1- Le Prophète ﷺ donne une explication imagée sur les différentes façons dont les gens accueillent la guidée qu’il a apportée. Il la compara ainsi à une pluie abondante utile pour les gens. Le Prophète ﷺ mentionna la pluie, car les gens en ont grandement besoin : tout comme la terre vit grâce à la pluie, Allah fait également vivre les cœurs par la science.
De plus, les effets de la pluie diffèrent selon la nature des terres sur lesquelles elle tombe, conformément à la description du hadith :
2- Le premier type de terre est la terre pure, bonne et fertile qui est exempte de défauts et qui se prête à l’agriculture. Lorsque l’eau tombe dessus, elle l’absorbe et fait pousser des végétaux (ce qui englobe toutes les plantes) et de l’herbe – qui désigne les plantes tendres. La terre profite donc de cette eau qui l’a fait revivre et elle en fait également profiter les êtres humains et les animaux en leur produisant ce qui les nourrit.
3- Le deuxième type de terre est la terre dure qui ne se prête pas à l’agriculture et qui n’absorbe pas rapidement l’eau, mais la garde plutôt en surface. Elle ne tire donc pas profit de l’eau par l’agriculture, mais ce sont les gens qui en tirent profit lorsqu’ils trouvent cette eau, car elle leur permet de s’abreuver, d’abreuver leurs bêtes et d’irriguer leurs cultures.
4- Le troisième type de terre est la terre plate et lisse qui ne se prête ni à l’agriculture ni ne retient l’eau. Elle ne tire donc pas elle-même profit de l’eau en devenant fertile et recouverte de plantes et les gens n’en tirent pas non plus profit pour s’abreuver et la cultiver.
5- Ensuite, le Prophète ﷺ explique cette description imagée : il dit ainsi que le premier type correspond aux savants qui comprennent ce qu’Allah et Son Messager ont voulu signifier. Ils l’apprennent donc puis l’enseignent aux gens. Le deuxième type regroupe ceux qui sont un moyen de transmettre la science sans être eux-mêmes des hommes de science éclairés. Le troisième type regroupe ceux qui n’acceptent pas ce que le Prophète ﷺ a apporté. Ils ne mémorisent ni ne
transmettent, ils ne comprennent ni ne mettent en pratique. Ces derniers sont les mécréants et les
pervers qui refusent d’embrasser la religion d’Allah.
1. Le Prophète ﷺ était le meilleur pédagogue, celui qui avait la plus grande capacité d’explication et celui qui se préoccupait le plus de guider les gens. Il usait donc de tous les moyens possibles afin de délivrer l’appel de son Seigneur. Ici, il énonce des paraboles concrètes afin de rendre accessibles des concepts abstraits et de faciliter la compréhension et l’assimilation. Par conséquent, tout prédicateur doit user des moyens possibles qui puissent faciliter les gens de le comprendre et de le suivre.
2. Le besoin que les gens ont de la science est aussi grand et même plus grand que le besoin que la terre a de la pluie. Que la première chose par laquelle tu secours les gens, avec laquelle tu leur es utile et que tu dépenses pour eux soit l’enseignement de la religion d’Allah.
3. La science pousse dans les bons cœurs tout comme l’herbe pousse sur la bonne terre. Que celui qui désire acquérir la science utile purifie donc son cœur des maux de l’associationnisme, de l’envie et de la bassesse et qu’il s’en remette à Allah pour se débarrasser de tout cela. Ibn Taymiya a dit :
« Lorsque le cœur est tendre est sensible, il est plus susceptible d’acquérir la science et celle-ci s’implante durablement en lui et produit ses effets. Si au contraire il est dur et rude, son acquisition de la science sera laborieuse. De plus, il doit être pur et sain afin que la science se développe en lui et produise de bons fruits. Sinon, même si le cœur acquiert la science, mais qu’il contient en lui de l’abjection et de la perversité, cette science sera corrompue et ressemblera à un champ de blé infesté de mauvaises herbes. Bien que ces mauvaises herbes n’empêchent pas le blé de pousser, elles l’empêchent cependant de fructifier et d’arriver à maturité et cela est évident pour ceux qui sont doués de clairvoyance »[1].
4. Le rang le plus élevé est atteint par celui qui réunit en lui, la science, l’action et l’enseignement. Il est telle la bonne terre qui absorbe l’eau et fait pousser de l’herbe pour que les autres en profitent. Ce rang se décline en plusieurs degrés dépendant des efforts que l’on accomplit pour les atteindre, efforce-toi donc d’atteindre le degré le plus haut.
5. Que celui qui n’a pas la capacité d’être un savant transmette la science des savants,
car le Prophète ﷺ a dit :
« Transmettez de moi ne serait-ce qu’un verset »[2]
. Il se peut que cela soit plus utile que le fait qu’il enseigne ce qu’il a lui-même compris,
puisque le Prophète ﷺ a dit :
« Que celui qui est présent transmette à celui qui est absent, car il se peut que celui à qui on transmet mes paroles les comprenne mieux que celui qui les a entendues »[3].
D’autant plus qu’il partage la même rétribution que celui duquel il a transmis la science.
6. Lorsque tu vois en toi une réticence à suivre la guidée d’Allah et de Son Messager ﷺ et à la
réfuter par la polémique, remets-toi en cause, purifie ton âme de l’orgueil et de la passion et prends garde à ne pas faire partie de ceux dont Allah dit
: ﴾J’écarterai de Mes signes ceux qui, sans raison, s’enflent d’orgueil sur terre. Même s’ils voyaient tous les miracles, ils n’y croiraient pas. Et s’ils voient le bon sentier, ils ne le prennent pas comme sentier. Mais s’ils voient le sentier de l’erreur, ils le prennent comme sentier. C’est qu’en vérité ils traitent de mensonges Nos preuves et ils ne leur accordaient aucune attention﴿
[Sourate Al-A’râf : 146].
7. Un poète a dit :
Le mérite n’appartient qu’aux gens de science, car ils montrent la guidée à ceux qui désirent la
suivre.
La valeur d’un individu se mesure à ce qu’il maîtrise et les ignorants sont les ennemis des savants. Intéresse-toi donc à la science et ne l’échange contre rien, car morts sont les gens et vivants sont les savants.
8. Un autre savant a dit :
Sois parmi les gens soit un savant, soit un étudiant, soit quelqu’un qui écoute, car la science est un
habit d’apparat.
Acquiers des connaissances de chaque discipline et n’en sois pas totalement ignorant, car celui qui
est libre a connaissance des secrets.
Références
- Majmou’ Al-Fatâwâ (9/315,316)
- Al-Boukhari (3461) d’après ‘Abd Allah Ibn ‘Amr Ibn Al-‘Âss– Allah a agréé les deux hommes.
- Al-Boukhari (1741) d’après Abou Bakrah – Allah l’a agréé.