48 - Les critères de pureté de l’eau

عن أبي هُرَيْرَةَ رضي الله عنه، قال:سَأَلَ رَجُلٌ رَسُولَ اللهِ ، فَقَالَ: يَا رَسُولَ اللهِ، إِنَّا نَرْكَبُ البَحْرَ، وَنَحْمِلُ مَعَنَا القَلِيلَ مِنَ الْمَاءِ، فَإِنْ تَوَضَّأْنَا بِهِ عَطِشْنَا، أَفَنَتَوَضَّأُ مِنَ الْبَحْرِ؟ فَقَالَ رَسُولُ اللهِ : «هُوَ الطَّهُورُ مَاؤُهُ، الحِلُّ مَيْتَتُهُ»

Abou Hourayra, qu’Allah a agréé, rapporte que le Messager d’Allah a dit :

1.  Un homme interrogea le Messager d’Allah   en disant: ‘‘Ô Messager d’ Allah, nous naviguons sur la mer et nous emportons peu d’eau [douce] avec nous. Or snious l’utilisons pour les ablutions, nous nous exposons à la soif. Pouvons-nous donc faire nos ablutions avec de l’eau de me?r 2.  Le Messager d’Allah‘‘ Elle est celle dont l’ eau est pure et purifiante et 3. celle dont les animaux morts sont licites à la consommation ’’

1.  Un homme faisant partie des Compagnons – qu’Allah a agréés – interrogea le Prophète ﷺ au sujet des ablutions faites avec de l’eau de mer, car lui et les siens voyagenetn mer et emportent peu d’eau douce avec eux. Or s’ils l’utilisent pour faire leurs ablutions, ils s’exposent à la soif. Leur est-il permis dans ce cas particulier de faire leurs ablutions avec de l’eau de me?r

2.  Le Prophète ﷺ lui répondit que l’ eau de mer est pure en elle-même et qu’ elle purifie, même si sa couleur et son goût sont différents de ceux de l’eau douce.

3.  Il lui ajouta ensuite qu’il est licite de manger la chair des animaux marins que l’on trouve mortest que cela est une exception aux paroles d’Allah :

﴾ gVous sont interdits la bête trouvée morteg ﴿

[Sourate Al-Ma`ida : 3].

Le Prophète ﷺ dit dans un autre hadith :

Le Prophète ﷺ dit dans un autre hadith : ‘‘ Vous ont été déclarés licites deux types de bêtes trouvées mortes et deux types de sang. Les deux types de bêtes trouvées mortes sont les poissons et les sauterelles, et les deux types de sang sont le foie et la rate ’’[1]

Comment appliquer ce hadith :

1.  (1) La question du Compagnon était claire et il y expliqua quelle était la situation, car une fatwa peut être différente selon la situation et le contexte. C’est pourquoi il est obligatoire pour celui qui pose une question d’expliquer au mufti la problématique de manière complète et celui-ci ne doit pas donner de réponse avant d’avoir compris la totalité de la problématique et tous ses détails.

2.  (1) Ce Compagnon était préoccupé par la bonne pratique de sa religion. En effet, bien que voyageur et ayant la permission de réunir les prières et les accomplir à la fin de leurs horaires, si son voyage est de courte durée, il accorda, malgré cela, de l’importance à cette problématique afin d’accomplir la prière dans les temps. Il convient donc que nous ne soyons pas détournés de l’adoration d’Allah par les affaires de ce bas monde.

3.  (2) Le Prophète ﷺ répondit en disant : ‘‘ Elle est celle dont l’eau est pure et purifiante ’’ et non en disant : ‘‘ Oui ’’ par exemple, afin que l’on ne comprenne pas qu’il est permis de faire ses ablutions avec de l’eau de mer en cas de nécessité seulement, lorsqu’on part en mer avec peu d’eau douce, et qu’il n’est pas permis de laver les souillures avec cette eau. Il répondit donc en disant plutôt : ‘‘ Elle est celle dont l’eau est pure et purifiante ’’ afin de délivrer un jugement général selon lequel l’eau de mer est pure et purifiante, qu’il y ait de l’eau douce disponible ou non et que l’individu soit en voyage ou sur son lieu de résidence[2]. Ceci est un signe de sagesse du juriste, dans le sens où il convient que sa réponse soit claire et non ambiguë.

4.  (2) La tournure des paroles du Prophète ﷺ :’’ dont l’eau est pure et purifiante ’’ renforce le jugement, puisque le Prophète ﷺ aurait pu dire : ‘‘ l’eau de mer est pure et purifiante ’’, mais il utilisa cette tournure en guise de renfort. Le savant et le juriste doivent donc répondre de manière très affirmative afin de ne laisser subsister aucun doute. Sinon, celui qui reçoit la réponse serait perplexe et ne saurait pas comment mettre en pratique la fatwa.

5.  (3) Il y a dans ce hadith la permission de s’étendre plus que ne mérite la réponse à la question posée, si celui qui est questionné voit qu’il est nécessaire d’apporter des précisions auxquelles celui qui a posé la question n’a pas pensé. Ainsi, comme cet homme voyageait régulièrement en mer, cela impliquait qu’il tombe sur des poissons morts flottant à la surface de l’eau et le Prophète ﷺ lui précisa donc qu’il est licite d’en manger. Il convient donc que le prédicateur, l’enseignant et le juriste ne se contentent pas de seulement répondre à la question qu’on leur pose, mais d’ajouter des précisions en rapport avec la question auxquelles celui qui a posé la question n’a pas forcément pensé.[3]

Références

  1. Ibn Maja (3314).
  2. Voir Nayl Al-Aoutar d’Ach-Chawkani (1/29, 30).
  3. Voir Nayl Al-Aoutar d’Ach-Chawkani (1/30, 31).


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