عَنْ تَمِيمٍ الدَّارِيِّ رضى الله عنه أَنَّ النَّبِيَّ ﷺ قَالَ: «الدِّينُ النَّصِيحَةُ»، قُلْنَا: لِمَنْ؟ قَالَ: «لِلَّهِ، وَلِكِتَابِهِ،وَلِرَسُولِهِ،وَلِأَئِمَّةِ الْمُسْلِمِينَ، وَعَامَّتِهِمْ»
عَنْ تَمِيمٍ الدَّارِيِّ رضى الله عنه أَنَّ النَّبِيَّ ﷺ قَالَ: «الدِّينُ النَّصِيحَةُ»، قُلْنَا: لِمَنْ؟ قَالَ: «لِلَّهِ، وَلِكِتَابِهِ،وَلِرَسُولِهِ،وَلِأَئِمَّةِ الْمُسْلِمِينَ، وَعَامَّتِهِمْ»
Tamîm Ad-Dârî, dont Allah est satisfait, rapporte que le Messager ﷺ d’Allah-
1.« La religion c’est le bon conseil ».2. Nous demandâmes : Envers qui ?3.Il répondit : « Envers Allah, 4. Son Livre., 5.Son Messager 6.ainsi que les chefs des musulmans 7. et la masse des musulmans. »
1. Le Prophète ﷺ nous informe que la religion c’ est le bon conseil, le bon conseil étant une expression générale qui signifie que l’être humain doit faire tous les efforts de bien envers les autres tout comme il purifierait le miel de ce qu’il contient comme saleté[1].Le fait de réduire toute la religion au bon conseil, bien qu’il existe d’autres qualités dans la religion, indique le haut statut du bon conseil. Ceci est semblable à une expression connue chez les Arabes : La richesse ce sont les dromadaires[2]
2. Les Compagnons demandèrent ensuite envers qui ce bon conseil doit-il être prodigué et le Prophète ﷺ expliqua cela en disant :
3. Envers Allah. Cela consiste à s’efforcer de dédier exclusivement à Allah les œuvres qu’Il demande que l’on accomplisse et les croyances qu’Il veut que l’on ait.
4. Envers Son Livre. Cela consiste à s’efforcer de dédier exclusivement à Allah les œuvres qui consistent à révérer ce Livre, à suivre ses enseignements et à l’aimer.
5. Envers Son Messager ﷺ . Cela consiste à s’efforcer de dédier exclusivement à Allah les œuvres
qui consistent à révérer ce Messager ﷺ , à suivre ses enseignements et à l’aimer.
Une des manières de prodiguer le bon conseil envers le Prophète ﷺ est de le rendre prioritaire aux membres de sa famille et à ses Compagnons.
6. Quant aux chefs des musulmans, ce sont les dirigeants et les savants. Prodiguer le bon conseil
envers eux consiste à fournir le maximum d’effort pour faire ce qu’Allah a ordonné à leur sujet, dont le fait de leur obéir lorsqu’ils ordonnent quelque chose de convenable, les aider à faire le bien, prier derrière eux, lutter pour la cause d’Allah sous leur commandement, ne pas se rebeller contre eux, ne pas être à l’affût de leurs fautes et de leurs erreurs et les défendre en disant ce qui est vrai à leur propos[3].
7. Pour ce qui est de la masse des musulmans, prodiguer le bon conseil envers eux consiste à fournir le maximum d’effort pour faire ce qu’Allah a ordonné à leur sujet et assurer leurs intérêts religieux et terrestres.
Le bon conseil est donc un concept exhaustif et c’est la raison pour laquelle le Prophète ﷺ reçut l’allégeance de ses Compagnons qui se sont engagés à prodiguer le bon conseil. On rapporte en effet que Jarîr ibn ‘Abd Allâh Al-Bajalî, dont Allah est satisfait, a dit : « J’ai prêté allégeance au Prophète
ﷺ en m’engageant à lui écouter et à lui obéir puis il me demanda de répéter : « dans la mesure de ce
que je peux et je m’engage à être de bon conseil envers tout musulman » »[4].
En vérité, le bon conseil est du ressort du serviteur pour tous ces cas, car c’est lui qui reçoit la
rétribution pour le conseil et Allah se passe du bon conseil de tous[5].
Tamîm Ad-Dârî, dont Allah est satisfait, était chrétien et il embrassa l’Islam à la fin de la vie du Prophète ﷺ . Il participa à des batailles à ses côtés et il devint un fervent croyant qui priait souvent et récitait le Coran. Si cela a été possible à quelqu’un qui était chrétien, ne désespère pas de ton amélioration et de l’amélioration d’autrui.
2. Assume ta responsabilité avec sincérité, car l’une des significations du bon conseil est que l’on assume sa responsabilité devant Allah, Son Livre, Son Messager ﷺ , les chefs des musulmans et la masse des musulmans avec fidélité et en faisant de son mieux.
3. As-tu fourni un maximum d’efforts envers Allah ? Demande des comptes à toi-même et rappelle-
toi des droits qu’Il a sur toi, parmi lesquels : croire en Lui, ne rien Lui associer, Lui obéir, s’empresser d’aller prier lorsque tu entends l’appel à la prière, Lui dédier exclusivement les œuvres qu’il a ordonné d’accomplir et accorder de l’importance au fait de L’aimer et de se soumettre à Lui.
4. As-tu fourni un maximum d’efforts envers le Livre d’Allah ? Demande des comptes à toi-même et rappelle-toi des droits qu’il a sur toi, parmi lesquels : accorder de l’importance au fait de croire en lui, le réciter souvent, le méditer, appeler les gens à croire en lui et à le réciter, le défendre contre
ceux qui veulent altérer ses mots et ses significations, respecter sa sainteté en ne faisant en sorte de le toucher que lorsqu’on est pur des souillures majeures et mineures, sauf si on se sert de quelque chose pour le porter, et ne pas le laisser là où il est exposé à des atteintes[6].
5. As-tu fourni un maximum d’efforts envers le Messager d’Allah ? Demande des comptes à toi- même et rappelle-toi des droits qu’il a sur toi, parmi lesquels : Croire en lui, lui obéir dans ce qu’il a prescrit, ne pas se mettre devant lorsqu’il est présent, accorder de l’importance à son droit, le soutenir, le respecter, le faire triompher, faire revivre sa tradition en diffusant la prédication, en faisant connaître la Sounna et éloigner tout ce qui remet en cause ce qu’il a dit[7], respecter ses Compagnons, les révérer et les aimer, car les compagnons d’un homme sont les personnes les plus proches de lui parmi les gens.
6. As-tu fourni un maximum d’efforts envers les chefs musulmans que sont les dirigeants, les savants et ceux qui sont responsables de toi ? Rappelle-toi des droits qu’ils ont sur toi, parmi lesquels : leur obéir lorsqu’ils sont dans le vrai, les aider pour réaliser les intérêts religieux et terrestres, leur rappeler ce à quoi ils sont inattentifs ou ce dont ils sont ignorants et invoquer Allah pour qu’Il les améliore. D’autre part, ce n’est pas prodiguer le bon conseil envers eux que de leur mentir, faire exagérément leur éloge et leur embellir le faux[8].
7. As-tu fourni un maximum d’efforts envers les musulmans ordinaires ? Rappelle-toi des droits qu’ils ont sur toi, parmi lesquels : leur montrer où sont leurs intérêts, les aider dans leurs affaires religieuses et terrestres par les paroles et les actes, faire des rappels à ceux parmi eux qui sont inattentifs, instruire ceux parmi eux qui sont ignorants, soutenir ceux parmi eux qui sont dans le besoin, dissimuler leurs points faibles, éloigner d’eux les nuisances, leur apporter les bienfaits religieux et terrestres, leur vouloir du bien dans ce bas monde et dans l’au-delà, ne pas leur causer de préjudice et leur vouloir le bien que l’on veut pour soi-même[9].
8. L’une des significations du bon conseil est d’attirer l’attention d’autrui sur une erreur qu’il a commise. S’il s’agit de quelque chose de blâmable, on doit le réprouver en proportion de sa gravité et de l’intérêt, même si on doit pour cela soumettre son cas au détenteur de l’autorité ou autre, car cela est également inclus dans le fait de prodiguer le bon conseil envers Allah[10]. De même, concernant
le bon conseil, fait partie de la tradition du Prophète ﷺ et de ses Compagnons – qu’Allah a agréés – le fait de conseiller un homme dans l’intimité, car faire cela publiquement revient à le réprimander. C’est pourquoi Al-Foudayl ibn ‘Iyâd a dit : « Le croyant dissimule et conseille alors que le pervers dévoile et dénigre »[11].
9. Conseiller les détenteurs d’autorité et les gens de pouvoir se fait selon la capacité. Si on s’estime
à l’abri de leur nuisance alors on doit les conseiller, mais si on craint d’en faire les frais alors il suffit de le désapprouver avec son cœur. De plus, lorsqu’on sait qu’on ne peut pas les conseiller, on ne doit pas agir de manière à les conforter dans leur erreur, car en faisant cela on les trompe et on aggrave leur trouble en plus de corrompre sa propre pratique religieuse et la leur.
10. Un des signes de sagesse de celui qui prodigue un conseil est qu’il recourt à l’allusion et n’est pas explicite, sauf si son interlocuteur ne comprend pas les allusions, et qu’il prodigue son conseil sans exiger que son interlocuteur l’accepte. Il doit plutôt prodiguer son conseil et s’acquitter de ce qu’il doit. Si son interlocuteur suit son conseil alors tant mieux, sinon il est rétribué pour son conseil et sa sincérité envers son frère.
11. Parmi ce qui relève du conseil, il y a le fait d’expliquer aux gens quels sont les hadiths authentiques et quels sont ceux qui ne le sont pas et de leur expliquer – en connaissance de cause – les degrés de fiabilité des narrateurs, c’est-à-dire, qui parmi eux mérite que l’on rapporte de lui et qui ne le mérite pas. On demanda à Ahmad ibn Hanbal : « Préfères-tu un homme qui jeûne, prie et fait des retraites spirituelles ou bien un homme qui démasque les innovateurs ? ». Il répondit : « Celui qui veille la nuit, prie et fait des retraites spirituelles est bénéfique à lui-même, alors que celui qui démasque les innovateurs est bénéfique aux musulmans et ceci est préférable »[12]. Il convient donc que le prédicateur et le juriste abordent ces sujets en ayant l’intention exclusive de satisfaire Allah et de considérer cela comme prodiguer le bon conseil envers Allah et Son Messager.
12. Lorsque Jarîr ibn ‘Abd Allâh, dont Allah est satisfait, exposait une marchandise, il disait à l’acheteur quels sont ses défauts puis il lui disait : « Si tu veux achète-la et si tu veux ne l’achète pas ». On lui objecta alors : « Si tu fais cela, tu ne vendras rien ». Il répondit : « Nous avons fait allégeance au Messager d’Allah en nous engageant à prodiguer le bon conseil à tout musulman » [13]. Le bon conseil ne se limite donc pas à exprimer son avis, à se concerter et à faire triompher la religion. Il s’étend plutôt à tous les aspects de la vie. Ainsi, l’employé prodigue le bon conseil dans son travail en l’accomplissant comme il se doit, le médecin prodigue le bon conseil en faisant correctement son travail et en prescrivant des médicaments efficaces même s’ils ne coûtent pas cher et l’étudiant en étant sérieux dans ses études et en aidant ses camarades dans la finalité d’être utile à lui-même et à sa communauté, etc.
13. Un poète a dit :Conseille-moi en privé et évite de me conseiller dans un groupe de gens,Car le conseil prodigué en public est une forme de réprimande que je n’accepte pas. Si tu t’opposes à cela et que tu me désobéis, ne sois pas affligé si je ne t’obéis pas.