent de mensonge les paroles
suivantes d’Allah : Dis :
﴾“ Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’ Inconnaissable, à part Allah”﴿
[Sourate An-Naml :65]
Maintenant, celui qui les croit en pensant que ce qu’ ils disent peut être connu des êtres humains et ne sait pas que cela fait partie de la connaissance qu’Allah seul détient, nous ne le déclarons pas mécréant.
Allah fit de cela une épreuve et un trouble qui permettent de distinguer le croyant du mécréant, car le devin ou le voyant peut parfois dire certaines choses véridiques. L’ignorant pourrait croire qu’il connaît véritablement l’Inconnaissable alors que cela ne peut être le cas. Des gens questionnèrent le Messager d’Allah ﷺ au sujet des devins et il leur répondit : « Ils ne sont rien ». Ils lui dirent ensuite :
” Ô Messager d’Allah, ils disent souvent des choses qui sont véridiques ! Le Messager d’Allah ﷺ dit ensuite : “ Cette parole provient des djinns. L’un d’eux la subtilise et la caquette dans l’oreille de son allié comme le caquètement d’une poule, la mélangeant à plus de cent mensonges ” [1].
En effet les djinns s’élèvent en direction du ciel, montant les uns au-dessus des autres, jusqu’à ce que celui qui est le plus haut puisse subtiliser des connaissances qu’il écoute indûment puis les transmettre à celui qui est en dessous de lui et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elles arrivent aux oreilles du devin qui y ajoute certaines choses. Puis lorsque vint l’Islam et que le Coran fut révélé, le ciel fut gardé des démons contre lesquels étaient lancées des météorites. De ce fait, ne leur reste des connaissances qu’ils écoutaient indûment que celles qui précèdent le lancement des météorites. Ceci fait référence aux paroles d’Allah suivantes :
﴾Nous avons décoré le ciel le plus proche d’un décor : les étoiles, afin de le protéger contre tout diable rebelle. Ils ne pourront être à l’écoute des dignitaires suprêmes [les Anges] ; car ils seront harcelés de tout côté, et refoulés. Et ils auront un châtiment perpétuel. Sauf celui qui saisit au vol quelque [information] ; il est alors pourchassé par un météore transperçant﴿
[Sourate As-Saffate : 6-10]. [2]
Lorsque l’être humain consulte un devin par loisir ou autre sans croire à ce qu’il lui dit, ses œuvres sont vaines quarante jours durant. Le Prophète ﷺ dit en effet : “ Celui qui consulte un voyant et le questionne au sujet de quelque chose, sa prière n’est pas acceptée durant quarante nuits ”[3].
Comment appliquer ce hadith
- Jadis, les gens allaient consulter des devins ou des voyants, alors qu’aujourd’hui avec la diffusion des moyens de communication modernes, c’est désormais le devin qui vient chez toi, via ton téléphone, sous la forme d’un site auquel tu te connectes, d’une nouvelle que tu lis, d’un horoscope ou d’une autre forme prisée par les devins et les charlatans. Prends donc garde à les consulter quelle que soit la forme qu’ils aient.
- Fais partie de la divination et de la voyance, le fait qu’un homme aille consulter quelqu’un qui se prétend raqi, qui lui demande un de ses vêtements, lui demande son nom ou le nom de sa mère, lui écrit des symboles ou lui fait un talisman. Ces gens-là sont des devins et des charlatans et il convient de prendre garde à eux.
- Les gens sont de deux sortes : des disciples de devins et des disciples des messagers d’Allah. Le serviteur ne peut donc être les deux à la fois. Au contraire, au plus il se rapproche d’un devin au plus il s’éloigne du Messager d’Allah ﷺ, et au plus il croit au devin au plus il dément le Messager d’Allah ﷺ [4].
- La saine croyance consiste à ce qu’à l’origine tu n’aies de lien qu’avec Allah, que tu lui soumettes toutes tes affaires, que ton cœur ne s’attache à personne d’autre qu’Allah et que tu n’espères rien attirer de bénéfique ou repousser quelque chose de nuisible que via Allah.
- Prends garde à consulter des devins, des astrologues et des voyants et à les croire. Tu perdrais ainsi
- Ce hadith démontre que croire aux devins est de la mécréance et que les consulter sans les croire est un péché capital. Il n’est donc pas permis à l’être humain de les consulter ni de se connecter à leurs sites, qu’il soit sérieux ou qu’il plaisante.
- Sois satisfait du lot qu’Allah t’a accordé et sache que l’Inconnaissable ne t’a été caché que pour
ta religion et tu sortirais de la religion de l’Islam, qu’Allah nous en préserve.
ton bien. Ne déchire donc pas le voile qui cache l’Inconnaissable, car cela te rajoutera peine sur peine.
Références
- Al-Boukhari (5884)
- . Voir Fath Al-Bari d’Ibn Hajar (10/216)
- . Moslim (2230).
- Voir Ighathate Al-Lahfane Mine Massayid Ach-Chaytane d’Ibn Al-Qayyim (1/253).
1- Le Prophète affirme qu’ Allah ne demandera pas de comptes au serviteur pour son apparence, son aspect et la force de son corps. Il n’y a en effet pas de différence entre un blanc et un noir, ni entre un riche et un pauvre, ni entre un fort et un faible. Il se peut qu’un serviteur ait un beau viseaget un corps bien proportionné, qu’il soit éloquent et que son discours soit agréable, mais qu’il n’ait aucune valeur auprès d’Allah, conformément à ce qu’
Allah dit au sujet des hypocrites:
﴾ get quand tu les vois, leurs corps t’émerveillent ; et s’ils par lent, tu écoutes leur paroleg ﴿
[Sourate Al-Mounafiqoune : 4].
2- Ce qui est pris en compte par Allah c’ est ce qu’il y a dans le cœur qui est le siège de la piété et de la foi, et la différence de mérite entre les gens n’est due qu’à la piété et aux œuvres vertueuses.
Allah dit :
﴾Le plus noble d’ entre vous, auprès d’ Allah, est le plus pieux ﴿
[Sourate Al-Houjourate : 13].
Il se peut qu’un serviteur soit laid etd’apparence vilaine, mais qu’il jouisse d’un statut éminent auprès d’Allah. Le Prophète dit en effet : « Il se peut qu’ un homme hirsute repoussé aux portes fasse serment par Allah et qu’Allah le libère de son serment» [2]. Toutefois le gens se servent de ce hadith comme argument afin d’abroger les œuvres et les obligations et prétendent que si le cœur est rasséréné par la foi, cela le dispense d’œuvrer. Or ceci est invalide, car l’œuvre fait partie de la foi et la foi d’un individu n’est valide que par les œuvres.
Comment appliquer ce hadith
1. (1) Ce hadith démontre qu’il ne faut pas tenir compte des apparences et de l’image, le serviteur ne doit pas s’empresser de juger quelqu’un sur la base de son apparence, les apparences sont en effet souvent trompeuses.
2. (1) On déduit de ce hadith que l’être humain ne doit accorder aucune importance à l’entretien de son apparence et de son image au point de se désintéresser de ce que contient son cœur. Il doit plutôt accorder une importance modérée à l’entretien de son corps et accorder le plus grand de son intérêt à ce qui fera la différence sur la Balance : la vertu et la droiture du cœur.
3. (2) Le Prophète ﷺ affirma la nécessité de purifier son cœur et de le débarrasser des maux, des ambiguïtés et de ce qui pourrait y introduire de l’associationnisme et de l’amour pour ce bas monde, car c’est le cœur qui sera scruté par Allah.
4. (2) Le musulman doit améliorer son intention, c’est en effet elle le critère principal de récompense ou de punition, et il doit être patient alors qu’il tente de l’améliorer et endurer la peine que cela implique. En effet, la tâche est rude. Par ailleurs, les prédécesseurs apprenaient à avoir une bonne intention aussi méticuleusement que vous apprenez à œuvrer [3].
5. (2) S’atteler à améliorer et à rectifier son cœur est la première chose sur laquelle ceux qui cheminaient vers Allah comptaient, et examiner et guérir ses maladies est le premier rite accompli par les adorateurs. En effet, le cœur est pour les autres membres tel un roi commandant ses soldats, les faisant bouger sous ses ordres et les utilisant comme il le veut. Ils sont en effet tous sous sa domination et son autorité et c’est de lui qu’ils acquièrent la droiture ou la déviance. Ils suivent donc ce qu’il veut, puisqu’il est leur roi, et ils exécutent ce qu’il leur ordonne [4].
6. (2) C’est pour son intention que le serviteur mérite d’être récompensé ou puni. En effet, il arrive qu’un être humain accomplisse une œuvre vertueuse, mais en ayant une intention autre que celle de satisfaire Allah. Il est donc puni pour cela au lieu d’être récompensé. À l’inverse, il arrive qu’un être humain ait l’intention d’accomplir une œuvre vertueuse, mais qu’il ne réussisse pas à l’accomplir. Il est alors récompensé pour sa seule intention. L’être humain doit donc avoir continuellement de vertueuses intentions et s’efforcer de rectifier son intention.
7. (2) Les prédicateurs et éducateurs doivent orienter les regards et l’intérêt des gens vers la manière de se préoccuper de son cœur et de soigner ses maladies.
8. (2) Le musulman doit adopter la mesure agréée par Allah, à savoir que le mérite dépend de la pratique religieuse, de la ferveur de la foi et de la piété et non de l’apparence, du fait que le corps soit bien proportionné, de l’éloquence, de la richesse, du prestige social ou autre.
9. (2) Le critère de la religion et de la piété est le plus important pour le musulman. Il convient donc que l’homme le prenne en considération lorsqu’il recherche une épouse et que la femme le prenne en considération lorsqu’un prétendant la demande en mariage. Il en est de même pour celui qui recherche un employé ou un associé ou bien celui qui recherche un locataire pour son logement, etc. Il doit en effet choisir quelqu’un de pieux et de fervent.
10.(2) Le cœur, à l’image du corps, tombe malade et sa guérison se fait par le repentir. Il rouille aussi tout comme rouille un miroir et il redevient pur grâce à l’évocation. Il se dénude également tout comme se dénude le corps et son vêtement est la piété. Il connaît la faim et la soif comme le corps et sa nourriture et sa boisson sont la connaissance, l’amour, la confiance, le retour auprès d’Allah et le [5] service.
11.(2) Le fait que le Prophète ﷺ ait pointé du doigt sa noble poitrine est une gestuelle qui a un effet sur l’auditoire et imprime l’information dans l’esprit de ceux à qui il s’adresse. Il est donc recommandé d’utiliser certaines gestuelles corporelles lorsque l’on enseigne, sensibilise, appelle les gens à l’Islam.
12. Joulaybib était un Compagnon du Prophète ﷺ d’apparence laide et de petite taille à qui le Prophète ﷺ avait proposé de se marier et il dit : ‘‘ Tu trouves donc que je suis une marchandise invendable ’’. Le Prophète ﷺ lui répondit alors : ‘‘ Mais pour Allah, tu n’es pas une marchandise invendable ’’. Il l’envoya vers un foyer des Ansar afin de demander leur fille en mariage et les parents furent surpris, mais la jeune fille s’empressa d’accepter en guise d’obéissance à l’ordre d’Allah. Peu de temps plus tard, Joulaybib sortit afin de répondre à l’appel du jihad et le Prophète ﷺ ne le retrouva pas après la fin du combat. Il finit par le retrouver mort en martyr entouré de sept polythéistes qu’il avait tués avant de mourir et il dit alors : ‘‘ Celui-là fait partie de moi et je fais partie de lui ’’. Suite à cela, son épouse devint parmi les plus riches des gens. [6]
13. Un poète a dit :
Tu vois un homme maigre et tu le méprises, alors que ses vêtements abritent un lion téméraire.
À l’inverse, un homme bien bâti te plaît et lorsque tu l’éprouves il te déçoit.
La taille n’est pas un mérite pour les hommes, mais leur mérite réside plutôt dans la générosité et le bien.
Références
- Ahmad (23489)
- .Moslim (2622).
- Voir Ihya ‘Ouloum Ad-Dine d’Abou Hamid Al-Ghazali (4/364)
- Voir Ighathate Al-Lahfane Mine Massayid Ach-Chaytane d’Ibn Al-Qayyim (1/5)
- Voir Al-Fawa’id d’Ibn Al-Qayyim (p.98).
- Voir Al-Isti’ab Fi Ma’rifa Al-As’hab d’Ibn ‘Abd Al-Barr (1/272) et Al-Issaba Fi Tamyiz As-Sahaba d’Ibn Hajar(2/222).
Ce hadith fait partie des fondements de l’Islam et parmi les enseignements qui s’y trouve, il y a :
- Il nous informe que lorsque l’être humain réunit trois caractéristiques, il goûte à la douceur de la foi, c’est-à-dire un goût que l’âme ressent comme lorsqu’elle ressent le goût sucré de la nourriture. On retrouve cela dans les autres paroles du Prophète ﷺ : ’’ Goûte à la douceur de la foi celui qui se satisfait d’Allah comme Seigneur, de l’Islam comme religion et de Mohammad comme messager
- La première de ces qualités est « qu’Allah et Son Messager lui soient plus chers que n’importe quoi d’autre ». Ce qui est signifié par l’amour d’Allah et de Son Messager ﷺ, c’est le sentiment que l’être humain éprouve dans son cœur et lui fait souvent mentionner son bien-aimé, ressentir qu’il lui manque, faire ce qu’il aime et s’abstenir de ce qu’il déteste. Cet amour ne cesse de croître jusqu’à ce qu’il soit plus fort que tout autre amour. Mieux encore, cela implique de préférer tout ce que veut son bien-aimé même au détriment de la passion de l’âme.
- La deuxième qualité est qu’Allah arbitre son amour. Ainsi le musulman n’aime quelqu’un pour rien d’autre que le fait qu’Allah l’aime ou a ordonné de l’aimer. Il est d’ailleurs dit dans un hadith :
- La troisième qualité est de détester entrer dans la mécréance et les actes de désobéissance – que
» [1]. Cette douceur est la tranquillité que ressent le croyant, le sentiment d’être illuminé par la connaissance d’Allah et de Son Messager ﷺ [2], le plaisir d’accomplir des actes d’obéissance, d’endurer les difficultés que l’on peut ressentir pour satisfaire Allah et Son Messager et de préférer ces difficultés aux jouissances de ce bas monde[3].
« Par ailleurs, la foi est ce qui nourrit les cœurs et ce qui les rend plus forts, de la même façon que la nourriture et la boisson nourrissent les corps et les rendent plus forts. Le corps ne ressent la douceur de la nourriture et de la boisson que lorsqu’il est en bonne santé, tandis que quand il est malade, il ne ressent plus la douceur de la nourriture et de la boisson qui lui sont utiles. Au contraire, il peut même trouver agréable ce qui lui est nuisible et ne trouve cela agréable qu’à cause de sa maladie. Il en est de même pour le cœur qui, à cause de ses maladies et de ses maux, ne ressent pas la douceur de la foi. Mais dès qu’il se défait de la maladie des passions qui égarent et des désirs illicites, il se remet à ressentir la douceur de la foi. Puis quand il retombe malade, il ne ressent plus la douceur de la foi, et trouve un certain contentement dans les passions et les actes de désobéissance qui provoquent sa perte. Si sa foi était complète, il ressentirait sa douceur et se passerait du contentement qu’il éprouve dans les actes de désobéissance »[4].
En outre, cet amour doit être plus fort que tout autre amour dans le cœur du musulman, sinon le serviteur s’expose à la colère et la punition d’Allah :
﴾ Dis : Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers﴿ .
[Sourate At-Tawbah : 24]
Le Prophète ﷺ a également dit : ‘‘ L’un de vous n’aura pas la foi avant que je ne sois pour lui plus cher que ses parents, ses enfants et tous les gens ’’[5].
’’ Le nœud le plus ferme de l’Islam est d’aimer pour Allah et de détester pour Allah ’’[6]. On ne cesse de se soumettre à Allah jusqu’à ce qu’Il soit l’arbitre dans tout amour,
conformément à ce que dit Allah :
﴾Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : ‘‘ Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d’Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l’inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu’à ce que vous croyiez en Allah, seul ’’.﴿ .
[Sourate Al-Moumtahana : 4]
Le Prophète a également dit dans un hadith : ‘‘ Celui qui aime pour Allah et déteste pour Allah, donne pour Allah et prive pour Allah a la foi complète ’’[7].
l’on y soit déjà entré auparavant ou pas. En effet, celui qui a véritablement la foi et s’attache à
l’amour d’Allah et de Son Messager ﷺ ressent le délaissement des délices de la foi en Allah comme
un enfer qu’il déteste aussi intensément qu’il déteste être jeté dans le feu [8].
La part obligatoire de détestation des péchés est de s’en détourner, de s’en éloigner et de prendre la ferme résolution de ne pas les commettre, car il a conscience de la colère d’Allah. Quant au fait de pencher pour une certaine catégorie de péchés sans chercher à les aimer ni à les commettre, alors cela n’est pas reproché à l’être humain. En effet, Allah fit l’éloge de celui qui défend à son âme de suivre ses passions et ceci prouve que l’âme peut pencher vers ce qui est interdit, mais le croyant doit se défendre de le commettre [9].
Comment appliquer ce hadith
- Oum Soulaym emmena son fils Anas ibn Mâlik au Prophète ﷺ afin qu’il le prenne comme serviteur, ce qui démontre l’immense amour qu’elle portait au Messager d’Allah ﷺ. En effet, elle emmena son fils, la prunelle de ses yeux, qui était libre et pas un esclave, afin qu’il devienne un serviteur sans aucune contrepartie. Nous concernant, qu’avons-nous donné pour la religion du Messager d’Allah ﷺ, pour ses hadiths et pour sa Sounna ?
- Dans son hadith, le Prophète ﷺ utilise un style dans lequel se mêle suspense, séduction et dans lequel il attire l’attention sur quelque chose. Il commença ainsi par restreindre les qualités à un nombre déterminé afin que celui qui écoute reste attentif jusqu’à ce qu’il les énumère. Il prononça le mot douceur [de la foi] afin que l’être humain s’efforce d’acquérir ces caractéristiques et jouisse de ce plaisir. Les prédicateurs, les orateurs et les prêcheurs doivent donc s’efforcer de passionner les gens quand ils s’adressent à eux.
- À chaque fois que tu ressens ne pas œuvrer suffisamment, approfondis dans ton cœur l’amour pour Allah et pour Son Messager ﷺ. On rapporte d’Anas – qu’Allah a agréé – qu’un homme questionna le Prophète ﷺ au sujet de l’Heure et le Prophète ﷺ lui demanda : ‘‘ Qu’as-tu préparé pour cela ? ’’. L’homme répondit : Rien, si ce n’est que j’aime Allah et Son Messager ﷺ. Le Prophète ﷺ lui dit alors : ‘‘ Tu seras avec qui tu aimes ’’. Anas dit ensuite : Rien ne nous a plus réjoui que les paroles du Prophète ﷺ : ’’ Tu seras avec qui tu aimes ’’ et moi j’aime Allah, Son Messager, Abou Bakr et ‘Omar. J’espère être avec eux [dans l’au-delà] même si je n’accomplis pas les mêmes œuvres qu’eux [10].
- À chaque fois que tu apprends que quelqu’un a accompli quelque chose pour son bien-aimé, accomplis quelque chose de plus grandiose pour Allah et Son Messager ﷺ. Il y a des degrés d’amour : certains conduisent à s’acquitter des obligations et à s’abstenir des interdits et d’autres à accomplir ce qui est recommandé et à s’abstenir de ce qui est ambigu.
- Apprenons à nous-mêmes et à ceux qui nous entourent à accroître notre amour pour Allah et pour Son Messager ﷺ. Parmi les moyens qui permettent d’accroître l’amour qu’on a pour Allah, il y a le fait de connaître Ses Noms, Ses attributs et Ses actions parfaites, de méditer sur Sa magnifique création, de rappeler à l’âme Ses immenses bienfaits et Son immense miséricorde malgré l’immensité des péchés qu’elle commet. De même, on accroît l’amour qu’on a pour le Messager d’Allah ﷺ en le connaissant et en s’instruisant sur ses belles vertus, sur son éminente lutte, sur le fait que c’est grâce à lui si nous avons été guidés sur le chemin d’Allah, etc.
- L’être humain a le pouvoir d’influer sur son âme pour qu’elle aime une chose ou qu’elle la déteste. Scrute donc ton âme et influe sur elle afin qu’elle aime le Messager d’Allah ﷺ plus que tout. Le Prophète ﷺ prit une fois la main de ‘Omar ibn al-Khattab – qu’Allah a agréé – et ‘Omar lui dit : Ô Messager d’Allah, je t’aime plus que tout, sauf moi-même. Le Prophète ﷺ lui répondit :
- Lorsque tu aimes un musulman, manifeste ton amour selon ce que tu peux, comme t’asseoir en sa
’’ Non, par Celui qui tient mon âme dans Sa main, jusqu’à ce que tu m’aimes plus que toi-même. ‘‘
‘Omar dit : Par Allah, maintenant je t’aime plus que moi-même. Le Prophète ﷺ dit alors :
’’ Maintenant, ô ‘Omar ’’ [11].
compagnie, lui rendre visite ou lui offrir des présents. En effet, ‘‘ un homme rendit visite à un de ses
frères dans une autre ville et Allah lui envoya sur sa route un ange qui, lorsqu’il arriva auprès de lui, lui demanda : Où vas-tu ? Il répondit : Je vais chez l’un de mes frères dans cette cité. L’ange lui demanda ensuite : As-tu quelque chose à lui demander ? L’homme répondit : Non, mais je l’aime en Allah. L’ange lui dit alors : Je suis un messager et Allah m’a envoyé te dire qu’Il t’aime comme tu as aimé cet homme en Lui ’’[12].
8.Lorsque tu aimes un ami en Allah, veille à ce que cet amour soit constamment et exclusivement en Allah, car celui qui aime une personne pour un intérêt, l’amour cesse lorsque l’intérêt se réalise ou lorsqu’on désespère qu’il ne se réalise [13]. L’amour parfait en Allah a pour caractéristiques que la bonté ne l’augmente pas, et que le rejet ne le diminue pas [14].
9.Habitue-toi à voir les actes de désobéissance comme des choses horribles et à les détester pour le sort détestable auquel ils conduisent et prends garde à ne pas y prendre goût et à ne pas les imaginer de manière positive, car les sentiments sont les clés du désir et le désir est la clé de l’action.
10.Un poète a dit :
Tu désobéis au Seigneur alors que tu manifestes de l’amour pour Lui, ceci est impensable et aucune analogie ne peut l’expliquer.
Si ton amour était sincère, tu Lui aurais obéi, car l’amoureux obéit à son bien-aimé. Chaque jour Il commence par te gratifier d’un bienfait et toi tu négliges d’être reconnaissant.
11.Abou Qays Al-Ansârî – qu’Allah a agréé – raconte l’arrivée du Prophète ﷺ chez lui à Médine dans les vers suivants [15] :
Il resta plus de dix ans chez les Qouraychites à rappeler et à rechercher des bien-aimés convenables.
Puis lorsqu’il vint à nous et qu’il s’établit ici, il fut réjoui et satisfait de sa vie à Taybah (Médine). Nous avons dépensé pour lui nos richesses licites et nous lui avons offert nos vies dans les batailles et les évènements malheureux.
Nous devenons les ennemis de tous ceux dont il est l’ennemi, même s’il s’agit de nos plus proches
bien-aimés.
Références
- Moslim (34) d’après Al-‘Abbâs ibn ‘Abd al-Mouttalib – qu’Allah a agréé.
- Voir Al-Moufhim Li-mâ Achkal Min Talkhîs Kitâb Moslim d’Abou al-‘Abbâs Al-Qourtoubî (1/210)
- . Voir Al-Minhâj Charh Sahih Moslim ibn al-Hajjâj d’An-Nawawî (2/13)
- Fath al-Bârî d’Ibn Rajab (1/50-51).
- Al-Boukhari (15) Moslim (44), d’après Anas ibn Mâlik – qu’Allah a agréé
- . Ahmad (18524) d’après Al-Barâ` ibn ‘Âzib – qu’Allah a agréé
- . Abou Dawoud (4681) d’après Abou Umâma Al-Bâhilî
- . Voir le commentaire de Riyâd as-Sâlihîn d’Ibn ‘Othaymîne (3/260)
- . Voir Fath al-Bârî Charh Sahih Al-Boukhari d’Ibn Rajab Al-Hanbalî (1/58)
- . Al-Boukhari (3688) Moslim (2639)
- .Al-Boukhari (6632)
- Moslim (2567)
- Voir Al-Moufhim Li-mâ Achkal Min Talkhîs Kitâb Moslim d’Abou al-‘Abbâs Al-Qourtoubî (1/214)
- Voir Fath al-Bârî Sahih Al-Boukhari d’Ibn Hajar Al-‘Asqalânî (1/62)
- Voir Sîrat Ibn Hichâm (1/512).
- Le Prophète nous informe que les membres de sa communauté suivront le chemin et la méthode des communautés précédentes dans leurs innovations religieuses et les actes de désobéissance qu’ils commettent et les imiteront aveuglément. Ceci a effectivement eu lieu après lui, puisque de nombreuses personnes succombèrent aux ruses religieuses, à la pratique de l’usure, à l’imitation de leurs manières de s’habiller, à l’exécution des peines sur les faibles et non sur les riches, et.cDe même, certains ont fini par adorer des hommes vertueux, et ont délaissé l’adoration d’Allah [1]
2. Ses paroles : ‘‘ empan par empan, coudée par coudée ’’ est une comparaison qui renforce la signification [de ce qui a été di t précédemment], dans le sens où certains parmi les membres de sa communauté imiteront les mécréants en toute chose. Il dit d’ailleurs dans un autre had:it ‘‘hIl va arriver aux membres de ma communauté exactement ce qui est arrivé aux israélites, comme deux sandales qui se suivent, au point que s’il y en a parmi eux qui ont ouvertement des rapports sexuels avec leurs mères, il s’en trouverait certains de ma communauté qui le feraient également ‘‘
. L’idée à retenir de ce hadith est que les musulmans les imiteront dans leurs actes de désobéissance et leurs transgressions et non dans leur associationnisme et leur mécréance en Allah [2].
Le fait que le Prophète ﷺ nous ait informés de cela ne signifie pas qu’il approuve cela, mais qu’il met en garde les musulmans, puisqu’il ordonna dans plus d’un hadith de ne pas leur ressembler [3].
3.Ensuite le Prophète ﷺ compara cette imitation et ce suivi des communautés précédentes avec leur entrée dans le terrier d’un uromastyx – qui est un animal connu ressemblant au varan [4] – et les nombreux musulmans s’engouffrant derrière eux dans ce terrier. Le Prophète ﷺ ne choisit le terrier de l’uromastyx pour sa comparaison que parce que ce terrier est très petit et malodorant. Le Prophète ﷺ voulait ainsi dire que s’ils entraient dans un lieu exigu et puant, vous les suivriez, ce qui est la conséquence du fait de les imiter dans leurs actes de transgression, leurs turpitudes et leurs perversions que la nature saine réprouve [5].
4. Les Compagnons demandèrent : Veux-tu parler des juifs et des chrétiens, ô Messager d’Allah ? Cette interrogation exprime l’étonnement et la désapprobation, car pour les Compagnons il est grave que certains parmi les membres de cette communauté imitent les juifs et les chrétiens malgré leur égarement et après qu’Allah nous a fait la faveur de la guidée et du monothéisme. Le Prophète ﷺ répondit en confirmant cela, car s’il ne s’agit pas des juifs et des chrétiens, de qui d’autre peut-il s’agir?
Ce dont le Prophète ﷺ nous informe ici, est dit en des termes généralisants, mais qui ont une portée spécifique. Ce ne sont pas tous les musulmans qui imiteront les communautés précédentes, puisqu’il y a parmi eux ceux qui se conforment à leur religion, des hommes de religion et des savants. Ce hadith signifie plutôt qu’il y aura certains parmi vous qui imiteront les communautés précédentes [6].
Comment appliquer ce hadith
1. (1) Le Prophète ﷺ s’adressa aux Compagnons en disant : ‘‘ Vous allez certainement suivre les voies de ceux qui sont venus avant vous ’’, bien que les Compagnons étaient les moins susceptibles d’imiter les juifs et les chrétiens qui les ont précédés, et que cette imitation n’a commencé à apparaître que dans les générations qui leur ont succédé. Cela démontre l’unité de la communauté et le fait qu’il est demandé aux membres de celle-ci de s’entraider afin de parvenir au vrai.
2. (2) Le Prophète ﷺ utilisa des comparaisons et des illustrations qui rendent plus accessibles les concepts énoncés et permettent d’affirmer des choses en usant du style le plus doux. Il convient donc que les prédicateurs et les savants recourent à ces illustrations originales qui captivent les esprits et séduisent les cœurs.
3. (1) Le Prophète ﷺ se garda de mentionner par leurs noms les mécréants et les pervers et s’est contenté de faire allusion à eux en disant : ‘‘ ceux qui sont venus avant vous ’’. Il est donc recommandé de ne pas mentionner leurs appellations, sauf en cas de nécessité, comme lorsqu’on raconte certains récits ou nouvelles qui les concernent afin que celui qui les écoute en déduise des enseignements.
4. (1) L’être humain doit prendre garde à ne pas imiter les non musulmans dans ce qui leur est spécifique comme la nourriture, l’habillement et autres, et à plus forte raison dans les adorations, les rites et les traditions religieuses. Il doit plutôt se différencier d’eux du mieux qu’il peut.
5. (1) Sois rassuré par un tel hadith, car il renforce le cœur du croyant en raison de ce qu’il comporte comme preuves de la prophétie du Messager ﷺ. En effet, l’imitation qui a été annoncée par lui a eu lieu et des musulmans ont bel et bien imité les mécréants dans ce qui relève de la religion et de la vie terrestre. Ceci fait partie de ce qui raffermit notre foi en Allah et en Son Messager.
6. (1) Le Prophète ﷺ nous a avertis contre le fait de suivre les voies de ceux qui sont venus avant nous et cet avertissement vise à rendre la faction triomphante plus nombreuse et plus ferme et à raffermir sa foi. De quelle faction veux-tu donc faire partie ?
7. (1) Ce hadith évoque l’épreuve de l’imitation et son mauvais dénouement. Il met également en évidence ce que l’imitation cause comme malheurs, catastrophes et perte d’identité des jeunes générations et leur assimilation à des identités faites d’égarement et de dissolution morale.
8. (2) Comparer l’imitation à l’entrée dans le terrier d’un uromastyx démontre que certains de leurs actes sont rejetés par la saine nature et désapprouvés par la raison. Or malgré cela, il y a des musulmans qui les imitent quand même. Louange donc à Allah pour les bienfaits de la raison et de la foi.
9. Le Coran et la Sounna démontrent qu’il ne cessera d’y avoir dans cette communauté une faction fidèle à la vérité jusqu’à la survenue de l’Heure [7], qu’Allah ne cessera d’amener dans cette religion des gens qu’Il utilise de manière à ce qu’ils Lui obéissent[8] et que les membres de la communauté ne s’accorderont jamais sur un égarement [9]. Il convient donc que le musulman s’efforce d’en faire partie.
10. Les Compagnons ont exprimé de la réprobation lorsqu’il leur a été dit que certains musulmans imiteront et suivront les juifs et les chrétiens, alors qu’il est évident qu’ils sont des égarés et des fourvoyés. Il ne fait donc aucun doute que celui qui les imite est plus ignorant et égaré qu’eux, car il suit des égarés et des fourvoyés après qu’on lui a explicité le vrai et la guidée.
Un poète a dit :Celui qui adopte l’Islam comme religion obtient une part des deux demeures qui ne finira ni ne disparaîtra.
Tandis que celui qui n’a comme ambition que ce bas monde, sa main droite est vouée à la perte
lorsqu’il fraude dans la pesée.
Nous avons une qibla [et une religion] dont nous faisons vivre les préceptes, dont nous respectons les limites et que nous protégeons de nos vies.
11. Un poète a dit :
Celui qui adopte l’Islam comme religion obtient une part des deux demeures qui ne finira ni ne disparaîtra.
Tandis que celui qui n’a comme ambition que ce bas monde, sa main droite est vouée à la perte
lorsqu’il fraude dans la pesée.
Nous avons une qibla [et une religion] dont nous faisons vivre les préceptes, dont nous respectons les limites et que nous protégeons de nos vies.
Références
- At-Tirmidhi (2641)
- Voir ‘Omda Al-Qari Charh Sahih Al-Boukhari d’Al-’Ayni (16/43) et Irchad As-Sari li-Charh Sahih Al-Boukhari d’Al- Qastalani (5/421).
- Voir le commentaire de Riyad As-Salihine par Ibn ‘Othaymine (3/494).
- Voir Hayat Al-Hayawane Al-Kubra d’Ad-Doumayri (2/107)
- Voir ‘Omda Al-Qari Charh Sahih Al-Boukhari d’Al-’Ayni (16/44) et Irchad As-Sari li-Charh Sahih Al-Boukhari d’Al- Qastalani (5/422)
- Voir Al-Qawl Al-Moufid ‘Ala Kitab At-Tawhid (1/464)
- Moslim (4988) d’après Thawbane qui rapporte que le Prophète ﷺ dit : « Il ne cessera d’y avoir une faction de ma communauté victorieuse et se conformant au vrai et que nul mal n’atteint de ceux qui s’oppose à elle, jusqu’à ce que survienne la décision d’Allah alors qu’elle sera restée ainsi. »
- Ahmad (17787) et Al-Boukhari dans At-Tarikh Al-Kabir (9/61) ont référencé un hadith déclaré bon par Al-Albani dans Sahih Al-Jami’ (7692) dans lequel il est rapporté qu’Abou ‘Inaba Al-Khawlani dit : J’ai entendu le Messager d’Allah ﷺ dire : « Allah ne cessera d’amener dans cette religion des gens qu’Il utilise de manière à ce qu’ils Lui obéissent jusqu’au Jour de la Résurrection »
- Ahmad dans le Mousnad (27224), At-Tirmidhi (2167) ont référencé un hadith déclaré bon par Al-Albani sans la dernière partie, dans lequel Ibn ‘Omar rapporte que le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Allah ne rassemblera pas ma communauté – ou : la communauté de Mohammed – autour d’un égarement et la Main d’Allah est avec le groupe, tandis que celui qui s’en écarte ira au Feu ».