عن أبي يحيى صهيب بن سنان قال: قال رسول الله ﷺ: «عَجَبًا لأَمْرِ المُؤْمِنِ، إنَّ أمْرَهُ كُلَّهُ خَيْرٌ، وليسَ ذاكَ لأَحَدٍ إلَّا لِلْمُؤْمِنِ، إنْ أصابَتْهُ سَرَّاءُ شَكَرَ، فَكانَ خَيْرًا له، وإنْ أصابَتْهُ ضَرَّاءُ، صَبَرَ فَكانَ خَيْرًا له».
عن أبي يحيى صهيب بن سنان قال: قال رسول الله ﷺ: «عَجَبًا لأَمْرِ المُؤْمِنِ، إنَّ أمْرَهُ كُلَّهُ خَيْرٌ، وليسَ ذاكَ لأَحَدٍ إلَّا لِلْمُؤْمِنِ، إنْ أصابَتْهُ سَرَّاءُ شَكَرَ، فَكانَ خَيْرًا له، وإنْ أصابَتْهُ ضَرَّاءُ، صَبَرَ فَكانَ خَيْرًا له».
Abou Yahya Souhayb Ibn Sinane, qu’Allah a agréé, rapporte que le Messager d’Allah a dit :
1- « Le cas du croyant est étonnant. En effet tout ce qui lui arrive est bon pour lui et ceci n’ est vrai pour personne d’ autre que le croyant.
2- Si un bonheur l’ atteint, il se montre reconnaissant et c’ est un bien pour lui.
3- Si un malheur l’ atteint, il se montre patient et c’ est un bien pour lui ».
1- Le Prophète ﷺ s’ étonne du cas du croyant et de son état vis-à-vis d’ Allah et cet étonnement exprime l’ approbation et la joie, puisque le croyant est en toute situation gagnant et rétribué.
2- En effet, lorsque Allah lui fait don d’un bienfait qui le réjouit et qui a trait à sa propre personne, à
ses biens et à sa famille, il réagit à ce bienfait en remerciant Allah et la conséquence de sa gratitude est une bonne chose pour lui, puisque Allah lui fera don de plus de bienfaits et le rétribuera pour sa gratitude.
3- D’autre part, lorsque Allah l’éprouve par ce qui lui nuit et lui porte préjudice, il est patient dans l’épreuve, accepte celle-ci et met en dépôt sa rétribution auprès d’Allah. Allah lui inspire alors la patience et lui apporte consolation, et de plus Il lui accorde des dons généreux en guise de récompense pour sa patience et son acceptation.
Ce hadith englobe tous les décrets d’Allah qui concernent Ses serviteurs. Soit Il les éprouve avec un mal soit Il les éprouve avec un bien, conformément à ses paroles :
﴾Nous vous éprouverons par le mal et par le bien [à titre] de tentation﴿
[Sourate Al-Ane’biya : 35]
. Par conséquent, lorsque le musulman est patient face au mal et est reconnaissant pour le bien, il réalise la totalité de la foi.
C’est pourquoi les prédécesseurs dirent : La foi est faite de deux moitiés, une moitié de patience et une moitié de gratitude, conformément aux paroles d’Allah :
﴾Dans tout cela il y a des signes pour tout homme plein d’endurance et de reconnaissance﴿[1].
[Sourate Ibrahim : 5]
1. (1) Le croyant authentique qui accepte le décret et le destin d’Allah, qui est patient dans le malheur qui le touche et qui est reconnaissant pour le bienfait d’Allah, voit toutes ses affaires prendre le cours qu’il souhaite. Efforce-toi donc d’atteindre le degré du serviteur satisfait et reconnaissant et tu verras ton rang s’élever et tes bonnes actions se multiplier.
2. (2) Sois reconnaissant pour les innombrables bienfaits d’Allah dont tu bénéficies. En effet, nombreux sont les bienfaits qui touchent à ta religion, à ta vie dans ce bas monde, à ta personne, à ta santé, à ton instruction, à ton commerce, à ton travail, à ta famille et à tes biens que tu n’estimes pas à leur juste valeur et auxquels tu ne donnes pas la part de gratitude et de reconnaissance qui leur est due !
3. (2) La gratitude amène à plus de bienfaits et de bénédictions. Sois donc reconnaissant et on
t’accordera plus de bienfaits.
4. (3) Fais face à l’épreuve avec un cœur croyant qui sait que ce qui l’a atteint ne pouvait le manquer et que le destin d’Allah se réalise irrémédiablement.
5. (3) Prends garde d’avoir du ressentiment pour le destin d’Allah, car l’épreuve s’abattra tôt ou tard sur le serviteur. Le serviteur patient sera alors rétribué et assisté dans son épreuve, tandis que le serviteur désespéré sera sanctionné et avili.
6. (3) Sa’id Ibn Joubayr – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « La patience consiste à ce que le serviteur reconnaisse qu’il est coupable de ce qui lui arrive, mette sa rétribution en dépôt auprès d’Allah et espère être récompensé. Il arrive cependant qu’un homme ait du ressentiment alors qu’il endure une épreuve, mais qu’il laisse paraître être patient »[2].
7. (3) Ibn Rajab – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « Les gens qui acceptent leur épreuve observent tantôt la sagesse de l’Auteur de l’épreuve, le bien qu’il met dans celle-ci pour Son serviteur et le fait que Son décret ne peut être remis en cause, observent tantôt la récompense pour l’acceptation du décret qui leur fait oublier la douleur de l’épreuve décrétée, et observent tantôt l’éminence, la majesté et la perfection de l’Auteur de l’épreuve et s’oublient à s’émerveiller de ces attributs, au point de ne pas ressentir la douleur de l’épreuve. Ce stade est atteint par l’élite des gens qui connaissent et aiment Allah et il se peut que ce qui les éprouve leur procure du plaisir, car ils savent qu’il provient de leur Bien-aimé, comme certains disent : Il leur a mis dans Son châtiment de la douceur »[3].
8. (3) Un tabi’i a été interrogé au sujet de sa situation dans la maladie et il répondit : « Celle qu’Il aime le plus est celle que j’aime le plus »[4].
9. (2,3) ‘Omar Ibn Al-Khattab, qu’Allah a agréé, a dit : Si la patience et la gratitude étaient deux chameaux, il me serait indifférent de monter l’un ou l’autre[5].
10. Un poète a dit :
C’est assurément une tragédie que ma gratitude à l’égard de ce que Tu fais soit silencieuse, alors que Ta bonté est parlante.
Si je vois un bienfait provenant de Toi et que je le dissimule, je suis alors indigne de la générosité du Généreux.
11. Un autre poète a dit :
Sachant que ma gratitude pour un bienfait d’Allah est aussi un bienfait qu’Il m’accorde, je dois alors en être reconnaissant.
En effet, comment être reconnaissant si ce n’est par Sa grâce ? On ne le serait jamais sans celle-ci, même si on y passait des jours entiers et même toute la vie à le vouloir.
Lorsqu’Il décrète l’aisance, tout le monde en est réjoui, et lorsqu’Il envoie l’adversité Il la fait suivre de rétribution.
Aucune des deux n’est donc exempte de Son bienfait et celui-ci dépasse tout ce qu’on peut imaginer, penser secrètement ou dire à voix haute.