20 - Le rang des Compagnons – Allah les a agréés tous

عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رضي الله عنه قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ ﷺ: «لَا تَسُبُّوا أَصْحَابِي، لَا تَسُبُّوا أَصْحَابِي، فَوَالَّذِي نَفْسِي بِيَدِهِ، لَوْ أَنَّ أَحَدَكُمْ أَنْفَقَ مِثْلَ أُحُدٍ ذَهَبًا، مَا أَدْرَكَ مُدَّ أَحَدِهِمْ، وَلَا نَصِيفَهُ».

Abou Hourayra, qu’Allah a agréé, rapporte que le Messager d’Allaha a dit :

« N’insultez pas mes Compagnons, n’insultez pas mes Compagnons.Par celui qui détient mon âme dans Sa main, si l’un de vous dépensait une montagne d’or aussi immense que le mont Ouhoud, il n’atteindrait pas la valeur d’unmuid ou de la moitié d’un muid dépensée par l’un d’eux»


  1. Le Prophète ﷺ défend d’insulter ses Compagnons qui sont les personnes l’ayant rencontré, ayant cru en lui et sont morts fidèles à l’Islam. Ce sont donc les meilleurs des gens après les prophètes – qu’Allah les couvre d’éloges – puisqu’ils se sont acquittés de la charge de diffuser l’Islam dans les contrées de la terre, ont défendu le Prophète ﷺ, ont affronté pour lui leurs tribus et ont été hostiles à tous ceux qui lui ont été hostiles parmi les gens proches ou éloignés. De plus, Allah les a choisis pour être les compagnons de Son Prophète ﷺ de la même façon qu’Il a choisi le Prophète ﷺ pour porter la prophétie. Ibn Mas’oud, qu’Allah a agréé, a dit : « Allah regarda les cœurs des serviteurs et vit que le cœur de Mohammad – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – est le meilleur cœur des serviteurs. Il le choisit donc pour Lui-même et le consacra à Son Message. Puis Il regarda les cœurs des serviteurs autres que le cœur de Mohammed et Il trouva que les cœurs de ses Compagnons sont les meilleurs cœurs des serviteurs. Il en fit alors les aides de Son Prophète ﷺ qui combattent pour Sa religion »[1].Par ailleurs, Allah fit l’éloge des Compagnons de Son Prophète ﷺ dans plusieurs passages du Coran. Il affirma qu’ils sont meilleurs que le reste des gens et nous informa qu’Il est satisfait d’eux et qu’Il leur a pardonné. C’est pourquoi les insulter et les dénigrer est illicite et est un péché immense qui démontre l’hypocrisie et la perversité de celui qui le commet. En effet, ne déteste les Compagnons qu’un pervers dont l’hypocrisie est avérée ou bien un mécréant qui dissimule sa mécréance et fait croire qu’il est musulman. C’est pour cette raison que certains juristes sont d’avis qu’il faut tuer celui qui dénigre les Compagnons[2].

2.   Le Prophète ﷺ justifie ensuite sa défense de ne pas insulter ses Compagnons en mentionnant leur mérite et leur degré éminent. Il fait ainsi serment par Allah, Celui qui détient l’âme du Prophète ﷺ dans Sa main et qu’Il saisit s’Il le veut ou la laisse s’Il le veut, qu’Il éprouve s’Il le veut ou l’épargne, que les rétributions des œuvres accomplies par les serviteurs ne sont égalées par les rétributions d’aucune œuvre accomplies par d’autres gens. Ainsi, si quelqu’un d’autre que les Compagnons dépensait une montagne d’or aussi immense que le mont Ouhoud, sa rétribution n’atteindrait pas celle d’un Compagnon qui dépense une quantité de nourriture suffisante à remplir le creux des deux mains jointes, ni même la moitié de cela, soit la quantité suffisante à remplir le creux d’une seule main.

Ce mérite est justifié par le fait qu’ils dépensaient malgré leur précarité et leur extrême situation de nécessité, par le fait qu’ils sont les premiers pionniers qui ont diffusé l’Islam et ont supporté la charge de la prédication sur leurs épaules et parce qu’ils ont combattu et ont été tués, ont été témoins de la descente de la Révélation et ont été les Compagnons du Prophète ﷺ lors de sa résidence et lors de ses voyages. C’est donc pour ces raisons et pour d’autres qu’ils méritent la rétribution la plus éminente. Allah – exalté soit-Il – fit leur éloge en disant :

﴾[Il appartient aussi] aux émigrés besogneux qui ont été expulsés de leurs demeures et de leurs biens, tandis qu’ils recherchaient une grâce et un agrément d’Allah, et qu’ils portaient secours à (la cause d’) Allah et à Son Messager. Ceux-là sont les véridiques. Il [appartient également] à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs cœurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu, et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent﴿

[Sourate Al-Hachr : 8-9].

Comment mettre en pratique ce hadith :

  1. (1) Prends garde d’insulter les Compagnons du Prophète ﷺ ou de les dénigrer, car ceci contrevient à l’ordre d’Allah et de Son Messager ﷺ.

2.   (1) Comment pourrais-tu insulter ceux dont Allah fit l’éloge et qu’Il a choisis comme compagnons pour Son Prophète ﷺ ?!

3.   (1) Il ne convient pas que les musulmans s’attardent sur les troubles qui se sont produits entre les Compagnons, car ceux-ci ont suivi des interprétations et n’avaient que l’intention de faire le bien. Ceux parmi eux qui ont bien agi, comme ceux qui ont mal agi, sont pardonnés et ont obtenu l’agrément d’Allah.

4.   (1) Il convient que chaque musulman éduque les membres de sa famille en leur inculquant l’amour et le respect des Compagnons – qu’Allah a agréés.

5.   (2) Sachant que les Compagnons sont les meilleurs des gens après les prophètes et que ce sont eux qui ont été témoins de la descente de la Révélation et ont véritablement connu ce qu’elle a déclaré licite ou illicite, il convient que nous les prenions comme modèles et que nous suivions leur tradition. ‘Abd Allah Ibn ‘Omar – Allah a agréé les deux hommes – a dit : « Que celui qui veut suivre une tradition suive la tradition de ceux qui sont morts. Il s’agit des Compagnons de Mohammad ﷺ, les meilleurs de cette communauté, ceux dont les cœurs étaient les plus emplis de bonté, ceux dont la science était la plus étendue et ceux qui s’encombraient le moins d’artifice. Ce sont des gens qu’Allah a choisis pour être les compagnons de Son Prophète ﷺ et transmettre sa religion. Imitez-les donc dans leurs vertus et leurs manières de faire, car ce sont les Compagnons de Mohammad qui étaient sur la droite guidée »[3].

6.   (2) Il convient que chaque musulman lise les biographies des Compagnons et voie comment ils vivaient, quelles étaient leurs vertus et comment leurs degrés ont été élevés. Certains dirent à Al- Hassan Al-Basri – qu’Allah lui fasse miséricorde : « Donne-nous la description des Compagnons du Messager d’Allah ﷺ ». Il pleura et répondit : « Les signes du bien se sont manifestés en eux dans leur apparence, leur tenue, leur suivi de la guidée, leur véracité, la rugosité de leurs vêtements par souci de sobriété, leur démarche modeste, leurs paroles lorsqu’ils œuvraient, leur nourriture et leur boisson acquises grâce à des revenus licites, leur soumission par leur obéissance à leur Seigneur, leur reconnaissance du vrai qu’il soit en leur faveur ou en leur défaveur et leur restitution des droits d’autrui même à leur détriment. Ils endurèrent la soif, leurs corps devinrent faibles et peu leur importait de provoquer la colère des créatures lorsqu’ils voulaient satisfaire le Créateur. Ils ne furent coupables d’aucun manquement par une colère déplacée, ne commirent aucune injustice et ne contrevinrent à aucun jugement d’Allah dans le Coran. Leurs langues étaient occupées à évoquer Allah, ils sacrifièrent leurs vies lorsque le Prophète ﷺ sollicita leur aide et ils dépensèrent leurs richesses lorsqu’il leur demanda de lui faire un prêt. La crainte des créatures ne les dissuada pas de suivre le Prophète ﷺ, leurs vertus étaient raffinées, leurs besoins étaient minimes et le peu de choses qu’ils ont pris du bas monde leur a assuré le succès dans l’au-delà »[4].

7.   (2) Il est permis à un homme de faire serment sur quelque chose sans que personne ne le lui demande, dans la finalité d’appuyer ses dires.

8.   (2) Ce n’est pas la quantité qui donne du mérite, mais plutôt la certitude et la foi. Il se peut en effet qu’un seul dirham vaille plus que mille. Ne sois donc pas trompé par les grandes dépenses des gens et que cela ne te décourage pas de dépenser le peu que tu possèdes et que tu prélèves de ce qui te sert à payer ta nourriture.

9.   (2) Même si tu dépensais tous les trésors de la terre, tu ne recevrais la rétribution de la plus insignifiante œuvre que ces gens-là ont accomplie. Comment pourrais-tu donc parler en mal d’eux ou les dénigrer ?!

Références

  1. Ahmad (3600).
  2. Voir le commentaire du Sahih de Mouslim par An-Nawawi (16/93).
  3. Abou Nou’aym dans Hilyat Al-Awliya (1/305-306).
  4. Abou Nou’aym dans Hilyat Al-Awliya (2/150).


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