عن النَّوَّاس بن سَمْعانَ رضي الله عنه قال: سألتُ رسولَ الله ﷺ عن البِرِّ والإثمِ، فَقالَ: «البِرُّ حُسْنُ الخُلُقِ، والإِثْمُ ما حاكَ في صَدْرِكَ، وَكَرِهْتَ أَنْ يَطَّلِعَ عليه النَّاسُ».
عن النَّوَّاس بن سَمْعانَ رضي الله عنه قال: سألتُ رسولَ الله ﷺ عن البِرِّ والإثمِ، فَقالَ: «البِرُّ حُسْنُ الخُلُقِ، والإِثْمُ ما حاكَ في صَدْرِكَ، وَكَرِهْتَ أَنْ يَطَّلِعَ عليه النَّاسُ».
An-Nawwasse Ibn Sam’ane, dont Allah est satisfait, a dit : 1- J’interrogeai le Messager d’Allah ﷺ au sujet de la bonté et du péché 2- et il me répondit : « La bonté c’est le bon comportemen, t 3- et le péché est ce qui tourmente ta poitrine et que tu détesterais que les gens voient »
1- An-Nawwasse Ibn Sam’ane, dont Allah est satisfait, interroge le Prophète sur la bonté – qui est un terme regroupant toutes les formes de bien et les types d’actes convenab–leest le péché – qui désigne tous les actes maléfiques et hideux, grands ou petits – afin qu’il l’informe de leur nature et des signes qui nous permettent de les reconnaître.
2- Le Prophète ﷺ l’ informe que la bonté, c’ est le bon comportement, celui-ci étant global. Il inclut le bon comportement à l’égard d’Allah en accueillant ses jugements religieux avec satisfaction et soumission et en ne ressentant aucune répulsion ni aucune gêne à les mettre en application. Ainsi, lorsque Allah t’ordonne d’accomplir la prière, de t’acquitter de l’aumône légale, de jeûner ou autre, tu dois accueillir ces ordres avec plaisir, puis exécuter ce qu’Il t’a ordonné et t’abtsenir de ce qu’il t’a défendu. Il y a aussi le bon comportement à l’égard des gens qui consiste à être bienfaisant, à s’abstenir de porter préjudice et à endurer patiemment les offenses et à avoir un visage avenant. [1] Par ailleurs, le Prophète ﷺ nous informa des mérites du bon comportement et nous dit que ce qui fait le plus entrer les gens au Paradis, c’est le bon comportement [2]. Il déclara que le croyant, grâce à son bon comportement, atteindra le degré de celui qui jeûne et veille la nuit pour prier [3].
3- Puis le Prophète ﷺ nous informe du péché, en disant que l’être humain ressent du doute et de la suspicion dans son cœur à son sujet. Il n’est donc pas rassuré lorsqu’il commet un péché. Il ressent du doute et du soupçon et craint que ce ne soit une faute. De plus, l’auteur d’un péché craint que les gens ne le voient commettre ce méfait. Ainsi, le présent hadith est semblable à celui où le Prophète ﷺ dit : « Délaisse ce qui te paraît suspect au profit de ce qui ne te paraît pas suspect, car la véracité est quiétude et le mensonge, suspicion »[4]. Ces sentiments créés par Allah sont présents dans les cœurs de Ses serviteurs : ceux-ci sont rassurés lorsqu’ils accomplissent des actes d’obéissance qui leur permettent de se rapprocher d’Allah et sont inquiets et circonspects lorsqu’ils commettent des actes de désobéissance. Ces sentiments sont spécifiques aux gens dont les cœurs sont purs, sains et n’ont pas été dénaturés par les nombreux actes de désobéissance et les fautes fréquentes, au point qu’Allah les scelle et ils deviennent de ce fait incapables d’approuver ce qui est convenable ni de désapprouver ce qui est blâmable. Au contraire, les personnes ayant ces cœurs-là se vantent de leurs actes de désobéissance et de leurs fautes et les commettent au vu et au su de tous. Ceci démontre que le vrai et le faux ne peuvent être confondus par le croyant clairvoyant. Celui-ci est plutôt capable d’identifier le vrai grâce à la lumière qu’il porte et son cœur l’accepte. À l’inverse, il est rebuté par le faux, il le renie et ne le reconnaît pas. C’est de cela que le Prophète ﷺ parla lorsqu’il dit : « Il y aura parmi les dernières générations de ma communauté des gens qui vous diront des choses que vous ne connaissez ni vous ni vos ancêtres. Prenez donc garde à eux » [5]. Cela signifie qu’ils apporteront des choses que les cœurs des croyants rejettent et ne reconnaissent pas.
1. (1) Efforce-toi de poser des questions, car poser des questions est la moitié de la science. De plus, les Compagnons du Prophète ﷺ n’éprouvaient pas de gêne à l’interroger.
2. (2) Quiconque veut être élevé en degrés au Paradis doit avoir un bon comportement. Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Je garantis une maison à la périphérie du Paradis à quiconque délaisse la polémique, même lorsqu’il a raison ; une maison au milieu du Paradis à quiconque délaisse le mensonge même en plaisantant ; et une maison dans les plus hauts degrés du Paradis à quiconque parfait son comportement » [5]. Il dit également : « Parmi ceux qui me sont les plus chers et les plus proches de moi en position le Jour de la Résurrection, il y a ceux qui ont un bon comportement » [6].
3. (2) La religion n’est que comportement. Celui qui te surpasse donc en comportement te surpasse en religion [7].
4. (2) Alourdissez le plateau de vos bonnes œuvres grâce au bon comportement. Le Prophète ﷺ dit en effet : « Rien ne pèse plus lourd sur la balance du croyant le Jour de la Résurrection que le bon comportement, et Allah déteste assurément l’individu grossier et obscène » [8].
5. (3) La sérénité et l’apaisement ne sont pas des règles de connaissance du licite et de l’illicite. Les références sont plutôt le Livre d’Allah et la Sounna. Seulement, le serviteur est rassuré par ces sentiments lorsque les avis divergent ou sont absents.
6. (3) Être rassuré ou pas par ses actes est un sentiment véridique lorsque le cœur est sain et sa nature est bonne. C’est ce cœur-là qui est tourmenté par le péché et déteste que les gens le voient le commettre. Quant à l’individu dont le cœur est corrompu ou dont la compréhension est faible, on doit
7. (3) La fatwa ne lève pas l’ambiguïté, lorsque celui qui la sollicite fait partie de ceux à qui Allah a accordé de bons sentiments concernant les actes perpétrés et lorsque le savant émet une fatwa sur la base d’un avis ou d’un penchant sans se baser sur une preuve religieuse. Quant à celui qui dispose d’une preuve religieuse appuyant la fatwa, alors celui qui a sollicité celle-ci doit l’accepter même si elle ne le rassure pas. Cela est par exemple le cas du raccourcissement de la prière en voyage ou lorsqu’il pleut, la réunion de deux prières pour le malade ou l’essuyage des chaussons qui est contesté par beaucoup d’ignorants [9] .
1. At-Tirmidhi (2004).
2. Abou Dawoud (4798)
3. At-Tirmidhi (2518) et An-Nassa’i (5711).
4. Moslim (6).
5. Abou Dawoud (4800) et At-Tabarani dans Al-Mou’jam Al-Kabir (7488).
6. At-Tirmidhi (2018)
7. Voir Madarij As-Salikine d’Ibn Al-Qayyim (2/307).
8. At-Tirmidhi (2002).
9. Voir At-Touhfa Ar-Rabbaniyya Fi Charh Al-Arba’ine Hadithane An-Nawawiyya d’Isma’il Ibn Mohammed Al- Ane’sari (p.63).