1- Abou Sa’îd ibn al -Mou’allâ raconte qu’il était en prière et que le Prophète l’ appela, mais il ne lui répondit pas avant d’avoir terminé sa prière.
2- La prière terminée, il se rendit auprès du Prophète et se justifia en disant qu’ il était en prière, croyant qu’il ne lui était pas permis de l’interrompre ou de répondrqeuand le Prophète lui parla et que répondre au Messager d’Allah n’ est obligatoire qu’ à celui qui n’ est pas en prière. C’ est pour ces raisons qu’il ne lui a pas répondu.
3- Le Prophète ﷺl’ informa alors qu’ il est tenu de répondre immédiatement, qu’ il soit en prière ou pas,
en raison des paroles d’Allah :
﴾Ô vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’ il
vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie﴿.
[Sourate Al-Ane’fâl : 24]
En effet, le Prophète ﷺ ne l’appelle que pour quelque chose d’important.
4. Il l’informa ensuite qu’il lui dira quelle est la sourate la plus éminente du Coran avant de sortir de la mosquée.
Ceci démontre que les sourates du Coran diffèrent en rétribution lorsqu’on les récite.
﴾Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable.)﴿ .
[Sourate Al-Baqara : 106]
Ceci s’explique par ce que contient la sourate Al-Fâtihah comme Noms et attributs d’Allah, comme proclamation du monothéisme, comme éloge d’Allah et comme tournures d’évocation et de glorification d’Allah. C’est pourquoi le Verset du Repose-pied est le verset le plus éminent du Coran, la sourate Al-Fâtihah en est la meilleure sourate et la sourate Al-Ikhlâs équivaut au tiers du Coran.
5- Ensuite le Prophète ﷺ prit la main d’Abou Sa’îd et voulut sortir de la mosquée, soit parce qu’il avait oublié sa promesse faite à Abou Sa’îd, soit parce qu’il voulait tester l’intérêt d’Abou Sa’îd pour la science, et Abou Sa’îd lui rappela sa promesse avant de passer la porte.
6- Le Prophète ﷺ lui répondit que la sourate Al-Fâtihah est la sourate la plus éminente du Coran, puisqu’elle est les sept versets que l’on répète. Cette sourate a été appelée ainsi en raison de l’éloge (thanâ`) d’Allah et aussi parce qu’elle est répétée durant la prière et qu’elle fait partie de ce qu’Allah a spécifiquement accordé (istathnâ) à la communauté de Son Prophète ﷺ. La sourate est qualifiée de sept versets puisqu’elle comporte sept versets et elle est l’éminent Coran. Allah rappela au Prophète ﷺ le bienfait de les lui avoir donnés lorsqu’
﴾Nous t’avons certes donné «les sept versets que l’on répète», ainsi que le Coran sublime.﴿ .
1. Comme répondre au Prophète ﷺ est obligatoire pour le musulman même lorsqu’il est en prière, il est à plus forte raison obligatoire d’obéir au Prophète ﷺ dans tous les aspects de la vie et ne pas accorder plus de valeur à l’avis et à la passion de l’être humain au détriment de la Sounna et de la religion du Prophète ﷺ. Habitue-toi donc à cela en permanence.
2.
Il y a dans les paroles d’Allah :
﴾Ô vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie﴿
[Sourate Al-Ane’fâl : 24]
une référence au fait que la vie idéale est celle du cœur et des esprits, non pas celle du corps et des plaisirs. C’est cette vie qui procure le bonheur dans la vie éternelle de l’au-delà, bien meilleure que cette vie éphémère. Que celui qui désire vraiment vivre obéisse à Allah et à Son Messager ﷺ, car leur obéir est la seule manière de mener une vie heureuse dans le bas monde et dans l’au-delà.
3. Efforce-toi d’acquérir la science et que rien ne t’en distraie. Que la timidité et l’orgueil ne te dissuadent pas de poser des questions, car Abou Sa’îd ne fut pas gêné de rappeler au Prophète ﷺ sa promesse de lui dire quelle est la sourate la plus éminente du Coran ni de ralentir la sortie du Prophète ﷺ, malgré l’éminence de son rang dans les cœurs de ses Compagnons, par souci de recueillir un hadith et d’acquérir la science.
4. Il y a dans ce hadith la preuve de la miséricorde du Prophète ﷺ à l’égard de ses Compagnons et de sa préoccupation à leur enseigner ce qui leur est bénéfique. L’enseignant doit donc adopter l’attitude du Prophète ﷺ lorsqu’il enseignait et l’étudiant doit adopter l’attitude d’Abou Sa’îd ibn al-Mou’allâ
– Allah l’a agréé – lorsqu’il acquiert la science.
5. L’étudiant en science ne doit pas laisser le bien lui échapper en attendant trop longtemps. Si Abou Sa’îd ibn al-Mou’allâ – Allah l’a agréé – avait attendu que le Prophète ﷺ sorte de la mosquée, il n’aurait pas appris cette connaissance très importante.
6. Sachant que la rétribution méritée pour la récitation des sourates du Coran diffère de sourate en sourate, il convient que le musulman tire profit de cela en récitant les versets et les sourates dont le mérite a été donné par des hadiths authentiques, sans parler du fait de les mémoriser, de méditer leurs significations et de comprendre la raison pour laquelle ces versets et sourates jouissent de ce prestige.
7. Parmi les raisons du prestige dont jouit la sourate Al-Fâtihah, il y a le fait qu’Allah l’ait débutée par la louange, l’éloge et la glorification avant l’invocation. Ceci fait partie des règles de bienséance de l’invocation qu’il convient que le serviteur veille à observer afin que son invocation soit exaucée. On rapporte que Fadâlah ibn ‘Obayd, dont Allah est satisfait, dit :
Le Messager d’Allah ﷺ entendit un homme invoquer durant sa prière sans avoir glorifié Allah ni invoqué les éloges d’Allah sur le Prophète ﷺ. Le Messager d’Allah ﷺ dit alors : « Celui-ci s’est hâté ». Ensuite il l’appela et lui dit – ou dit à quelqu’un d’autre : « Lorsque l’un de vous prie, qu’il commence par glorifier Son Seigneur
– exalté soit-Il – et à faire Son éloge, puis qu’il invoque les éloges d’Allah sur le Prophète ﷺ, puis
qu’il invoque en utilisant les formules qu’il veut. »[1]
8. Un poète dit :
Lis le Livre d’Allah et comprends ses jugements, tu comprendras alors la valeur des dons d’Allah.
Il est le discours adressé à tout esprit perspicace et la lumière qui illumine par sa transcendance.
Il guide vers tout ce qui est bien et il procure de plus de l’apaisement aux cœurs et de la tranquillité
aux corps.
C’est un Seigneur protecteur qui a fait descendre le Coran, afin d’enseigner à l’être humain les
meilleures paroles.
Références
- Abou Dawoud (1481), At-Tirmidhî (3477) et An-Nasâ`î (1284).