عن أنس رضي الله عنه قال: قَدِمَ رسولُ الله ﷺ المدينةَ ولهم يومانِ يَلعبون فيهما، فقال: «ما هذانِ اليومانِ؟!» قالوا: كنا نلعَب فيهما في الجاهلية، فقال رسول الله ﷺ: «إن الله قد أبدلَكم بهما خيرًا منهما؛ يومَ الأضحى، ويومَ الفِطر»

Anas Ibn Malik, qu’Allah a agréé, a dit :Lorsque le Messager d’Allah arriva à Médine, il apprit que ses habitants avaient deux jours durant lesquels ils se divertissaient et il demanda :

‘‘ Quels sont ces deux jours ? ’’. On lui répondit : Ce sont deux jours au cours desquels nous dansions à l’époque préislamique. Le Messager d’Allah dit alors : ‘‘ Allah vous les a remplacés par deux jours meilleurs : le jour du sacrifice et le jour de la fin du jeûne ’’.


Lorsque le Prophète[1]. Le Prophète réprouva la célébration de ces deux jours et on l’ informa qu’ ils faisaient partie des fêtes de l’ époque préislamique qu’ils avaient l’habitude de célébrer etau cours desquels ils se divertissaient. Il leur interdit alors de continuer de les célébrer et les informa qu’Allah avait remplacé ces deux jours festifs par deux meilleurs autres jours festifs : l’Aïd el -Fitr et l’Aïd el -Ad’ha.Ce hadith démontre qu’il est illicite de célébrer les fêtes des mécréants, des polythéistes, des Gens du Livre ou autres, et que ceci est un des principes du Al-Wala Wa Al-Bara [l’alliance et le désaveu]. Le Prophète ﷺ a en effet affirmé qu’Allah avait remplacé ces deux jours de fête par deux autres meilleurs. Or il y a remplacement, que quand on délaisse ce qui a été remplacé.L’illicéité de célébrer de telles fêtes est corroborée par le fait qu’elles ont été totalement oubliées après la venue de l’Islam et qu’elles n’ont plus été mentionnées du temps du Prophète ﷺ ni du temps des Califes Bien Guidés – qu’Allah a agréés. Ajoutons que si le Prophète ﷺ n’avait pas défendu aux gens de se divertir lors de ces fêtes et de procéder aux autres célébrations, ils auraient gardé cette coutume, puisque les coutumes ne disparaissent que si on les abolit, particulièrement lorsqu’on sait que les femmes, les enfants et de nombreuses personnes attendent avec impatience les jours d’inactivité et de liesse[2].

Comment appliquer ce hadith :

1.  On déduit de ce hadith qu’il n’est pas religieusement permis de célébrer les fêtes et les jours de commémoration des non musulmans. Il n’est donc pas permis au musulman de célébrer ces fêtes ni de ressembler aux non musulmans en mangeant et en buvant ce jour-là, ce qu’ils mangent et ce qu’ils boivent.

2.  Sachant qu’il est défendu de célébrer les fêtes des non-musulmans dont les rites ont disparu et que le temps a effacées, il est encore plus illicite de célébrer les fêtes des juifs et des chrétiens, car le Prophète ﷺ nous a informés que nous allions vouloir les imiter, ce qu’il défendit et contre quoi il mit en garde.

3.  Ce hadith démontre qu’il est prescrit de s’amuser et de se divertir les jours de fête que le Prophète ﷺ a substitués aux fêtes préislamiques au cours desquels ils avaient coutume de se divertir. En outre, le Prophète ﷺ laissa les abyssins se divertir avec leurs lances un jour de fête [institué par le Prophète ﷺ] et laissa la Mère des Croyants – qu’Allah a agréée – les regarder jusqu’à ce qu’elle en eût assez[3].

4.  Il est permis au musulman de se réjouir et de se divertir durant les jours de fête [musulmanes], à condition qu’il n’y ait rien d’illicite dans ses réjouissances, comme les jeux de hasard, les jeux de dés et la mixité entre hommes et femmes et à condition qu’elles ne le distraient pas de l’évocation d’Allah.

5.  Manifester de la joie et de la réjouissance durant les fêtes [musulmanes] fait partie des rites de l’Islam. Il est donc prescrit de se divertir, de s’amuser, de se rendre visite, d’entretenir ses liens de parenté et d’être généreux avec ses proches. Ceci, de manière à procurer de la sérénité à l’âme et du confort au corps.

6.  Le musulman doit avoir à l’esprit l’intention de faire renaître le rite de la joie durant les fêtes. Ainsi, il sera rétribué pour son divertissement, son amusement, sa nourriture et sa boisson.

7.  L’imam et le prédicateur doivent s’enquérir des situations des gens, de leurs coutumes et des transactions qu’ils pratiquent puis d’expliciter ce qui en est licite et ce qui en est illicite. Il se peut en effet que les gens s’habituent à une coutume alors que son origine la rend illicite ou détestable sans que les gens ne le sachent. Ainsi, lorsque la chose devient claire pour l’imam ou le prédicateur, il informe les gens du jugement d’Allah et de Son Messager et ils s’y soumettent.

8.  Offrir une alternative est le meilleur moyen de délaisser ce qui est défendu. En effet, lorsqu’un éducateur veut que ses enfants ou ses élèves renoncent à certaines habitudes ou à certains mauvais actes, il doit leur offrir une alternative qui soit meilleure et qui les rassure, à l’image de ce que fit Allah en offrant aux musulmans l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Ad’ha comme alternatives à leurs anciennes fêtes.

9.  Couper court aux prétextes est un des fondements de la religion, c’est pourquoi le Prophète ﷺ défendit de se divertir lors des fêtes polythéistes, de crainte que leurs rituels et leurs cultes finissent par être pratiqués. Il convient donc que le juriste et le savant tiennent compte de ce fondement dans leurs décisions et leurs fatwas. Il se pourrait en effet qu’il voie un intérêt à déclarer une chose illicite,non pas pour elle-même, mais en raison des actes de désobéissance et de la mécréance auxquels elle pourrait conduire.

10.  Un poète a dit :Voici la fête, que les âmes s’y préparent, et tes dépenses vertueuses ce jour-là sont ce que tu fais de meilleur.Ces jours sont des occasions de semer le bien et c’est auprès de mon Seigneur que l’individu récolte ce qu’il a semé.Enquérez-vous donc des situations des gens, de ceux que les aléas de la vie ont touchés et de ceux qui sont à votre service,Et dissipez la mélancolie présente autour de vos proches, car ceci a été demandé par Allah et Son Messager.Consolez les gens et illuminez leurs ténèbres, telle la pleine lune qui fait fuir l’obscurité de la nuit.

Références

  1. Voir Al-Mafatih Fi Charh Al-Massabih d’Al -Moud’hiri (2/342).
  2. Voir Iqtidâ` As-Sirât Al-Moustaqim li-Moukhâlafat As’hab Al-Jahim d’Ibn Taymiyyah (1/488).
  3. Al-Boukhari (949, 950) et Moslim (829).

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