Le Prophète ﷺ énonce une parabole pour souligner l’ importance de l’ appel à Allah et de prodiguer des conseils pour Lui et également pour souligner que si on ne désapprouvait pas ce qui est blâmable, tous les gens sombreraient dans l’anéantissement. Il compare ainsi l’être humain obéissant qui
respecte les limites d’Allah et se conforme à Ses commandements et à Ses interdits, et l’être humain désobéissant qui méprise les jugements de la religion et qui s’abandonne à ses désirs et à ses plaisirs à des gens qui montent sur un bateau naviguant sur une eau douce. Ils tirent au sort pour déterminer ceux qui embarqueront sur le pont supérieur et ceux qui embarqueront sur le pont inférieur. Ceci fait, chacun rejoint ensuite sa place.
Ceux qui ont pris place sur le pont inférieur, à chaque fois qu’ils ont besoin de boire ou d’utiliser de l’eau, montent sur le pont supérieur afin de puiser de l’eau puis redescendent. Ils proposent alors de perforer le bas du bateau – là où ils ont pris place – afin de puiser de l’eau directement au lieu de monter et de descendre, ce qui leur ferait dépenser moins d’effort et leur épargnerait de déranger leurs voisins d’en haut. Si ceux d’en haut les laissaient faire ce qu’ils voulaient sous prétexte que c’est leur espace et qu’ils en font ce qu’ils veulent, tous seraient perdus, car il ne fait aucun doute que le trou ferait couler le bateau. En revanche, s’ils les en empêchent, tous seraient sauvés.
Il en est de même pour les croyants et les désobéissants. Si les croyants laissaient les désobéissants à leurs actes de désobéissance sans désapprouver leurs agissements, tous mériteraient d’être punis par Allah : les désobéissants pour avoir commis des actes de désobéissance, et les autres pour s’être tus et ne pas avoir désapprouvé leurs agissements. Ceci ressemble aux autres paroles du Prophète ﷺ :
« Lorsque les gens voient ce qui est blâmable sans le désapprouver, Allah manque de leur infliger un châtiment collectif en guise de punition de Sa part »[1] Par ailleurs, Allah infligea aux Israélites un châtiment pour s’être abstenu d’ordonner ce qui est convenable et de défendre ce qui est blâmable.
﴾Ceux des Enfants d’Israël qui n’avaient pas cru ont été maudits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. Ils ne s’interdisaient pas les uns aux autres ce qu’ils faisaient de blâmable. Comme est mauvais, certes, ce qu’ils faisaient !﴿
[Sourate Al-Ma’ida : 78-79].
1.L’énonciation de paraboles fait partie des méthodes efficaces dans l’appel à Allah et l’enseignement de la science. Par conséquent, il convient à l’enseignant et l’éducateur de rendre accessibles les concepts abstraits qu’ils enseignent aux gens en ayant recours à des paraboles présentant ces concepts sous une forme plus concrète et accessible à leur compréhension[2].
2. Le croyant authentique ne se contente pas de s’amender lui-même mais se préoccupe également de l’état de la société qui l’entoure et s’efforce de lui faire identifier les dangers qui menacent sa religion et sa vie dans ce bas monde.
3. Renoncer à ordonner ce qui est convenable et à défendre ce qui est blâmable est la cause de la destruction et que l’anéantissement s’abatte sur la société toute entière, conformément
﴾Et craignez une calamité qui n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous. Et sachez qu’Allah est dur en punition﴿
4. Prends garde de croire que le simple fait de t’abstenir de commettre des actes de désobéissance suffit à éloigner de toi le châtiment d’Allah. Tu dois en plus désapprouver ce qui est blâmable du mieux que tu peux.
5. Il n’est pas permis à un musulman de voir une chose blâmable être commise et ne pas tenter de changer cela alors qu’il en a le pouvoir,
﴾Ceux des Enfants d’Israël qui n’avaient pas cru ont été maudits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. Ils ne s’interdisaient pas les uns aux autres ce qu’ils faisaient de blâmable. Comme est mauvais, certes, ce qu’ils faisaient !﴿ .
[Sourate Al-Ma’ida : 78-79]
Références
- Ahmad (1), Ibn Maja (4005), Abou Dawoud (4338) et At-Tirmidhi (3057)
- Voir le commentaire de Riyad As-Salihine d’Ibn ‘Othaymine (2/433).