عنْ أبي هُرَيْرَةَ - رضي الله عنه - قال: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ ﷺ: «إِنَّ اللَّهَ لَا يَنْظُرُ إِلَى أَجْسَادِكُمْ وَلَاإِلَى صُوَرِكُمْ؛ لَكِنْ يَنْظُرُ إِلَى قُلُوبِكُمْ». وَأَشَارَ بِأَصَابِعِهِ إِلَى صَدْرِهِ»
عنْ أبي هُرَيْرَةَ - رضي الله عنه - قال: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ ﷺ: «إِنَّ اللَّهَ لَا يَنْظُرُ إِلَى أَجْسَادِكُمْ وَلَاإِلَى صُوَرِكُمْ؛ لَكِنْ يَنْظُرُ إِلَى قُلُوبِكُمْ». وَأَشَارَ بِأَصَابِعِهِ إِلَى صَدْرِهِ»
Abou Hourayra – qu’Allah a agréé – rapporte que le Messager d’Allah a dit :
1- ‘‘ Allah ne regarde ni vos corps ni vos apparences, 2- mais ce qu’Il regarde ce sont vos cœurs», en montrant sa poitrine du doigt ’’.
1- Le Prophète affirme qu’ Allah ne demandera pas de comptes au serviteur pour son apparence, son aspect et la force de son corps. Il n’y a en effet pas de différence entre un blanc et un noir, ni entre un riche et un pauvre, ni entre un fort et un faible. Il se peut qu’un serviteur ait un beau viseaget un corps bien proportionné, qu’il soit éloquent et que son discours soit agréable, mais qu’il n’ait aucune valeur auprès d’Allah, conformément à ce qu’
Allah dit au sujet des hypocrites:
﴾ get quand tu les vois, leurs corps t’émerveillent ; et s’ils par lent, tu écoutes leur paroleg ﴿
[Sourate Al-Mounafiqoune : 4].
2- Ce qui est pris en compte par Allah c’ est ce qu’il y a dans le cœur qui est le siège de la piété et de la foi, et la différence de mérite entre les gens n’est due qu’à la piété et aux œuvres vertueuses.
Allah dit :
﴾Le plus noble d’ entre vous, auprès d’ Allah, est le plus pieux ﴿
[Sourate Al-Houjourate : 13].
Il se peut qu’un serviteur soit laid etd’apparence vilaine, mais qu’il jouisse d’un statut éminent auprès d’Allah. Le Prophète dit en effet : « Il se peut qu’ un homme hirsute repoussé aux portes fasse serment par Allah et qu’Allah le libère de son serment» [2]. Toutefois le gens se servent de ce hadith comme argument afin d’abroger les œuvres et les obligations et prétendent que si le cœur est rasséréné par la foi, cela le dispense d’œuvrer. Or ceci est invalide, car l’œuvre fait partie de la foi et la foi d’un individu n’est valide que par les œuvres.
1. (1) Ce hadith démontre qu’il ne faut pas tenir compte des apparences et de l’image, le serviteur ne doit pas s’empresser de juger quelqu’un sur la base de son apparence, les apparences sont en effet souvent trompeuses.
2. (1) On déduit de ce hadith que l’être humain ne doit accorder aucune importance à l’entretien de son apparence et de son image au point de se désintéresser de ce que contient son cœur. Il doit plutôt accorder une importance modérée à l’entretien de son corps et accorder le plus grand de son intérêt à ce qui fera la différence sur la Balance : la vertu et la droiture du cœur.
3. (2) Le Prophète ﷺ affirma la nécessité de purifier son cœur et de le débarrasser des maux, des ambiguïtés et de ce qui pourrait y introduire de l’associationnisme et de l’amour pour ce bas monde, car c’est le cœur qui sera scruté par Allah.
4. (2) Le musulman doit améliorer son intention, c’est en effet elle le critère principal de récompense ou de punition, et il doit être patient alors qu’il tente de l’améliorer et endurer la peine que cela implique. En effet, la tâche est rude. Par ailleurs, les prédécesseurs apprenaient à avoir une bonne intention aussi méticuleusement que vous apprenez à œuvrer [3].
5. (2) S’atteler à améliorer et à rectifier son cœur est la première chose sur laquelle ceux qui cheminaient vers Allah comptaient, et examiner et guérir ses maladies est le premier rite accompli par les adorateurs. En effet, le cœur est pour les autres membres tel un roi commandant ses soldats, les faisant bouger sous ses ordres et les utilisant comme il le veut. Ils sont en effet tous sous sa domination et son autorité et c’est de lui qu’ils acquièrent la droiture ou la déviance. Ils suivent donc ce qu’il veut, puisqu’il est leur roi, et ils exécutent ce qu’il leur ordonne [4].
6. (2) C’est pour son intention que le serviteur mérite d’être récompensé ou puni. En effet, il arrive qu’un être humain accomplisse une œuvre vertueuse, mais en ayant une intention autre que celle de satisfaire Allah. Il est donc puni pour cela au lieu d’être récompensé. À l’inverse, il arrive qu’un être humain ait l’intention d’accomplir une œuvre vertueuse, mais qu’il ne réussisse pas à l’accomplir. Il est alors récompensé pour sa seule intention. L’être humain doit donc avoir continuellement de vertueuses intentions et s’efforcer de rectifier son intention.
7. (2) Les prédicateurs et éducateurs doivent orienter les regards et l’intérêt des gens vers la manière de se préoccuper de son cœur et de soigner ses maladies.
8. (2) Le musulman doit adopter la mesure agréée par Allah, à savoir que le mérite dépend de la pratique religieuse, de la ferveur de la foi et de la piété et non de l’apparence, du fait que le corps soit bien proportionné, de l’éloquence, de la richesse, du prestige social ou autre.
9. (2) Le critère de la religion et de la piété est le plus important pour le musulman. Il convient donc que l’homme le prenne en considération lorsqu’il recherche une épouse et que la femme le prenne en considération lorsqu’un prétendant la demande en mariage. Il en est de même pour celui qui recherche un employé ou un associé ou bien celui qui recherche un locataire pour son logement, etc. Il doit en effet choisir quelqu’un de pieux et de fervent.
10.(2) Le cœur, à l’image du corps, tombe malade et sa guérison se fait par le repentir. Il rouille aussi tout comme rouille un miroir et il redevient pur grâce à l’évocation. Il se dénude également tout comme se dénude le corps et son vêtement est la piété. Il connaît la faim et la soif comme le corps et sa nourriture et sa boisson sont la connaissance, l’amour, la confiance, le retour auprès d’Allah et le [5] service.
11.(2) Le fait que le Prophète ﷺ ait pointé du doigt sa noble poitrine est une gestuelle qui a un effet sur l’auditoire et imprime l’information dans l’esprit de ceux à qui il s’adresse. Il est donc recommandé d’utiliser certaines gestuelles corporelles lorsque l’on enseigne, sensibilise, appelle les gens à l’Islam.
12. Joulaybib était un Compagnon du Prophète ﷺ d’apparence laide et de petite taille à qui le Prophète ﷺ avait proposé de se marier et il dit : ‘‘ Tu trouves donc que je suis une marchandise invendable ’’. Le Prophète ﷺ lui répondit alors : ‘‘ Mais pour Allah, tu n’es pas une marchandise invendable ’’. Il l’envoya vers un foyer des Ansar afin de demander leur fille en mariage et les parents furent surpris, mais la jeune fille s’empressa d’accepter en guise d’obéissance à l’ordre d’Allah. Peu de temps plus tard, Joulaybib sortit afin de répondre à l’appel du jihad et le Prophète ﷺ ne le retrouva pas après la fin du combat. Il finit par le retrouver mort en martyr entouré de sept polythéistes qu’il avait tués avant de mourir et il dit alors : ‘‘ Celui-là fait partie de moi et je fais partie de lui ’’. Suite à cela, son épouse devint parmi les plus riches des gens. [6]
13. Un poète a dit :
Tu vois un homme maigre et tu le méprises, alors que ses vêtements abritent un lion téméraire.
À l’inverse, un homme bien bâti te plaît et lorsque tu l’éprouves il te déçoit.
La taille n’est pas un mérite pour les hommes, mais leur mérite réside plutôt dans la générosité et le bien.